Les 9 plaies du Parti Socialiste
J’ai choisi de poser sur ce billet un rapide et incomplet panégyrique en 8 points des incohérences qui ponctuent le parcours de certains socialistes et qui malheureusement contribuent à la difficulté de ce Parti à présider aux destinées du pays.
-Point N°1 - La plus significative et sans doute la plus nocive de ces dernières années, remonte à 1983, quand confronté à une réalité économique exigeante, le PS fait le choix d’opter pour l’économie de marché. La décision seule n’st pas forcément critiquable, ce qui l’est en revanche, c’est que depuis maintenant plus de 28 ans, certains socialistes ne s’y sont toujours pas résolus et constituent une minorité de blocage au sein du Parti. Entendons-nous bien, je ne cherche pas par ce chemin à justifier une option plutôt qu’une autre, d’autant que les revers économiques auraient aujourd’hui tendance à créditer la minorité. Simplement, je veux souligner que chez les socialistes, la division est quasi institutionnelle.
Je passerai sous silence les antagonismes historiques entre MITTERRAND et ROCARD, JOSPIN et EMMANNUELI, FABIUS et JOSPIN-ROCARD, pour en venir à un passé plus récent. Pour en être plus récent, il n’en est pas plus glorieux, descendant en droite ligne de la fracture que j’évoquais au point N° 1
-Point N° 2 - La cohabitation CHIRAC/JOSPIN de 1997 à 2002. Durant ces 5 années le gouvernement JOSPIN sous présidence CHIRAC s’exposera au feu des critiques pour avoir signer les traités ouvrant à la capitalisation et à la privatisation des fleurons de notre économie, tels que France télécom et EDF. Malgré d’autres très bons résultats, notamment en matière sociale et budgétaire, cet alignement aux exigences Européennes restera un lourd fardeau de son mandat.
-Point N° 3 - Le traumatisme de 2002. Le malheureux JOSPIN, évincé dès le premier tour de la Présidentielle, sera accusé d’hérésie par l’aile gauche du Parti, pour avoir osé dire durant sa campagne, je cite « Mon programme n’est pas socialiste » et s’être moqué de son concurrent Jacques CHIRAC qu’il décrira publiquement comme « vieux usé et fatigué ». Erreurs de communication et passif politique ambigu auront raison de son avenir au service de la nation. Il en restera un traumatisme qui poursuit encore aujourd’hui les socialistes.
-Point N° 4 – Le traité constitutionnel de 2005. Sous le fragile Premier secrétariat de François HOLLANDE, l’homme du consensus mou, le Parti va littéralement exploser en deux camps, toujours aussi distincts aujourd’hui. Alors que les militant(e)s, à tort ou à raison, se sont prononcés à plus de 60% en faveur du traité, une fronde anti traité à vu le jour. D’abord orchestrée par Henri EMMANUELLI, puis rapidement, et disons-le, habilement reprise par Laurent FABIUS, voila que l’autorité même du Premier secrétaire est mise à mal et que les frondeurs bafouent le plus sacré des fondamentaux socialistes ; le vote des militant(e)s. De ce tragique épisode, naît du manque d’envergure autoritaire de François HOLLANDE, la cicatrice est toujours béante.
-Point N° 5 – Primaires 2006 et Présidentielles 2007. JOSPIN, en retraite depuis 5 ans, HOLLANDE affaibli, le Parti se retrouve orphelin de leader naturel. Il est alors décidé de procéder à des primaires internes pour désigner le candidat à la présidentielle. Laurent FABIUS, Dominique STRAUSS KAHN et Ségolène ROYAL sont candidats. Autant la candidature des deux premiers, malgré quelques incidents de parcours, semble naturelle, autant celle de Ségolène est vue comme iconoclaste par les apparatchiks. Pourtant, très vite, un engouement à la fois militant et populaire va faire de Ségolène celle que les socialistes vont qualifier pour affronter SARKOZY. On connaît la suite. Les mauvais perdants du PS ne mouilleront pas leurs chemises dans la campagne, contribueront même, pour certains, à l’entraver et faute d’unité, à cause de l’égocentrisme démesuré de certains, la Présidentielle sera perdue pour la 3ème fois consécutive.
-Point N° 6 – La reconstruction. Un congrès est organisé à REIMS en novembre 2008 pour tenter de ressouder la famille socialiste. Formule aussi sempiternelle que stérile. Lors de ce congrès, Ségolène ROYAL, toujours vue comme un OVNI par ses camarades dirigeants, proposera une motion. Cette motion arrivera en tête au avec 29% des suffrages militants. Les battus, une nouvelle foi forts de leur tenace rancune et incapables de comprendre ce que veulent les militant(e)s , vont alors se coaliser dans une espèce d’alliance hétéroclite, malheureusement pour le parti, sans ciment, afin de priver Ségolène de la direction du parti, qui lui aurait ouvert les portes à une candidature incontestée pour 2012. Mais cette improbable coalition seule n’y suffira pas, il lui faudra recourir à la tricherie pour définitivement écarter l’ex candidate de la direction.
Parfois un dessin est bien plus explicite qu’un long discours.
Ce déballage au grand jour des détestables méthodes du Parti vont à ce point désabuser grand nombre de militant(e)s et sympathisant(e)s que ceux-ci déserteront les urnes du PS pour celles d’ Europe Ecologie lors des Européennes qui suivirent.
-Point N° 7 – Les primaires 2011. Martine AUBRY, élue, malgré elle à ce qu’on en dit, à la tête du Parti, voyant que celui-ci menace d’exploser une nouvelle fois, reprend, sans conviction, mais par nécessité, la ligne directrice de la motion ROYAL, à savoir la rénovation. Malgré des votes militants, largement boudés, sur différentes thématiques, adoptées par des conventions nationales paresseuses, on voit bien que côté militant le cœur n’y est plus. Les gesticulations de la direction sonnent faux. Peu de militant(e)s y adhèrent. Ils ont compris que le Parti ne veut pas de Ségolène ROYAL, mais prend bien volontiers ses idées et sa dialectique. Ben, c’est comme cette boisson qu’on dirait de l’alcool mais que ce n’en est pas, ça ne nous grise pas.
-Point N° 8 – Appelé point de Départ. Nous revoilà à la veille d’une élection capitale, dans un climat délétère, malgré la sauvegarde des apparences à laquelle s’emploient et Martine AUBRY et Ségolène ROYAL. Avec un cénacle socialiste qui boude une des siennes et manœuvre souterrainement pour tenter, sinon de la décourager, car la tâche est impossible, du moins de la discréditer afin que l’opinion en ait une image faussée,lui prêtant des défauts qu’elle n’a évidemment pas.
Point N° 9 - Il n’y a rien de neuf.
C’est à désespérer d’être socialiste. Heureusement j’ai choisi depuis 2006 d’être du côté de celle qui ne se décourage jamais et qui a cette capacité d’effacer la rancœur personnelle au bénéfice de l’union constructive pour la nation. Je continuerai donc à servir d’abord la gauche, ensuite le Parti socialiste, accessoirement Ségolène ROYAL, et fidèlement le candidat, tel qu’il soit, issu des primaires, afin de débarrasser le pays du clan de coquins auquel la bêtise de certains socialistes l’a livré en 2007. Il n’y a qu’un bémol à cet engagement
Je veux la certitude que la candidature de Ségolène ROYAL aux primaires ne soit pas victime du mauvais esprit de ses camarades. A défaut, j’irai taquiner le goujon en 2012.
Christian
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