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Accueil du site > Actualités > Politique > Les projets d’avenir

Les projets d’avenir

Tout le monde a pu voir l’agitation médiatique qui a accompagné la sélection de 34 plans industriels par le ministère du redressement productif visant à réindustrialiser la France. Le volontarisme affiché par le gouvernement dans cette affaire a fait l’objet de critiques stériles de la part d’opposants peu inspirés. Par ailleurs la présentation par les médias a été bien partielle, cela aurait mérité mieux.

Commençons par les critiques, sans les détailler, elles n’en valent pas la peine. Oui, la démarche d’Arnaud Montebourg est la bonne. Selon l’adage « aide-toi et le Ciel t’aidera », quoi de plus naturel, dans un pays où le diagnostique d’une érosion de l’industrie est trivial à faire, que de prendre en main son propre destin en aidant à la création d’un nouveau tissu industriel d’avenir ? Certains pourraient penser, contaminés par le discours des décennies passées, que la France industrielle a vécu et que l’heure ne peut être qu’à la France postindustrielle des services. Mais il est évident que cela ne peut marcher, car depuis que cette stratégie a été appliquée, elle nous a conduits à un taux de chômage endémique insupportable. Rappelons, pour définitivement tuer l’idée qu’une société basée sur les seuls services serait viable, les chiffres indiqués sur le tableau ci-dessous.

Productivité du travail industriel par rapport au reste de l’économie[1]

 

Que montre le diagramme ? Tout simplement que la croissance maximale se trouve non dans les services, mais dans l’industrie. Dans ce cadre, seule une industrialisation forte de notre pays pourra nous conduire à nouveau à la prospérité.

Nous finirons sur cette question par un dernier point. Certains, libéraux orthodoxes, considèrent que l’État n’a pas à s’occuper de cela. Il suffit, pour répondre, de constater que rien n’a été fait ces dernières décennies avec le résultat que l’on connaît. Il était donc temps de prendre les choses en main.

Passons alors à notre deuxième sujet. Franchement, il est surprenant de voir comment des professionnels de la communication peuvent se laisser berner par d’autres professionnels du secteur avec les mêmes recettes que les leurs. En effet, il est bien évident que sur les 34 projets, il en est qui sont mineurs et d’autres majeurs. On peut penser que le ministre lui-même a son idée quant à ce qui est majeur ou mineur. On sera donc surpris des choix des médias quand, lors du journal de France 2 de 20 heures, Arnaud Montebourg a probablement abordé le programme qu’il considère peut-être comme le plus majeur de tous : le dirigeable !

Et il a en effet raison. Un tel engin, dont la gamme culminera à 1000t de charge utile et 120km/h de vitesse de croisière, rendra des services inestimables : transport de point à point, économies d’infrastructures, pas de pollution, moins d’accidents sur les routes, grutage, accès aux zones reculées, missions humanitaires, sécurité civile lors, par exemple, des tempêtes ou tremblements de terre, etc. Il permettra aussi de rendre compétitives certaines de nos industries déjà existantes en leur permettant de faire des pièces plus grosses et de ne pas les scinder en plusieurs. Il permettra aussi à l’industrie textile de survivre sinon renaître, à celle de la pile à combustible de se développer ainsi qu’il permettra le développement de l’économie de l’hydrogène en notre pays.

Certains pourraient être tentés de penser que le nombre d’unités que représente ce marché serait bien faible. Détrompons-les. Un dirigeable de 1000t représente environ 30 camions de 30 tonnes. Il est bien évident que les coûts de transport de ces dirigeables seront bien inférieurs à ceux du transport routier. Alors, quel est le marché mondial de ce type d’appareils ? Volvo prévoit pour 2013 un marché de 230 000 poids lourds en Europe et 250 000 aux USA. Une infime fraction, au niveau mondial, de ce marché remplira un carnet de commande au-delà de ce qu’a Airbus aujourd’hui.

Nous voilà donc arrivés au terme de ce court article de synthèse. Nous avons enfin, au ministère de l’industrie et pour la première fois depuis des décennies, une personne qui veut !



[1] Voir « Politique industrielle : des idées neuves pour demain ». Étude IRES 2009.

 


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6 réactions à cet article    


  • Claudius Claudius 14 septembre 2013 11:27

    Allo Allo Titanic ?


    Vous m’entendez ?

    • Buddha 14 septembre 2013 11:45

      tout ceci s’inscrit encore et toujours dans la même impasse ou se trouve l’humain depuis des milliers d’années ,dans un monde de compétition truquée ,car la compétition ne peut qu’être truquée des le départ par ceux qui l’organise et qui on pipé tous les dés , donc de guerres économiques donc de guerres....

      cette pseudo compétition en fait elle élimine....des gens, des méthodes simples qui marchent, des animaux, la nature.....etc etc...rien de neuf donc....et puis demain d’accord mais aujourd’hui, là ou tout se passe si on ne fait rien dans le présent, le futur sera le même que aujourd’hui ..


      • troletbuse troletbuse 14 septembre 2013 22:48

        seule une industrialisation forte de notre pays pourra nous conduire à nouveau à la prospérité.
        Oui, c’est vrai. Mais Flamby nous conduit, après l’invasion des produits de l’extrème orient vers le marché transatlantique. Et nous nous retrouverons à poil.
        Quand aux dirigeable, c’est, si j’ose dire, un serpent de mer : ca ressort tous les dis ans pour se volatiliser 6 mois après. Dans ma région, on devait nous sortir un avion le Skylander. Mais l’industriel a tout laissé tomber après avoir empoché les aides de l’état, de la région et probablement de l’Europe. Espérons qu’il a versé une ristourne aux politiques.
        Une petite remarque, vous étiez à la CFTC qui comme la CFDT a toujours été les alliés surs du patronat et du gouvernement.


        • Geneste 14 septembre 2013 23:23

          Je reconnais que le dirigeable a été un serpent de mer. Néanmoins, les conditions cette fois-ci sont radicalement différentes. En conséquence, le dirigeable français existera effectivement et constituera une réelle rupture.

          Pour ce qui est de la CFTC, comme la CFDT d’ailleurs, nous ne soutenons pas systématiquement les gouvernements. Nous sommes réformistes et avons donc une approche pragmatique des questions politiques. Certaines mesures, à gauche ou à droite, sont objectivement bonnes. D’autres ne le sont pas. Mais il est vrai qu’en notre pays, on préfère le manichéisme à l’objectivité.


        • exocet exocet 15 septembre 2013 09:32

          Après avoir assassiné depuis plus de trente ans l’industrie compétitive Française en la soumettant à la concurrence déloyale d’une industrie Française artificielle travaillant sur des commandes d’état et fortement subventionnée, donc inefficace dans un monde concurrentiel, après avoir fait du travail humain le produit le plus taxé....

          Nos énarques vont continuer à distribuer des milliards à des industriels cités plus haut....

          Retenons bien la liste de ces 34 projets :

          si un ou deux de ces projets pouvaient déboucher sur une position concurrentielle de ces entreprises, ce serait déja bien, malgré le coût faramineux que celà représentera par emploi créé...

          Tant il est évident qu’en arrosant des entreprises amies habituées à être arrosées avec l’argent public, on ne crée pas d’entreprises concurrentielles et efficaces, bien au contraire, on en tue....


          • Ruut Ruut 16 septembre 2013 08:03

            A voir est ce que ce sera du 100 % fabriqué en France ou du made in china sous paquet cadeau fabriqué en France (la peinture finale).


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