Le Sénégal, ce pays à la démocratie « des huées et des brassards rouges » !
« Le Sénégal, dit-on, est un pays démocratique ». Mieux, renchérissent d’autres, « c’est l’un des rares pays de l’Afrique subsaharienne à n’avoir jamais connu de coup d’Etat militaire ». Soit, mais la démocratie sénégalaise, aux yeux d’autres enfin, « ne peut aucunement prendre place dans la cour des grands ». Loin de là ! Pour preuve, la démocratie à la sénégalaise est l’une des rares au monde, où l’on administre des huées à des ministres de la République en visite républicaine (s’il vous plait) dans telle ou telle autre localité du pays. Quant aux brassards rouges, ils sont « les colombes sénégalaises ».
A l’aube de son magistère, le président Wade a voulu « renforcer » la démocratie sénégalaise. Car, c’est cette démocratie-là qu’il a contribuée à bâtir avec son prédécesseur Abdou Diouf. Se sentant alors investi de la mission de fortifier cette « jeune fille » au parfum exquis, Wade fit alors à ses compatriotes un certain nombre de propositions afin d’en finir avec les méthodes va-t-en-guerre dans la mise en oeuvre des vertus d’une république moderne et évolutive. Parmi les propositions faites par le pape du « Sopi » (changement, en Wolof), figurait entre autres ceci : la manifestation publique et l’attache d’un brassard ou d’un foulard rouge, pour extérioriser sa désapprobation de la mauvaise gestion de la chose publique. Quoi de plus normal dans un pays dit de « dêmos »... « kratos » ?
Mais hélas ! Car, intervertie sera l’essence du « pouvoir du peuple, selon Périclès, par le peuple et pour le peuple ». Attention, pas par tous ! Au sens où les Sénégalais non engagés politiquement parlant, heureusement plus nombreux car estimés à plus de 3 sur 5, sont restés respectueux des vertus républicaines. Le reste constitué de ceux-là qu’on appelle communément « les politiciens » semble faire fi des valeurs caractéristiques d’une démocratie moderne.
En effet, c’est dans ce pays que des hommes politiques... pardon des politiciens montent des jeunes pour vertement huer, qui un ministre de
Quant aux brassards rouges, ces « colombes sénégalaises », ils flottent, voltigent, planent, peignent les foules à l’emporte-pièce. Ceci, au gré des nombreuses sorties, encore une fois, des ministres de
Ce qui est regrettable, c’est que les porteurs de brassards rouges et ceux-là qui scandent les huées, disent des propos hautement politiciens et défavorables à leur cible d’autorité républicaine. Cela se passe généralement dans les localités considérées comme étant « le fief » d’un responsable politique en rivalité avec la cible en question. Confond-on alors le parti politique avec l’Etat ? Quoi qu’il en soit, ce n’est certainement pas sous cet angle que l’actuel président sénégalais avait conçu le renforcement de la démocratie chez lui.
Boubacar Diassy
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