Inventaire gaulois.
Après les stock-options, salaires somptueux des grands patrons, leurs indemnités scandaleuses de « départ », après les abus honteux des banques, leur rôle néfaste et coupable, dans la faillite de l’Etat grec par exemple, voilà que chez nous, depuis plusieurs semaines, éclatent enfin au grand jour le dévoiement de certaines corporations, la cupidité d’individus que l’on croyait sans taches et surtout les turpitudes du monde politique qui, dans son ensemble, du bas jusque tout en haut de sa hiérarchie, nageait jusqu’ici en silence dans les « magouilles financières » à la limite de la légalité, et entretenait des relations nauséabondes avec les grandes fortunes.
L’actualité récente, véhiculée depuis son origine par bon nombre de médias dont ceux circulant sur Internet n’ont pas été les moins actifs, s’est enrichie le 28 juillet par la publication dans « Le Monde » d’un nouvel élément à charge dans le dossier déjà bien lourd des dérives de la profession « d’homme politique ». Celui du financement des principaux partis du pays, l’UMP et le PS.
A travers une multitude de clubs et associations crées par près de 250 de ses membres, il apparaît que le parti du Président a ainsi moissonné en 2008 pas loin de 7 millions 500 mille euros auprès de donateurs particuliers, crachant au bassinet de la sorte à plusieurs reprises. Usant lui aussi de cette méthode – très légale – le PS n’a pas été en reste pour détourner la loi qui interdit à tout particulier de verser sous la forme de don plus de 7500 euros par an à un parti politique. Sa récolte « associative » s’est chiffrée à 1 million 700 mille euros à quelques unités près.
« Le Monde » en profite pour rappeler que l’UMP a reçu 34 millions 484 mille 473 euros de l’Etat comme le prévoit la loi sur le financement des partis à l’issue des législatives et que le PS a pour sa part encaissé 22 millions 702 mille 818 euros. Il ajoute que les membres du PS sont beaucoup plus généreux envers leur parti que ceux de l’UMP (pas loin de 13 millions 200 mille euros pour les uns et un peu plus de 1 million 700 mille euros pour les seconds). Tout comme les militants de base (près de 12 millions 500 mille euros au PS et un tout petit 5 million 413 mille à l’UMP).
Personnel politique toujours. Christine Boutin mise en cause récemment pour ses somptueux émoluments relatifs à une mission « bidon » qui lui avait été confiée, déclare haut et fort que sa pension de retraite de parlementaire de 6.500 euros mensuels est largement méritée après …20 années de Palais Bourbon.
Merde alors, on est loin du compte, c’est-à-dire des 40 annuités demandées aux citoyens « d’en bas » et, que je sache, est-ce que la môme Boutin a essuyé ses pompes ou ses jupes sur les bancs de l’Assemblée jusqu’à 62 voire 60 ans ?
La Christine a aussitôt annoncé qu’elle abandonnait cette « pension justifiée », bientôt imitée en grande pompe par MAM et l’imposante Bachelot, qui toutes deux, avaient jusque là encaissé les yeux fermés cette royale pension de retraitée tout en émargeant comme ministre à bien plus de 15.000 voire 20.000 euros par mois.
Et que dire de la Rama Yade, prêtre à pérorer sur tous les micros sportifs et qui, fin juin demande à sa ministre (la Roselyne , celle qui a jeté par la fenêtre de son ministère de la Santé des millions d’euros à travers des milliers de vaccins inutiles) une rallonge de 250 mille euros pour ses déplacements, son allocation habituelle de 150 mille euros étant épuisée.
Tudieu, 400 mille euros par an pour trimballer sa petite frimousse un peu partout à travers la planète, à tort et à travers, sans aucune raison !!! Elle était à Barcelone récemment, histoire de se vanter une fois encore devant un micro, revêtue d’un maillot de l’équipe de France d’athlétisme.
Pauvres de nous ! Elle est lucrative, très lucrative même, la profession d’élu du peuple !
Mais dites-moi, pour représenter dignement les citoyens d’une nation, faut-il vraiment être un professionnel ? A-t-on le droit d’effectuer ainsi une multitude de mandats « politiques », bien au-delà de l’âge légal de la retraite ? La politique, est-ce une vocation, une vision du futur pour un pays, ou bien la recherche d’une rente, coquette et douillette ?
Passons sur l‘affaire Bettencourt, non sans s’étonner de quelques situations et même phrases, notamment celle prononcée par le Président Sarkozy à la télé, reconnaissant avoir été à la table de la milliardaire « deux, trois ou quatre fois ». sans préciser pour quelle raison il s’y était rendu. Peut-être pour y déguster du caviar et du champagne, ou alors… ?
Passons sur les relations plus ou moins curieuses du Ministre du Budget, puis du Travail, avec la « nébuleuse de Madame l’Oréal », tout comme on est en droit, qui sait, de fermer les yeux sur les contacts de ce même Ministre-Trésorier de l’UMP avec, à New-York, George Wildenstein fils du milliardaire collectionneur de tableaux, responsable à New-York, chez les yankees d’une cellule UMP chargée de récolter pour l‘Union des milliers de dollars auprès des français « expatriés » et des « sympathisants » amerloques.
Sur ce sujet il est bon de noter que les fils Wildenstein qui possèdent eux aussi une île, du côté de la Barbade, ont des démêlés en France, avec la veuve de leur père Daniel au sujet de l‘héritage et que tous deux par le biais de leur double nationalité, sont fiscalement…suisses.
Et si on parlait de Liliane Bettencourt. Non pas de son île dont elle est locataire (750 mille euros par an), et qui appartiendrait à sa propre fondation à laquelle elle a versé 20 millions d’euros, par la magie d’un habile avocat fiscaliste (une profession très rentable en France comme ailleurs), ni de ses démêlés avec sa fille, mais plutôt des 30 millions d’euros que lui a remboursé le fisc, because le fameux bouclier fiscal. Et bien cette gente dame de France qui pèse 15 milliards d’euros, qui dit par la voix de son avocat, avoir retiré 150 mille euros de la banque non pas pas pour un parti politique, mais pour faire face aux menus frais mensuels de son hôtel particulier, aurait pu en ces temps de crise faire don de cette manne à une quelconque association caritative, afin de participer aux efforts collectifs en faveur des déshérités.
Quel beau geste de citoyenne généreuse que celui de Liliane Bettencourt faisant don de 30 millions d’euros aux petites sœurs des pauvres ou handicap international ou plus simplement à la Croix Rouge !
Et que dire de l’autre Bettencourt. La franco-colombienne. Ingrid. L’ancien otage des FARC pendant six ans, érigée en idole par la France après sa libération. Voilà une bonne femme qui a eu l’outrecuidance de demander (puis de se rétracter) 5 millions de dollars de « réparations » à son gouvernement colombien après avoir eu le culot d’encaisser 450 mille euros du gouvernement français pour les mêmes motifs.
Et que dire de Raymond Domenech, le sirupeux et indigeste sélectionneur de l’équipe de France de foot, au salaire mensuel de 52 mille euros pendant plus de quatre ans, qui a conduit les footeux tricolores dans les abîmes et qui envisage de demander 2 million s d’euros de dédommagement à la Fédération de Football pour avoir mis en place son successeur alors que lui lui-même n’était pas arrivé au terme de son contrat ?
Et que dire des aiguilleurs du ciel français qui font grève pour défendre éventuellement le statut qui leur octroie 6.500 euros mensuels pour 150 jours de travail par…an ?
Que dire de Total qui affiche des bénéfices faramineux, de BNPARIBAS qui se frotte les mains devant les milliards accumulés en six mois ?
A moi les cachets d’aspirine…