Les retraites : baisse du pouvoir d’achat
Les retraités sont bien dans la ligne de mire … la baisse de leur pouvoir d’achat est plus que confirmée. L’ensemble de leurs caisses de retraite, régime général et régimes complémentaires entérine le report de leur valorisation de six mois, voir en organise tout simplement le gel.
On le savait déjà, dans les premières mesures prises par le gouvernement, le report de la valorisation des pensions de base (CNAV) du 1er avril au 1er octobre impacterait le porte-monnaie des retraités et rapporterait environ 800 millions d’euros d’économie.
Les 15 millions de retraités n’étaient pas encore au bout de leur peine, ce sont cette fois les conseils d’administration de l’ARRCO (Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés) et de l’AGIRC (Association générale des institutions de retraite des cadres) qui vont se réunir cette semaine pour prendre de nouvelles mesures de restriction : la valeur du point sur lequel se calcule le montant de la pension de réversion ne devrait pas être revalorisé, pour tenir compte de l’inflation. Ce serait une première depuis le milieu des années 1990.
Ces deux caisses sont des fédérations, gérées paritairement par les représentants des patrons et des salariés, qui réglementent et organisent le fonctionnement des retraites complémentaires en France, qui viennent s’ajouter à la CNAV. (Caisse Nationale d’ Assurance vieillesse).
L’ARRCO est donc le principal régime de retraite complémentaire de tous les salariés du privé, quel que soit leur statut (Cadre, intermittent, apprenti, etc.) ou la nature de leur contrat (CDD, CDI, etc.).
L’AGIRC est le régime spécifique des cadres qui vient compléter celui de l’ARRCO.
Cette décision est la stricte application de l’accord signé par les organisations patronales et syndicales, lesquelles prévoyaient une revalorisation d’un point de moins que l’inflation en 2014 et 2015. Force est de constater que l’inflation prévue cette année par le gouvernement est de1,3 %. Il resterait bien un tout petit 0,3% sur lequel les administrateurs des deux caisses de retraite des salariés du privé ont bien l’intention de s’asseoir.
Tout cela s’ajoute à des mesures antérieures ayant déjà entamé ce pouvoir d’achat. Rappelons que le 1er avril de l’année dernière a vu naître pour les retraités éligibles à la CSG à taux plein, une nouvelle taxe de 0,3% sur l’ensemble de leurs pensions : CASA (Contributions additionnelles en faveur de l’autonomie et de la dépendance). Celle-ci devant servir à financer la réforme de la dépendance et surtout renflouer le Fonds de solidarité vieillesse.
Enfin, rappelons que la dernière réforme des retraites a prévu de fiscaliser les majorations de pensions accordées à ceux qui ont élevé trois enfants et plus. Une majoration de 10°%, jusqu’ici exonérée fiscalement, et qui réintroduite dans le calcul de l’impôt sur le revenu va peser sur le pouvoir d’achat des 5,5 millions d’assurés qui en bénéficiaient.
Ajoutant qu’un certain nombre d’entre eux, non imposables, vont le devenir et du coup perdront, en cascade, toute une série d’avantages : exonération de la taxe d’habitation, de redevance télé, accès aux aides sociales, etc.
S’il est logique de trouver des mesures qui font partager l’effort entre actifs et retraités afin de résorber le déficit des régimes de retraite, il faut éviter de mettre en place un système de désindexation qui, très rapidement, entrainerait une paupérisation des retraités.
Malheureusement, on en prend le chemin, c’est sans doute le plus facile, mais aussi le plus injuste. Les inégalités en matière de retraite sont encore, dans ce pays, de taille. À quand une remise à plat des régimes spéciaux et de la fonction publique ? Pour cela, il faudra un peu de courage politique… denrée rare par les temps qui courent !
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