Les électeurs du FN savent-ils lire ?
Pour ceux qui préfèrent voter Le Pen qu'apprendre à lire et à écrire
Populiste et populaire, ce n’est pas la même chose, et l’Histoire c'est utile.
Ça devient apparemment une manie chez les fronts bas de revendiquer le terme "populiste" comme s’il avait le même sens que "populaire" et de refuser d’un ton hargneux les précisions de vocabulaire des nantis, des vilains intellos, de ceux qui sont coupables d’avoir essayé d’apprendre quelque chose pendant les cours de français et d’histoire.
Tiens, c’est curieux pour des gens qui n’ont que les mots Français, France, République à la bouche (attention, je n’ai pas dit à la gueule, pas de procès d’intention) ça devrait pourtant les intéresser l’Histoire de France et le français ?
Donc, pour leur épargner d’avoir à ouvrir un dictionnaire ou un livre, si le terme "populisme" n’avait au départ pas de sens péjoratif, le populisme est le contraire du populaire, dans la mesure où le populisme aurait tendance à prendre le peuple en otage alors que le populaire émane du peuple.
En langage clair même pour ses sympathisants, on pourrait dire que le populisme considère le peuple comme une masse indifférenciée alors que le populaire vient du peuple lui-même, avec toute sa diversité.
Un exemple pour aider : le populisme, c’est de jouer sur la corde sensible avec un "élever seule des enfants je sais ce que c’est" (ce qui est faux d’ailleurs, "seule" ce n’est pas tout à fait le cas) avec un mépris total pour les femmes qui se battent pour élever les leurs sans vivre dans un château ni disposer d’une immense fortune pour aider un peu. Populaire, ce sont tous ceux et surtout celles qui se battent pour ouvrir ou maintenir des crèches.
Ou encore plus simple, le populisme vous prend pour des cons, le populisme vous rend cons ! (oui, comme la pub et la télé, vous avez bien compris)
En ce qui concerne l’Histoire, ça risque d’être plus compliqué.
Mais enfin, même sans être très au courant de ce qui se passait avant la coupe de monde de 98, tout le monde a entendu parler de hitler ?
Celui qui est très admiré, quoi qu’ils en disent, par les dirigeants du fn ? Par exemple, Le Pen fille, d’après ses admirateurs, n’est pas responsable des dérapages de son père (il me semble que c’est le même parti, qu’elle lui doit sa place au fn, qu’elle ne le dément jamais mais passons) ; par contre, c’est bien elle qui a choisi de vivre avec aliot, très ami avec des fascistes autoproclamés ? (il est n° 2 du fn d’ailleurs, un parti qui n’a rien à voir avec les fascistes justement...) (voir Le Canard du 22 06, eh oui, lire, toujours lire !)
Hitler, donc, a commencé petit, lui aussi :
... la marche au pouvoir d'Adolf Hitler ne fut ni linéaire ni irrésistible. Toutefois, elle fut favorisée après 1929 par un contexte de crise exceptionnel, et par les faiblesses, les erreurs ou le discrédit de ses adversaires et concurrents politiques.
Ça ne vous rappelle rien ?
Les conséquences catastrophiques de la crise de 1929 sur l’économie, ...apportent bientôt au NSDAP un succès foudroyant et imprévu...
14 septembre 1930, avec 6,5 millions d'électeurs, 18,3 % des voix et 107 sièges, le parti nazi devient le deuxième parti au Reichstag. ... les... forces des droites nationalistes font involontairement le jeu de Hitler
Ça non plus ? Ce malade mental n’a jamais été élu, mais des imbéciles l’ont introduit dans le gouvernement. Que disaient dernièrement quelques illuminés de l’ump au sujet de le pen déjà ? Pourquoi pas un ministère, c’est bien ça ?
Et que peut-on lire ici et là : "quelle honte de mépriser quelqu’un qui obtient plus de 20% des voix". Avec plus de 40% à la fin, hitler n’était vraiment pas méprisable, faut croire.
Hitler réussit à faire l'unité d'un électorat très diversifié. Contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les chômeurs qui ont mis leur espoir en lui (c'est parmi eux que Hitler fait ses moins bons scores), mais les classes moyennes, qui redoutent d'être les prochaines victimes de la crise.
En bref, plutôt que ricaner ou s’indigner, il vaudrait mieux se demander si les mêmes conditions ne sont pas réunies :
- une crise, beaucoup d’inquiétude, des électeurs peu ou pas instruits (et maintenant une télé abrutissante en prime !)
- un parti bien discipliné, avec des gros bras prêts à terroriser la populace au bon moment (voir un autre article sur la page)
- un dirigeant populiste (oui, encore) et nous avons même droit à une hydre à deux têtes
- un bouc émissaire pour canaliser la rancœur et la haine
- des dirigeants actuels qui multiplient les bourdes, les erreurs, les fautes
- une opposition empêtrée dans ses rivalités et inconsciente des problèmes, ou qui ne sait pas se montrer à l’écoute.
Comprenons-nous bien, je ne dis pas que les Le pen et Hitler c'est pareil (tout au plus des affinités), simplement que ceux qui votent front national aujourd'hui ont beaucoup en commun avec ceux qui votaient Front de Harzburg ― front, national socialisme (socialisme a été supprimé, à cause de la connotation à gauche) c'est curieux quand même les coïncidences ― dans les années 30, et que s'ils prenaient la peine de se renseigner, ils ne feraient peut-être pas la même erreur.
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