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Accueil du site > Actualités > Politique > Les raisons d’un succès, les raisons d’un échec

Les raisons d’un succès, les raisons d’un échec

Les élections présidentielles de 2007 ont marqué un tournant sur plusieurs plans : celui de l’opposition gauche-droite, de la méthodologie électorale et du changement générationnel. Ce tournant a été illustré par les candidatures de N. Sarkozy, S. Royal et F. Bayrou. La première a conduit à la victoire, la seconde à l’échec et la troisième reste un pari incertain. Les lignes qui suivent s’efforcent de dégager quelques raisons donnant du sens à la conclusion des élections des 22 avril et 6 mai 2007

Droite et gauche aujourd’hui

La droite réhabilitée

Historiquement, en dehors de la monarchie de l’Ancien Régime, la droite française s’est rarement affichée et revendiquée comme telle, sauf à remonter à la monarchie orléaniste avec notamment F. Guizot, puis A. Thiers. Après la Seconde Guerre mondiale, la compromission de cette droite avec le régime de Vichy, le règne intellectuel de la pensée de gauche et le gaullisme n’ont guère laissé le champ libre à la spécificité culturelle de droite à l’exception de l’influence de A. Pinay, président du Conseil en 1952 et ministre des Finances en 1958-60. Il faut attendre le début du XXIe siècle pour observer une renaissance du débat d’idées de la droite française[1] . Mais laissons divers hommes politiques de droite s’exprimer eux-mêmes[2] :

· J.F. Coppé craint encore l’assimilation de la droite à Vichy : « Les valeurs de la droite moderne résident dans une société de libre choix ».

· F. Fillon est interrogatif : « La question est de savoir si, aujourd’hui, la revalorisation dans la société française des valeurs de responsabilité et d’autorité ouvre un champ théorique nouveau pour la droite républicaine ».

· H. Gaymard se situe dans la “ non-gauche ” : « Depuis les Lumières, la pensée politique en France est de gauche [...] mais maintenant, il faut enfin réconcilier la pensée libérale et la pensée républicaine non marxiste ».

· A. Juppé, héritier du gaullisme, essaie de nier le clivage droite-gauche : « Mais la droite reste plus attachée à la liberté et à l’initiative individuelle, et garde ses distances avec le dirigisme et l’étatisme » ; pourtant, il ajoute : « Contrairement à certains penseurs hyperlibéraux, je ne crois pas que le marché soit un instrument parfait et infaillible ».

· N. Sarkozy intègre la primauté du marché et du libéralisme économique en termes de création de richesses : « La droite se caractérise par le mérite qui justifie la récompense. Le refus du nivellement [...]. La solidarité qui ne peut se réduire à la seule assistance [...]. La liberté de travailler [...]. La primauté de l’individu sur le collectif ».

Dans un tel brouillard théorique, la droite naviguait à vue et « cette France des marges et des notables se met à occuper le centre de la vie publique[3] ». On comprend son besoin de développer le débat d’idée[4].

Pourtant, dans sa grande majorité, la droite française se démarquait encore de l’extrême droite populiste bien qu’on ait pu constater certains dérapage verbaux (C. Pasqua a vanté les valeurs communes partagées avec le FN !) et diverses compromissions lors d’élections de présidents de conseils régionaux. Elle se méfiait également du capitalisme ultralibéral anglo-saxon tant personnifié par M. Thatcher et R. Reagan, même si E. Balladur et A. Madelin y ont puisé quelque inspiration.

L’apport remarquable de N. Sarkozy est d’avoir réhabilité la pensée de droite : sans complexe, elle affiche ses valeurs et ne craint pas de confisquer une bonne partie de l’électorat du Front national au prix de la dédiabolisation des idées de J.-M. Le Pen. Ainsi, le candidat N. Sarkozy a réussi le miraculeux équilibre entre, d’une part, l’évocation d’un « ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale » et des origines génétiques de la pédophilie et, d’autre part, les références à J. Jaurès et L. Blum. Un tel équilibre a été non seulement miraculeux, mais il a été bien perçu.

La gauche archaïque

Après le désastre subi en 2002, on pouvait attendre de la composante principale de la gauche, le Parti socialiste, une profonde remise en cause. Celle-ci aurait dû impliquer un bilan du mitterrandisme (Jospin avait bien revendiqué un droit d’inventaire... jamais effectué) et la révision doctrinale que tous les partis socialistes européens avaient déjà réalisée. A cet égard, on cite souvent Bad Godesberg (1959) pour le Parti social-démocrate allemand mais il ne faut pas oublier la social-démocratie du nord de l’Europe et les rénovations provoquées par F. Gonzalez et T. Blair. Hélas, l’immobilisme a prévalu. Les victoires électorales aux élections cantonales, européennes et surtout régionales de 2004, ont conforté cet immobilisme. La crise issue du référendum partageant le PS entre les « oui » et les « non » a pourtant montré en 2005 qu’en rester là était illusoire. Le congrès extraordinaire du Mans (2005) tenu pour tenter de résoudre cette crise a été une occasion manquée : F. Hollande, au lieu d’en rester à une gouvernance du parti sur la base de sa motion majoritaire (54%) rassemblant les tenants de la social-démocratie, a préféré la synthèse maintenant ainsi la continuité dans le non changement.

C’est dans ce contexte de divergences internes que s’est située la candidature de S. Royal. Le pragmatisme mitterrandien de cette dernière et ses changements entre la revendication d’indépendance vis-à-vis de son parti et l’appui sur ce dernier, n’ont pas réussi à compenser ces divergences qui ont alors fragilisé sa candidature.

Le refus du clivage gauche-droite

Ce refus est manifesté, depuis longtemps maintenant, par la mouvance écologique. Le grand écart entre l’écologie politique radicale (J. Bové et une partie des Verts) et l’écologie présentée comme étant ni de droite ni de gauche (A. Waechter, N. Hulot) n’a eu comme principale conséquence un éclatement du mouvement écologique et sa quasi disparition de la scène politique au moment même où les causes défendables par un tel mouvement n’ont jamais été aussi primordiales.

Une autre manifestation du refus de l’opposition gauche-droite a été exprimée avec la candidature de F. Bayrou. Formidable coup de poker, à moitié perdu (F. Bayrou n’est pas au second tour), à moitié gagné (passer de 6 à plus de 18% n’est pas anodin !). Mais, après les résultats du 6 mai, tout reste compliqué puisque la plupart des députés UDF ont rejoint la majorité présidentielle et la formation du nouveau parti, le Mouvement démocrate, voit, dès sa naissance, son avenir problématique. Effectivement annoncé jeudi 10 mai, les élections législatives de juin seront son baptême ou son enterrement.

En conclusion, le refus du clivage gauche-droite n’a pas encore démontré sa pertinence politique.

Nouvelles attentes de la société

Les attentes de la société française sont marquées par la peur et des refus mais aussi par des aspirations et une impatience.

La peur de l’insécurité liée aux biens et aux personnes, réalité déjà ancienne qui n’a pas été prise à sa juste mesure par la gauche (celle-ci en a payé le prix en 2002), s’est renforcée ces dernières années par la peur de l’avenir, de l’émigration, de la mondialisation. On peut facilement le comprendre : le chômage se maintient à un niveau élevé en France, la précarité s’accentue et les différences sociales augmentent. Ces peurs s’amalgament, se mélangent pour nourrir des discours de défiance vis-à-vis de la démocratie : association entre émigration et chômage, Europe vue comme le cheval de Troie de la mondialisation, remplacement de l’espérance d’un futur meilleur pour ses enfants par la conviction que le pain blanc est déjà mangé et ce du fait de la mauvaise gouvernance de droite comme de gauche...

Il en résulte une attitude de refus. Refus des chèques en blancs, des mêmes têtes au pouvoir depuis 30 ans : après tout, le « Changer la vie » de F. Mitterrand en 1981 a conduit à la politique d’austérité moins de 3 ans plus tard ; la promesse de réduire la « fracture sociale » a bien permis la victoire de la droite chiraquienne en 1995 mais en 12 ans cette « fracture sociale » s’est accentuée. Refus des changements imposés d’en haut des (réformes de A. Juppé en 1995 à celles de de Villepin, le CPE, en 2006). Refus de l’Europe qui était aussi le refus du référendum de J. Chirac en 2005. Avec l’embrasement de 2005, refus de la mise à l’écart pour ne pas parler d’abandon par la République des cités de banlieue.

Pourtant on aurait tort de ne voir que désespérance dans ces peurs et ces refus. Outre la demande de sécurité toujours exprimée dans l’histoire de l’humanité, on perçoit aussi une attente imprégnée d’exigence morale, que ce soit en politique ou dans le domaine économique (dénonciation des primes faramineuses et autres retraites dorées recues par des dirigeants d’entreprise et perçues comme des injustice !). Parallèlement, certaines valeurs plus ou moins tombées en désuétude reprennent sens dans la société. A cet égard, il est remarquable de constater que le triptyque « travail, famille, patrie », longtemps attaché à P. Pétain et au régime de Vichy qui en avait fait le socle de son idéologie collaborationniste, prend une toute autre signification lorsque l’on en prend séparément les termes : le travail est vu différemment quand il manque, la famille est regrettée quand elle ne joue plus ou difficilement son rôle et la patrie reprend valeur quand se manifeste le besoin d’identité.

Ces attentes et ces aspirations, fortes, ont pourtant du mal à trouver leur expression politique. En effet, on observe la prédominance du court terme et l’importance de l’affect, des émotions au détriment de la réflexion. A titre d’illustration, citons le numéro 2187 (5 au 11 octobre 2006), du Nouvel Observateur présentant un dossier intitulé "PS : les candidats au banc d’’essai". A propos de Dominique Strauss-Kahn, on pouvait lire : "son principal handicap dans cette primaire est d’une autre nature : entre Ségolène la "moderne" et Fabius le "classique", DSK peine à trouver son espace. Il est dans le raisonnement, pas dans le slogan, il parle aux neurones et moins aux tripes...".

Fallait-il déjà en conclure que la participation du citoyen à la démocratie consiste à affiner sa capacité à réagir avec les tripes tout en mettant ses neurones en sommeil ?

Marketing et nouvelle méthodologie électorale

L’extension triomphante du marché imprègne maintenant l’action politique. Ainsi, face aux demandes du corps social, les candidats politiques, notamment ceux à la fonction présidentielle, cherchent à faire apprécier leur offre : il y a donc un problème d’ajustement. Interviennent donc les techniques de marketing. En fait, le phénomène n’est pas nouveau puisque déjà en 1962, P. Mendès-France écrivait[5] : « On vend un président comme une marque de cigarettes ou de pâte dentifrice. Peu à peu, s’imposent non seulement le produit, mais le besoin même du produit. C’est un phénomène moderne bien connu des publicitaires ».

On a donc assisté à un combat de conseillers en communication « coachant » des acteurs, manipulateurs de symboles : ce combat fut rude entre l’un recevant, lors de la réunion pour son investiture, une bougie (la lumière) des mains d’un enfant issu d’un chœur, l’autre portant un agneau dans les bras pendant la visite d’une étable, l’un s’exhibant à cheval en une image rappelant la publicité marquante pour une certaine marque de cigarettes, l’autre s’affichant tout en blanc sur la Muraille de Chine, l’un vantant l’identité nationale, l’autre chantant la Marseillaise en utilisant le drapeau tricolore... Sur ce plan, on peut concéder le « match nul ».

Reste la nature de l’offre : là se fit la différence. N. Sarkozy avait compris depuis longtemps (peut-être même depuis qu’il a commencé à se raser...) les mouvements profonds de la société française. Pour commencer, il a largement œuvré pour redonner sa fierté à la droite ; comme le souligne L. Ferry[6] : « ...la droite républicaine parvient à s’affranchir du surmoi de gauche qui dominait jusqu’alors dans la société française ». Ensuite, sur un ensemble d’idées cohérentes, véritable synthèse entre les « trois droites » françaises[7] : « égitimiste » ou réactionnaire (la Restauration, de Louis XVIII à Charles X), « orléaniste » ou libérale (Louis-Philippe et triomphe de la bourgeoisie), « bonapartiste » ou autoritaire (de Napoléon Bonaparte à sa résurgence avec le gaullisme), il se donne l’outil nécessaire à la victoire en prenant la présidence de l’UMP en 2004.

Face à lui, l’offre de S. Royal a souffert d’une improvisation dont la cause essentielle était l’immobilisme idéologique du PS. Elle a tenté de s’en dégager mais elle ne disposait pas elle-même d’un corpus de pensée politique d’ampleur suffisante ; en outre, une partie de la gauche lui a reproché cette indépendance vis-à-vis du PS. Elle a essayé de se rapprocher de son parti, alors, l’opinion publique l’a accusée de revenir vers les « éléphants ». A la bonne école de son maître, F. Mitterrand, elle a montré une forte capacité à conquérir le pouvoir mais on ne rassemble pas tous les atouts en moins d’un an !

A tout cela, s’ajoute le rôle de la télévision : on a pu constater la disparition du journaliste, médium chargé de donner du sens. Toute la place a été donnée à l’image transmettant les symboles et à la prise directe entre candidats et électeurs ; cela a enfermé la confrontation politique dans les règles de la rencontre sportive, alimentant ainsi les tendances au populisme de la société.

Conclusion

La campagne électorale pour les présidentielles de 2007 a montré toute la place attribuée au « paraître », à la manipulation des symboles, aux stratégies politiques dans lesquelles les éléments tactiques de prise de pouvoir sont prépondérants

Mais le travail de remise en chantier des fondements théoriques et philosophiques conduisant à l’unification des trois droites dans le discours politique a porté ses fruits : l’élection de N. Sarkozy. A l’inverse, l’aggiornamento du PS souvent évoquée mais non encore réalisée a montré les limites de la campagne, par ailleurs méritoire, de S. Royal, conduisant cette dernière à l’échec.

Il n’est pas anodin d’ailleurs, de constater que parmi les plus de 65 ans (tranche d’âge plus sensible à la notion de peur), une forte majorité ait voté pour N. Sarkozy. Parallèlement, les 18-25 ans, essentiellement primo-électeurs, ont majoritairement choisi S. Royal : cela illustre bien l’influence du refus (psychologiquement fort dans cette tranche d’âge) et le rôle des symboles plus influent que la réflexion politique.

Enfin, pour conclure justement sur la symbolique, on ne peut pas faire appel à celle-ci pour conquérir le pouvoir et refuser d’admettre son impact quand elle concerne l’association de N. Sarkozy, dès sa victoire, au Fouquet’s et au yacht du milliardaire V. Bolloré...



[1] « Pour un pari démocratique ou la gauche nécessaire », J. Perez, Publibook, 2003.

[2] « Qu’est-ce qu’être de droite aujourd’hui ? Huit personnalités de la majorité livrent leur réponse », Le Monde du 1 novembre 2002, p. 8.

[3] Alain-Gérard Slama, « La droite française est fondamentalement récupératice », Le Monde du 1 novembre 2002, p. 9.

[4] Yves Bordenave, « Une fondation doit être créée par l’UMP pour développer le débat d’idées », Le Monde du 1 novembre 2002, p.9.

[5] « La République moderne », P. Mendès-France, Gallimard, 1962.

[6] « Où va la France - Dialogue entre E. Morin et L. Ferry », le Monde 2, 5 mai 2007, p. 23.

[7] « Les droites en France », R. Rémond, Aubier-Flammarion, 1982.


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6 réactions à cet article    


  • non666 non666 11 mai 2007 11:45

    L’Auteur dit : " 1) La campagne électorale pour les Présidentielles de 2007 a montré toute la place attribuée au « paraître », à la manipulation des symboles, aux stratégies politiques dans lesquelles les éléments tactiques de prise de pouvoir sont prépondérants

    2) Mais le travail de remise en chantier des fondements théoriques et philosophiques conduisant à l’unification des trois droites dans le discours politique a porté ses fruits : l’élection de N. Sarkozy."

    Moi je crois que vous refusez de voir que la partie 2) de votre conclusion est en fait une manifestation de la partie 1)

    Sarkozy a effectivement manipulé les symboles de la droite nationale, autoritaire, souverainiste pour se faire elire. Sa lecture opportuniste des sondages d’opinion (les fameuses « données techniques ») lui ont montré la chanson qu’il falait chanter pour etre elu.

    Il a aussi fait des appels du pieds a la droite sociale, humaniste grace a quelques Fillons, Douste blazy et autres Borloo.

    Au Final, il est aujourd’hui essentielement presenté dans les pays etrangers et en particulier dans les pays anglo-saxons comme un liberal qui a reussit l’impossible en France : se faire elire.

    Mais si les 3 droites ontr leurs coherences, tenter de les seduire toutes en meme temps releve de la quadrature du cercle. Surtout quand on drague celle qui domine( la droite autoritaire et souverainiste) pour servir la plus minoritaire (la droite liberale).

    Ou il se convertit au courant dominant , ou il trahit. Mais bon chez les Sarkozy, on n’est pas a une conversion près.

    « Paris vaut bien une messe » disait deja un Huguenot.


    • tvargentine.com lerma 11 mai 2007 13:36

      Franchement ,devant la passivité au sein du PS pour faire évoluer la stratégie et laisser la direction à Ségolène Royal et ses amis ex-troskistes c’est aller à l’abattoir aux législatives.

      Il est temps que des hommes politiques sortent du rang pour lancer la révolte et changer cette direction.

      Sinon,je n’irais pas voter pour eux


      • fifilafiloche fifilafiloche 11 mai 2007 19:47

        Dans votre conclusion, vous notez que le troisième age a voté majoritairement pour l ordre et les valeurs traditionnelles.

        Il est remarquable de noter que c est cette même génération qui jetait des pavés et criait CRS SS en 1968, en quête de liberté et d ideal.

        Les convictions ideologiques seraient elles uniquement une question de génération et d énergie ? Les post adolescents désireux de « tuer le père » afin de se construire en tant qu adultes sont aujourd hui grand parents. Par ce choix, reconnaissent ils implicitement que Mai 1968 n était qu une grande récréation d étudiants ? Je serais interessé par une analyse de ce revirement de position.


        • Citoyen ordinaire 12 mai 2007 10:45

          A 60 ans et plus, on veut avant tout protéger les quelques biens durement gagnés par une vie de labeur et s’assurer que sa retraite sera normalement versée jusqu’à son terme.

          On vote alors pour le candidat qui parait le plus à même d’offrir ces garanties, même si l’on conserve encore l’esprit frondeur soixante huitard.

          Ce n’est pas parceque l’on a fait 68 que l’on est forcément assez stupide pour voter pour n’importe qui et n’importe quoi ! La raison l’emporte sur le coeur en la matière !

          Si le candidat du PS avait été choisi parmi les (le) leader(s) crédible(s), sachant instaurer respect et discipline minima au sein du parti tout en rassurant les électeurs sur les grands problèmes actuels de société au lieu de les chasser au centre et à droite par des bourdes stratégiques monumentales, insensées, l’élection aurait pris un tout autre tour !


        • pari_démocratique pari_démocratique 12 mai 2007 15:15

          Ceux qui ont manifesté dans les rues en mai 68 n’étaient pas si nombreux, en tous cas en regard du nombre de travailleurs en grève au delà des accords de Grenelle et surtout en regard du nombre de personnes défilant sur les champs Elysées le 30 mai 1968 (sans oublier le nombre de votants pour la chambre « bleue » de juin).

          Donc votre interprétation de cette question me parait relever plus d’une généralisation hâtive que de la raison. Cela n’exclut pas qu’il y ait eu ici ou là quelques cas (peu nombreux me semble-t-il) de revirement spectaculaire comme l’a personnifié certain philosophe ex-maoïste devenu soutien de N. Sarkozy.


        • pari_démocratique pari_démocratique 12 mai 2007 16:53

          Dans son article (lien ci-dessous)

          http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=24062

          Thierry Maillet évoque 5 leçons à tirer du résultats des élections présidentielles.

          Il me semble voir le risque d’une contradiction entre la 2ème leçon (triomphe des idées) et la 5ème (le rôle central du parti).

          Dans mon article ci-dessus,j’ai attribué la raison du succès de N. Sarkozy au fait qu’il a eu d’abord des idées puis ensuite forgé l’outil en mettant l’UMP au service de son projet.

          Au contraire, S. Royal a fait, lors des primaires, une OPA sur un PS hétérogène sans avoir les moyens d’en assurer la cohérence.

          Dans ses déclarations d’aujourd’hui,12 mai, S.R. ne semble pas changer sa démarche très mitterrandienne : maitriser le parti afin que le (ou la) prochaine candidat(e) pour 2012 soit 1er Secrétaire du PS. Mais sur quelles idées ? Ce sera vu après ! On sent qu’une telle démarche se préoccupe d’abord et surtout de la prise de pouvoir, ce qu’a su très bien faire F. Mitterrand un peu pour le meilleurs, beaucoup pour le pire pour la gauche.

          Par ailleurs, en contraste avec une S. Royal ayant gagné une certaine auréole, quoiqu’ayant échoué dans son projet, on voit et on entend souvent mettre tous les leaders du PS dans le même sac. Ce ne semble pas correct car on peut les diviser en 3 groupes :

          - Ceux qui privilégient la prise du pouvoir (les mitterrandistes bien représentés par S. Royal).

          - les archaïques prônant le retour aux fondamentaux socialistes d’hier pour ne pas dire d’avant hier (de Fabius qui appartient aussi au 1er groupe, à Mélanchon).

          - Enfin ceux qui défendent un socialisme en prise avec la société réelle d’aujourd’hui en convergence avec la social-démocratie européenne (typiquement D. Strauss-Kahn).

          Je reste persuadé que seul ce dernier groupe, s’il réussit à avoir le leadership du PS, peut appliquer d’abord la 2ème leçon conjuquée ensuite avec la 5ème, en vue de 2012. Alors, mais alors seulement se posera la question des alliances : l’extrême gauche en restant à la protestation stérile sur le problème du pouvoir, les ex-partenaires de la gauche plurielle étant électoralement fort réduits, intervient alors l’interrogation à propos du centre gauche ; d’où l’importance du pari de F. Bayrou même si ce dernier a créé son Modem pour sa propre trajectoire en vue des prochaines présidentielles.

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