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Accueil du site > Actualités > Politique > Les 3 lignes rouges de Marine Le Pen pour ne pas censurer le gouvernement (...)

Les 3 lignes rouges de Marine Le Pen pour ne pas censurer le gouvernement Barnier

« Par patriotisme, par égard pour nos compatriotes qui souffrent, par respect envers nos institutions, et compte tenu de la tâche ingrate qui vous incombe en ces circonstances, ramasser l’action publique que certains ont laissé choir, je vous le dis, monsieur le Premier Ministre : le mouvement national n’entend pas entraîner le pays vers le chaos, vers cette politique du pire qui est la pire des politiques. Voilà pourquoi le Rassemblement national a fait un choix responsable : refuser de censurer a priori votre gouvernement pour lui donner une chance, si infime soit-elle, d’engager enfin les mesures de redressement nécessaires. » (Marine Le Pen, le 1er octobre 2024 dans l'hémicycle).

Contrairement à la rumeur publique, Michel Barnier et ses ministres ne sont pas les otages de Marine Le Pen et de son groupe RN à l'Assemblée Nationale. Le groupe RN et ses alliés ne comptent que 142 députés sur 577 et pour faire adopter une motion de censure, il en faut au moins le double, 289. Illustration par l'absurde : les premiers à tirer, c'est la gauche.

En effet, les 192 membres des partis de la nouvelle farce populaire (NFP) ont déposé ce vendredi 4 octobre 2024 une motion de censure contre le gouvernement. Sa rédaction semble quasiment sortie d'une école primaire, sur le fond et même sur la forme, puisqu'on y relève quelques fautes d'orthographe (c'est vrai que, dans une sorte de comble de l'idéologie gauchiste, certains de ces députés considèrent que la connaissance de la langue française dépendrait du niveau de son compte en banque ; cela pourrait bien s'appliquer au gourou Jean-Luc Mélenchon).

Les motivations de cette motion de censure reprennent la fable urbaine selon laquelle le NFP aurait gagné les élections : eh bien, non, 192 députés ne constituent pas une majorité, pas même relative. Si cela avait été le cas, le candidat du NFP André Chassaigne aurait été élu au perchoir puisqu'il suffisait, au troisième tour, de n'avoir qu'une majorité relative. Si Yaël Braun-Pivet a été brillamment réélue, c'est parce qu'une autre coalition, plus importante que le NFP, soutient aujourd'hui le gouvernement, avec une majorité relative très faible, certes, de 213 députés, mais supérieure aux troupes du NFP.

On n'insistera pas sur les nombreux exemples de mauvaise foi politicienne dont est truffé le texte de cette motion de censure, comme le fait que le Président de la République Emmanuel Macron n'a pas voulu nommer l'inconnue de la dette abyssale de la ville de Paris Lucie Castets à Matignon : « Le Président de la République aurait dû nommer à Matignon la personnalité proposée par le nouveau front populaire. ». Truffé aussi de procès d'intention comme celui-ci : « Michel Barnier semble se contenter de vaines paroles sur la défense de l’environnement et du climat. Ainsi, le ministère de la Transition écologique a par exemple hérité d’un périmètre d’action fortement rogné. ». Ce qui est très maigre pour donner une raison de tuer le gouvernement.

Sur le sujet environnemental, Michel Barnier a déjà répondu à Cyrielle Chatalain, la présidente du groupe écologiste à l'Assemblée : « Madame la présidente Chatelain, vous avez parlé d’effets de manche mais je ne vois pas où vous en avez trouvé dans mon discours. Je n’en ai pas fait et je n’en ferai pas, on dit d’ailleurs souvent de moi, je le sais bien, que je suis trop sérieux et pas marrant. Je me suis exprimé sincèrement et sobrement et je continuerai ainsi. Je suis attentif, vous le savez, à la transition écologique. J’étais même engagé avant vous sur ces questions. (…) Je rappellerai ici que j’ai la fierté d’avoir créé, il y a trente ans, le fonds Barnier, dont il est beaucoup question. Je continue à suivre son développement et je vais avec la ministre compétente augmenter les moyens dont il est doté. J’estime en effet que la prévention coûte toujours moins cher que la réparation et qu’une réparation anticipée et organisée est plus efficace et moins coûteuse qu’une réparation improvisée. ».

Ce qui est désolant avec cette motion de censure, c'est que ceux des députés socialistes supposés s'être opposés à la mainmise des insoumis sur la gauche ont finalement tous signé ce texte de censure, en particulier Jérôme Guedj, Aurélien Rousseau, ancien ministre d'Élisabeth Borne, et même François Hollande, ancien Président de la République, qui n'a vraiment pas peur de l'humiliation publique. Tous ceux-là viennent de montrer, en s'associant aux délires mélenchonesques, qu'ils ne souhaitent plus gouverner la France, ils ne souhaitent plus être responsables ni crédibles.

Incontestablement, ceux qui risquent de faire sauter le gouvernement Barnier ne sont pas d'extrême droite mais de la gauche ultradicalisée. Si cette gauche ne voulait pas censurer le gouvernement, le RN n'aurait aucun poids politique, ne pourrait rien exiger, puisqu'il serait dans l'incapacité de réunir 289 voix pour faire adopter une motion de censure.

D'ailleurs, il était très instructif (et risible) de voir Manuel Bompard, le représentant des insoumis, sur France 2 le soir du 3 octobre 2024, faire la danse du ventre devant la représentante du RN, la suppliant de voter pour sa motion de censure, alors qu'il se prétend la locomotive du combat contre le RN (sauf quand il a besoin de lui). La réponse a été très claire. Laure Lavalette, députée RN, a rejeté les appels du pied des insoumis : « Je pense que la situation est suffisamment grave pour ne pas censurer en amont déjà ce gouvernement. On va, j'allais dire, donner la chance au produit (…). On ne peut pas ajouter du chaos comme vous le faites. ». Le RN en situation d'être responsable alors que François Hollande joue au pyromane de la République : postures improbables.

Cette motion de censure sera examinée en séance publique l'après-midi du mardi 8 octobre 2024, après l'hommage solennel à Louis Mermaz, ancien Président de l'Assemblée Nationale, et les questions au gouvernement. Son issue prévisible est le rejet, faute d'avoir convaincu les députés RN de se joindre à la gauche (pour une collusion des non, mais certainement pas pour un gouvernement commun).
 

Mais revenons sur la position du RN qui peut étonner. Marine Le Pen, dans un discours très grandiloquent, écrit avant d'avoir écouté la déclaration de politique générale de Michel Barnier, en a donné quelques éléments de compréhension le 1er octobre 2024.

La chose principale, qui ne coûte pas un rond, c'est d'avoir de la considération : représentante de millions d'électeurs, Marine Le Pen veut que les 142 députés RN et alliés soient reconnus comme tels, comme des élus de la République et soient ainsi respectés comme tels, puissent participer aux concertation, puissent aussi participer à la gestion de l'Assemblée (le 19 juillet 2024, ils ont été exclu du bureau de l'Assemblée au contraire de la législature précédente qui comptait deux vice-présidents RN de l'Assemblée). Sa revendication a été ainsi formulée : « Je le dis ici de manière solennelle, à l’intention de chacun des ministres, de tout détenteur de l’autorité publique issue de ce gouvernement : nous entendons que les 11 millions de patriotes qui ont voté pour notre coalition d’union nationale soient respectés, que cessent ces attaques inutiles et injustes qui procèdent tant du mépris de classe que de l’intolérance caractéristique des totalitarismes. Ces attitudes n’honorent ni surtout ne servent le pays, son unité, son modèle démocratique. ». Devant les députés, Michel Barnier n'a pas arrêté d'annoncer qu'il écouterait tous les groupes, qu'il n'exclurait aucun groupe politique. Il a donc tout bon !

Sans s'empêcher de fustiger le Président de la République à de nombreuses reprises, Marine Le Pen a voulu se montrer responsable et annoncé qu'elle ne s'opposerait pas pour s'opposer. C'est vrai qu'en procès depuis le 30 septembre 2024, avec vingt-six autres dirigeants du RN, sur une suspicion de fraude de 7 millions d'euros, pour une durée très longue de deux mois, la potentielle candidate du RN préférerait attendre que cette affaire soit oubliée avant un prochain scrutin.

Elle a ainsi interpellé Michel Barnier : « Ma première demande, monsieur le Premier Ministre, est simple : faites preuve de volontarisme dans tous les domaines, et pas seulement dans celui des finances. Il ne s’agit pas de vous concilier votre "aile gauche", votre "aile droite" ou vos "partenaires exigeants", bref, toutes ces périphrases qui vous permettraient de justifier votre inaction par le respect de médiocres équilibres partisans : il s’agit de produire un impact rapidement perceptible par tous les Français. Or, en vous écoutant, j’entends des constats, mais tout de même bien peu de solutions. ».

Voulant montrer sa bonne volonté, Marine Le Pen a encouragé le gouvernement à faire preuve de courage : « Vous avez sur ce point, monsieur le Premier Ministre, une possibilité considérable : sans mandat électif à défendre aujourd’hui ou demain, vous pouvez faire preuve de courage en réalisant les économies dont le gisement a été identifié depuis des années, dans les observations de la Cour des Comptes comme dans d’autres rapports publics portant sur le sujet. Une étude américaine publiée fin 2023 évalue à quatre points de PIB les pertes causées en France par la suradministration. ». Il faudra donc rappeler à ses éventuels électeurs venant de la gauche que le RN est pour restreindre l'intervention de l'État, comme le souhaite également son allié ultralibéral Éric Ciotti. Ce qui est tout à fait dans la tradition du FN dont le fondateur, son père Jean-Marie Le Pen, voulait supprimer l'impôt sur le revenu.

Elle a même proposé à Michel Barnier les clefs de sa popularité : « Vous le savez, nous avons trois priorités, au sujet desquelles notre vigilance s’exercera de manière accrue : le pouvoir d’achat, l’immigration et la sécurité. Ce faisant, nous vous rendrons service, puisqu’elles correspondent aux exigences des Français et que vos mesures en la matière, peut-être, vous rendront populaire ; la France aussi y trouvera son intérêt, puisque ces urgences, trop longtemps négligées, ne peuvent plus l’être davantage. ».

La dirigeante du RN a donc donné sa règle du jeu très clairement, les trois « lignes rouges sur lesquelles notre groupe pourrait, demain, fonder un vote de censure ». C'est habile : elle n'a réduit sa "surveillance" que sur trois sujets et pas plus, parce qu'elle veut obtenir des avancées concrètes sur les mesures que proposera le gouvernement. En cela, elle joue le jeu de l'écoute et de la coconstruction de la loi quand la gauche joue l'opposition systématique et l'obstruction (jusqu'à vouloir destituer le Président de la République pour des raisons de cour de récréation).


La première ligne rouge : baisser la pression fiscale

Le choix des priorités du RN est intéressant : « La première d’entre elles réside dans l’évolution de la pression fiscale, déjà insupportable, qui s’exerce sur les Français, en particulier sur les classes populaires et moyennes. Toute hausse d’impôt touchant les plus fortunés, entreprises ou ménages, devra être compensée par du pouvoir d’achat rendu à nos concitoyens modestes, qui travaillent et ont vu leur reste à vivre fondre depuis trois ans. ».

Le meilleur moyen de réduire le déficit, pour le RN, est donc de s'attaquer aux dépenses publiques, ce qui, pour de nombreux membre de la majorité, est du bon sens (mais n'est pas facile à pratiquer). Elle a même apporté son soutien à venir pour toutes les décisions courageuses de réduction des dépenses : « Soyez-en sûr : dans cette mission, nos députés ne vous seront pas des obstacles, mais des soutiens, si vous savez faire preuve de courage. ». Le gouvernement n'en demandait pas tant !


La deuxième ligne rouge : baisser la pression migratoire

Sans surprise, après le pouvoir d'achat, l'immigration est le thème par excellence du RN pour racoler des électeurs (et il y parvient !) : « Notre deuxième ligne rouge serait l’absence du sursaut migratoire, sécuritaire et pénal qu’attendent des millions de Français. Nous vous demandons, à vous qui teniez il y a quelques années un discours si ferme à ce sujet, de remettre à votre agenda, dès le premier trimestre de 2025, un projet de loi "immigration" restrictif, reprenant au minimum les dispositions censurées en janvier par le Conseil Constitutionnel. De plus, puisqu’une tragique actualité a encore une fois mis en lumière la question des obligations de quitter le territoire français (OQTF) et des laisser-passer consulaires, je vous suggère une règle simple : en l’absence de laissez-passer, zéro visa. ».
 

Notons quand même que cette dernière règle n'aura aucune efficacité, et l'ancien Ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est bien placé pour le savoir car il avait essayé et il se trouve que les ressortissants des pays en question, faute de visa français, demandent un visa espagnol et avec Schengen, peuvent arriver en France en toute légalité. En clair, ces pays se moquent bien d'une politique de zéro visa. Il faut trouver autre chose pour être efficace.

Comme on le dit généralement, les solutions les plus simplistes sont les moins efficaces (sinon, on les aurait mises à l'œuvre depuis longtemps). Les responsables politiques ont toujours cette tentation prétentieux qu'avant eux, la lumière était éteinte et qu'avec eux, tout va réussir, alors que, ici, les idées du RN ne sont pas vraiment innovantes, c'est le moins qu'on puisse dire.

Marine Le Pen a réclamé d'autres mesures sur le plan sécuritaire et pénal, qui semblent recevoir un écho favorable pour la majorité des députés (et ne devraient donc pas être la cause d'un renversement possible du gouvernement).


La troisième ligne rouge : le scrutin proportionnel

Je cite cette troisième et dernière condition pour ne pas censurer le gouvernement Barnier, qui est le mode de scrutin. J'y reviendrai très prochainement plus en détails.

Quand on analyse les deux premières conditions, elles ne sont pas insurmontables. En quelque sorte, Marine Le Pen a choisi d'emballer convenablement son choix de ne pas censurer le gouvernement et de tenter d'y donner son influence. Tout ce tralala pour garder la face. C'est sans doute une stratégie payante à moyen terme, sauf si le gouvernement réussit trop bien.

Ainsi, Marine Le Pen s'est positionnée totalement à l'opposé de l'affrontement permanent voulu par la gauche : « Si je prends l’engagement aujourd’hui de ne jamais céder, un seul instant, aux médiocres sirènes de la comédie des menaces de censure qui seraient fondées sur autre chose que l’observation impartiale de vos actes, c’est parce que c’est à vous, et à vous seul, qu’il appartient, par la juste prise en considération des mesures que je viens d’évoquer, de faire de cette période, autant que possible, un temps de construction et de service de l’intérêt général. Cet esprit d’ouverture ne doit pas être interprété comme un blanc-seing, pas plus que notre esprit républicain ne doit être assimilé à de la faiblesse, de l’irrésolution, voire une forme d’allégeance à un gouvernement que nous considérons davantage de circonstances que de convenance. ».

Elle a même donné un argument patriotique à sa non-censure : « L’absence de direction gouvernementale signifierait mécaniquement, pour notre pays et pour les Français, une double servitude technocratique, française et surtout bruxelloise. Or le pays a besoin de décisions politiques, parfois fortes et exigeantes, qui ne peuvent émaner que de politiques et non d’administratifs, aussi dévoués soient-ils, ni, encore moins, d’instances supranationales, acquises à d’autres intérêts. ».

À la fin de son discours, Marine Le Pen a été ovationnée, tous les membres de son groupe et de celui d'Éric Ciotti se sont levés, montrant aussi une manifestation de force dans l'hémicycle face à un Premier Ministre qui, à la fin de sa déclaration de politique générale, n'a eu que les membres du groupe LR (Droite républicaine) pour se lever et le saluer, les membres de l'ancienne majorité macroniste étant restés ostensiblement assis (ce qui, à mon sens, n'est politiquement pas très malin).

Comme celui qui tombait du haut d'un immeuble, dans le film "La Haine" (de Mathieu Kassovitz, sorti le 31 mai 1995), Michel Barnier peut se dire à la veille du délicat débat budgétaire : "Jusqu'ici, tout va bien !". Mais, ne soyons pas trop rapide, regardons d'abord précisément qui votera (ou ne votera) pas la motion de censure ce mardi 8 octobre 2024. La première motion de censure, évidemment, car la gauche n'hésitera pas à en déposer régulièrement.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (05 octobre 2024)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Les 3 lignes rouges de Marine Le Pen pour ne pas censurer le gouvernement Barnier.
La quadrature du cercle de Michel Barnier.
 

 


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12 réactions à cet article    


  • Octave Lebel Octave Lebel 7 octobre 09:12

    Petites comédies et crise de régime.

    Un flirt médiatico-politique qui se termine mal. La macronie-lepénie et leurs invités se disputent la vaisselle sale.

     

    1. On dirait bien que le service COM" de la macronie ne sait plus que faire ni que dire. Plus très loin de se mettre à puiser dans les fosses sceptiques.

    « En effet, les 192 membres des partis de la nouvelle farce populaire (NFP) ont déposé ce vendredi....certains de ces députés considèrent que la connaissance de la langue française dépendrait du niveau de son compte en banque ; cela pourrait bien s’appliquer au gourou Jean-Luc Mélenchon. »

    2. En réalité le RN pas plus que le NFP n’a les coudées franches pour obtenir une motion de censure. Alors, dans un affichage bien connu, depuis le temps que cela dure, MLP, façon montgolfière (je survole la situation), donne l’exemple à ses cadres et élus en manque de souffle, ayant cru un peu vite que les sondages faisaient l’essentiel du boulot. Il s’agit de toujours avoir l’air vis-à-vis de ses électeurs afin de les impressionner. Il est intéressant d’observer que MLP, en miroir avec les médias, joue ici le rôle qu’ils lui attribuent. Elle est censée par son assurance mener ses électeurs au claquement de doigts comme un maréchal ses troupes en 14. Les électeurs sont-ils d’accord pour cet enrégimentement médiatico-lepénien, eux qui viennent avec détermination de faire mentir les sondages avec un pied-de-nez ?

    Se pourrait-il que le fait que le programme du RN étant inconsistant et donc logiquement sans encadrement en mesure de le conduire comme nous avons tous pu le voir lors des législatives, explique cet attentisme déguisé en stratégie ?Le RN peut-il avoir autre chose qu’un programme flou ?

    3. Qui dans l’histoire  est cohérent et pragmatique et respecte au plus près les résultats d’un vote ? Si malsaines furent ces élections imposées en 3 semaines et déloyales les manœuvres des électorats LREM, LR et RN, fidèles depuis 2022 à leurs collusions dans ce genre de votes : «  je te pique la place si je peux mais on se soutient tous si la gauche est en position de force » Parce que c’est quand même cela le dessous des cartes qui fait de plus en plus réfléchir tous les électeurs : « Pour quels intérêts alors travaillent réellement ces gens ? »

    Ce qui explique que, sur France 2, Manuel Bompard a logiquement incarné l’alternative au système Macron/ Le Pen (04 octobre 2024). https://linsoumission.fr/2024/10/04/bompard-alternative-a-macron-lepen

    « Lors du débat, Manuel Bompard a dévoilé l’hypocrisie de l’extrême droite. Il a ainsi interrogé Eric Ciotti, allié de Marine Le Pen, sur son intention de voter la censure. Ce dernier a assumé son refus de la voter, acceptant le rôle de béquille du gouvernement. Ce fut également la position de Laure Lavalette, porte-parole du Rassemblement national. “Si vous voulez abroger la réforme des retraites, la première étape c’est de censurer un gouvernement qui ne veut pas le faire. Ça ne se passe pas le 31 octobre mais mardi prochain et pour l’instant vous n’avez pas l’intention de censurer”, a expliqué Manuel Bompard. »


    • Octave Lebel Octave Lebel 7 octobre 09:30

      @Octave Lebel

      Correctif :

       

      Le RN peut-il avoir autre chose qu’un programme flou ? → Par ailleurs le RN, vu les intérêts qu’il sert, peut-il avoir autre chose qu’un programme flou ?

       


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 7 octobre 11:24

      Rakoto fait fort, sur 2 jours pro sioniste et ensuite pro-RN ... 

      MAIS

      Agoravox fait encore plus fort en laissant se transformer un instrument de réflexion en un instrument de propagande à sens unique ... pour être accepté « en vitesse » il faut être soit pro-Kiev (donc NaZi) soit pro-Israël (donc Nazi), et ce pauvre Dugenêt qui est pro-Kiev et pro-Palestine se fait cintrer ses articles sur la Palestine ... dur-dur d’être un facho à géométrie variable, hein monsieur Dugenêt !


      • Parrhesia Parrhesia 7 octobre 11:32

        >>>  Le groupe RN et ses alliés ne comptent que 142 députés sur 577 <<<

        Quel que soit le jugement que l’on porte sur le R.N., il n’en reste pas moins que la « coalition de circonstances » composant le N.F.P. a tout d’une combine essentiellement politicienne et souvent contre nature.


        • Octave Lebel Octave Lebel 7 octobre 11:54

          @Parrhesia

          Quel que soit le jugement que l’on porte sur le N.F.P., il n’en reste pas moins que la « coalition des électorats de circonstances » composant le R.N. a tout d’une combine essentiellement politicienne et souvent contre nature smiley

          Dans cette démocratie médiatico-représentative, ce qui compte, c’est ce que les citoyens apprennent, comprennent et feront finalement pour avancer vers une démocratie citoyenne qui viendra à bout de ces jeux politiques que nous devons subir faute d’un système d’information indépendant et pluralitse et d’institutions permettant aux citoyens de s’impliquer et d’être respectés avec des mandants responsables.

           

           


        • Octave Lebel Octave Lebel 7 octobre 12:19

          Pour rire un peu. Cela aide à prendre de la distance.

          Des recettes de grand-papa (Fillon, Juppé sortez de ces corps) rafraichies au vernis et tunning Barnier/Attal.Avec en même temps le remake de MLP (je me retiens, je me retiens, mais je vais faire un malheur).Orchestré avec application par nos dévoués medias cherchant à nous entraîner dans leurs tours de piste en espérant nous tenir impliqués dans leur programme.


          • tashrin 7 octobre 17:08

            La seule question qui me taraude, c’est qu’est ce qui se passera si le RN à un moment donné depose une motion de censure... Que vont faire les sarouels diaboliques ? S’asseoir sur leurs soit disant convictions pour virer les centristes, ou s’asseoir sur les anathèmes qu’ils jettent toute la journée sur les fachos, et de facto soutenir Micron

            /popcorn


            • Octave Lebel Octave Lebel 7 octobre 18:15

              @tashrin

              Cela mérite une médaille smiley

              S’il n’en reste qu’un je serai celui-là dit le gardien de l’orthodoxie aux électeurs dont tout le monde a vu ou entendu combien ils sont enchantés de constater comment ils se sont retrouvés floués dans une partie de cache-cache en pensant avoir voté pour des gens qui se la jouent sociale et souverainiste et qui sont cul et chemise avec leurs supposés adversaires LREM et LR quand il s’agit de bloquer la gauche pour pouvoir préserver avant tout les intérêts des oligarques et de leurs obligés.


            • tashrin 8 octobre 11:45

              @Octave Lebel
              Super
              Mais vous repondez rien (comme à l’accoutumée pourrait on dire)
              On verra de quel coté penchent les convictions Lfistes, meme si je sais dejà que vous soutiendrez votre pote macron, comme à chaque fois
              Lol, c’est ca de jouer le en meme temps permanent et la girouette professionnelle, des fois on se retrouve pris à son propre piege
              Mdr au moins c’est distrayant


            • Eric F Eric F 9 octobre 16:38

              Tout d’abord un petit correctif, madame Braun Pivet a été élue au perchoir avec 220 voix (non 213) contre 207 à M. Chassagne, donc 13 voix de plus pour la coalition centre+droite classique (+dvd) que la coalition insoumis+écologistes+socialistes (+dvg)
              Notons qu’aux élections, par rapport à la proportionnelle, la combine électorale a conduit chacun de ces deux blocs à obtenir environ 30 sièges de plus qu’à la proportionnelle au détriment du bloc national. On comprend l’exigence de MLP d’instaurer la proportionnelle.

              Autre remarque, dès lors que la gauche vote automatiquement la censure, cela conduit donc bien l’attitude du bloc national (RN+alliés) à détenir les clés de la survie du présent gouvernement, par la neutralité conditionnelle ou la censure additionnelle à celle de la gauche.

              Remarque indirecte par rapport à l’article concernant les items ’’impots’’ et ’’pouvoir d’achat’’ :
              Même si les impôts d’état n’augmentent pas pour le ’’tout un chacun’’, il n’en reste pas moins qu’ils vont payer davantage, d’une part l’augmentation continue de la taxe foncière (seulement les propriétaires de leur logement), et d’autre part l’augmentation du ’’reste à charge’’ des remboursements sécu, donc la cotisation aux mutuelles va augmenter (eh oui, elles ne remboursent qu’en fonction de leurs recettes de cotisations). Notons que les bénéficiaires d’assistance soins (CMU/C, AME) sont épargnés, seuls les cotisants sont moins remboursés ...french paradox.

              PS : j’ai entendu Olivia Grégoire, candidate au concours Lépine de la démagogie, suggérer que le ’’reste à charge’’ dépendent des revenus, donc que ceux qui cotisent davantage bénéficient de prestations inférieures. Le contraire du principe de la sécu santé : cotisations selon les moyens, mêmes prestation pour tous.


              • Octave Lebel Octave Lebel 9 octobre 17:33

                @Eric F

                On dirait que vous commentez avec gourmandise les règles d’une partie de jeu de billes. Pas sur que les électeurs du RN se sentent flattés ni vraiment concernés ou représentés.

                « Autre remarque, dès lors que la gauche vote automatiquement la censure, cela conduit donc bien l’attitude du bloc national (RN+alliés) à détenir les clés de la survie du présent gouvernement, par la neutralité conditionnelle ou la censure additionnelle à celle de la gauche. »

                Par ailleurs Braun-Pivet doit sa réélection à des ministres démissionnaires occupés à faire la popote qui se sont souvenus d’être des députés quand cela les arrangeaient. De hauts faits d’armes qui enrichissent l’image de notre pays. Cela nous manquait. 


              • Eric F Eric F 9 octobre 18:15

                @Octave Lebel
                Certains ont voulu jouer au plus fin dans cet imbroglio politique, mais se trouvent dépités. D’autres qui étaient proscrits retrouvent de l’influence. On pourrait l’écrire façon fable de La Fontaine, vous qui avez une plume alerte, devriez vous y essayer.

                Pour ce qui est des ’’ministres démissionnaires’’ qui étaient en même temps députés, cela me parait également tout à fait anormal, leur suppléant aurait du siéger jusqu’à la passation des pouvoirs.
                Et on s’étrangle de voir des ministres sortants se permettre de donner des leçons, alors qu’ils avaient totalement perdu la maîtrise de l’économie ; il devraient raser les murs.

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