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Accueil du site > Actualités > Politique > Les collabos, les résistants et les passifs

Les collabos, les résistants et les passifs

Lorsqu’une communauté est envahie par des forces armées étrangères, on retrouve généralement les mêmes réponses à l’agression, souvent réduites à la résistance ou à la collaboration. Ainsi, dira-t-on que le peuple résiste ou collabore. Mais est-ce si simple ?

Les Gaulois ont-ils résistés à la conquête romaine menée par Jules César ? Les Russes ont-ils résistés à l’invasion et à l’occupation allemande de leurs territoires pendant la seconde guerre mondiale ? Les Français ont-ils collaboré pendant la même période ? Que dire des Egyptiens lors de l’invasion hyksôs à la fin de la XVIIe dynastie, des Aztèques lors que l’invasion espagnole au XVIème siècle, des Chinois lors des invasions mongoles, des Soninkés lors de l’invasion almoravides au XIème siècle, des Irakiens lors de l’invasion américaine au début de notre siècle, des Bandongos lors de l’invasion portugaise au XVIème siècle ou encore des Perses lors de l’invasion macédonienne au IVème siècle av JC ?

 

Un peuple ne résiste ni ne collabore comme un bloc homogène. Cet article aura pour objet de décomposer les réponses à l’invasion en ses éléments constitutifs pour les décrire.

Si on ne s’intéressait qu’aux opinions qui traversent les membres de la communauté, on distinguerait ceux qui approuvent l’invasion, ceux qui la désapprouvent et les indifférents. Mais approuver ou désapprouver une invasion n’implique pas de poser des actes en faveur ou en défaveur de l’envahisseur, et l’indifférence ne prédétermine pas à la passivité. Au cours de cet exercice, nous allons donc catégoriser les réponses à l’invasion en fonction des actes posés par les membres de la communauté agressée et ce, indépendamment de leurs opinions.

 

 On distingue :

 

1. Les collaborateurs :

Dans ce groupe, on trouve les catégories suivantes :

a. Les enthousiastes : groupe d’individus qui trouvent un intérêt direct à collaborer avec l’envahisseur et qui leur ouvre les portes de la cité :

-Soit pour conserver une position sociale dominante qu’ils voient menacées (par exemple en raison de la montée en puissance d’un groupe social concurrent ou d’une volonté générale de redistribution des ressources qui, si elle était suivie par des actes, briserait leur monopole)

-Soit pour garantir leur ascension sociale ( parce qu’ils cherchent par exemple à accroitre leur pouvoir et que la seule manière d’y parvenir est de renverser l’ordre existant par la force, mais ne disposant pas des moyens de leur ambition, ils favorisent l’invasion étrangère pour atteindre leur but) 

-Soit par haine de leur gouvernement (on pense par exemple à des opposants persécutés ou à des individus spoliés)

-Soit pour des motifs idéologiques ou ethniques (par exemple une minorité ethnique ou religieuse qui s’estime opprimée ou qui aspire à une indépendance et pour laquelle l’invasion ouvre des perspectives d’autonomie politique) 

Il arrive que ce soient les individus de cette catégorie qui fassent appel à l’envahisseur, qui l’encourage, le stimule, le décide à intervenir et qui construisent les mécanismes de légitimation de l’invasion et de l’occupation. Ils participent activement à l’effort militaire et logistique de l’occupant et le fournissent en renseignements. Ils ont une place de choix dans l’administration des zones occupées. En somme, ce sont les principales forces auxiliaires de l’occupant. Cette catégorie peut être constituée de personnages ambitieux disposant de moyens matériels considérables, jouissant d’une grande influence et tirant des bénéfices financiers et politiques de l’occupation mais aussi de petites mains des catégories sociales plus basses.

Plus encore que l’occupant, cette catégorie de collaborateurs concentre l’hostilité des résistants qui voient en elle le principal ennemi, l’incarnation absolue du système d’occupation qu’ils combattent, l’ennemi fondamental. Le résistant peut le cas échéant s’assoir à la même table que l’envahisseur pour négocier, il peut même aller jusqu’à le respecter mais il ne réserve au traitre qu’un seul sort : la mort. Consciente de cette hostilité radicale, cette catégorie de collaborateurs se sent menacée en permanence par la résistance, elle sait qu’elle ne risque pas de perdre uniquement son rang et les privilèges acquis mais aussi sa vie. Ne se faisant aucune illusion sur son destin en cas de défaite, elle se montre plus cruelle encore envers les résistants que l’envahisseur lui-même, la destruction des résistants devient pour elle une nécessité biologique, elle se transforme donc en parfait relais de la structure d’occupation, elle est le dispositif d’occupation fait homme.

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Dans le film « Adanggaman », le tyran Adanggaman chasse ses compatriotes pour alimenter le commerce triangulaire

 

b. Les craintifs : personnes qui ont une situation socioprofessionnelle telle qu’elle rend leur collaboration indispensable à l’occupant (par exemple un commerçant chez lequel se fournissent les troupes d’occupation ou encore un fonctionnaire qui participe au maillage territorial de l’envahisseur). Ils collaborent avec l’envahisseur principalement par crainte de perdre leur statut social (le commerçant pourrait par exemple se faire exproprier et le fonctionnaire pourrait se faire limoger). Ces individus ne sont pas forcément des sympathisants de l’invasion, ils peuvent être indifférents ou avoir de la sympathie pour la résistance mais de manière générale, ils seraient passifs s’ils n’étaient pas utiles à l’envahisseur, par ailleurs lorsque ce dernier n’a plus besoin de leur service ils retournent à la passivité.

c. Les contraints : ce sont généralement des individus dont la collaboration est nécessaire à l’envahisseur et qu’il contraint par la force. Ils ne peuvent s’opposer à cette coercition qu’en risquant l’emprisonnement, la torture ou la mort (par exemple une autorité religieuse ou tribale disposant de suffisamment d’influence pour mobiliser la population mais que l’envahisseur oblige à le soutenir ). Pour beaucoup, agir sous le fait de la contrainte de l’envahisseur et de ses auxiliaires n’est pas collaborer, placer cette catégorie d’individus parmi les collaborateurs est donc problématique. Ils posent néanmoins des actes favorisant l’occupation même s’ils sont contraints. Ils peuvent devenir passifs ou basculer dans la résistance lorsque la contrainte qui s’exerce sur eux cesse.

Image associée

Travailleurs coréens réduits à l'état de quasi-esclavage pendant l'occupation nippone

 

2. Les résistants 

Ce sont les individus mènant des actions s’opposant à l'occupation de leur pays par des forces étrangères. On distingue parmi eux :

a. Les enthousiastes : ce sont les partisans qui mènent la lutte contre l’envahisseur. On retrouve dans cette catégorie des individus qui ont exercés des charges publiques avant l’invasion, de simples patriotes farouchement opposés à l’envahisseur mais aussi d’anciens collaborateurs qui ont basculé dans la clandestinité pour échapper à la pression qui s’exerçait sur eux ou par hostilité à l’envahisseur, voire d’anciens collaborateurs au départ enthousiastes qui ont été déçus. Ils peuvent être  : 

-Combattants : s’opposent militairement aux envahisseurs et à leurs collaborateurs

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Partisans soviétique pendant la seconde guerre mondiale 

 

-non combattants  : fournissent une aide logistique et financière ainsi que des renseignements aux combattants et mènent une lutte culturelle de légitimation de la résistance à l’occupation pour mobiliser le plus grand nombre de personnes. 

 

b. Les contraints : ils s’inscrivent dans un tissu socioprofessionnel, dans une infrastructure socio-économique ou disposent de capacités telles que leur collaboration est indispensable pour la résistance. Ils posent des actes qui s’opposent à l’occupation par crainte que les résistants ne s’en prennent à eux et à leurs proches. La crainte qu’ils nourrissent pour les résistants est plus grande que la crainte que leur inspire l’envahisseur. Lorsque cette contrainte ne s’exerce plus sur eux, ils peuvent devenir passif ou basculer dans la collaboration par vengeance.

 

3. Les passifs

Constituent généralement le plus gros contingent de la population. On retrouve au sein de cette catégorie toutes les opinions : sympathisants de l’invasion, de la résistance ou indifférents. Mais tous affichent une indéboulonnable passivité, ils n’agissent ni pour hâter le départ de l’envahisseur, ni pour défendre l’occupant.

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Soldats allemands attablés tranquillement à une terrasse de café parisienne 

C’est une masse constituée d’individus avec différents moyens matériels, connaissances et capacités mais qui ne les déploient ni en faveur de la résistance, ni en faveur de l’occupation, leur seule préoccupation est de rester en dehors du conflit pour poursuivre leur vie comme si de rien n’était, sans jamais prendre aucun risque. Ils ne sont coupables de rien, mais pas entièrement innocents, la seule volonté dont ils font preuve, c’est celle du refus de s’engager.

 

Conclusion

Suivant les cas, on retrouve des proportions variables de ces catégories. La réaction d’une communauté à une invasion articule toujours dans les faits ces diverses catégories et leur distribution détermine le niveau général de résistance d’un peuple à une invasion.

Il n’est jamais, dans la réalité, de catégorie complètement pure, il faut ici rappeler que l’on est en présence d’une démarche descriptive abstraite. Les guerres d’invasion et les occupations étrangères sont des processus flexibles et complexes, un individu peut passer d’une catégorie à une autre en fonction des circonstances. Cela ne signifie pas que l’on ne puisse discerner dans les occupations étrangères réellement existantes des traits dominants avec certaines caractéristiques qui les rattachent à ces idéaux-types.

Rappelons également que dans ce type de guerre, l’espionnage et le contre-espionnage ont une place, de sorte qu’un individu peut sembler en apparence faire partie d’une catégorie mais réellement en appartenir à une autre ( ex : un individu peut feindre d’ être un collaborateur enthousiaste de l’occupant mais être réellement un résistant infiltré au cœur de l’infrastructure adverse ou inversement avoir une place au centre de la résistance mais être réellement espion au service de l’occupant, sans parler du cas des agents doubles). A noter également pour complexifier ce tableau que la résistance est rarement homogène, elle est généralement constituée de groupes distincts, tantôt alliés, tantôt concurrents et parfois ennemi mortels. On pourrait également parler du jeu des puissances étrangères qui trouvent un intérêt à soutenir la résistance et qui peut rendre la notion d'occupation étrangère floue lorsqu'elles envoient leurs propres troupes aider la résistance. 


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27 réactions à cet article    


  • lloreen 28 mars 2019 13:51

    « La guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas . »

    Paul Valéry


    • Arogavox Arogavox 28 mars 2019 14:28

      « 

      La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires »
       Clémenceau -1887
       
      La laisser à des politiciens ?

      ou aux poètes dits « anarchistes » ? :

      « S’il faut donner son sang, 

      Allez donner le vôtre, 
      Vous êtes bon apôtre 

      Monsieur le président. »


    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam 29 mars 2019 00:33

      @maQuiavel

      Les collabos les pires sonts ceuxs à l’insu d’euxs mêmes

      Sonts aveugles comme la limitation d’une vision monochrome reduite et floue...

      En général le filtre « flou » est le dogmatisme, il brouille la « cohérence » ou le « bon sens paysan »

       

      D’autres peuvent tenter d’élargir leurs « champ de vision spectral »

      cad la conséquence des actes engendrés par les actions préalables en les

      « jugeant sur le fait ».

      J’illustre mon explication avec ta photo ...
      « Soldats allemands attablés tranquillement à une terrasse de café parisienne... »

      https://i.goopics.net/ZO753.jpg


    • Séraphin Lampion P-Troll 28 mars 2019 14:18

      Si j’ai bien compris, dans la collaboration, pour réussir, il faut dénoncer ceux qui vous gênent, alors que dans la résistance, il faut vivre avec ?


      • maQiavel maQiavel 28 mars 2019 16:23

        @P-Troll
        Que voulez vous dire ? 


      • Séraphin Lampion P-Troll 28 mars 2019 16:34

        @maQiavel

        que les collabos sont avant tout des opportunistes prêts à vendre père et mère avec le beurre, les œufs et le fromage et que les résistants ont un minimum de dignité et de sens de l’honneur qui les amène à surmonter leurs inimitiés pour une cause juste.
        La collaboration commence le jour même de l’occupation alors qu’il faut plus longtemps pour que la résistance s’organise.


      • maQiavel maQiavel 28 mars 2019 17:08

        @P-Troll
        D’accord , je comprends. 


      • Paul Leleu 28 mars 2019 22:41

        @P-Troll

        certes... mais je pense que vous développez ici une vision stéréotypée des « collabos » et de leurs motifs... ainsi que des résistants et de leurs motifs... tout cela, uniquement dans la perspective de la France de 40-44, et encore, selon le récit idéologique gaullo-américain de l’après-guerre...

        mais dans ce cadre là, alors oui


      • lloreen 28 mars 2019 14:30

        Les uniformes, le décor et la date du calendrier changent, le mercantilisme reste.

        Cela fait des millénaires que cela dure, rien de nouveau sous le soleil.


        • finael finael 28 mars 2019 15:29

          A mon avis ces catégorisations sont assez dangereuses : les frontières sont bien plus floues.

           Comment classer nombre de gaulois ayant accepté la prédominance romaine et étant largement romanisés bien avant la conquête (d’ailleurs rappelons que César a maté une révolte et n’a pas été, au sens propre, un conquérant de la Gaule (son armée incorporait de nombreux auxiliaires gaulois)), Ils n’étaient ni passifs, ni, pour beaucoup, collaborateurs.

           Que dire des nombreux français classés ici comme « passifs » mais qui ont caché des juifs, des aviateurs alliés ou des résistants, ou simplement fermé les yeux, sans pour autant avoir « résisté » vraiment. Et que dire de ces collaborateurs vichystes qui ont, occasionnellement, fourni tel ou tel papier à certaines personnes (par connaissance ou compassion)


          • maQiavel maQiavel 28 mars 2019 16:28

            @finael
            Pour les premiers : ont ils posés des actes contre l’envahisseurs romains ou en faveur de la résistance ? Si non , ils étaient passifs. 
            Pour les seconds , cacher des résistants , des aviateurs ou des personnes ciblées par l’occupant est un acte de résistance.
             
            Bien sur que les frontières sont floues , d’où mes remarques à la conclusion. 


          • Séraphin Lampion P-Troll 28 mars 2019 16:30

            @finael

            que dire de tous ces Français, « young leaders » dont les parents ont acclamé comme « libérateurs » ceux qui venaient les coloniser en les rendant dépendants de leurs produits (coca-cola, blue-jeans, électro-ménager), de leur culture (hollywood, pop, rap) et de leur système politique (pseudo-démocratie fondée sur l’alternance de deux partis jumeaux exclusifs) ?


          • Arogavox Arogavox 28 mars 2019 16:56

            @finael
            Et d’ailleurs, quel intérêt peut-on trouver en une classification/grille de lecture entre « résistants, collabos, ou passifs » ? 
             Une remise en cause de la conviction de témoins de périodes historiques troublées qui ont remarqué qu’à un certain stade des conflits, « il faut savoir son camp » ?
               
             Une autre grille de lecture s’impose en ce millénaire de notre (in-)humanité :
             celle d’une appréciation de la maturité politique (au sens noble du terme) de celles et ceux qui se disent ou se veulent citoyens.
             Quelle différence entre « guerre », « guerre civile », ou même seulement prises de positions ’anodines’ de la vie de tous les jours, à l’âge du bouton nucléaire, où, pour peu qu’il soit élu dans un pays nucléarisé, même un gamin peut enclencher l’apocalypse ?
              
             Dès lors que la délégation de pouvoir à un ’incarneur’ (ou ’incarneuse’) est cautionnée, il devient trop tard pour chaque complice de se départager en résistants, collabos ou passifs. La neutralité pas plus que ces distinctions n’ont compté pour les habitants d’Hiroshima et Nagasaki qui ont été rayés de la carte la temps d’un éclair. 
             
             De plus, dès lors que se banalise le discours d’une abolition des frontières, par une ’internationale des riches’ effective qui a supplanté une ’internationale des prolétaires’ fantasmée, dès lors que se banalise l’idée de ringardiser l’attachement à une culture française, et dès lors qu’en temps de non-guerre des missiles sont envoyés hors du territoire national sans qu’il n’y ait eu de consultation spécifique de nos compatriotes, ni de feu vert d’une instance internationale supposée s’occuper des cas comme ça ... chaque non-résistance dans chaque acte de la vie courante, chaque passivité autant que chaque collaboration active, contribuent à nous rendre les mains sales et complices.
             S’échapper (neutralité ?) de la menace globalisée du feu nucléaire est-il possible ?  Croire pouvoir et vouloir le faire est-il mature ?

             Chaque acte ’anodin’ de la vie courante de notre modernité ’en avance’ porte son poids de responsabilité civique !
              En prendre conscience collectivement pourrait être paradoxalement la seule chance de survie de nos générations.
             


          • Paul Leleu 28 mars 2019 22:44

            @P-Troll

            vous voulez parler de Johnny Hallyday (qui a apostasié jusqu’à son nom français), dont les parents étaient collabos des allemands et lui est passé à l’alliance américaine...

            un bouquin d’Annie Lacroix-RIz ça « de la collaboration allemande à l’alliance américaine »...


          • loulou 28 mars 2019 17:52

            Bonjour.

            Je pense que vous avez oublié la lâcheté.

            j’ai vu ça toute ma vie.

            Ne pas défendre un collègue et même l’enfoncé,par peur de la hiérarchie.

            Détournez les yeux, alors qu’on pourrait faire quelque chose.pour quelqu’un :SDF ou autre.

            Ne pas intervenir en cas d’agression, dans le métro, ou ailleurs.

            Ne pas se souciez de la personne en difficulté, que vous voyez devant vous.

            J’en oublie , bien sur, et j’ai sans doute été moi aussi, assez peu, je crois lâche

            C’est quelque chose de quotidien, récurrent.etc...

            Ca me rappelle des collègues qui laissaient « virer » tranquillement et injustement

            un autre collègue et qui glosaient sur le livre « indignez vous » de P hessel, je crois

            en prenant des postures de résistants. AH... misère !


            • Arogavox Arogavox 28 mars 2019 18:27

              @loulou
              oui, refuser de témoigner sur des faits bruts (non susceptibles d’être interprétés et n’engageant en rien la responsabilité du témoin) relève d’une lâcheté qui ne fait qu’aggraver (et non pas atténuer) la complicité avec « la hiérarchie » qui vire tranquillement et injustement ...
               et les postures que vous évoquez sont des impostures.


            • maQiavel maQiavel 28 mars 2019 20:06

              @loulou

              La lâcheté peut être incluse dans la catégorie des passifs et des collabos craintifs …


            • Traroth Traroth 29 mars 2019 11:27

              @loulou
              Qu’il est facile de juger ces événements assis chez soi en sécurité.

              Je suis alsacien. Contrairement au reste de la France, l’Alsace, avec la Moselle, a été annexée par le reich en 1940. Mon grand-père maternel a été incorporé de force par l’armée allemande en 1943.

              Comment ? Comme toute personne mobilisée, il a reçu sa feuille de route, au fin fond de son petit village alsacien. Comme tous les gars du village, il ne s’est pas montré le jour dit.

              Un matin, un convoi est entré dans le village. C’était des SS, avec un autocar. Ils ont rassemblé tous les habitants sur la place du village. Ceux qui devaient être mobilisés n’étaient pas là, ils se cachaient. Les SS ont annoncé qu’ils exécuteraient les familles de ceux qui ne seraient pas là à midi.

              A midi, tous les hommes mobilisés étaient dans l’autocar. Mon grand-père aussi...

              Qu’auriez-vous fait à sa place ? Auriez-vous laissé toute votre famille se faire exécuter ?


            •  C BARRATIER C BARRATIER 28 mars 2019 20:44

              Tres interessant article, je confirme l’exactitude, cela s’applique parfaitement à la Résistance qui me passionne, en 39/45. Les collaborateurs furent des faibles, sans honneur. Les chefs de la Résistance étaient d’abord des jhommes et des femmes d’honneur. En 39/45, nos avons été trahis, sinon Hitlrt n’envahiisat pas la France. Les collaborateurs combattaient la République et n’avaient pas digéré le Front populaire.Dimension politique de cette collaboration.

              Voir France, terre de Résistance. Agoravox

              Vous serez surpris et émerveillés par des héros peu connus


              • Paul Leleu 28 mars 2019 22:47

                @C BARRATIER

                vision quand même assez romantique des choses... même si la Résistance a effectivement connu des comportements héroïques


              • baldis30 28 mars 2019 20:56

                bonsoir,

                une catégorie oubliée mais qui fut bien présente en France : les attentistes !

                 La définition qui les caractérise est « n’est plus vichyssiste, n’est pas encore résistant ».

                on en retrouva beaucoup à la onzième heure dans la catégorie des enthousiastes.


                • Paul Leleu 28 mars 2019 22:48

                  @baldis30

                  un peu comme les gilets-jaunes aujourd’hui ... qui débarquent faire la révolution avec 40 ans de retard, en insultant tout le monde et en écoutant personne.


                • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam 29 mars 2019 00:55

                  @Paul Leleu
                  "...un peu comme les gilets-jaunes aujourd’hui ...
                  qui débarquent faire la révolution avec 40 ans de retard(1),
                  en insultant tout le monde(2) et en écoutant personne(3).

                  ..« 
                   
                  Bjr,
                  Soit :
                  c’est de l’humour noir ?, et... effectivement elle est bien drole smiley smiley
                  Soit le plus probable...
                  Ce n’est pas de l’humour noir et je vais te répondre points par points.
                   
                  (1) Vieux motard que jamais !
                  C’est tellement plus simple de rester au fond du canap avec sa biere en attendant que ce soit leszautres qui mouillent la chemise et qui prennent du lbd40 danslag...
                   
                  Et bien sur en ne refusant pas les avantages COMMUNS que ceux-cis ont obtenus par leur luttes, meme si ... c’est bien trop peu smiley
                   
                  (2) La c’est la meilleure du siècle, il faut faire l’école du rire sisi j’insiste,
                  OU alors tu est un pote à Monarc 1er et B Grivaut,
                  parce que les insultants répétitifs, les réitérants à qui mieu-mieu, n’importe quel gus pas »totalement hors sol« sait exactement qui insulte qui.
                   
                  Il n,’y à pires insultes que l’insulte sociale ( »Les moins que rien" dans la condition humaine) si... ce n’est toujours pas assez clair pour toi smiley
                   
                  (3) Par expérience vécue, j’avoue que c’est une (grande) qualité.
                  Chichi nous expliquais que les promesse ne sonts la que pour ceuxs qui y croient (etc...)
                  Pour une fois ils onts écouté le(s) conseil(s) du Chichi ET des autres politicards de cet acabit
                  On ne peut leur reprocher tout et leur inverse smiley
                   
                  ps Ne pas confondre les blacks blocks envoyés par le gvt pour casser le mvmt et les GJs, mais... normalement je ne devrais pas a avoir à le préciser.


                • vimuse 29 mars 2019 02:54

                  Bonjour,

                  Et bien tant que le pouvoir serra suffisamment raisonnable pour me laisser faire je « mène une lutte culturelle de légitimation de la résistance à l’occupation pour mobiliser le plus grand nombre de personnes ». Apparemment. 

                  ++


                  • Hervé Hum Hervé Hum 29 mars 2019 13:21

                    Lloreen à recopié l’aphorisme très juste et intemporel de P Valery

                    « La guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas . »

                    Question, vous le mettez où dans votre catégorisation ?


                    • maQiavel maQiavel 29 mars 2019 13:49

                      @Hervé Hum
                      Je ne considère pas cet aphorisme comme intemporel , il correspond à certaines périodes historiques et pas à d’autres , je n’en ferai donc pas une généralisation.
                      Je classe Paul valéry dans la catégorie des résistants non combattants. 


                    • Hervé Hum Hervé Hum 29 mars 2019 15:24

                      @maQiavel

                      C’est vrai, l’aphorisme se limite à l’époque où l’humain atteint le stade où les conditions le permettent.

                      Cela dit, je ne mettrai pas Paul Valéry dans la catégorie des résistants non combattants,

                      D’une part, dans la mesure où ce qu’il dit ne prend pas partie pour l’un où l’autre de ces « gens qui se connaissent », je pense même et surtout, qu’il les combats tous !
                      D’autre part, si les mots sont une arme et qu’on peut tuer ou se faire tuer pour eux, alors, Valéry était un résistant combattant. Une petite lecture de son action pendant l’occupation allemande ne laisse guère de doute.

                      Une petite remarque pour finir, sa phrase vient en écho de celle de Anatole France disant « on croit mourir pour sa patrie et on meurt pour les industriels ».

                      Facile de faire alors le lien entre « ces gens qui se connaissent » et ces « industriels ». Aujourd’hui, on parle des banquiers, oligarques, ploutocrates, comme avant on parlait de bourgeois, de nobles et de leur symbole, les rois et les princes. Mais la liste ne serait pas complète si on ne parlait pas des cléricaux ou religieux.

                      En conclusion, vous aurez remarquez que je parle de ceux qui ne veulent pas servir de « chair à canon », non pas pour un pays ou un autre, mais pour « ces gens qui se connaissent ». Le courage et le combat héroîque de ces « déserteurs » aux ordres de tuer, lors de la 1ère guerre mondiale. Préférant se laisser exécuter plutôt que d’aller s’entretuer avec son voisin qu’il ne connaît pas de nom, mais de même condition sociale.

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