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Les #ordonnances d’#Hollande : une prescription contre les retraites et la gauche

Jusque là, pas une voix de droite, ou presque, n’a manqué à François Hollande, Jean-marc Ayrault et au gouvernement à propos des principales lois présentées au parlement en matière économique et sociale. Ainsi, l’essentiel de la droite a voté, avec l’essentiel du PS, le TSCG. Ainsi, l’essentiel de la droite a voté, avec l’essentiel du PS, la règle d’or. Ainsi, l’essentiel de la droite est restée chez elle pour permettre à l’essentiel du PS de voter la TVA anti-sociale. Ainsi, l’essentiel de la droite votera prochainement l’accord Made In Medef avec l’essentiel du PS. Un comble, quand on y pense, pour un gouvernement qui reproche aux élus du Front de Gauche de faire le jeu de la droite en votant contre certaines de ses dispositions plébiscitées par les libéraux réactionnaires…C’est ainsi qu’Hollande, Ayrault et le gouvernement n’avaient, jusque là, que faire des voix qui s’élevaient, à gauche, pour s’opposer à une politique digne de l’ancien président battu le 6 mai dernier. Ils avaient, et ils le savaient, le soutient plein et entier de la droite en matière d’austérité à l’encontre des classes populaires. Mais à la veille de s’attaquer aux retraites, Hollande, Ayrault et le gouvernement comprennent combien ils se sont coupés de la gauche, combien la droite veut sa revanche sur un PS qui paraissait, avant le 6 mai, être du côté des salariés, du moins sur cette question.

Souvenons-nous, en effet, de ces cortèges de militants socialistes aux pieds du Cirque d’Hivers pour s’opposer à l’allongement de la durée de cotisation et au recul de l’âge légal de départ à la retraite. imageSouvenons-nous des cadres socialistes qui prenaient leur tête. On pouvait trouver au premier rang leur première secrétaire. Mais aussi celui qui allait devenir le président de l’assemblée nationale, ou encore le maire de Paris, sans oublier le champion du Made In France comme arme anti-chômage, ou l’actuel chef du parti social libéral. “Ils sont où les socialos” envoyait Balasko à une époque ou Sarko n’en faisait qu’à sa tête. Aubry l’avait compris. Le PS emporterait la présidentielle à la seule condition de gagner en crédibilité aux yeux des classes populaires et moyennes. Alors ils tiraient à boulets, bien rouges, contre un projet qu’ils dénonçaient comme injuste.image Eux, jamais, absolument jamais, ils feraient pareil. Ils seraient dans l’équité. Et pour la plupart ils croyaient ce qu’ils disaient à leurs militants, aux médias, à la France laborieuse. Mais souvenons-nous aussi que Hollande et Ayrault n’étaient pas présents au Cirque d’Hivers. Ils savaient déjà qu’ils mangeraient bien plus volontiers du pain libéral en matière de retraite. Ils savaient déjà, qu’une fois aux commandes de l’état, en profitant de ce retour en grâce des socialistes dans la lutte sociale pour gagner le 6 mai, ils trahiraient les militants du Cirque d’Hivers, les salariés, la France laborieuse. Et ils savent aujourd’hui qu’un grand nombre de leurs députés et de leurs militants refuseront cette trahison de plus, cette trahison agissant comme la goute d’eau de trop, la goute d’eau qui fait déborder le vase de la nausée et fait vomir sur la politique du dégoût.

Souvenons-nous comment la contre réforme Sarkozy sur les retraites avait fini de l’achever, lui, ses ministres, sa majorité. Cette droite criait à qui voulait l’entendre qu’elle aurait sa revanche. Surtout, cette droite sait depuis toujours à quel point la France laborieuse espère la retraite comme une délivrance d’un monde du travail qui fatigue, aliène et tue comme jamais. Alors elle sait combien il sera rentable de se dédire, combien il sera rentable de faire croire qu’elle s’oppose à Hollande, Ayrault et le gouvernement alors que ces derniers s’apprêtent simplement à marcher dans son sillage libéral. Mais une chose est certaine, la droite revancharde bien plus que cohérente, s’opposera à ce qu’elle a fait en son temps : la baisse généralisée des pensions obtenue à l’aide d’un allongement de la durée de cotisation, donc d’un recul de l’âge légal de départ en retraite. Car, dans ce pays, on cotise en moyenne 37 ans et non 40 et encore moins 42 ! Et pour ce qui est de la chimère d’une durée de cotisation qui ne dépasserait pas la moitié de l’espérance de vie, rappelons leur, à tous ces libéraux, que l’espérance de vie en bonne santé est à peine de 61 ans.

Hollande, Ayrault et le gouvernement savent donc qu’ils seront mis en minorité sur la question des retraites. Mais Hollande, en mauvais médecin qu’il est, entend poursuivre l’acharnement thérapeutique sur un malade qui meurt du traitement prescrit. Son ordonnance, toute prête, n’a plus qu’à être signée. On fait croire qu’il s’agit d’aller plus vite dans les réformes, de ne pas perdre de temps. Pourtant, les cessions parlementaires convoquées à la hâte pour faire passer TSCG et autre règle d’or ne posent pas de problème. En réalité, la question n’est pas d’aller vite. La question est de ne pas être empêché d’appliquer le remède conçu par la spéculation et ses fonds de pensions qui détestent l’idée de la répartition. Ils lui préfèrent les complémentaires privées et la capitalisation. Sinon, ils s’attaqueraient vraiment au chômage, seul remède à la retraite par répartition, plutôt que d’entretenir ce mal bien utile pour entretenir la peur et faire passer toutes les pilules mortifères.

A gauche pour de vrai ! nous savons ce qu’est une ordonnance en matière législative. Une fois promulguée, elle a besoin, dans un délai de quelques mois, d’être ratifiée par le parlement. Sinon, elle devient caduque. Mais comment des députés socialistes prendraient-ils le risque de mettre leur gouvernement en minorité après l’entrée en vigueur de l’ordonnance ? Car l’ordonnance est exécutoire dès la signature présidentielle. Surtout, lorsque l’ordonnance concerne l’exercice budgétaire de la sécurité sociale, le parlement ne dispose que de 50 jours pour l’examiner. Ensuite, l’ordonnance vaut pour dispositif législatif. Enfin, rappelons que les ordonnances ont principalement été utilisées en période de cohabitation. Visiblement, Hollande, Ayrault et le gouvernement se considèrent bel et bien en période de cohabitation avec leur propre gauche, un comble révélateur pour un exécutif qui détient tous les pouvoirs…

Sydne93


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4 réactions à cet article    


  • Dwaabala Dwaabala 14 mars 2013 17:48

    Comme ce sont souvent les retraités qui soutiennent les générations suivantes dans leur galère, c’est délibérément un appauvrissement général supplémentaire de la population qui est ainsi organisé à la hussarde.


    • bnosec bnosec 15 mars 2013 12:35

      La majorité des retraités ne vote pas à gauche.
      Ils doivent donc payer ces enfoirés.

      CQFD


      • non667 15 mars 2013 12:56

        le pen vite !


        • alain_àààé 15 mars 2013 15:33

          excellent article mais aujourdhui c est un peu dépassé car certains syndicats a signé de diminué les retraites et voila nous avons le vrai visage des socialistes

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