Les plans du pédalo torpilleur (exclusif)
Il est sans doute bon de rappeler que le salaire ne se limite pas à ce qui est viré chaque mois sur notre compte en banque (le salaire net), mais inclut aussi les cotisations sociales (part salariale et patronale). Les cotisations dites « patronales » sont de l’argent que l’entreprise nous doit au titre de notre travail, comme notre salaire.
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100 euros de cotisations sociales, ce sont notamment 41 euros pour l’assurance maladie, 24 euros pour les retraites, 19 euros pour la famille, etc. La CSG ("provisoire", merci M. Rocard) s’est en partie substituée aux cotisations sociales (assurance maladie et famille) ! Les entreprises ne payent pas la CSG...
Les exonérations de cotisations sociales (dont la réduction Fillon pour les salaires inferieurs à 1,6 fois le smic) qui représentent 27 milliards par an (sans compter les 20 milliards du « Crédit Compétitivité Emploi ») sont des cadeaux faits aux entreprises, cadeaux qui fragilisent la protection sociale. Un salarié payé au SMIC a, du fait des exonérations, une baisse de son salaire socialisé de 406 euros !
Les cotisations sociales (part salariale et part patronale) représentent la majeure partie du financement de la protection sociale : les attaquer c’est fragiliser tout le système de protection sociale !
Faire croire (comme M. Valls mardi) que l'on peut augmenter le salaire net en diminuant les cotisations sociales est une illusion. C’est avoir pour dessein de faire supporter au salarié un risque qu’il devra assumer individuellement, selon ses moyens.
M.Valls et ses ministres de l’économie, du budget et du travail, un quatuor de choc dans la stratégie du chaos, ont trouvé la solution pour combattre la précarité en augmentant les bas salaires sans compromettre les marges des patrons : il supprime au 1er janvier 2015 « les charges patronales » c’est-à-dire les cotisations sociales employeurs pour les salaires compris entre 1 fois et 1.3 fois le SMIC.
Une fois de plus la rémunération de capital, qui se traduit par les dividendes versés aux actionnaires et par les plus hauts salaires s'en trouve gratifiée : il y a trente ans, les dividendes versés aux actionnaires correspondaient à dix jours de salaire d’un salarié, c’est 45 jours aujourd’hui !
Cela ne fait que confirmer que la politique dictée par le MEDEF et mise en œuvre par le gouvernement ne donne de bons résultats que pour les patrons, leurs subordonnés de haut niveau de rémunération, et les actionnaires. Les 30 milliards de nouveaux cadeaux promis au patronat et les 50 milliards de réduction de la dépense publique ne feront qu’aggraver la situation de millions de salariés, de privés d’emplois...
C'est nous faire glisser vers un système à l’anglo-saxonne. Il faut savoir que l’espérance de vie est inferieure de trois ans aux Etats-Unis par rapport à la France, la mortalité infantile pratiquement le double et quant à l’espérance de vie en bonne santé après 60 ans si vous n’avez plus les moyens d’avoir une mutuelle...c’est encore autre chose ! Le Traité transatlantique de libre-échange qui se trame dans le plus grand silence harmonisera les Nations sur ce plan là aussi.
Ça passe ou ça casse, cette gauche faussement sociale mais vraiment libérale, n’a plus rien à perdre, donc la barre est mise à droite-toute avec un socialiste de tribord… comme Schroeder en Allemagne, Blair en Grande-Bretagne et Gonzalez en Espagne… Tous les trois ont été éliminés mais ont été récompensés pour « services au capital » et ont le privilège d’animer des conférences à 150 000 euros l’heure ! Et encore, ils peuvent jalouser N. Sarkozy qui a fait du 150 000 euros la demi-heure à Cannes (*).
Ou, ailleurs M. Gorbatchev.
L’autre grand « progrès », c’est la réforme des Institutions territoriales (du"mille-feuilles administratif"), la réduction du nombre de régions, la suppression des départements, et la création de mégapoles.
« Länder », le mot a été utilisé, et l'on nous explique le rôle de ces länder en Allemagne et leurs compétences en termes de police, de justice, mais aussi de droit du travail, de social ; histoire de faire la balance entre répression et exploitation, et tolérance et solidarité…
C’est le démantèlement à grande échelle des institutions républicaines, dont le but est le supranationalisme européen par la création fédérale des Etats-Unis d’Europe dans lequel les nations souveraines auront perdu leur souveraineté au profit des Länder.
Avec pour perspective le travail gratuit ou sous payé, un sous-SMIC pour les jeunes, autrement dit un : « STO » comme le suggère Pascal Lamy.
Pour toutes ces raisons, plus quelques autres, je voterai pour le candidat du Front de gauche aux élections européennes
Merci à Robert Gil, et au Cercle Ouvrier du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais
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