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Accueil du site > Actualités > Politique > Le scandale du Musée des Confluences de Lyon

Le scandale du Musée des Confluences de Lyon

Les élus lyonnais s’occupent depuis 1999 d’un projet de musée baptisé Musée des Confluences (censé remplacer le musée Guimet d’Histoire Naturelle de Lyon) : celui-ci, même après plus de 85 millions d’euros dépensés, n’existe toujours pas.

L’association CANOL (Contribuables Actifs du Lyonnais) a constitué un dossier [1] sur le projet du Musée du Confluences de Lyon, détaillant les évènements liés à celui-ci (renommé pour l’occasion par ces enquêteurs citoyens la « la Folie Confluences ») ; il couvre la période 1999-2010, et risque très probablement de devoir être remis à jour plusieurs fois d’ici 2014 ou 2015.

Ce dossier mérite à lui seul une lecture approfondie, tant il démontre de manière ahurissante l’incroyable niveau d’incompétence des élus français. Nous allons en résumer ici les principaux points.

Explosion du coût du chantier

Pour mémoire, la décision de lancer le chantier de ce musée date de 1999. Il s’agissait de transférer le Muséum d’Histoire Naturelle de Lyon, le Musée Guimet, dans un nouveau lieu, le Musée Confluences.

On passera sur les différentes péripéties administrativo-politiques liées à ce projet, et nous nous contenterons en première approche de ne détailler que les coûts de ce projet ; voici les principales dates [2] de la folie budgétaire de Confluences :
- 17 juillet 2000 : 400 000 000 F (61 M€), soit 72 931 000 € TTC, hors aménagements extérieurs, abords et parkings
- 30 juin 2006 : 152 934 956 €, soit 182 910 200 € TTC. Cette somme correspond seulement au coût du bâtiment, alors que le budget 2006, voté le 31 mars 2006, donc préalablement à cette délibération, indiquait déjà un total de 193,7 M€ !
- 10 décembre 2007 : 161 774 631 €, soit 193.482.459 € TTC, alors que le budget supplémentaire 2007, voté le 20 juillet 2007, prévoyait déjà un montant total de dépenses de 197,7 M€.
- Au 31 décembre 2008, selon les comptes approuvés le 12 juin 2009, le budget du Musée s’élevait à 213.693.251 TTC, soit 178.673.000 € HT.

Comme le souligne la CANOL, les 178 M€ d’euros HT correspondent au budget additionnel du projet [3], tel que annoncés par le président du CG du Rhône Michel Mercier [4], le 04 septembre 2008. Or, d’après l’association, 85 M€HT ont été déjà dépensés. Ainsi, le budget prévisionnel total est passé de 60M€HT au début des années 2000, à 85 +178 = 263M€HT. Oui, vous avez bien lu, le budget prévisionnel HT pour l’achèvement du chantier du Musée Confluences de Lyon a pratiquement quintuplé en 10 ans, et sera, selon les estimations actuelles, livré en 2014 plutôt qu’en 2004 comme prévu initialement.

Ces coûts ont explosé sur une période relativement courte [5], ce qui tout de même oblige le contribuable à se poser quelques questions sur la capacité de planification et de prévision des élus et des fonctionnaires territoriaux de ce pays. C’est en soi un premier scandale.

Mais il y a bien plus grave encore : en réalité, malgré les sommes pharaoniques déjà engoulties, et celles à venir, ce musée n’existe toujours pas dans la réalité.

85 millions d’euros pour un musée qui n’existe pas

Vous avez bien lu : après 85 millions d’euros HT dépensés, pas la moindre pierre de ce bâtiment n’a été posée [6]. Une première visite au site web du Musée (qui lui, fort heureusement, existe tout de même) et notamment à sa section « Photos du chantier », montre que celui-ci n’est guère avancé, malgré le soin louable apporté par le photographe pour essayer de montrer le contraire. Une seconde visite, celle-ci à l’application Google Maps, montre une photo satellite du chantier (datant probablement de quelques mois, voir ci-dessous) et révèle ainsi sa vraie nature : un terrain vague sans aucune activité perceptible.
Agrandir le plan

Les raisons de ce retard ahurissant ou, devrions-nous écire, de ce non-démarrage du chantier tout court, résident dans les multiples bisbilles entre promoteurs, maître d’oeuvre, d’ouvrage, donneur d’ordre, etc., dont nous avons le secret en France. Presque tout le monde s’en est mélé : entreprise du bâtiment, conseil de l’ordre des architectes, etc.

Bref, quoiqu’il en soit, et quelle qu’en soit la raison, le fait majeur demeure : le Musée des Confluences, malgré les sommes englouties, n’existe toujours pas. Et cela constitue un deuxième scandale.

Et le Musée Guimet dans tout cela ?

Heureusement, se dit le lecteur, le chantier n’est peut-être pas très avancé, mais au moins les charmants petits gones [7] de la région peuvent profiter des collections du Museum d’Histoire Naturelle Guimet puisque ses collections n’ont pas été, encore, transférées dans les locaux du futur Musée Confluences (vu qu’il n’existe toujours pas). Malheureusement ce n’est pas le cas : le Museum Guimet a fermé ses portes en juillet 2007, et ses collections sont conservées depuis au Centre de Conservation et d’Etude des Collections (CCEC) [8] dans le 7ème arrondissement de Lyon, lieu bien évidemment fermé au public. Ces collections ne seront donc pas visibles du public avant 2014 [9], et ne l’auront pas été pendant pratiquement 10 ans [10].

Le Conseil Général innove en inventant les opérations où l’on perd le beurre, l’argent du beurre, et où la crémière ne sourit même plus, comme le contribuable d’ailleurs. On ferme un musée qui marche avec ses belles collections, on les soustrait aux yeux du public, et on se lance dans la construction d’un second musée qui ne voit toujours pas le jour, en dépensant une véritable fortune en vain, et enfin dont l’aspect extérieur, s’il était futuriste et avant-gardiste en 1999, risque d’être absolument ridicule pour un bâtiment neuf 15 ou 20 ans plus tard.

On a là un troisième, un quatrième, un cinquième scandale, tous dans le même dossier.

Pour finir, un article du Canard Enchaîné [11] s’est fait l’écho de toute cette affaire et relate deux éléments supplémentaires, ajoutant encore pour l’un au ridicule de la situation, pour l’autre à son cynisme :
- le directeur du Musée Confluences, le canadien Michel Côté, a jeté l’éponge le 11 mai dernier [12] et est retourné au Québec, ce qui n’augure rien de bon pour la suite ; en effet, pourquoi un directeur, nommé entre 1999 et 2010, après autant de péripéties et si près du but, démissionnerait juste avant la présentation du plan d’avancement du chantier par le CG du Rhône [13], si ce n’est parce qu’il n’y croit plus du tout ?
- un ancien responsable du CG du Rhône, cité par le Canard, affirme à propos du Musée Confluences que « S’il est construit, c’est un scandale. Si il ne l’est pas, c’est déjà un scandale. ». On ne pourrait mieux résumer l’état d’esprit des élus lyonnais, empêtrés dans une fuite en avant depuis une décennie, dépensant sans compter pour une gabegie absolument scandaleuse et, comme toujours, très peu médiatisée.

Si l’on résume : plus de 10 ans de retard, un budget multiplié par 5, 85 millions d’euros déjà envolé alors qu’on n’a toujours rien vu sorti de terre, un projet qui n’a plus de capitaine à son bord et qui est dans une pagaille inimaginable, des collections scientifiques soustraites aux yeux du public.... Toute la question est désormais de savoir si ce dossier va recéler d’autres surprises d’ici quelques mois, et on peut gager que oui.

[1] Voir version du dossier mise à jour au 04 mai 2010.

[2] Voir le dossier de l’association Canol, p37.

[3] Il ne s’agit pas de l’enveloppe budgétaire à date, mais un mélange entre le total du budget et les annonces de rallonge annuelles, ce qui compliqua le travail de la CANOL

[4] Egalement Ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire depuis le 23 juin 2009

[5] Voir également le dossier de Contribuables Associés sur le sujet..

[6] Seules quelques fondations ont été creusées.

[7] Que l’auteur de ces lignes était lui-même il y a quelques années.

[8] Voir la FAQ du site web du Musée Confluences.

[9] En considérant l’hypothèse hasardeuse selon laquelle il n’y aura pas de retards supplémentaires d’ici là.

[10] Elles auront été montrées quelques fois dans d’autres musées, notamment à Toulouse.

[11] N°4675, mercredi 02 juin 2010, p4

[12] Voir Libération du 10 mai 2010.

[13] Le 18 mai 2010.


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11 réactions à cet article    


  • Pierre de Vienne Pierre de Vienne 3 juin 2010 10:50

    Si le défunt musée Guimet avait recu les 85 millions d’euros déjà dépensés pour ce projet nous aurions un des plus beaux musée d’Histoire Naturelle de France. Je vous remercie d’avoir fait ce salutaire devoir d’information sur cette folie.


    • bl7469 3 juin 2010 11:07

      Yep, en fait les fondations par pieux ont été dors et déja réalisées. Une grosse pelle et une mini pelle trainent sur le chantier ainsi que quelques ouvriers pour faire croire a la populace qu’il se passe quelque chose...

      C’est peut etre pour ca que les places de stationnement payantes ont été repoussées presque jusqu’en banlieue...

      Sérieusement, Barre-Collomb= bonnet blanc, blanc bonnet...


      • bl7469 3 juin 2010 11:11

        Pareil pour les quai de Saône, franchement, y’a t’il vraiment besoin de dépenser des dizaine de millions pour les refaire alors qu’ils ne sont pas franchement laids et inutilisable...

        Enfin ce que j’en dis. Lyon deviens comme les autres villes peut etre a part Marseille, et encore...une ville pour vieux et pour friqués ; un musée...


        • psycho psycho 3 juin 2010 12:23

          je n’ai qu’une chose a dire, quand l’argent ne sors pas de votre de poche mais de celle des autres on s’en fout, on devient megalo et on fait n’importe quoi. Soyez un peu responsable messieurs les elus. Y’en a marre que certains s’amusent avec notre argent qu’on a durement gagner. Il y a bien des problemes a regler avant...


          • zelectron zelectron 3 juin 2010 15:40

            85 millions seulement ?
            la question me brûle les lèvres : vont-ils avoir le temps d’arrondir à 100 millions ?


            • Le péripate Le péripate 3 juin 2010 21:33

              Mais enfin, Monsieur, Keynes a démontré définitivement que la dépense publique a un effet magique : il s’agit du « multiplicateur keynésien ». Selon ce principe, creuser un trou pour en boucher un autre est créateur de richesse. Aussi ne nous plaignons pas si nos élus sont si dépensiers : ils savent que c’est bon pour nous.

              Bon, il était peut-être un peu limite le Keynes. Parce que c’est une fable encore plus incroyable que la main invisible du pasteur Smith. Mais puisque c’est ce qui est enseigné de partout....


              • neth neth 3 juin 2010 23:47

                J’avais déjà lu cet article sur Contrepoints smiley
                Il y aura bientôt le scandale des infrastructures publiques pour le grand stade de l’OL... (et pourtant j’aime le foot...).


                • Nicolas 4 juin 2010 00:05

                  Bonsoir,

                  Quand vous écrivez des collections scientifiques soustraites aux yeux du public., vous évoquez un point important. L’ancien museum de Lyon était un petit bijou par la mise en valeur des collections, intelligemment présentées. Je ne pourrais donner beaucoup d’exemples, car c’était à la fin des années 1980, mais j’ai le souvenir d’un de ces anciens musées qui expliquaient beaucoup, qui proposaient une vraie progression intellectuelle au visiteur. Je crains que ce nouveau musée me déçoive dans la présentation de ses collections, comme je n’ai pas été vraiment convaincu par le musée du quai Branly.

                  • neth neth 4 juin 2010 14:00

                    C’est exactement cela Nicolas, d’ailleurs, le nouveau Musée n’a pas du tout vocation à reprendre entièrement la collection du musée Guimet. Il ne s’agit que d’en exposer une partie... Et sans la même volonté d’intelligibilité dans la présentation.

                    Les musées d’art naturel sont désormais considérés comme « has been » par les pouvoirs publics (alors que l’affluence fut toujours au rendez-vous au musée Guimet). Désormais il faut ériger d’immense musées de l’homme et des civilisations, où tout se mélange, et où le commun des mortels ni comprend plus rien.


                    • Thorendal 8 juin 2010 20:30

                      Bonjour,
                      Pourriez-vous s’il vous plait éviter de dire tout et n’importe quoi sur ce projet ?
                      A confluences sera présenté plus du double de la collection de l’ancien muséum.
                      Au passage aucun musée au monde ne présente la totalité de ses collections.
                      Et pour celles de Confluences il faudrait une sacrée surface pour présenter ses 300.000 objets !
                      Dire que Confluences serait :« un musée où tout se mélange, et où le commun
                      des mortels ni comprendrait plus rien et qu’il n’y aurait pas de volonté
                      d’intelligibilité dans la présentation » est au mieux le reflet d’un manque
                      d’information, au pire une insulte à l’intelligence des équipes lyonnaises et
                      internationales, dont des scientifiques de renom, qui y travaillent depuis plus de
                      10 ans.
                      Je pense notamment à Edgar Morin, P. Picq, M. Van Praët (ancien directeur du
                      muséum de Paris qui lui aussi lors de la réalisation de Grande Galerie de
                      l’Evolution à Paris a du manquer de cette volonté d’intelligibilité dans sa
                      présentation), M. Jeannerod, par exemple…

                      Je vous propose, pour combler vos lacunes, de lire ceci :
                      http://www.museedesconfluences.fr/musee/expositions/expositions_synthese/in dex.php

                      Au fait, les informations ne sont pas difficiles à trouver, il suffit d’aller sur le site et de prendre le temps de lire...



                    • Thorendal 10 juin 2010 19:52

                      Le canard se déchaîne

                       

                      Comme souvent dans ce type d’article, l’auteur s’appuie à la fois sur des chiffres qui, certes, sont la plupart du temps justes, tout en manquant de la rigueur requise dans les propos qui les accompagnent, voire fait parfois des amalgames regrettables pour ne pas dire douteux.

                      Par exemple en disant qu’on rajoute 178 m d’€ à la facture. Si le chiffre est exact, l’information est fausse. 178 m d’€ est en fait le chiffre actuel de la facture du projet pour le Département du Rhône mais comprend plusieurs m d’€ déjà dépensés et surtout des budget connexes (aménagements des abords, parking, parc, etc.) qui n’ont rien à voir directement avec le bâtiment. Or le coût de départ annoncé n’a toujours concerné que le bâtiment pour la bonne est simple raison, qu’à l’époque le Département négociait avec les autres collectivités les aménagements connexes. 

                      Parfois certains journalistes rajoutent même dans le giron du Département le coût de la ligne de tramway qui passera devant le musée alors que c’est une dépense du Grand Lyon et non du Département.

                       

                      Ensuite, l’information est lacunaire, ce qui permet toutes les interprétations et surtout d’induire le lecteur en erreur. Prenons par exemple, le prix de l’acier qui a flambé et qui au final rallonge la facture. Je rappellerais que cette flambée des prix ne touche pas seulement ce projet et le Département du Rhône… Tous les chantiers du Monde ont été obligés de faire avec.

                       

                      Puis quand on compare le coût de ce genre de construction, pour des projets de musées similaires, et bien on se rend compte que le prix n’a rien d’exorbitant. 150 m d’€ par exemple pour le Louvre Lens dont la construction commence tout juste et ne concerne aujourd’hui et sur le papier que le coût de construction du contenant. C’est-à-dire qu’il faudra y rajouter le coût du contenu tous les coûts annexes des architectes des expositions, des aménagements techniques, etc.

                      Au final, le Louvre Lens devrait coûter autant que le Musée des Confluences, si ne n’est pas plus. Le Département du Rhône, à la différence, lui, ne cache pas une partie des budgets.

                       

                      Prétendre que l’on a dépensé 61 m d’€ pour un terrain vague est plus que tendancieux. C’est d’une part mentir, et cela, même si on se s’intéresserait qu’à la construction. Car ce chiffre comprend la réhabilitation du site, aménagements, dépollution, émoluments de la S.E.M., bureaux d’études, architectes, etc., etc. etc. Ce prix comprend surtout la construction, qui elle n’est pas virtuelle, de ce que le journaliste ne peut pas voir sur le terrain : les fondations : 318 pieux de 12 m à 32 m de profondeur…

                      Enfin, si on s’intéresse à l’ensemble du projet, car un musée ce n’est pas qu’un unique bâtiment, c’est aussi un projet culturel et en l’occurrence + de 6000 m² d’expositions, les 61 m d’€ comprennent aussi, par exemple, la prestation sur plusieurs années d’équipes d’architectes (pas ceux du bâtiment, d’autres) qui travaillent sur les expositions, des Assistants à la Maîtrise d’œuvre, etc.

                       

                      De plus, en donnant un chiffre HT (chiffre de 85 m d’€) l’auteur insinue insidieusement que la facture TTC serait plus élevée. Cela est de la pure manipulation car les collectivités publiques récupèrent la TVA et ça tout le monde le sait…

                       

                      Enfin, l’article ne dit pas que l’investissement dans ce bâtiment n’est pas payé par l’impôt mais en totalité par la vente d’actifs (pour 137,12 m d’€ ) dont des actions de la C.N.R. que le Département détenait et a vendu pour se mettre en conformité avec la réglementation européenne, et par la vente d’une partie de son Patrimoine immobilier dont elle ne se sert pas (terrains à Corbas, Ternay ou La Part-Dieu, des villas à Saint-Cyr, une grande propriété à Ecully , plusieurs dizaines d’hectares à Saint-Hilaire du Touvet : le complément est évalué à 38 M €, soit au total 175,12 m d’€).

                       

                      Le Département vend donc de l’immobilier qui ne lui sert à rien ou de l’actif qu’il n’a plus le droit de détenir pour investir dans de l’immobilier qui permet de préserver et présenter aux publics des collections patrimoniales. Les présenter et les préserver et pas seulement pour les habitants du Rhône…

                       

                      Enfin, pour ceux qui prétendent qu’il aurait mieux value investir dans l’ancien bâtiment : une pour toute : IL N’APPARTIENT PAS AU DEPARTEMENT mais à la ville de Lyon, c’est donc impossible.

                       

                      De plus, si le Département avait décidé de stopper le projet, pourquoi personne n’explique qu’alors il lui aurait fallu dénoncer tous les contrats passés et dédommager tous le monde. Ce qui, au final, aurait coûté presque autant et pour rien ! Cela n’a aucun sens.

                       

                      Je trouve quelque part triste qu’on ne parle que du bâtiment et jamais du contenu, projet culturel et collections (plus de 300.000 objets).

                       

                      Pour ceux qui avancent le coût soit disant exorbitant. Est-il si scandaleux qu’une collectivité investisse des fonds publics dans un musée dont le rôle est de montrer des collections patrimoniales, de diffuser des connaissances, et de conserver des objets rares pour les générations futures ? Est-ce si scandaleux pour une collectivité dont la part du budget alloué à la culture ne représente même pas 4 % du budget général (et dans la culture il n’y a pas que le Musée des Confluences, il y en a 2 autres, il y a les nuits de Fourvière, la bibliothèque départementale, une partie du financement de la biennale de la danse, etc.) ?

                      En d’autres termes, pour une collectivité comme le Département du Rhône ce n’est pas aussi important que le chiffre, seul, isolé de tout contexte, ne laisse paraître.

                      Et ça, c’est peut-être difficile à comprendre sans avoir un certain recul.

                      Mais au-delà de ce constat, je mettrais en parallèle, une troisième et dernière question : ces mêmes personnes ne trouvent pas plus scandaleux le financement public d’un grand stade de foot à Décines à hauteur de 300 m d’€ pour un club de foot privé, que d’investir dans la pérennité de notre patrimoine culturel, patrimoine qui, au passage, appartient à toute l’humanité et pas seulement aux rhodaniens.

                      Et tout cela, pour que des spectateurs aillent voir des joueurs, qui gagnent en un mois ce qu’eux ne gagneront pas en une vie, taper dans un ballon ! 

                       

                      Pour ma part, je préfère que mes impôts financent un musée qu’une entreprise privée du foot.

                       

                      Enfin, nous sommes en démocratie. Et si nous ne sommes pas content des choix de nos élus, alors exprimons-nous dans les urnes. Car le Département n’a pris aucun électeur en traître, le projet était annoncé et faisait parti du programme électoral de son président.

                       

                      Pour finir, je m’étonne du discours qui consiste à la fois à prôner la suppression de l’impôt, et à trouver, dans le même temps scandaleux de dépenser de l’argent pour un musée. N’est-il pas démagogique de feindre de ne pas comprendre que l’un ne va pas sans l’autre. On est bien évidemment libre de penser qu’une collectivité n’a pas à dépenser nos impôts dans un musée. Mais devrions-nous rêver alors que le Musée des Confluences aurait put être financé par Monsieur Aulas ? J’en doute.

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Chitah


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