Le spectacle de l’impuissance politique
Tout d’abord un grand merci aux instituts de sondages qui nous ont offert le spectacle époustouflant de leur incompétence lors du premier tour : rien vu de la percée de Mélenchon, de la marginalisation de Pécresse et de Jadot obligés de faire la quête pour se refaire, sans compter les 3 % inespérés de Jean Lassalle. Mention spéciale pour Zemmour avec un vote tellement caché qu’on creuse encore pour le trouver. Il va leur falloir retravailler leurs méthodes de « redressement ».
Il y en a un (sondeur) qui a osé dire qu’ils avaient trouvé l’ordre d’arrivée des candidats ! Pas la peine de dépenser tant de pognon pour avoir des sondages quotidiens pour finir avec une réédition du second tour de 2017 que personne ne souhaitait revoir.
La machine à fabriquer du consentement et de la fausse adhésion pour que rien ne change a fonctionné à plein, avec en plus le bruit de dernière minute laissant entendre que Le Pen serait en tête à l’issue du premier tour qui a provoqué du vote « utile » qui a rectifié le tir.
Et ça s’annonce de la même manière pour le second tour… Un bon coup de trouille, les entreprises qui vont fuir le pays, les milliardaires aussi, le chômage de masse, les chars russes sur les Champs Elysées (saison 2) ou bien encore la populace dans les rues (scénario envisageable).
Bon, soyons clair, le grand remplacement à l’Elysée n’est sans doute pas pour demain. Tout est fait pour que le sortant ne sorte pas. Tout au plus, sa concurrente devrait obtenir un score meilleur qu’en 2017 et sortirait du paysage politique « avec les honneurs » en attendant la reprise de son fonds de commerce.
Et pour cela faut-il encore que la victoire du favori des beaux quartiers et des milliardaires obtienne un score sans appel, d’où les ralliements divers et variés, voire avariés, lorsqu’il s’agit de caciques de partis dont l’acte de décès a été établi le 10 avril et qui cherchent à faire un dernier tour de piste (rémunérateur, si possible) en allant lécher les bottes de Macron et en abandonnant le peu d’honneur qui leur restait… Surtout depuis que le pouvoir politique s’est retranché sur le régalien après avoir cramé la caisse en dépensant de l’argent qu’il n’avait pas pour « favoriser l’économie et l’emploi ».
Ça se passe comme ça depuis plus de 20 ans, de Sarkozy qui a baissé la TVA de 20 à 5.5% pour les restaurateurs qui se sont goinfrés sans créer les emplois promis, ni baisser les tarifs, en passant par Hollande avec son fameux CICE aux entreprises dont on cherche toujours les effets en terme d’emplois, pour arriver à la suppression de l’ISF par Macron ou bien encore sa « flat tax » censés faire « ruisseler » de l’argent dans l’économie…
Pour le duel Macron/Le Pen saison 2, on nous ressert la même soupe avec baisse de la TVA qui ne profitera pas aux consommateurs et ira directement dans les bénéfices des entreprises, assaisonnée par un remake du ruissellement par la baisse des impôts de production pour les entreprises avec en dessert la suppression de la redevance télé, avec des slogans inoubliables comme « le travail doit payer » ou bien « rendre l’argent aux français » et quelques petits chèques pour la route pour les nécessiteux…
Mais tout danger n’est pas écarté et les communicants et les médias vont continuer à manipuler l’opinion en nous incitant à aller voter (sous-entendu pour le sortant), en culpabilisant les abstentionnistes inconscients, en nous disant qu’ils ne comprennent pas que l’on puisse s’abstenir quand « certains se sont battus » ou « sont même morts » pour avoir le droit de voter. Où ça, quand ? Tous les satrapes et les dictateurs du monde ont bien compris comment utiliser le vote à leur profit en cherchant le plébiscite, le mandat à vie quitte à enfermer des opposants trop prétentieux ou à leur barrer la route administrativement pour se présenter, ou les liquider, ou bien encore bourrer les urnes.
Nous n’en sommes pas là bien entendu, mais se pose un problème majeur dans notre pays comme dans d’autres pris dans l’étau de la mondialisation « heureuse », du néo libéralisme, de la finance volatile et de l’entreprise toute puissante : qui prend les décisions au final ? Pas les politiques cantonnés à la défense, la sécurité ou l’immigration…
Pour le reste, c’est Davos qui décide avec sa succursale du Médef en France qui a tordu le bras de Mme Pécresse avec sa proposition d’augmentation des salaires par les entreprises et qui a dû battre en retraite. C’est aussi le Médef qui a approuvé publiquement le programme du candidat sortant.
Donc, on sait déjà qui est le gagnant. Il n’aura jamais besoin de se présenter au suffrage des français. Et s’il fallait s’en convaincre, rappelons la promesse de revenus faite au PDG de Stellantis (Peugeot Citroën,…), à hauteur de 66 millions d’euros sur une année : tout va bien, business as usual… Toute honte bue…
En conséquence, participer à un scrutin chargé de désigner un Président de la République dans ce cadre, en définitive très contraint, ne convient pas à l’image que je me fais de la démocratie, et dimanche prochain, je m’abstiendrai.
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