Les dangers de la démocratie
La démocratie ne serait elle pas finalement une voie dangereuse ?
Notre morale met actuellement le régime démocratique en tête de tous les régimes souhaitables. Or il est probable qu’il est au contraire la cause première de tous nos déboires, ceux auxquels nous sommes actuellement en butte et ceux qui vont nous arriver. Car la démocratie c’est la prépondérance donnée à la majorité sur la minorité. C’est donc le règne du plus grand nombre c'est-à-dire le règne du plus fort. Par conséquent il est vicié à la base car la raison du plus fort est peut être la meilleure comme nous le disait ironiquement La Fontaine mais elle n’est assurément pas la plus juste.
Au moment où ces lignes sont écrites les pays du Magreb sont en effervescence. La Tunisie et l’Egypte viennent de chasser les dictateurs qui les gouvernaient et de nombreux autres pays essayent de suivre leur exemple. Ces mouvements sont soutenus par les pays occidentaux qui les encouragent à marcher vers cette démocratie à laquelle ils disent tous aspirer. Or ces foules, comme toutes les foules, sont facilement manipulables. Ce fut par exemple le cas en Russie lors de la révolution d’octobre 1917 ou l’idéologie communiste servait de poisson pilote. Cela va être le cas dans ces pays musulmans ou cette fois ci c’est l’idéologie islamiste qui va servir de poisson pilote car, puisque elle déborde largement le cadre classique des religions, c’est à bon droit qu’on peut parler d’idéologie. Et il est fortement à parier que la tyrannie et l’expansionnisme qui vont en résulter n’auront rien à envier à celles du communisme pendant près d’un siècle.
On détourne parfois le problème avec la citation bien connue « La démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres ». Cette boutade est certes amusante mais elle contribue en fait à nous enfoncer davantage. Déjà en regardant ce qui se passe depuis quelques années dans les pays occidentaux il est facile de comprendre pourquoi la démocratie n’est pas un bon régime. Il conduit en effet directement les pays à leur perte. Penchons nous par exemple sur le cas de la France.
Notre pays va mal. Nous avons au fil des ans accumulé une dette pharamineuse. Il parait qu’à présent nos impôts directs suffisent tout juste à en payer seulement les intérêts. Et pourquoi en sommes nous arrivés à cette situation ? Parce qu’à chaque élection étaient élus les candidats qui faisaient les plus belles propositions. Ensuite pour les tenir ils empruntaient. Notre déficit se creusait et la dette du pays augmentait. L’an prochain nous avons justement une nouvelle élection. Se peut il qu’un candidat se présente avec pour programme le tour de vis qui serait nécessaire ? Nous savons bien que c’est impossible. Et si par hasard un tel candidat suicidaire se présentait il ne serait jamais élu. Le peuple continuera évidemment à choisir celui qui lui fera les plus belles promesses. Et notre course vers l’abîme se poursuivra comme elle se poursuit dans tous les pays démocratiques.
Or c’est aujourd’hui une telle infamie d’oser parler contre la démocratie que ceux qui d’aventure s’aviseraient de le faire, s’il y en avait, seraient tout de suite traités des pires noms. Mais il est amusant de constater que ceux la même qui disent la mettre au pinacle, seront les premiers à se révolter contre elle si l’an prochain c’est Marine Le Pen qui est démocratiquement élue. Si on y regarde de près cette inconséquence est proprement incompréhensible sauf à réaliser que cette démocratie dont ils font leur bannière n’est qu’un leurre auxquels eux-mêmes les premiers refusent de se soumettre dés lors qu’ils ne sont plus du coté du manche.
Parmi les lecteurs qui auront commencé à lire ces lignes il y aura ceux qui se seront arrêtés dés qu’ils auront vu qu’elles sont anti-démocratiques, suprême blasphème. Et de suite ils m’auront lapidé des mots habituellement utilisés pour la circonstance, car c’est notre manière civilisée de lapider. Les autres au contraire me liront avec componction et, arrivés en ce point de mon exposé, me diront fort civilement : « Monsieur Je-sais-tout, ce que vous dites est très bien , mais puisque vous prétendez que le régime démocratique est un mauvais régime lequel proposeriez vous à la place ? ». Et croyant m’avoir ainsi piégé ils se délecteront à l’avance des critiques qu’à leur tour ils pourront faire à ma réponse. Mais ils en seront pour leurs frais car je vais à présent laisser la parole au philosophe Platon.
Platon a expliqué pourquoi la démocratie est mauvaise. Il distingue six régimes possibles. Aux extrêmes il met en tête la Monarchie c'est-à-dire le gouvernement d’un seul (monos) et en queue la Démocratie c'est-à-dire le gouvernement par le peuple (demos) . Son jugement sur le régime démocratique est sans appel « Tenons pour être débile sous tous les rapports le gouvernement de la multitude ; pour être impuissant à rien faire qui soit ni un grand bien ni un grand mal, dés qu’on le met en parallèle avec les autres régimes ; pour cette raison que l’autorité y est répartie en petites parcelles entre un grand nombre d’individus ». Ainsi il balaie d’emblée toutes nos chambres représentatives, parlement, sénat et autres assemblées décisionnaires. Et à son avis le régime préférable à tous les autres est celui qui laisse le soin de gouverner à un seul, le monarque, à condition expresse qu’il soit encadré par de bonnes lois « Une monarchie, quand elle a été soumise au joug de bonnes prescriptions écrites, appelées par nous des lois, est le meilleur de tous nos six régimes ».
Ceux qui sont intéressés par cet exposé le trouveront en détail dans le livre Le Politique d’où sont extraites ces citations. Ils observeront comme Platon insiste sur la nécessité que le monarque soit encadré par de bonnes lois et que ces lois soient respectées. Sinon alors on tombe dans une dictature sanguinaire et c’est alors la démocratie qui devient préférable.
Pour revenir à la situation actuelle nous allons inciter tous les pays musulmans en train de se révolter à opter pour la démocratie. Platon au contraire aurait proposé que chacun d’eux soit gouverné par un chef d’état éclairé comme le fut par exemple Atatürk en Turquie. C’est cet homme remarquable qui déclara à propos de l’islamisme, des Imams et de Mahomet : « Depuis plus de cinq cents ans, [...] les règles et les théories d'un vieux cheikh arabe, et les interprétations abusives de générations de prêtres crasseux et ignares ont fixé, en Turquie, tous les détails de la loi civile et criminelle. Elles ont réglé la forme de la Constitution, les moindres faits et gestes de la vie de chaque citoyen, sa nourriture, ses heures de veille et de sommeil, la coupe de ses vêtements, ce qu'il apprend à l'école, ses coutumes, ses habitudes et jusqu'à ses pensées les plus intimes » Et il termine cette analyse sans concession en disant « L'Islam, cette théologie absurde d'un bédouin immoral, est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies. » [Mustapha Kémal ou la mort d'un empire, Jacques Benoist-Méchin, éd. Albin Michel, 1954, p. 323.] Cette lucidité était remarquable. Qui osera dire qu’elle pourrait être celle d’un peuple tout entier ? Personne. Et par conséquent il n’est pas abusif de dire qu’elle donne raison à Platon.
A l’heure où de grands changements dans le monde sont en train de se mettre en place, nos élites et nos penseurs devraient bien réfléchir au problème qui se pose. Ensuite, par exemple quand Marine le Pen aura été démocratiquement élue, il sera probablement trop tard.
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