Les misérables !
Ils vivent dans l’opulence pour beaucoup et ignorent la pauvreté et la misère.
Hargneux et réactionnaires, ils sont bien décidés à s’en prendre aux pauvres : gel des minima sociaux, remise en cause des acquis sociaux...
Ils ont le pouvoir jusqu’au jour où on les mettra à la porte, ces députés qui osent se prétendre républicains...
Honte à eux, ils s’en prennent aux victimes de leur politique rétrograde ....
Les allocations familiales peuvent être supprimées pour absentéisme scolaire !
Eric Ciotti, député UMP et président du Conseil Général des Alpes Maritimes a voulu laisser son nom à la postérité...Il est le dirigeant politique, indigne parmi les indignes à avoir osé l'inimaginable : proposer qu'une mesure instituée en 1959, puis abandonnée soit transformée en loi... Car même si cette disposition réactionnaire a été rétablie en 2006, elle a été très rarement appliquée. La loi et le décret paru le 23 janvier au Journal officiel permettent la suspension ou même la suppression des allocations familiales pour absentéisme scolaire.
C'est une double peine qui est infligée ainsi aux familles les plus vulnérables, à celles qui, non contentes de vivre dans la précarité et d'avoir du mal à élever leurs enfants vont se retrouver dépouillées d'un droit par la simple décision d'un inspecteur d'Académie zélé. Il commencera par convoquer les parents pour les sermonner avant de prendre une décision radicale.
Personne ne nie la réalité rappelée par les statistiques du Ministère. 7% des élèves des collèges et lycées ont été touchés par l'absentéisme scolaire en 2007-2008 : 15% des élèves de lycées professionnels, 6% dans les lycées d'enseignement général, 3% des collégiens. Si effectivement il faut enrayer l'absentéisme et permettre que chaque enfant accède à l'instruction et à l'éducation, cette décision prise par des édiles qui pour la plupart d'entre eux cumulent plusieurs fonctions très bien indemnisées, touche des familles qui subissent pauvreté et exclusion sociale. Les parents en difficulté ont besoin avant tout d'un soutien et d'un accompagnement et non d'être montrés du doigt et paupérisés par une décision irresponsable.
Des solutions existent comme celle qui consiste à recruter des médiateurs. J'ai participé il y a plus de dix ans à la formation de médiateurs dans les collèges du Val de Marne. Il s'agissait pour ces personnels d'être l'interface entre l'équipe enseignante-les élèves et les parents. Quand l'Inspecteur d'Académie a confié aux Francas, aux CEMEA et à la Fédération des Oeuvres laïques la formation des premiers « contingents » de médiateurs, nous avons demandé et obtenu : - qu'aucun candidat n'ait été en rupture scolaire - qu'aucun candidat ne soit issu du quartier afin d'éviter le phénomène grand frére et qu'un accompagnement par tutorat soit effectif...
L'expérimentation a duré trois ans et s'est éteinte, faute de moyens.... Aujourd'hui, c'est une politique misérable et honteuse qui va pénaliser les familles les plus vulnérables. Les enseignants, les parents d'élèves et les associations familiales demandent le retrait immédiat de ce décret et l'abrogation de cette loi scélérate... En attendant il nous faut résister et soutenir les appels à la désobéissance de tous ceux qui refuseront de remonter jusqu'à l'inspection académique les noms des enfants qui seront absents.
Jean-François Chalot
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