Le plus grand scandale de la Ve République
Le plus grand scandale de la Ve République va-t-il être enterré ?
Le journaliste Eric Decouty a révélé que l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) possédait une caisse noire de 600 millions d’euros. Cette caisse noire servait à corrompre certains syndicats et certains hommes politiques. Il a aussi révélé que, durant l’année 2004, le ministre des Finances Nicolas Sarkozy avait été prévenu par Tracfin, la cellule antiblanchiment du ministère des Finances. Chose incroyable, Nicolas Sarkozy n’avait pas transmis le dossier à la justice ! Tout le monde se demande bien pourquoi !
Le 11 mars 2008, Eric Decouty fait le point sur l’enquête en cours. Il écrit dans le journal Marianne (page 18) :
« On sait avec quelles difficultés le procureur de la République de Paris a fini par ouvrir une information judiciaire. Presque trois mois ont été nécessaires. Trois mois qui ont permis aux différents acteurs du scandale de se rencontrer, de se concerter. Quand d’autres sont jetés en prison ou placés sous contrôle judiciaire, les hommes de l’UIMM ont tout loisir pour se voir librement ! Cette liberté leur a d’ailleurs permis de conclure le fameux pacte secret de Denis Gautier-Sauvagnac. La faute du procureur aux ordres de la chancellerie et du pouvoir est aussi flagrante qu’indiscutable.
Mais l’inquiétude quant à l’avenir de l’enquête ne se résume pas aux responsabilités du parquet. Le juge d’instruction Roger Le Loire n’a jusque-là montré aucune détermination à mener ses investigations. Aucune expertise informatique n’a, par exemple, été diligentée lorsque les policiers ont découvert que tous les éléments relatifs à ce dossier avaient été effacés des ordinateurs de Tracfin.
De même, le juge ne s’est nullement empressé d’enquêter sur les conditions du pacte de silence conclu entre Denis Gautier-Sauvagnac et l’UIMM. « L’affaire est destinée depuis le début à être enterrée », ricane-t-on tristement au pôle financier.
Le constat est terrible. Bien au-delà des polémiques, des querelles qui alimentent aujourd’hui les gazettes, tout est réuni pour que la chape de plomb s’écroule définitivement sur les sombres pratiques des barons de la métallurgie. Au patronat, dans les syndicats, au gouvernement et à l’Elysée, personne ne veut que la vérité soit faite. L’essentiel a même, semble-t-il, été mis en œuvre pour l’empêcher.
« Il vaut peut-être mieux, ponctue Me Jean-Yves Leborgne, le défenseur de Denis Gautier-Sauvagnac. Il y a des secrets qu’il vaut mieux parfois ne pas dévoiler, dans l’intérêt de la démocratie. »
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