Les outsiders
Comme la p’tite bébette qui monte, qui monte, v’la-t-y pas que l’François, la Marine et l’Jean-Luc, eh ben y commencent à vraiment déranger.
Il faut dire que les deux favoris de l’establishment politique et médiatique sont à la rue, malgré des sondages particulièrement protecteurs mais de moins en moins crédibles :
-le sortant, embringué parfois via son épouse dans des affaires de plus en plus sordides et incapable d’avoir une idée autre que : „vous allez voir ce que vous allez voir” et „je sais faire plus facho que le FN”. Oui mais voila, cela fait au moins 5 ans que nous voyons ;
-le favori de la gauche caviar ne sachant pas comment faire plaisir à la droite du PS, laquelle est désormais plus à droite que le Modem, sans déplaire à la gauche du PS, celle qui ne profite pas des ors et des petits arrangements entre amis.
Donc nos trois lascars présentent un front de résistance aux duettistes de la République, et à ces gens qui se partagent pouvoir et gâteau depuis bien trop longtemps. Leur force et leur atout majeur, c’est Sarközi, celui qui a réussi, par ses frasques, à rendre visible ce que les autres cachaient tant bien que mal.
Oh bien sûr il y eut les diamants de Bokassa, Mazarine, les faux-emplois, mais l’un dans l’autre cela passait en profits et pertes, et l’alternance ayant permis que le système s’installe dans les 2 camps, l’équilibre n’était pas rompu, la presse tolérait et couvrait l’information par son silence complice. Même le Conseil Constitutionnel ne disait mot, validant des comptes de campagne que même le procureur Courroye n’aurait pu accepter.
Avec Sarközi tous les plafonds ont explosé dans tant de domaines. Inutile de ressortir la liste, des rédacteurs comme Imhotep, Olivier Cabanel et tant d’autres la connaissent et l’enrichissent mensuellement. Nous avons même actuellement une nouveauté, alors que jusqu’en 2007 voter FN était un vote „honteux”, et les instituts de sondage devaient tenir compte de la difficulté de ces électeurs à oser dire leur préférence, maintenant c’est voter Sarközi qui est devenu le vote honteux !
Intégré dans la communauté des expatriés français en Roumanie, où les UMP-istes sont légion, certains déjà ne parlent plus de lui pour éviter que leur section explose, et d’aucuns ajoutent : „en plus il s’incruste !”. Et il est vrai que les sorties quotidiennes de monsieur „AA+ avec perspectives négatives” sont de plus en plus exaspérantes, car il insiste, il veut être vu et parle, respectant ce vieil adage „c’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule”, (Merci Monsieur Audiard).
Maintenant, face a eux sarközi et Flanby trouvent désormais les oubliés de la République, ceux qui ont des fins de mois difficile, les retraités qui touchent moins que le SMIG, les futurs „temps partiel” qui vont être ballotés au gré des commandes patronales avec comme épée de Damoclès la menace de délocalisation s’ils ne se soumettent pas, les jeunes passant directement de l’école au chômage... Bref cette France des gens qui bouclent difficilement les fins de mois commence à bouger. Vous savez cette France d’en bas qui devait à la fin du quinquennat tragi-comico-sarkozien avoir pour chaque famille sa propre maison...
Celle aussi des petits cadres, et maintenant celle des cadres moyens ont ouvert les yeux et mesurent l’énorme distorsion entre leur avenir social et professionnel et ces super-riches amis et protégés du président. Jean-marie le Pen avait parlé de „bling-bling et flonflons”, oubliant de mentionner que souvent ces flonflons sont assortis de pétards en nombre plus ou moins important.
Et nos 3 „frères” pétards sont arrivés, tranquillement mais surement, chacun sur une ligne particulière, quoi que depuis l’utilisation du mot „résistance” par les trois, ces lignes se recoupent.
Déjà le Béarnais avait repris une antienne du FN, celle relative aux deux comparses qui se partagent le pouvoir depuis des années. Il ne parle pas d’UMPS mais le coeur y est, les masques sont tombés sur ce point, le langage s’est un peu libéré.
Pour Bayrou même le mot populisme est redevenu „noble”. Comme si l’effet sarközi avait fonctionné là aussi. A force de mesures dites populistes qui en réalité étaient du plus abject capitalisme, sarközi a rendu ses lettres de noblesse au vocabulaire populiste, mais cette fois contre lui : „sarközi : le petit, l’obscur, le futur sans grade !”
Ensuite la crise, cette fameuse crise annoncée dès 2003 (Atlas du Monde Diplomatique) trouvée par sarközi en 2009 pour masquer ses insuffisances et celles de ses ministres. À part sortir des âneries ou des insanités, cela vole très bas au gouvernement. Mais n’est-ce pas normal quand on puise dans les fonds de poubelles de l’extrême-droite ? Impressionnant mais terrible de constater que le FN a des gens plus fréquentables que certains de nos ministres actuels. Parce que, cinq ans à glandouiller et avantager les riches, cela ne représente pas la République, si ce n’est celle de type bananière.
Trop facile, la crise ! Les riches sont de plus en plus riches, et les autres de plus en plus nombreux et de plus en plus tondus.
Un score impressionnant de 1.000 chômeurs de plus chaque jour, cela devrait s’arroser. Jamais une équipe gouvernementale n’a réussi cela. Et comme les caisses de l’Etat sont aussi vides que le portefeuille des français, on a même discrètement vendu quelques tonnes d’or de notre réserve nationale, et nous continuons à dépenser de l’argent dans des expéditions coloniales d’un autre âge, et nos bons français chanteurs exilés fiscaux continuent à parader. Mais de quelle France parlons-nous ? Et rappelons-nous, quand la résistance a gagné, on a sorti les tondeuses. Donc il faut en priorité changer le coiffeur !
Mais sans aller dans ces extrêmes (de tonte), je pense plutôt à Lucky Luke et ces gens sortant des villes du Far West enduits de goudron et de plumes. Quelle image pour mai 2012 !
En politique extérieure, là aussi nos frères et soeur pétard chantent à l’unisson :
-contre le soutien à la mafia americaine pour garantir la culture du pavot et de l’opium en Afghanistan, avec en corollaire, après 10 ans de mission de pacification, on continue à s’y faire plomber comme au tir aux pigeons ;
-contre l’agression contre un pays de la mort-née Union pour la Méditerrannée, à savoir la Lybie,
-contre la toute puissance des banques et des marchés financiers,
....mais jusqu’où s’arrêteront-ils ?
Alors que Bayrou était bien implanté dans ses certitudes et dans des sondages aux relents de 2007, voila-t-y pas que la Marine sort le grand Je. Et que je défends les travailleurs, et que je condamne l’incompétence notoire du candidat sarközi, et que je grimpe dans les sondages, jusqu’au moment où, patatras, le père La Mélenche, issu du fin fonds de la Place du Colonel Fabien, vient la cartonner dans un débat en direct et démontrer que le peuple de France a encore quelque chose à dire et de plus il a le devoir de le dire !
Oh bien sûr nous sommes encore très très loin d’un accord entre ces 3 là, mais leur électorat pourrait bien se coaguler pour faire tomber et le Hutin, et Flanby. Car tous les 3 le disent sur cette collusion de 40 ans : trop, c’est trop !
Et si nous, français, comprenons aussi que „trop c’est trop”, alors faisons en sorte que parte l’UMPS.
Pour ma part, j’ai eu du mal à choisir.
Bayrou pour qui j’ai voté en 2007 n’arrive plus a relancer sa machine et n’attire plus les foules, Marine le Pen galvanise les foules vers la haine et pour cela nous avons déjà un président porteur de nettement plus de haine et de mépris, donc elle ne „fait pas la maille”.
Alors au final je vais voter Mélenchon malgré son idolâtrerie incompréhensible pour mitterrand. Au moins grâce à ce Front de Gauche on sent que le peuple de France renait, et qu’il ne s’endormira probablement pas de sitôt, et cela c’est immense !
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