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Les élections allemandes, la politique française

Beaucoup de choses ont été écrites ou dites ces jours derniers concernant le résultat des élections en Allemagne, et l’espèce de parallélisme qui existerait entre les conditions politiques allemandes et françaises, les politiciens français regardant les élections allemandes avec grand intérêt, comme annonciatrices de ce qui pourrait arriver en France. Il est intéressant de regarder la réalité des choses, et sans doute d’ouvrir un débat sur cette question

Pour de nombreuses raisons, il est très artificiel de comparer la situation politique allemande à celle qui prévaut en France. C’est du côté de l’histoire qu’il nous faut regarder pour apprécier ces situations.

Sans vouloir jouer les cuistres, il suffit de lire le classique Les Droites en France de René Rémond - Flammarion 1982 - et le plus récent L’Histoire des Gauches en France de Jean-Jacques Becker et Gilles Candar - La Découverte 2004 - pour camper le paysage politique français. L’actuel libéralisme représenté par Nicolas Sarkozy s’apparente à notre traditionnel orléanisme, alors que le nationalisme teinté de social incarné par Dominique de Villepin relève du bonapartisme revisité par le gaullisme. Au passage, il est d’ailleurs amusant de constater que l’orléaniste Sarkozy joue la rupture et que le bonapartiste Villepin joue la continuité, étant en cela à contre-courant de leur positionnement traditionnel. On voit bien tout ce que cela a de tactique !

Le centre n’existe pas en France, ou du moins il n’est pas porteur de tendances lourdes comme les deux précédents. La gauche modérée, malgré quelques divergences actuelles, mais qui restent au fond superficielles, se résume au radicalisme prenant ses racines dans le républicanisme d’avant 1848, et si bien représenté par les débuts de la IIIème République. Le PS est l’héritier de cette tendance. Le PCF, ou ce qu’il en reste, et l’extrême-gauche sont les partis de la rupture, héritiers de Blanqui et de la Commune pour faire court. Par son histoire, le contexte politique français est à mémoire « longue ».

Le contexte politique allemand est fondamentalement différent. L’histoire de ce pays conditionne ce contexte,et, pour simplifier, peut-être à l’extrême, disons que l’actuelle CDU est l’héritière des chanceliers Adenauer et Ehrart qui ont connu de grands succès dans les années 60 dans l’ordre politique et économique, et que le SPD est, lui, l’héritier du chancelier Brandt, qui a lui aussi connu de nombreux succès, mais dans l’ordre international, dans la place de l’Allemagne dans le monde, notamment vis-à-vis de l’Est. L’émergence des Verts, il y a quelques années, et l’actuelle poussée des libéraux ne changent pas radicalement la donne. Par son histoire, le contexte politique allemand est à mémoire « courte ».


Alors, quoi de commun entre la France et l’Allemagne ? Le malaise social, la question européenne, les relations avec l’ami américain, oui, mais rien de commun dans les contextes politiques respectifs. Pour être complet, rajoutons qu’à gauche, assimiler le SPD allemand au PS français est vraiment aller vite en besogne, Schröder s’étant lui-même ralié au camp de la fameuse "deuxième gauche" prônée par Blair et Clinton, bien loin des positions d’un Jospin ou d’un Hollande.

Le débat est ouvert entre les médias traditionnels et les blogs. Gageons qu’un site comme AgoraVox permettra aux observateurs de clarifier les choses.


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