Les traitements anti-Occident sont-ils efficaces ?
Il y a les antioxydants et les anti-Occident. Tous deux visent à protéger l’organisme de l’effet des radicaux libres. Troublant.

« Je hais les haies » ou « l’oie oit », Raymond Devos savait user de l’homophone. Même son, mais pas même sens.
Plus rare encore le cas des holorimes, qui produisent le même son mais dont le sens est perçu différemment en fonction du public : le son lerodolar sera perçu comme l’expression de « l’euro-dollar » par les financiers, et plutôt comme l’expression de « leur ode au lard » par les bouchers.
Et puis il y a le cas troublant où l’actualité s’en mêle, et les sens s'entremêlent : « antioxydant » ou « anti-Occident ».
Rien à voir à priori, on ne parle pas du tout de la même chose. L’antioxydant limite ou empêche l’oxydation des cellules. Alors que l’anti-Occident est un genre de posture contre la mission civilisatrice des Occidentaux.
Mais puisque cet article a décidé d’être fumeux, creusons un peu.
D’après le petit Larousse médical
L’antioxydant est une molécule ayant pour objectif précis de lutter contre l’expression de radicaux libres…
Radicaux libres donc. Si l’on remplace les lunettes « antioxydant » par celles « anti-Occident », on imagine alors les radicaux libres comme de petits bonshommes épris d’une liberté exubérante, cherchant à convertir le non-occidental. Et l’anti-Occident serait alors une forme de traitement afin de se protéger contre la tentation du bien de l’Occidental.
En vérité, les radicaux libres ont un statut particulier, dans le domaine médical. Tout est une question de dosage. En quantité modérée, ils sont nécessaires et concourent à la bonne santé de l’organisme. Mais en excès, ils instaurent les conditions favorables à l’expression de certaines maladies (cancer…), ou un vieillissement prématuré.
Précision importante, les radicaux libres sont des molécules fabriquées naturellement par l’organisme. Ce ne sont pas des virus venus d’une terre hostile. Mais cette fabrication de radicaux libres peut devenir exubérante et donc gênante sous l’effet de facteurs externes tels que la pollution, le tabac ou le bronzage intempestif.
Vigilance requise
D’après ces quelques lignes, la vigilance serait donc requise quant à l’expression de ces radicaux libres. Puisqu’ en trop grande quantité, ils seraient nuisibles à la survie de l’organisme concerné.
Dans ce contexte, l’usage ou pas d’antioxydants afin de réguler la quantité de radicaux libres en circulation dépendra du seuil jugé tolérable par l’organisme concerné. Et je crois bien que si l’on remplace le terme « antioxydant » par celui d’ « anti-Occident », la phrase garde un certain sens.
Mais le traitement est-il efficace ?
La recherche est claire. Les traitements antioxydants sont efficaces ou participent à la lutte, seulement contre les menaces avérées aux conséquences graves (cancer par exemple), à condition de respecter les doses prescrites par le sachant.
Tout autre usage des antioxydants, comme celui des compléments alimentaires afin de lutter contre un vieillissement de toute façon inéluctable, est au mieux neutre, au pire contre-productif à la survie de l’organisme.
Quant au traitement anti-Occident, évidemment que cet article ne répondra pas à la question posée en introduction. Quand on a rien à dire, il faut le dire.
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