Macron, supporter communiquant grossier
Lundi, dans le FigaroVox, Arnaud Benedetti affirmait que « Macron a su profiter de la lumière de la victoire finale de l’Equipe de France ». Mais deux jours plus tard, le verdict est sans appel : entre moquerie de sa photo du Jupiter bras en l’air, critique de la priorité donnée à sa communication sur l’échange avec les fans sur les Champs Elysées et popularité en berne, l’échec est total.
Comment rater l’inratable
L’exercice pouvait sembler gagner d’avance : une équipe jeune qui gagne la seconde coupe du monde pour la France, comme un parallèle avec l’image véhiculée par bien des médias sur ce jeune président qui plait aux élites globalisées. Mieux, il serait un vrai fan de football, contrairement à Jacques Chirac. La victoire de notre pays semblait pouvoir offrir une possibilité inespérée de rebondir dans l’opinion alors que sa cote de popularité se rapproche de celles de Sarkozy et Hollande au même stade. Las, quelques jours à peine après la superbe victoire de cette belle équipe de France, qui a fait rêver et vibrer tout le pays, on peut penser qu’Emmanuel Macron est passé à côté de la coupe du monde.
Et les raisons sont multiples. Là où Jacques Chirac offrait une réaction sans doute naturelle et humaine pour un président, par quelques gestes simples, Emmanuel Macron en fait trop, beaucoup trop. Pire encore, tout ce qu’il fait est avant tout centré sur lui, et non pas sur les joueurs ou les Français. Et pour couronner le tout, il le fait d’une manière pas très présidentielle, une sorte de Trump énarque et jeune, mais tout aussi auto-centré, jouissant de sa position et se mettant en scène à outrance. La photo qui a suscité l’ironie des réseaux sociaux est un bon exemple. La mise en scène est lourde et beaucoup trop auto-centrée : Macron semble vouloir prendre toute la lumière et n’en laisser à rien d’autre.
Plus globalement, le caractère très tactile du président, qui a multiplié les embrassades avec la présidente Croate et les joueurs semble une importation exagérée des Etats-Unis, sans la chaleur méridionale que l’on peut trouver en France. Pire, elle ne me semble guère présidentielle, davantage une forme de fraternité de premiers de cordée que le comportement, moins effusif et démonstratif, que l’on devrait pouvoir attendre du chef de l’Etat. Il y a pour moi une forme de vulgarité dans son comportement, un manque de retenue et de solennité totalement contradictoire avec sa vision d’une présidence jupitérienne. Le Dieu se transforme en animateur de variété qui se répand sur les réseaux sociaux.
Il me semblait que la partition du président était totalement ratée, exagérée, à la limite du vulgaire, bien trop auto-centrée, et surtout peu présidentielle. Les premiers éléments factuels confirmaient cette interprétation, même s’il était probablement un peu tôt pour juger définitivement. Mais la récente affaire Benalla ne devrait pas aider au rebond de Macron dans l’opinion.
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