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Accueil du site > Actualités > Politique > Les propositions de Marianne (3)

Les propositions de Marianne (3)

Dans le deuxième point de ses propositions, c’est rendre la France à tous les Français qui est au coeur des suggestions. « Il est temps de réduire concrètement l’hypertrophie de l’ego parisien que l’on qualifie, à tort, de centralisation jacobine, alors qu’elle est d’essence monarchique. »

Et un pique, un ! Rendre la France à tous les Français est, selon l’idée de Marianne, décentraliser l’Etat ou tout au moins ses services et fonctions, ses centres et ses administrations nationales. Sus aux bobos parisiens qui s’accapare tout le prestige de la capitale économique et politique !

Ce point est peut-être la partie la plus nébuleuse car elle consiste à donner des exemples de ce qu’il faudrait faire. Il n’y a pas vraiment d’explications de comment faire ni de ce à quoi cela servirait. Cependant, l’on peut facilement extrapoler dans la compréhension de leurs idées, le fait que l’implantation de centres administratifs et de grosses compagnies en province permettrait de créer plusieurs centres économiques et culturels. Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi, bien que cela puisse aussi être négatif quant à l’émergence "d’élites", tout au moins de personnes transdisciplinaires. Marianne dit qu’il ne faut que deux heures de TGV entre Rennes et Paris. Soit, mais encore faut-il les faire à répétition.

Marianne donne des exemples de ce que l’on pourrait "démonarchiser" : Cour des comptes, le conseil d’Etat, le CSA, l’Inra, la Délégation de l’aménagement du territoire, certaines antennes du CNRS, ministère de l’Agriculture, ministère des Anciens Combattants, etc.

Ensuite, l’hebdomadaire essaye de redéfinir ce que doit être le rôle de l’Etat et comment il doit se répartir. Selon eux, il faut réduire le nombre d’étages administratifs en favorisant le renforcement de trois étages spécifiques : les communes, la région et l’Etat. Ce qui donne une fédéralisation de la République telle que nous la connaissons. Puisque par cela, Marianne préconise une réduction de l’importance du ministère de la Culture en déliant ses pouvoirs aux autorités locales et régionales, en ce qui concerne particulièrement les subventions (Il devient bizarre de garder l’appellation de député non ?).

Rédéfinition du territoire des régions, il y en a selon eux cinq ou six de trop, qui auraient plus de pouvoir. L’on pourrait aussi faire des référendums d’initiative populaire à l’intérieur de ces mêmes régions (la Corse et la Bretagne seront contentes).

Que devient l’Etat là-dedans ? "Le rôle de l’Etat central devra, de plus en plus, être celui d’un juge de paix assurant, en particulier, une péréquation permettant de compenser les inégalités entre les territoires."

Si l’on analyse cela, on voit donc un essai de fédéralisation de la France. Plus de pouvoir à moins grande échelle. L’Etat qui joue le justicier et qui sera surtout présent à l’international et à "l’harmonisation" des lois et subventions entre les régions. Cela a du bon et du mauvais. Il est toujours bon d’avoir le maximum de possibilités de lois que nous le voulons,et ce, en les faisant régionalement. De plus, il y a plus de chance que cela nous touche réellement, pour nos besoins en tout cas. Il est bon aussi de ne pas dépendre totalement d’instances se trouvant en dehors de nos réalités, tant physiques que nécéssaires. Ajoutons aussi que cela permettrait sûrement plus de démocratie, tant pour la représentation qu’au niveau de la capacité de s’exprimer. Cependant, il y a des risques. Et ils sont majeurs, car il faut aller plus loin dans l’énumération des propositions. Qu’est-ce qu’incluerait cette régionalisation ? Une plus grande identité du régional par rapport au national. Car si l’on vote par région, l’on voit qu’historiquement, socialement, des régions sont plus ancrées à gauche, droite ou extrème-droite. Cela permettrait-il au FN d’accéder au pouvoir d’une région si on élit à la proportionnelle (des Nazis ont étés élus cette année dans une région d’Allemagne) ? Que pourrait-il se passer ? Interdiction d’étrangers dans cette région ? Le nouvel immigrant devra contourner la région en question lorsqu’il voudra faire un tour de la France ? Pourrait-il y avoir des lois économiques différentes ? Des lois "morales" différentes ? Un homme devra-t-il se renseigner sur les charges par régions ?

Enfin ce qu’il faut donc savoir, c’est jusqu’où pousser la régionalisation pour ne pas - jamais - tomber dans cet excès ? Ne doit-on le faire qu’au niveau de la culture ? Que pourrions-nous mettre en plus ? L’on pourrait favoriser des emplois qui disparaissent par région, financer des venues de personnes dans des régions où l’on manque de travailleurs (30 000 en Aquitaine dans le BTP il y a quelques mois). Mais alors comment régler les problèmes qu’a déjà créés une certaine décentralisation, ainsi que me le contait hier une travailleuse sociale dans les stages-formations. Elle me disait qu’une personne à Paris ne pouvait pas profiter des mêmes offres de stage-formation qu’une personne à Rennes. Cela peut paraître normal (moniteur de ski à Paris faut le vouloir). Mais cela est quelque peu anormal, quant à l’égalité du traîtement de la personne, si, à cause de son lieu de demande elle ne peut pas avoir l’offre qu’elle veut. En effet, lorsqu’on demande un stage-formation, ce n’est que par rapport à son lieu d’habitation.

Donc décentraliser jusqu’à un certain point, d’accord, mais il faut aussi harmoniser. Et surtout, ne pas faire comme le fait l’actuel gouvernement, qui, pour une question de finances, délègue ses problèmes aux régions. Ainsi, les régions n’ont pas les ressources nécéssaires, et finalement l’Etat "jaco-monarchique", au lieu de tout contrôler pour faire au mieux, délaisse pour faire au pire.

Mais la proposition la plus intéressante pour nous pauvres citoyens amateurs d’Histoire est :

"Aux grands musées nationaux installés à Paris serait notifiée l’obligation de transférer leurs collections non exposées à des musées régionaux."

Excellent, cela me pemettrait, enfin me donnerait une raison, d’aller en province ! De plus quel gâchis que l’archivage de page de l’Histoire de notre monde...


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6 réactions à cet article    


  • (---.---.229.236) 22 janvier 2007 13:05

    « Sus aux bobos parisiens qui s’accapare tout le prestige de la capitale économique et politique ! »

    Heu ? Les Parisiens n’ont aucun rapport avec l’administration d’Etat. On n’en a rien à foutre d’être la capital (ce ne sont que des emmerdes et aucun avantages). Qu’on envoi la capital à Marseille ou Lyon ! Ca nous fera une vie paisible !

    « Marianne donne des exemples de ce que l’on pourrait »démonarchiser«  : Cour des comptes, le conseil d’Etat, le CSA, l’Inra, la Délégation de l’aménagement du territoire, certaines antennes du CNRS, ministère de l’agriculture, ministère des anciens combattants, etc. »

    Je vois déja le bordel lorsque le parlement voudra saisir la cours des comptes qui va convoquer tel foncitonnaire ect etc.. Ces tout de même plus simple que les centres de décisions soit regroupés (Cf la Défense).

    «  »Le rôle de l’état central devra, de plus en plus, être celui d’un juge de paix aussrant, en particulier, une péréquation permettant de compenser les inégalités entre les territoires.«  »

    Surtout pas, car cela affaiblie la concurence entre région. Les inégalités sont une bonne choses, et juste, car ce sont les electeurs qui décident du destin de leur région, et les autres n’ont pas à payer pour ceux qui ont fait les mauvais choix. Pas de liberté sans responsabilité.


    • candidat 007 (---.---.41.75) 22 janvier 2007 14:08

      Au lieu de se poser la question de la délocalisation de certains ministères ou de la cour des comptes, Marianne ferait mieux de demander un plus grand contrôle de ces institutions et de demander des réformes de la Cour des Comptes par exemple. Est ’il normal que le Président de la Cour des Comptes soit nommé par la majorité au pouvoir ? et Quels sont les pouvoirs de sanction de la cour des comptes ? aucun.

      Pour la question de la hirerachie administrative, il est temps de passer des paroles en actes. Le ’mille-feuilles’ administratif et institutionnel français est un vrai problème. Tout le monde le reconnaît. mais personne ne veut que ça bouge. (en particulier les élus).

      Ainsi pour ce qui concerne la suppression du département, on tergiverse en faisant miroiter aux électeurs une plus juste répartititon des compétences entre les niveaux institutionnels, qui n’arrive jamais. Aujourd’hui, il y a en plus le niveau plus ou moins informel des ’Pays’, territoire de projets, entre la communauté de communes et la Région.

      Le déblocage de la situation pourrait venir de la suppression du Département (conseil général) mais Il faudrait au moins poser la question aux français pour espérer la trancher.

      C’est pour cela que rien ne peut se faire sans un référendum institutionnel après l’élection présidentielle lors duquel, la question départementale pourrait au moins être posée.

      C’est que j’attends de la signature du PACTE DEMOCRATIQUE PRESIDENTIEL de 2007.


      • Konébien 22 janvier 2007 19:44

        Et c’est reparti pour un tour ;Tout ce qui ne va pas est de la faute de l ’Etat jacobin il est vrai que l’exemple vertueux des collectivités locales donne envie de leur déléguer encore plus de pouvoir .Les Français constatent et constateront l’envolée de leurs impôts locaux aprés , aprés années ,puisque chaque roitelet Provincial se croit obligé de s’offrir les services et palais immobilièrs dignes de son rang. Est ce à dire que tout va bien dans le meilleur des mondes ?certes non... Supprimez le département ?sûrement une bonne idée ;demandez aux députés de se faire hara kiri ? impossible et notre constitution est construite sur cette collectivité locale. La seule façon d’en sortir serait de faire un référendum mais à défaut de celui d’iniative populaire inexistant à ce jour ,on revient à la même problématique et le Pouvoir peut il se fâcher avec sa majorité ? Pour faire de la science fiction le département devrait disparaitre et les communes aussi remplacées par les regroupements de communes ;ce qui implique aussi la disparition du sénat les groupements de communes représentent aujourd’hui un cocktail explosif fiscal important à terme.Elles ont été conçues pour regrouper les moyens et developper les synergies ,sur le papier c’est brillant et il y aurait beaucoup à faire. Sauf qu’on en revient toujours au facteur dérangeant ,le facteur humain.Ce qu e je constate dans notre regroupement rural de seine et marne de 8 communes ,entre les objectifs annoncés et la realité ,le resultat est surprenant ;les communes « fourmis »paient pour les communes « cigales » ;le nouvel etablissement, bien entendu , n’apporte aucune économie mais seulement des demandes en moyens immobiliers et humains supplémentaires.Les communes n’ont en rien diminué leurs personnels ,bien au contraire ,tout continue comme avant sauf que désormais il y a un étage administratif de plus.Bref d’une excellente idée qui aurait entre autres ,permis de regrouper les moyens scolaires et éviter tous les mini drames que la TV se plait à nous montrer à chaque rentrée on afait un nouveau monstre. Donc la décentralisation ???? il y a bien d’autres choses à changer sortir du spoil systéme à la Française qui veut que le président nomme personnellement les 6000 hauts fonctionnaires de la Republique et surtout empêcher qu’avant chaque élection ou aprés le tourniquet des nominations judiciaires tourne à toute allure il faudrait quand même que les députés tant que ce sont eux qui exercent le pouvoir législatif aient les moyens réels et juridiques de contrôler l’Etat et de pouvoir convoquer en étant assisté par des experts comptables les hauts fonctionnaires qui ne pourraient refuser de répondre. Il faudrait que la cour des comptes ne soit pas entre les mains du Pouvoir et le moyen de recaser les amis ayant perdu la confiance de leurs électeurs .Il faudrait que les constatations de la cour soient suivis d’effets réels et que les fonctionnaires ou élus coupables soient renvoyés en cas de faute mainfeste et dans tous les cas bloqués dans leurs carrières en cas de légèretés il faudrait en cas de faute inexcusable ;que les hauts fonctionnaires et élus soient aussi responsables financièrement de leurs délits certes ils ne paieraient pas grand chose mais virés de l’administration ou de leurs fonctions électives ,avec une saisie arrêt sur revenus ;on serait débarassé des nuisibles qui défraient un jour par an les médias (le jour de la divulgation du rapport ,)puis aprés continue sur place ou ailleurs leurs méfaits. Il faudrait que cesse la pantomine juridique qui depuis des années fait condamner les entrepreneurs corrupteurs mais oublient les politiques corrompus ou ne sont condamnés que des comparses ou des employés des politiques jour aprés jour ,années aprés années .La bouche en coeur nos politiques nous expliquent que les magouilles c’étaient avant mais rien n’a changé : Gauche /Droite quand ce n’est pas ensemble les bidonnages de marchés continuent .De temps en temps un élu se fait prendre le doigt dans le pot de confiture mais rien n’ y fait, notre société semble trouver cela normal en réélisant les porteurs de casseroles Alors réformer la France certes mais vaste programme.....


        • moebius (---.---.132.215) 22 janvier 2007 22:26

          Marianne le journal qui enfonce des portes ouvertes


          • moebius (---.---.132.215) 22 janvier 2007 22:30

            Et tout ces pactes... Vous avez signé le dernier pacte... imbécile d’Hulot, s’est fait avoir, doit le savoir...


            • candidat 007 (---.---.41.75) 22 janvier 2007 23:35

              le seul pacte qui vale le coup dans le cadre des présidentielles, excusez moi, mais c’est le pacte démocratique parce que c’est le seul sur lequel le président élu peut avoir une action réelle, immédiate et personnelle. C’est lui qui a le pouvoir , par l’article 11 de la constitution de décider l’instauration d’un référendum institutionnel s’il le veut . S’il veut il peut.

              Pour toutes les autres affaires, économiques, sociales, culturelles, le président peut dire ce qu’il veut, il faudra qu’il affronte, compose , discute avec les organisations, les élus, le parlement, les syndicats, les corporations professionelles. Il pourra toujours dire oui j’ai fait la promesse, mais la france n’est pas prête, ,nous n’avons pas eu adssez de marges de manoeuvres etc etc.. ( ex la politique des prisons, le logement, la précarité,la dette publique, la santé etc etc..)

              Le changement de la république, les réformes constitutionnelles, il peut SEUL, décider de les proposer aux citoyens, s’il en a pris l’engagement pendant sa campagne. Elu avec cet engagement, il a la légitimité constitutionnelle pour le faire.

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