Le piège

En regardant les différents débats du jour, en lisant un grand nombre d’articles, d’éditoriaux, j’ai l’impression très nette qu’un piège est en train de se refermer sur les oppositions diverses et variées au Président-Candidat.
Piège en ce sens qu’après Villepinte et la surprise de son long développement sur Schengen et plus largement sur l’Europe, il a réussi à se réapproprier le débat, à devenir celui qui l’organise implicitement.
Le choix de Schengen et des problèmes d’immigrations incontrôlées ou clandestines n’est bien sûr pas neutre. On assiste alors à la ruée des champions de la régularisation des situations irrégulières, du vote des étrangers etc. On assiste aux dérapages grotesques des bobos parisiens soutiens du candidat Hollande, sur les mêmes sujets. Seul une fois de plus, Jean-Luc Mélenchon sait trouver les mots les moins nuls pour contrer l’offensive ; il reconnaît une évolution intéressante sur l'Europe tout en mettant en doute la bonne foi des propos. C'est beaucoup plus subtil que les cris d'écorchés.
Il est indéniable que la campagne est en train de prendre un tournant, de subir une accélération et Sarkozy est le grand maître de la « guerre de mouvement »
Ce qui est sans doute le plus inattendu c’est de voir les questions européennes devenir tout à coup, les substrats à une explication franco-française sur des sujets très délicats pour la gauche « Hollandaise ». Très honnêtement je n’attendais pas ce nouvel axe de campagne.
"Si l'Europe ne se protège pas, elle risque la dissolution. Je ne veux pas de fermeture, de protectionnisme", assure le sortant en défendant les ultimatums lancés dimanche à Villepinte. Le choix de l'Europe comme nouvel axe de campagne répond à des objectifs bien précis et cherche à contraindre les adversaires à venir sur son terrain. Ce qu'ils font sans barguiner « On m’a appelé ‘merkozy’ pendant 5 ans. Et d’un seul coup, je deviendrais anti-européen ? »[...] C’est parce que je suis totalement européen que je souhaite ces changements. Rapidement, car l’Europe est menacée de dislocation" [...] "Vive l’Europe gérée par les politiques, élus, responsables, et pas celle des technocrates. L’Europe qui doit cesser d’appliquer naïvement le catéchisme libéral. L’Europe qui doit donc exiger la réciprocité commerciale, douanière, financière, des Etats-Unis, de la Chine et des autres puissances. L’Europe qui doit aider ou sanctionner les pays qui n’appliqueraient pas la partie « contrôle des frontières extérieures de l’Europe ». Presque du Mélenchon !
Pour l’instant, mais nous ne sommes pas encore au bout de cette longue "course", la manœuvre paraît efficace tant on assiste avec quelle naïveté les challengers tombent dans le piège tendu en adoptant une contre-pied systématique. Il est indéniable que certaines "lignes" vont bouger.
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