Le triomphe possible de Marine Le Pen dès le premier tour de l’élection présidentielle
Pourquoi Marine Le Pen va gagner l’élection à la Présidence de la République.
Une catastrophe annoncée qui semble pointer à l’horizon de l’histoire de la France
Il y des événements politiques qui ne le sont pas. Il y a des faits politiques qui prennent par son importance journalistique, une fausse primauté. On les insert avec des forceps dans l’esprit des gens, en essayant de structurer l’opinion publique d’un pays. Par ces actions et faits, ils occultent les vrais éléments sociaux essentiels et fondamentaux, qui vont être déterminants dans la vie sociale et politique d’une société.
Un exemple va nous permettre d’être plus clairs dans notre affirmation. Le monde de l’information s’est approprié, comme un fait politique de premier plan, la candidature de M. Macron. De cette prétendue candidature, nous avons déjà eu une information excessive et en même temps assez biaisée. Cette candidature, plus qu’un nouvel événement, est la suite et la démonstration de la faillite de la classe dirigeante actuelle. Classe dirigeante incapable d’incarner les besoins des Français et de tracer le chemin à suivre d’un destin historique dans un monde en mutation rapide. C'est ainsi que M. Macron ne peut pas, légitiment, vouloir représenter les Français qui souffrent en silence, ni personnifier l’espoir d’un changement des conditions difficiles auxquelles ils se trouvent confrontés quotidiennement, ni répondre aux interrogations qu’ils se font de l’avenir. Ceci parce qu’il a exercé directement le pouvoir et qu’il a été dans les arcanes du pouvoir depuis longtemps, sans rien faire au bénéfice des Français fragilisés socialement et moins encore d’une France qui crie sans être entendue, de l’absence d’une vision politique de son vrai destin historique, et ceci depuis bien longtemps.
Le plus étonnement dans cette candidature et de ce qui transparaît à la lumière de ses déclarations politiques, comme échos de son futur programme de gouvernement, c’est sa volonté de mettre à la disposition du capital financier et industriel, le peu d’indépendance que la République Française peut encore exercer en faveur du peuple démuni de notre pays. Travailler plus, souffrir plus et mourir le plus tôt possible, dans la pauvreté la plus criante, semble être bien la devise de la candidature de M. Macron.
Que M. Macron puisse avoir un pourcentage important de voix dans une élection primaire, même dans une élection présidentielle, c’est possible. Pour un personnage presque inconnu et sans aucun programme concret, ni projet enraciné dans la vérité quotidienne des Français, cette performance peut faire l’objet d’admiration pour quelques-uns, mais elle ne pourra pas personnifier le désir de changement radical, qu’anime l’esprit des Français de tout bord à l’heure actuelle. Bien au contraire, elle ne peut qu’être un facteur qui s’ajoute à la débâcle des partis politiques, et à la désorientation à laquelle la classe politique nous soumet depuis quelques décennies. Cet esquisse de candidature nous détourne des vrais enjeux politiques de la France. Elle ne correspond pas à un sincère désir de vouloir trouver des réponses salvatrices aux problèmes de notre pays, bien au contraire, mais résulte d’un appétit, très personnel, de pouvoir et d'un désir de continuer à incarner les intérêts du capital. Et, les milieux journalistiques ne sont pas étrangers à cette mystification. En revanche, les facteurs qui permettent au Front National de progresser comme sur une autoroute dans les esprits des Français sont tus ou relégués au deuxième plan.
Il faut se rendre à l’évidence : malheureusement pour notre pays et pour la démocratie, le seul parti politique existant en tant que tel actuellement est le Front National. On peut critiquer le Front National pour sa conception idéologique, son histoire, il ne reste que c’est le seul parti qui, dans les dernières décennies, a maintenu les mêmes objectifs politiques, et qui, peu à peu, les a traduit dans des éléments de gouvernance, même si on ne les partage pas.
Que son programme soit hétéroclite, ambigu et imprégné de haine, est une évidence. Or, si on le perçoit ainsi, on peut et on doit le critiquer et le dénoncer. Pour un vrai démocrate, bien entendu, ce programme et sa possible mise en exécution, doit être l’objet de rejet et de combat quotidiens. Mais face à lui, que pouvons-nous trouver comme propositions au sein des autres organisations politiques à l’heure actuelle ? Une surenchère de programmes, comme si un parti politique était le bien vouloir d’une personne qui, depuis son bureau, décide d’élaborer en toute hâte un projet de gouvernance d’une Nation, sans tenir compte des besoins concrets et des angoisses qu’endure le peuple français depuis des décennies. Qu’un de ces candidats aux prochaines primaires, méconnaisse le prix d’un pain au chocolat est symptomatique et symbolique de ce que nous venons d’affirmer : aucun contact avec la réalité des Français et moins encore des Français qui souffrent.
Ce type d’élaboration d’un programme sans tenir compte de la vie quotidienne des habitants de ce pays se traduit et se traduira nécessairement par des mensonges politiques, comme ce fut le cas lors du discours de M. Hollande au Bourget. Ou par des équilibres grotesques, voire propres d’un clown funambule, dont M. Sarkozy avait l’habitude de nous offrir et de jouer.
C’est ainsi que sans vergogne, comme tout homme politique à l’heure actuelle, il a voulu nous convaincre et nous faire croire, qu’il était prêt à réaliser un programme, qu’il n’avait pas pu mener à bien pendant sa présidence, et que maintenant se considérant « un vrai gaulois » il allait pouvoir le faire.
Les effets des guerres touchent à leur fin.
La première et de la deuxième guerre mondiale ont provoqué l’anéantissement d’une partie de la jeunesse montante en Europe, et en France en particulier. Cette hécatombe entre autres conséquences de ces conflits ont permis une certaine rupture avec le passé, par l’arrivée à des postes clefs de la vie politique et sociale de notre pays, d’un groupe d’hommes assez jeunes, avec des idées novatrices dans tous les domaines. Ces générations à l’heure actuelle, sont en train de disparaître ou ont disparu totalement, et, avec elles, leur héritage et leur monde.
Mais, par des mécanismes de reproductions d’élites, certains secteurs privilégiés de la République se sont approprié indûment cet héritage comme d’un droit. Pour arriver à leur fin, ils ont structuré des voies et des modalités dans leur intérêt exclusif. C’est ainsi que l’ENA et l’École Polytechnique, institutions où cette tendance s’exprime le mieux, se sont transformées en centres de formation en série d’hommes politiques et de futurs présidents de la République provoquant l’appauvrissement des idées politiques, de projets sociaux, voire même de projets industriels. Cette captation exclusive de la vie politique de notre pays a entraîné, inéluctablement, la naissance des groupes de type mafieux. Copinage et corruption se sont infiltrés peu à peu dans les rouages de l’État Français.
Face à cette situation qui empêche toute mobilité sociale, qui éloigne du rêve et des aspirations possibles de la plupart des Français, un grand secteur de la population française s'est senti exclu, démotivé et découragé, au point que certains ont commencé à douter de leur appartenance à leur Patrie.
Un peuple a besoin de rêves, de projets, même s’il ne les réalise jamais ; mais celà lui donne une dynamique, et pour certains, la satisfaction de l’effort accompli. Les forces vives de la Nation sont prêtes à la lutte et au sacrifice si nécessaire, pour un meilleur lendemain, mais ce désir doit être guidé par une conception idéologique qui puisse prôner la grandeur de l’être humain, la générosité et le partage.
Mais, au contraire, la classe dirigeante dans sa totalité, n’a pas eu d’autres objectifs que de stimuler l’enrichissement individuel sans limites, sans partages et à tout prix.
On constate alors qu’un effrayant goulot d’étranglement enserre de plus en plus les groupes sociaux les plus fragiles et démunis de notre pays. La trilogie - métro-boulot-dodo- s’est transformée pour beaucoup, dans cette autre trilogie atroce petit boulot-chômage-cannabis pour fuir la réalité insupportable de la vie quotidienne .
La seule issue à cette situation intenable qui confronte le citoyen français d'aujourqd'hui est le vote de protestation, de colère et de rejet, .
Il faut s’attendre, avec presque certitude, que les citoyens vont exercer avec éclat, ce besoin de protestation, lors de la prochaine l’élection présidentielle. Mais avec une différence, que ce vote pour le Front National risque de changer le panorama politique de la France, la plongeant dans un retour à un passé dévolu et dangereux.
En effet, cette fois-ci, leur vote ne restera pas sans conséquences, et non plus comme un simple exercice de protestation ; il produira pour la première fois des conséquences d’une ampleur qu’on ne peut prévoir modifiant l’échafaudage historique, politique et social de la Nation Française.
Marine Le Pen obtiendra plus de 50 % dès le premier tour
Nous voudrions que ces pronostiques qui, apparemment, semblent plutôt les prédictions d’une Cassandre affolée, qu’ils ne puissent se targuer d'aucune validité, mais la réalité et le cours de la vie politique actuelle de la France nous forcent au devoir d'affronter la réalité.
Deux grands groupes d’électeurs du Front National se dessinent et se stratifient peu à peu avec profondeur et stabilité : en premier lieu, le groupe des personnes qui abritent la conviction qu’en votant pour le Front National, leur vie va changer radicalement. A côté de ce groupe, un pourcentage important des Français se rangera sur les lignes du Front National par dépit. Ils ont pris cette décision parce qu’ils se sentent trompés, dégoûtés par les élites dirigeantes actuelles, et ils veulent manifester leur insatisfaction, même s’ils ne partagent pas les idées du programme du Front National.
Cette dynamique sociale est en train de prendre une vitesse de croisière, parce que le citoyen français, malheureusement, n’a pas de choix, il doit choisir entre : blanc bonnet et bonnet blanc ou le Front National, et les Français en ont assez de porter le chapeau de l’incapacité de cette élite, qui n’a pas su prévoir l’avenir, ni résoudre leurs difficultés.
Le résultat de cette dynamique inexorable, sera l’obtention dès le premier tour de l’élection pour la Présidence de la République de plus de 50 % des voix en faveur du Front National.
Le cirque continue malgré qu’il n’aura pas de deuxième tour.
Dans ces moments d’urgence, les appétits aiguisés des mandarins de la politique se sont révélés, car ils se sont mis à agiter la procédure d’élection aux primaires, offrant un spectacle de cirque dantesque sur la passerelle d’un Titanic en train de sombrer.
Cette mise en scène des primaires est une théâtralisation inutile, un spectacle qui a perdu son public. Malheureusement, l’obnubilation, l’appétit du pouvoir et la bêtise, empêchent ces auto-proclamés candidats de voir la réalité et de prendre conscience de leurs comportements totalement insensés.
Ces primaires n’ont plus de raison d’être : déjà, les dés ont été jetés. Très probablement il n’y aura pas de deuxième tour ! Or, malgré tout, cette pantomime continue.
Le triomphe du Front National, ne signifiera pas simplement la disparition d’une bonne partie de la classe politique, qui a mal régi le destin de la Nation Française depuis 50 ans. Il risque d'engendrer un saut plus rapide dans le déclin et l’abîme, destin qui se dessine à l’horizon, où l’Europe semble vouloir s’engouffrer.
Hernando Ramirez Ardila
Neuilly sur Seine le 02/01/2017
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