Le syndrome Michaël Moore

La liberté d’expression d’un pays fait que tout un chacun est libre d’afficher des opinions de droite comme de gauche, ce qui est évidemment une très bonne chose. Comme le proclamait Voltaire : "Je hais vos idées, mais je me ferais tuer pour que vous puissiez les exprimer !".
Malheureusement, je ne sais pas si Voltaire trouverait acceptable la manière dont les idées sont exprimées de nos jours. Je déteste Sarkozy, sur le fond comme sur la forme, mais là n’est pas le problème. Ce qui m’énerve, c’est actuellement l’éclosion d’une démagogie pour répondre à la démagogie, le fameux syndrome Michaël Moore.
Je fais référence au réalisateur de Fahrenheit 9/11, car je considère qu’il est difficile de faire un documentaire moins objectif contre une personne. Moore a certes raison sur quelques points (notamment sur l’influence des groupes pétroliers dans la politique de Bush), mais fallait-il qu’il flingue tout son "travail" en représentant une vision d’un Irak "paradisiaque" avant l’entrée des troupes US ? Qu’en pense un militant de gauche "de base", après avoir vu ce film ? « Chef d’œuvre ». Qu’en pense un militant de droite ? « Film de propagande démago ». J’appelle cela prêcher des convertis. Moore a peut-être séduit des personnes déjà prêtes à voter contre Bush ; il a surtout énervé les membres du Parti républicain qui ont cherché à le décrédibiliser. Dommage pour la carrière de Moore... Surtout qu’on connaît le résultat des présidentielles depuis : victoire écrasante de Bush, défaite cinglante de Kerry, qui malheureusement s’est plus contenté de son rôle d’opposant à Bush que d’un rôle de réelle force de proposition alternative.
Malheureusement, le syndrome Michaël Moore touche aussi
J’arrête ici, car j’ai peut-être un peu trop cité le nom de Sarkozy dans ce texte (faites ce que je dis, pas ce que je fais...) Mais j’espère que les John Kerry du PS cesseront de se comporter comme une option par défaut. Car :
1/ à l’inverse de John, le candidat PS ne sera pas tout seul face à l’autre gars (qui, si ça se trouve, ne sera peut-être même pas le candidat investi par l’UMP...)
2/ et surtout, John Kerry a perdu. Les Américains ont préféré choisir quelqu’un de déterminé à partir dans une direction (qu’elle soit bonne ou mauvaise, peu importe) plutôt que quelqu’un qui se contentait de dire qu’il ne voulait pas prendre la même voie, sans donner d’itinéraire précis.
Alors, qu’ils expriment davantage leurs idées (celles de leur motion de synthèse...), pensant à eux seuls, en oubliant qui vous savez...
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