Les comptes sont-ils bons ?
A peine une semaine après l’élection hécatombe des départementales 2015, chacun reprend son petit train-train comme si elles n’avaient pas eu lieu. Les politiciens soit ont gagné, soit n’ont rien perdu (ou si peu), soit encore ont entendu et compris le message et donc ne changent rien ! C’est normal, en « démocratie » ! Et les instituts de sondage, les médias et les politiques continuent allègrement à conjuguer leur aveuglement et leurs manipulations.
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Après le sondage grandeur nature qui a eu lieu les 22 et 29 mars, où se sont exprimés un peu moins de 50 % des inscrits, le pourcentage réel des rejets de la politique du gouvernement de Manuel Valls est de 76,83 %, calculé sur le résultat, fourni par le ministère de l’intérieur, du premier tour, qui est celui du choix véritable, le second tour n’étant qu’un ajustement selon les candidatures restantes… ., Ce pourcentage représente 32 802 918 des électeurs inscrits, abstentionnistes, blancs et nuls compris, il s’avère donc, supposons-nous, significatif.
Le 05 Avril pourtant, un sondage IFOP pour le JDD annonce triomphalement que 62 % des « Français » ne veulent pas changer de premier ministre, ce qui à mon sens ne présenterait aucun risque, si l’on peut dire, car un éventuel remplaçant mènerait la même politique… Et c’est justement ce que 6 sur 10 des personnes interrogées souhaitent. Tendance radicalement inversée en 15 jours, si l’on droit prêter foi à l’institut IFOP, au JDD et à leurs 1005 « sondés »… Qui croire ?
Autre subtilité de nos politiciens, concernant Monsieur Valls, justement. Il avait bien réussi à imposer le Pacte de responsabilité, avec l’aide de syndicats réformistes, plus réformistes que syndicats d’ailleurs, et ainsi, associé au CICE et au pacte de compétitivité (que de beaux mots !) , l’emploi devait redémarrer sinon sur des chapeaux de roues (Gattaz et ses sbires ne sont pas des cascadeurs) du moins donner des signes de vitalité renaissante. Il n’en fut rien. La dégringolade continue encore aujourd’hui… jusqu’à quand ?
Le Premier Ministre le reconnaît implicitement lorsqu’il fustige (oh ! très légèrement) le patronat peu collaboratif, néanmoins, pour l’aider à enfin tenir ses (non) engagements, il lui accorde un nouveau cadeau de 2 milliards 5 euros (défiscalisation à 140 % de la valeur de « tous les investissements industriels faits par toutes les entreprises », pour un coût total de 2,5 milliards d’euros), en plus de la manne offerte via le CICE, le pacte de compétitivité, de responsabilité et autres instruments habituels d’épicerie libérale ! Bien inutilement, répétons-le. Un salarié qui montrerait aussi peu de bonne volonté et d’efficacité serait licencié sur le champ. Le patronat, lui, reçoit des aides. Gageons qu’il ne refusera pas ce don du ciel, tout en l’estimant insuffisant, cela va de soi.
Monsieur Valls constate donc (amèrement ?) que « le compte n’y est pas », ce que nous savions déjà lors de la création de cette batterie de cuisine usagée sans aucuns effets, saufs pour les actionnaires : aides aux entreprises contre embauche improbable. Il serait temps, sans jeu de mots, de renouveler les recettes et de changer la règle à calcul.
Question subsidiaire… fera-t-on un compte exact de la manifestation intersyndicale massive du 9 avril, autrement plus importante que les péripéties bidochon-le-peniennes ?
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