Le premier débat de la Primaire de gauche : le trio gagnant de la soirée
Ce jeudi 12 janvier, c'était le premier débat de la primaire de la gauche sur TF1 ou plutôt du Parti Socialiste. Le temps de parole de chacun est décompté d'environ 17 minutes et les sept mercenaires s'apprêtent à affronter le flot de questions des trois journalistes Gilles Bouleau de TF1, Elisabeth Martichoux (RTL) et Mathieu Croissandeau de L'Obs. Certains candidats transpirent c'est le cas de Valls, d'autres se redressent comme de Rugy ou Peillon et d'autres abordent ce débat avec une certaine nonchalance comme Jean-Luc Bennhamias. Trois candidats semblent se démarquer sur différents points lors du débat : il s'agit de Vincent Peillon, François de Rugy et Jean-Luc Bennhamias. Même si les débats sont fustigés avant même leur début et, que la gauche semble chercher encore des idées novatrices selon la presse : "25 idées pour réveiller la gauche" pour le Nouvel Observateur ou "16 idées pour rénover la gauche" pour Le Monde, le débat impose tout de même les directions et orientations politiques et sociétales de chacun des candidats.
Si le premier Jean-Luc Bennhamias ancien député européen et conseiller régional se fait remarquer par sa nonchalance, son franc-parler et son coté monsieur tout le monde, il est également repris plusieurs fois sur des éléments de son programme retrouvés sur son site par les journalistes. Les journalistes lui demandent des précisions au sujet de ses propositions sur la lutte contre le terrorisme.
Site internet qui sera impossible de consulter ce soir-là en vu des nombreuses consultations des internautes curieux. Car la réponse de Bennhamias au terrorisme est l'emploi de vigiles ce que l'élu dément pendant le débat. L'objectif de la proposition est d'équiper les vigiles dans la grande distribution d'armes non létales pour immobiliser les terroristes. Le candidat s'amuse de cette mesure qu'il ne semble pas valider. Un malaise s'installe mais le candidat s'en sort tout de même dans des explications surprenantes.Sans sa cravate, il apparaît jouer le rôle du candidat Monsieur tout le monde.Sur Twitter, on le compare déjà à "Bourvil "ou à "l'oncle ivre à un mariage. Autre moment caustique sur les récents propos polémiques de la ministre de l'Ecologie à Cuba le candidat, fait allusion à Ségolène Royal en abordant une initiative sur les banlieues :
A l'époque du gouvernement... Je ne me rappelle plus le Premier ministre, ça devait être Mitterrand qui était président de la République, on avait fait une initiative avec Monsieur Castro, c'était Banlieues 89. "Il s'agit de l'architecte Roland Castro. Je ne me parlais pas de Ségolène Royal !" Silence sur le plateau. "Pardon. C'était de l'humour… Très mauvais, je sais ».
Les éditorialistes au lendemain de la Primaire parlent de bourde de Bennhamias ou de moment gênant. Chacun interprètera cet épisode mordant et piquant. Aussi le candidat semble s'agacer du temps accordé aux petits candidats :
"Le retard accumulé par les petits candidats, c'est quand même beaucoup. Il n'y a pas de candidats qui parleraient sur les grands sujets, et d'autres qui parleraient de sujets annexes
Jean-Luc Bennhamias fait partie des candidats très populaires dans les recherches internet ce soir là. (Voir photo)
Dans le rôle du candidat anticonformiste il s'en sort très bien. Reste de convaincre sur ses idées au prochain débat.
François de Rugy, autre candidat à la Primaire de la gauche ce soir là, député écologiste de Loire-Atlantique, se fait remarquer par son calme et sa cravate bleu roi. Il n'est pas s'en rappeler la posture de François Fillon lors des primaires de la droite. A l'instar de Jean-Luc Bennhamias, François de Rugy n'a pas de soutien sur Twitter comme Vincent Peillon. Il apparaît pragmatique notamment au sujet du revenu universel qu'il juge presque irréaliste.
Ce n'est pas un revenu de base pour solde tout compte ! (au sujet du revenu universel)
Il répond avec justesse, précision et une certaine assurance. Il semble proche des idées de Macron sur le plan économique et également de Fillon au sujet de la régionalisation des formations professionnelles. Au sujet de la politique extérieure, il juge dangereux l'alliance avec la Russie mais surtout Poutine. Il place l'écologie au coeur de son programme mais ne l'a pas ou peu évoqué lors de ce débat. Il est resté sur les questions économiques pour peut-être se rapprocher des idées de Macron qui font recette aujourd'hui. Ses gestes sont calculés, maîtrisés et la posture est sereine. Le deuxième débat confirmera ou non sa position remarquée.
Vincent Peillon est l'orateur de la soirée. Sa position au centre le place en arbitre. Il s'en prend à Hamon sur le 49-3 et le revenu universel. Il se demande comment financer les 400 milliards d'€ de cette proposition.
La différence avec les autres candidats cités précédemment c'est son équipe de campagne très présente sur les réseaux sociaux et surtout sur Twitter. A chaque proposition du candidat, tout est publié sur twitter. Aussi, il rejette la politique "d'austérité" prévue par la droite.
Il s'en prend à plusieurs reprises au programme de François Fillon :
« Tu es riche, tu es bien soigné ; tu es pauvre, non. Les Français n’accepteront jamais ça. Ce serait une atteinte au pacte républicain, inscrit dans notre ADN. »
Il juge le programme de Hollande "incompréhension" et se pose comme rassembleur de la gauche. L'ancien enseignant de l'Education Nationale pose également l"Education comme une priorité et regrette au nom du communautarisme la non-publication de ces ABC sur l'égalité.
Ce triumvirat éphémère remarqué mais pas forcément remarquable va devoir faire ses preuves au prochain débat. L'idée est de faire la différence ou de renverser les deux autres candidats de gauche Mélanchon et Macron. Il reste 8 jours de débat pour convaincre les électeurs. Rendez-vous le 20 janvier pour le prochain débat sur BFM TV.
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