Linky : premier projet de redressement productif et de transition énergétique du quinquennat ?
Mardi, lors de sa première conférence de presse, François Hollande a déclaré vouloir « fixer un agenda pour le redressement » et se donner « deux ans » pour y arriver. La tâche paraît d’autant plus ardue qu’un sondage publié par L’Usine Nouvelle montre une dégradation de la confiance des Français envers le gouvernement quant à sa capacité de lutte contre la désindustrialisation.
Néanmoins la visite de Delphine Batho à Montluçon, le jeudi 15 novembre, pourrait être porteuse d’espoir. En se rendant dans l’Allier, sur le premier site de production des compteurs électriques Linky en France, la ministre de l’écologie pourrait lancer la phase de reconquête annoncée depuis des mois par le Président et Arnaud Montebourg, le ministre médiatique du redressement productif. Cela pourrait aussi être un signe positif pour ouvrir le chemin de la transition énergétique.
Linky, porteur d’activités et de création d’emplois
Après plus d’un an d’immobilisme de l’ex-majorité puis de la nouvelle sur le sujet, le 9 octobre, Delphine Batho a annoncé la mise en place d’un groupe de travail pour « faire aboutir le déploiement du compteur intelligent [Linky] ».
De fait, miné par diverses controverses, ce projet est au point mort depuis un an. Au moment où le chômage ne cesse d’augmenter et où le rétablissement de la compétitivité est devenu la priorité nationale, ce projet mérite nettement mieux que ces atermoiements.
De fait, avec Linky ce sont plus de 10.000 créations directes d’emplois qui sont attendues d’ici 2020. En premier lieu dans les usines de fabrication des compteurs, dont celle de Montluçon que visitera jeudi 15 novembre, la ministre du développement durable.
De plus, d’autres industries et bassins d’emplois devraient en profiter puisque de très nombreux acteurs sont impliqués dans la filière liée au compteur, celles des réseaux intelligents dit « Smart Grids ». Par exemple, la ville de Metz n’a pas manqué de noter que sa société Efluid, qui développe un progiciel destiné à équiper le compteur Linky, profitera de la généralisation pour développer son activité.
En outre, « La France dispose de champions en matière de réseaux intelligents et de solutions de pilotage, comme Alstom Grid ou Schneider » signale Grégoire Poux-Guillaume, président d'Alstom Grid. En même temps, il regrette que « souvent, nos innovations voient le jour dans d'autres pays que la France où la transition énergétique a déjà commencé ».
Linky, premier projet de la transition énergétique ?
Les conclusions du groupe de travail mis en place sur Linky doivent être présentées dans le cadre du grand débat sur l’énergie qui est sur le point d’être lancé, et elles y auront toute leur place. De fait, le compteur communicant est la première brique des réseaux intelligents, sans laquelle la transition énergétique n’est pas réalisable.
Les smart grids ont en effet un rôle crucial dans le développement des énergies renouvelables, en assurant le pilotage en temps réel entre la production et la demande d’électricité. Pour Jean-Louis Bal, président du syndicat des énergies renouvelables, il faut « mettre les technologies de l’information et de la communication au service de l’énergie » et pour cela les compteurs nouvelle génération sont une nécessité.
Ainsi, en créant des emplois non-délocalisables sur nos territoires et en apportant une contribution significative à la transition énergétique, Linky et les réseaux intelligents sont des projets incontournables pour servir le redressement de la France promis par le Chef de l’Etat.
Espérons que nos responsables publics et l’ensemble des citoyens sauront se mobiliser vraiment pour de tels projets et dépasser les contradictions et les querelles picrocholines, auxquels nous sommes tant habitués.
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