L’objet de cet article n’est pas d’opposer une idéologie dite de gauche à une idéologie dite de droite, mais plutôt d’essayer de découvrir si les sympathisants de droite se reconnaissent encore dans la politique de Sarkozy.
Les électeurs votent en général pour un candidat pour deux raison principales, l’une idéologique et l’autre plus personnelle ; on élit un homme à la présidence car on le croit juste et compétent. Attardons-nous quelques instants au bilan. Les promesses principales du candidat étaient le pouvoir d’achat, le plein emploi, l’élimination progressive des déficits budgétaires, la réduction de la dette, les droits de l’homme et les banlieues. Il devait incarner une rupture dans la représentation de la fonction présidentielle, et là il est plus question de forme que de fond. Sur le pouvoir d’achat, pas de commentaire, prétendre qu’il a progressé serait d’une aberration sans nom.
Sur le plein emploi, nous avons dépassé les 4 millions de chômeurs (Catégories A, B et C confondues). Les déficits budgétaires et par conséquent l’alourdissement de la dette : jamais la dette n’avait augmenté de cette façon en France et notre déficit budgétaire est le plus élevé de la zone Euro. Nous touchons ici le problème le plus grave car il semble que la tendance à la légèreté budgétaire se maintienne. Nous allons hypothéquer pour des décennies l’avenir de la France si cette politique catastrophique ne change pas rapidement. Pour ceux qui évoquent toujours et encore la crise, je prendrai un exemple de vie plutôt que de vous barber avec des explications trop techniques et je ferai le parallèle avec l’argent public. Imaginez une famille moyenne, deux enfants, deux salaires. L’un d’eux perd son emploi, donc moins de revenu.
Le gouvernement aussi a moins de revenu car c’est la crise. Comble de malchance, en plus d’avoir des rentrées moindres, le toit de la maison familiale est à changer et la voiture a rendu l’âme. Il va falloir sortir des sous, comme pour le gouvernement qui concocte un plan de relance. On apprend aussi que l’ainé des enfants a fini ses études et ne trouve pas de travail. On va devoir le soutenir, comme quand l’état fait du social. Alors la question qui se pose est la suivante : Est-il raisonnable de dépenser sans compter, de flamber, d’arroser les copains alors que les revenus sont moindres, qu’il faut faire des dépenses d’investissement et qu’il faut soutenir celui dont la situation est précaire ? La réponse est : surtout pas ! C’est de la folie ! C’est pourtant ce que fait ce gouvernement ou plutôt cet homme, Nicolas Sarkozy car il n’écoute plus personne. Hors plan de relance, le gouvernement a augmenté ses dépenses, on a régalé les copains, Tapie, Bouygues, Bolloré, Lagardère et mis en place le bouclier fiscal pour les plus nantis. Nous pourrions instruire sur le sujet pendant des pages, parler aussi des autres promesses non tenues comme celles faites concernant les banlieues ou les droits de l’homme.
Mais attardons-nous sur l’homme. Nous pourrions évoquer l’histoire des 4 préfets, les 3 qui ont été virés, l’un parce qu’il n’avait pu empêcher qu’on piétine les pissenlits de son copain Clavier, l’autre parce que Môssieur s’était fait siffler lors d’un déplacement ou encore le dernier parce qu’il n’avait pas obtenu le tout à l’égout pour sa belle-mère et le 4ème, Marchani, condamné pour trafic d’armes et gracié par le président. Il y a des histoires comme ça par dizaines et on ne va pas les citer toutes, mais les dernières en date commencent à faire déborder le vase. Il a dû sous la contrainte, renoncer à installer son fils à la tête de l’EPAD. Et c’est là que survient un premier changement. Que le peuple râle, et on dit que c’est la faute à l’opposition et à la presse, mais là ce sont des gens de droite, de l’UMP qui commencent à grincer des dents et c’est ce qui l’a fait reculer. Ces mêmes fidèles qui ont toujours trouvé quelque chose à dire pour défendre l’indéfendable commencent à s’inquiéter.
La dette et les déficits sont les sujets de dissension qui apparaissent le plus souvent. L’exercice du pouvoir de Sarkozy est un sujet de tension, et on le comprend aisément. Alors la question est de savoir si ces gens qui l’ont élu continuent à se reconnaitre en lui et le soutiennent toujours. Eux seuls semblent pouvoir le faire reculer. Pour le salut de la France, allons-nous assister à une révolte, non pas seulement des gens qui n’ont pas voté pour lui, mais aussi des gens qui le soutenaient jusqu’à présent de façon inconditionnelle ? J’écris bien sûr pour tout le monde mais je ne peux imaginer que quelqu’un qui n’ait pas voté Sarkozy se dise qu’il a fait une erreur. C’est pourquoi je demanderai davantage à son électorat de me répondre. Peut-on aujourd’hui, tout en gardant son allégeance à droite, dire que Sarkozy n’est pas ou plus l’homme de la situation ? Cet homme incarne-t-il l’idée que se font par exemple les gaullistes de la fonction présidentielle ? Dans quel état va-t-il nous rendre la France si on ne l’arrête pas ? Le débat est ouvert !