Le « passif » français et les scandales politiques actuels
Sur l’écran noir d’un certain « passif » français en matière de mœurs, bien des fantômes non suffisamment chassés ressurgissent ces derniers temps. Tout a commencé lorsque la population a été située brutalement en position de voyeurisme à travers la serrure d’une chambre d’Hôtel. Le « déjà président » avant même que de l’être par la voie des urnes, le surnommé « DSK » en suggestion possible de JFK, endossait soudain le rôle d’un rustre violeur de "soubrette", laquelle devenait d’autant réduite honteusement à ce statut, qu’il incarnait en ce qui le concerne tous les fastes du Pouvoir et du luxe. Du luxe à la luxure, il n’y aurait qu’un pas, il serait souvent franchi. Dans le cas présent, à la Justice de se prononcer. Celle-ci fait un grand retour, mais « l’ordre moral » continue d’être frappé de parjure. Deux mots pourtant nobles et nécessaires au Vivre Ensemble.
Au travers du visage de DSK exposé sous tous les angles, au travers d’un scénario type de film pornographique s’imposant en socle d’actualité mondiale, de part l’identification si précise et emblématique des « personnages » (hélas bien réels dans ce que la Justice aura à décrypter) du plus haut ou plus bas de la hiérarchie sociale, au « travers » des coulisses de la Politique jusqu’au fait que tout cela se passa dans une ville phare des états Unis… tout concorde au plus palpitant des scénarios. Au regard de la stature du principal inculpé, porteur de l’image annoncée de la France de demain, tout est là pour faire ressurgir bien des refoulements ou tabous de la Mémoire de notre pays. Si l’écho est si grand c’est bien que tout cela parle terriblement à l’inconscient collectif. La France est frappée au cœur de ce qu’elle prétend incarner, en donneuse de leçon permanente. Face aux petits (enfants, aussi), aux femmes, aux couches modestes... notre pays va devoir balayer devant sa porte, et pas seulement au niveau d’une chambre d’hôtel.
Comme si la trame de base ne suffisait pas, la série télévisée du JT du soir venait rapidement s‘enrichir d’une nouvelle séquence baignant pareillement dans un imaginaire sulfureux et lubrique. Nous rejoignons alors un cadre Municipal. La France revient à domicile et à sa dimension, assumer ce qu’elle est devenue. La grande ville américaine fait place à une petite localité. L’élu aurait des pratiques fétichistes aimant à masser les pieds de ses collaboratrices les plus « proches ». La question sera de déterminer si tout cela remonta le long du corps, ou pas. Contrairement au désormais ancien « patron du FMI » alimentant une dimension mondiale inconcevable pour un spectateur lambda (tel devient la dénomination de ceux qui constituent le peuple élisant nos « chers » élus), donnant plus encore d’intensité à l’aspect sexuel, l’on observera soudain une gène à préciser la dimension ministérielle de Mr Tron. Quitte à grimper aux arbres, la séquence parait plus crédible en fondu enchaîné sur la place de la Mairie du coin. Des doutes non avoués sur la qualité requise pour assurer des fonctions ministérielles ne sont pas exclus. Le politique se trouve interrogé dans tout ce qu’il recouvre, dans cette série d’événements, traduisant les vices et rares vertus de notre société, ses « héros » et ses valeurs.
Le récit ayant perdu un peu de sa superbe internationale, un Ministre Philosophe vient à propos et courageusement donner un funeste rebond à cette tragédie française, aussi mémorielle. Sur un plateau de télévision (encore l’image…), monsieur Luc Ferry annonce comme très probable le fait qu’un ancien ministre ait eu des pratiques pédophiles. Le fameux « Sextus Politicus » serait à relire, pour évoquer déjà les mêmes soupçons en fin des années 70. L’article plus récent du Figaro ne suffisait pas, le passage du petit au grand écran était indispensable. La taille ici ne recouvre hélas, aucune dimension morale ou éthique.
Viol, fétichisme, pédophilie et partouze. Difficile de ne pas souligner l’émergence ou le retour de la "pornographie politique". Que cette exposition nationale se fasse au grand jour nourrit plus encore une part d’exhibitionnisme. La pornographie exige des images crues, nous y sommes. Outre la tentation de s’amuser quelque peu de tous ces frasques libidinaux, gardons que le questionnement porte sur l’attestation de viols et de pédophilie, d’abus de pouvoir et de maltraitances, voire, de « mort » partielle des victimes supposées. Notre pays se retrouverait-il face à quelques cadavres de ses placards ? Le « passif » est là.
Dans l'après Mai 68 le nouveau mot d'ordre était ainsi « Si la révolution politique a échoué, vive la révolution dans nos vies quotidiennes ! ». La sexualité fût conçue pour sauver « l’honneur ». Puisque le changement politique marquait un succès moindre, la « victoire » se ferait dans les chambres (ou un peu partout). La duplicité du terme de « libération » s’affichait en nouveau porte drapeau de la cause supposée. Soudain, la prison sociétale devenait totale, nous vivions en dictature, mais les joyeux « révolutionnaires » issus pour l’essentiel des beaux quartiers allaient libérer la planète jusque dans ses dessous les plus intimes. Les esprits et les corps allaient de nouveau vivre en "liberté". Les petites culottes pourraient voir grand. Les « Institutions » portaient des têtes de loups diaboliques. Les anges étaient rouges comme les poissons de Staline, et s’envoyaient beaucoup en l’air. Désormais « il était interdit d’interdire ». La démagogie irresponsable et inculte ne se heurtaient à aucune limite. Il n’y avait plus de passé, il y avait juste un avenir festif. Aujourd’hui, l’heure du passif arrive.
Aveuglés par un grand mythe errant libertaire, le voyeurisme répandait déjà son aveuglement. La pédophilie, l’inceste à travers elle, allaient incarner les sommets de l’abjection.
Des dizaines de pétitions vinrent exiger une plus grande liberté sexuelle pour les enfants. Des adultes entendaient parler au nom de ces derniers, bien sûr. Le 27 janvier 1977 devant la cour d'Assises des Yvelines trois hommes inculpés pour « attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans », en l'occurrence des ados de 13 et 14 ans, comparaissent. Une de ces pétitions protesta contre la sentence de trois ans de détention préventive. On peut y lire que « les enfants n'ont pas été victimes de la moindre violence puisqu’ils étaient consentants ». Dans le procès de « Dsk » le même argument sera avancé dans l’hypothèse probable d’un revirement prochain de plaidoyer coupable. Le plus faible l’a toujours un peu cherché, qu’il soit un enfant ou un chômeur, un pauvre. Un modèle de société s’exprime. Avec les femmes de chambre au sortir de Dsk, et outre sa personne et ce procés là, comment ne pas crier "Shame on you ! "...
S’agissant de la pétition d’antan relative à des actes pédophiles, les signataires affirmèrent « Si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c'est pour quoi faire ? sinon vivre sa sexualité ». Parmi les signataires, Bernard Kouchner, Patrice Chéreau, Jack Lang, et divers écrivains vedettes actuels. Leur lettre stipule que « L'amour des enfants est aussi l'amour de leur corps (…) le désir et les jeux sexuels librement consentis ont leur place dans les rapports entre enfants et adultes ». Le journal l’Express rapportant ces épisodes et propos fît partie de ceux qui depuis une dizaine d’années appellent courageusement à cet « inventaire ». N’insistons pas sur l’œuvre majeure de Daniel Cohn Bendit intitulée « Le Grand Bazar ». Son titre raisonne de façon prémonitoire avec l’époque actuelle marquée d’une chienlit manifeste au niveau des repères et du sens, voire, des relations et du Vivre Ensemble. Le présent porte encore les séquelles de cette époque plus lointaine. D’aucuns font le parallèle symbolique avec « La mauvaise vie » de Frédéric Mitterrand. Ces deux personnalités médiatiques disent n’y exprimer que leur imaginaire littéraire. Nombreux sont ceux qui en doutent, respecter leur affirmation est une attitude requise. Certaines phrases interrogent et Internet déborde de montages déconcertants.
Les propos de l’ancien patron des RG (Mr Yves Bertrand) dans une émission de RMC marquent une grande honnêteté intellectuelle et humaine, s’agissant des affirmations de monsieur Luc ferry. La « série rose » (parfois il s’agirait de ballets) de ces dernières semaines, d’un rose très sombre, porte en germe une crise sociétale. Il y a matière à s’indigner…
Même si nous n'en sommes qu’au début d’une grande remise en question bien nécessaire s’agissant du « passif » évoqué et de ses conséquences, gardons que cette pornographie politique, sans encore être classée X, ne pourra pas être classée indéfiniment, sans suite… Notre beau pays a toujours su être à la hauteur de la vérité.
Guillaume Boucard
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