Le Parti Socialiste gagne les élections de 2012 ! Et après ?
Le Parti Socialiste se prépare à reprendre le pouvoir. La victoire de « l’autre parti de gouvernement » est pratiquement acquise et cette certitude excite les appétits des prétendants. Il reste cependant un détail à régler avant l’élection. Qui sera le futur Président de la République ?

C’est tout le sens de l’offensive de Martine Aubry avec le vote du projet « Egalité réelle » concocté par l’aile gauche du parti sous la direction du populaire Benoît Hamon. Peu importe au fond que le projet adopté ne soit pas hiérarchisé, ni traduit sous la forme d’un budget prévisionnel, ce n’est pas un programme de gouvernement, c’est un marchepied provisoire.
Les adversaires de Martine Aubry ne sont pas dupes. Ils auraient fait la même chose s’ils étaient eux-mêmes le Premier Secrétaire du parti. Comme ils ne le sont pas, ils se contentent de critiquer le projet en relevant ses défauts a minima, sans entrer dans les détail. Ils ne voteront pas contre, ils s’abstiendront. Pas question de se fâcher avec celle qui tiendra leur destin politique en main pendant la prochaine mandature.
Les opposants se sont donc abstenus avec courage afin de préserver leur chance d’être, sinon Premier ministre, au moins ministres d’état. Ségolène Royal a , semble t-il, préempté le poste de chef de gouvernement avec son ralliement précoce à la Première Secrétaire. Elle montre depuis, une loyauté sans faille et conforte ainsi sa position. Rien n’est cependant perdu pour François Hollande, la route est longue jusqu’à l’élection et rien n’est définitivement acquis en politique.
Le choix de Strauss-Kahn à la place d’Aubry reste une option. Pour les Français, l’un ou l’autre ne fera guère de différence. L’atout d’Aubry est d’apparaître plus proche de la société française et c’est ce qui la fera choisir par les militants. A l’inverse, Strauss-Kahn s’est officiellement internationalisé et américanisé en allant au FMI et en soutenant la politique scandaleuse d’Israël. Il rassure les électeurs se situant entre le P.S et l’UMP, mais il irrite les électeurs situés à gauche du P.S.
Les esprits chagrins s’étonneront qu’aucune référence aux sources réelles du déclin de la France ne soit abordée dans le projet « Egalité réelle ». La mondialisation sauvage, le dérégulation financière, le libre échange, l’Union Européenne ne feront pas non plus partie du débat sur le programme de gouvernement. Le Parti socialiste est un parti de courants et donc d’affrontements internes parfois féroces. Mettre en débat les thèmes précités serait faire renaître les affrontements internes de la campagne sur le Traité Constitutionnel Européen, sur les manœuvres et la compromission ayant conduit à la ratification du Traité de Lisbonne par le Congrès de Versailles en 2008. Débattre sur le fond serait risquer de faire éclater l’union indispensable à la victoire et finalement de perdre sur le fil face à une droite faisant bloc autour de son chef.
Et puis ce serait révéler aux électeurs, ce qu’ils doivent absolument ignorer, que le Parti Socialiste est un parti pro-mondialisation sauvage, que toute l’ambition de la politique à venir sera de poser un emplâtre sur une jambe de bois. Nous entendrons des engagements argumentés, la main sur le cœur, sur le traitement social du chômage et de la misère. Les riches, c’est promis, seront mis à contribution mais sans cependant aller trop loin pour ne pas les décourager et les faire fuir.
Il faudra être raisonnable et comprendre que la nationalisation des réseaux et des entreprises stratégiques, n’est pas possible, que le Traité de Lisbonne l’interdit. Il ne sera pas question d’un référendum sur le maintien ou non de la France dans l’Union Européenne. Vous avez compris, la politique en faveur des actionnaires des multinationales ne sera pas remise en question au fond, juste un peu dans la forme.
En 2017, les Français écœurés par l’inexorable aggravation de leur situation, retournés par le les feux nourris de critiques provenant des médias sous le contrôle des financiers, inquiétés par l’avalanche de faits divers, se tourneront une fois de plus vers la nouvelle droite décomplexée et se jetteront, comme on se jette à l’eau, dans les bras de... Copé.
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