Les milliardaires au sommet des pouvoirs africains
La brigade financière française relayée par France Télévision a révélé une liste des biens immobiliers et mobiliers appartenant à certaines chefs d’Etats africains ; une liste sûrement non exhaustive des investissements qui profitent d’abords aux proches des chefs d’Etats, aux pays de destination ou d’accueil au détriment des populations africaines dont les pays affichent des taux de croissance économique positif et dont les retombés bénéficient toujours aux puissances protectrices et aux multinationales étrangères.
Certains chefs d’Etats africains continuent d’avoir le culot d’étaler leurs richesses au grand jour sans le moindre remords ni pitié pour leurs peuples qui ne cessent de compter les jours difficiles sans emplois ni perspectives de s’en sortir du jour au lendemain.
France Télévision a eu la chance de tomber sur une enquête de la brigade financière française sur les biens des chefs d’Etats africains en France. Deux présidents africains respectés y sont épinglés : Omar Bongo du Gabon et Dénis Sassou Nguesso de la République du Congo. Le premier est au pouvoir pendant plus de trois décennies et se targue depuis, de figurer parmi les chefs d’Etats qui ont plus ou moins modernisé leurs pays, aidé par la manne pétrolière que dispose son pays. Avec un salaire mensuel de 15 000 euros par mois, il possède de 33 propriétés en France, évaluées à au moins 19 millions d’euros l’unité. Des maisons reparties de Paris jusque dans le Midi de la France. Une voisine interrogée par la presse française a eu de la peine à témoigner et révéler que son voisin est M. Bongo, Omar Bongo. Elle n’a confirmé qu’au bout des lèvres que le locataire ne vient maintenant que rarement et que cela fait plus d’une année qu’elle n’a pas vu son voisin président. Des affaires sensibles que même les voisins n’osent pas dévoiler au public, étrangers fussent-ils. Une de ses résidences du 16e arrondissement de Paris fut visitée par la télévision ; à la grande surprise, un homme noir, sûrement un de ses proches, fut très agacé de se retrouver en face de la caméra et peut-être a-t-il peur que les Gabonais, dont 70 % vivent sous le seuil de la pauvreté, le voient et s’indignent de leur « vieux président ». Mais le président Omar Bongo n’a rien à craindre : il reste et restera pendant longtemps le protégé de la France via les multinationales pétrolière qui bénéficient des richesses que ce président leur a offertes. Ce chef d’Etat dirige son pays comme un chef coutumier sans opposition crédible et a sous son autorité toute la classe politique et la majorité de la société civile parmi lesquels plusieurs intellectuels qui relativisent toujours la mauvaise gestion du pouvoir en place surtout que les pays voisins n’ont aucune leçon à donner aux Gabonais. Sauf imprévu, ce président, restera toujours à la tête de l’Etat tant que la santé lui permettra de gérer tous ceux qui l’entourent et aussi longtemps que la France lui assure son soutien.
Vient ensuite, Dénis Sassou Nguesso. France Télévision parle de 18 biens immobiliers que dispose cet ancien militaire qui a retrouvé son fauteuil présidentiel grâce toujours aux multinationales pétrolière après avoir été chassé du pouvoir par la voie des urnes. Cet éternel jeune homme que l’âge n’affecte jamais, est passé, selon France Télévision, maître dans la collection des voitures de luxe dignes des stars hollywoodiennes : des Mercedes, des Ferrari, une Bugatti appartenant à son épouse, peut-être, vraisemblablement, belle-mère du président gabonais ; cette Bugatti vaut un million d’euros ; des voitures de luxes dont les prix moyens varient entre 250 et 400 000 euros, de quoi nourrir et soigner des milliers de Congolais qui attendent depuis plus de vingt ans, désespérément, l’amélioration de leurs conditions de vie.
D’ailleurs, l’augmentation des cours de pétrole sur le marché mondial, ne fera qu’enrichir la collection de parc automobile de luxe de leur président.
Toute chose restant égale par ailleurs, les autres pays africains ne sont pas en reste. Bien que les médias ne soient pas tombés sur leurs biens, il est évident qu’ils ne font pas exception à leurs deux homologues gabonais et congolais dévoilés au grand jour. Le système extraverti des pouvoirs en place et la faiblesse des institutions des pays africains offrent les tentations à beaucoup de chefs d’Etats de garder de côté quelques fonds, pour assurer leur avenir. Ces maigres fonds, selon eux, constituent, dans la plupart des cas, des sommes colossales comparées aux trains de vie de leur population. Des président au pouvoir depuis des décennies notamment Biya du Cameroun, Idriss Deby du Tchad, Lansana Konté de Guinée, à Mugabe du Zimbabwe, pour lesquels il est difficile de compter les richesses amassées depuis qu’ils sont aux commandes de leur pay, pensent pouvoir assurer leur avenir avec les fonds tirés des ressources publiques. Disposant du bois, de l’or et détournant les fonds publics avec la complicité des multinationales, ils disposent des richesses, domiciliées sûrement, dans les pays, considérés comme paradis fiscaux. Ensuite, les jeunes présidents aussi n’en restent pas moins à l’écart. Malgré les élections qui les ont mis au pouvoir, ils ne sont pas sûrs de tenir longtemps. Fragilisés souvent par leurs entourages mus par le pouvoir plutôt que par l’esprit de construire le pays, ces dirigeants se retrouvent confrontés aux défis de satisfaire les attentes de leur population diamétralement opposées aux intérêts de leurs proches. Le président Joseph Kabila de la RD Congo, en est la parfaite illustration. Nouvellement élu et confronté au grand défi de surmonter plus de quarante ans de mauvaise gestion de ses prédécesseurs, la population n’attend que les réalisations de cinq grands chantiers qui vont transformer, dit-on, le quotidien des Congolais. Mais rien n’arrive. Les fameux chantiers sont devenus comme de la propagande, un véritable somnifère qui endort les Congolais. Des rumeurs, arme politique utilisée par ses détracteurs, ne peuvent que le pousser à se prémunir au cas où.
A la tête d’un « pays-argent » où le diamant, l’or, le cuivre et le bois tournent à plein régime et où la population ne voit que de la fumée, se servir constitue une ultime priorité pour l’ensemble du pouvoir en place. Et quoi de plus rationnel que de placer les fonds détournés dans les endroits les plus sûrs, notamment en Afrique du Sud, Chine, Inde, Amérique latine, paradis fiscaux où la presse est de moins en moins curieuse... Et malgré une forte croissance de l’économie africaine de plus de 4 % depuis cinq ans, les retombées de cette manne ne font que profiter aux puissances protectrices de ces chefs d’Etats, aux multinationales, aux politiciens-parasites et aux débrouillards. Les autres, s’ils sont toujours en vie, ne feront qu’attendre les réalisations des chantiers, grands comme leurs dirigeants ne cessent de le leur annoncer.
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