Les amis de l’intérieur

Il est tout de même curieux que ceux par qui le scandale arrive soient d'origine maghrébine, dont deux Libanais, tels de véritables « Pieds Nickelés » (une remarque qui ne peut être faite que par un anti-raciste).
Tout d'abord il est question d'un certain Bourgi, tout droit sorti d'une armoire avec ses petites mallettes et l'on se demandait benoîtement pourquoi il déballait toutes ces casseroles aujourd'hui. (1) Probablement un scud lancé par sarkostaff.com pour tenter de d'étouffer deux autres scandales, l'affaire Takieddine et la dernière, celle d'Ahmed Djouhri, dit Alexandre.
Alexandre, Ahmed Djouhri.
C'est l'un de nos petits beurs bien de chez nous, qui a su prendre l'ascenseur social. De petit magouilleur de cité, le voici éminence grise du pouvoir avec entrée directe dans les bureaux des Ministères et que convoque Sarkozy pour parler des affaires de l'Etat. Un individu très proche de Villepin avec qui il partage des moments de loisirs, ainsi que de Guéant, lequel nous dit qu'il le connaît à peine.
L'auteur y consacre un long passage dans lequel il nous narre comment ce jeune banlieusard de Sarcelles a réussit à côtoyer de très près Pasqua, Chirac, Villepin, Strauss-Khan et maintenant Sarkozy. Un ponte de la maison poulaga a organisé la réconciliation entre les deux hommes en embrouilles en avril 2006, dans un salon du Bristol à Paris, affaire conclue. Un génie qui ne dispose ni de bureau, qui est partout chez lui et qui « travaille » dans les palaces, paye en liquide et réside fiscalement en Suisse.
Or, dans le livre à paraître de Péan, (qui collabora avec le Canard, une référence) « La République des mallettes » on prend connaissance de ce phénomène. Voilà des mois que cette publication inquiète l'Elysée qui tente de faire passer les révélations sur ce Sarcellois, devenu un personnage incontournable de l'Etat, pour de la gnognotte. Et pourtant un haut flic, patron de la DCRI, a admis avoir délivré pour lui en 2005 une attestation de moralité pour le blanchir dans une affaire de règlement de comptes remontant à 1986.(1). Les « sorties » de Bourgui en réalité enfoncent surtout Villepin, ce qui se révèle une aubaine pour Sarkosy.
Claude Guéant le trouvait "super sympa et le consultait régulièrement consulté sur nombre de dossiers chauds, "[...]. "Il a une connaissance de l’économie et des affaires qui est utile à notre pays". Dominique de Villepin, enfin, ne dément pas être un intime ce Djouhri, avec lequel il a passé des vacances en été et en Suisse, au Gstaad Palace ou à Monaco.
Le personnel politique pour la plupart n'imagine pas le rôle de ce richissime "Monsieur Alexandre" et ignore même l'existence de cet intime du nouveau patron d'EDF et qui côtoie Serge Dassault, apprend-t-on. Ce personnage très discret apparaît pourtant en 1996 au Crillon, organisant une réception en l'honneur du Premier ministre congolais, puis en 2004 en Libye, jouant les émissaires du gouvernement pour la vente des Rafales. Ou encore, aux côtés de Chirac en 2006 lors d'un voyage à Riyad. On l'aurait également vu aux côtés d'Arafat.
Comment cette petite main, qui ne parle ni l'anglais ni l'arabe, a-t-il pu arriver aux sommets de l'Etat ? Mystère. [2]
Pour qui le cœur de Bourgui bat ?
Lorsque ce monsieur annonce à Sarkozy les turpitudes de ses prédécesseurs, le Président s'étonne, mais ne réagit pas. Il eut été normal qu'il porte ces malversations devant la justice. Son silence devrait donc déboucher sur une plainte pour non-dénonciation de malfaiteurs. Et dans le cas où il aurait perçu lui aussi les mêmes prestations (sous d'autres formes plus...modernes, bien entendu), outre la loi française sur le règlement du financement des partis politiques et spécifiquement des campagnes électorales, il devrait être aussi poursuivis avec les autres, pour complicité ou recel de détournements de fonds publics, la cause étant plaidable pour les avocats des pays concernés dont la population a été spoliée.
Nous voilà devant un faisceau d'affaires de porteurs de valises de potentats africains, dont l'un apportait à Villepin dans son bureau de l’Elysée ou Matignon des liasses de billets dissimulées dans des « djembés » comme le raconte Péan, puis de rétro-commissions interdites véreuses. A côté de cela l'affaire Bettencourt, c'est de la roupie de sansonnet.
Affaire Karachi.
Aujourd'hui Bazire, ancien de l'équipe balladurienne et proche de Nicolas Sarkozy, a été interpellé à Paris pour être entendu dans le cadre de l'affaire Takieddine. En même temps un certain Gaubert, gardé à vue depuis 3 jours, ancien conseiller de Sarkozy, subit le même sort. « Au feu les pompiers, la maison qui brûle » et voilà Hortefeux qui rapplique et qui gros malin souffle sur les braises, sans compter la conversation de la fille de ce Gobert éditée par « Le Monde », d'où la paniquade générale dans la maison UMP.
De mieux en mieux, un ex-porte serviettes de la cellule trésorerie de Balladur, raconte qu'il a porté à la banque une vingtaine de valises remplies d'argent liquide, allant jusqu'à 500.000 francs, pensant "qu'il s'agissait des fonds secrets de Matignon".[...] le trésorier m'a demandé de l'accompagner pour déposer une énorme valise pleines de billets,[...] les enquêteurs ont pu établir que c'étaient des millions de francs ». Un détournement de fonds publics, il n'y a pas d'autre mots.
La nausée
Pour ce qui est de la politique avec un petit « p » on nous confirme donc, que non seulement les affaires de l'Etat se traitent en catimini dans des palaces, que des intermédiaires ont des prérogatives quelquefois sur l’exécutif et enfin que cela fait partie d'un système pérenne. Dans cette pétaudière qu'est l'arrière-cour du l'exécutif, on sait très bien que des personnages « tutoient » toujours la ligne blanche de la probité et de la morale politique mais, devant l'afflux actuel qui s'installe à ce niveau dans les rouages de l'Etat, cela dégage un fort relent de vase. Comment et par quoi ces gens-là tiennent-il à la gorge nos dirigeants pour que ceux-ci acceptent cet état de fait. Et comment ils en tirent parti ?
Ne serait-il pas plus démocratique que les collaborateurs de hauts personnages de l'Etat soient des représentants du peuple, lesquels devraient, du moins espérons-le, être plus à même de contrôler et même d'éjecter tous ces personnages qui émergent de ce cloaque et qui voudraient s'approcher des rouages de l'Etat.
Il faut sortir pour plusieurs raisons de cette Vème république qui traîne derrière elle tant de magouilles issues pour beaucoup des liens qu'elle à tissé avec nos anciennes colonies africaines. Les mois qui vont suivre seront saignants
[1] Pourtant, son passé, mais chacun a droit a la rédemption, est plutôt de l'autre côté de cette fameuse frontière entre le légal et ce qui ne l'est pas.
On note qu'au printemps 1986, une tentative d'homicide (on lui extrait du dos une balle) dont le jeune Djouhri a été victime. A ce sujet, en 2006, son conseil avait assuré au "Canard enchaîné" et à "Libération" (déjà sur le coup) que son client n'avait jamais été impliqué et invoquait un problème d'"homonymie". Vite une vérification d'identité !
[2] Ce surdoué qui voyageait déjà beaucoup" aurait "fait fortune".en Afrique, laissent entendre ses proches.
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