On croyait que la politique n’intéressait plus personne : abstentions records, peopolisation du pouvoir bling-bling... Eh bien non, il revient par la fenêtre...
Le débat sur l’identité nationale ? Un flop retentissant. Admettons : les médias ont tout fait pour le plomber. Mais nos politiques ont pu expérimenter cette profonde vérité, rappelée tant par Thomas d’Aquin que par Rousseau : l’acte par lequel le peuple est un peuple n’est pas l’acte du roi, mais l’acte du peuple. Autrement dit, c’est le peuple qui dit qui il est, et il ne le dit pas dans le cadre autorisé, mais dans la vie de tous les jours, en exprimant simplement la volonté de vivre ensemble.
C’est dire que l’épisode de la burqa est intéressant de ce point de vue : inutile de stigmatiser l’intolérance de nos concitoyens, coupables de ne pas accepter l’autre, coupable d’islamophobie et de tous les vices possibles... Nous ne voulons pas vivre avec des gens qui se cachent le visage, exprimant ainsi, d’ailleurs, leur volonté de ne pas vivre avec nous, comme nous, à visage découvert.
Saine intolérance, donc, que ce rejet violent de la Burqa ? Oui, peut-être : ne pas tolérer ce qui nous agresse, ce qui affiche et revendique le mépris pour ce que nous affirmons être : des hommes et des femmes qui se regardent à égalité.
Ce n’est pas encore de la politique, mais c’est déjà une manifestation d’une conscience sociale que, après Tocqueville et ses analyses brillantes sur l’individualisme démocratique, nous pouvions croire perdue. Etre Français, c’est être visible. Bien sûr, c’est vrai aussi des italiens, des allemands.... Nous sommes là bien loin d’un nationalisme réducteur. Nous sommes devant une conscience d’être une communauté qui ne s’arrête pas aux frontières tracées par les hommes, unis par une culture commune et des valeurs universelles qui dépassent ces frontières.
Le retour du politique arrive ici : comment organiser cette volonté de vivre ensemble, et que faire de ceux qui, pourtant parmi nous, affichent ce refus du vivre ensemble ? Voici une question authentiquement politique, qui relève de la prudence politique.
Une loi pour faire enlever la burqua ? Inutile et inefficace, car elle n’est que le symptôme du rejet de notre vie commune. On ne guérit pas la varicelle en arrachant les boutons !
J’ignore ce qu’est l’islam, et cela ne m’intéresse pas d’abord : ce qui m’intéresse, c’est de savoir si celui ou celle qui veut vivre chez nous veut vivre avec nous. Tout est là...