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Accueil du site > Actualités > Politique > Made in France, le commerce équitable franchouillard

Made in France, le commerce équitable franchouillard

“La version négative de la démondialisation est juste une couverture politique et pseudo-intellectuelle pour le racisme, la xénophobie et l’autarcie” W. Bello inventeur du concept de démondialisation dans philosophie Magazine de septembre 2011

Le “Made in France” comme seule réponse à la désindustrialisation du territoire, aux ravages de la mondialisation, cette bienfaitrice. On s’en remet, et ce n’est pas nouveau, aux psalmodies des agences de communication. De B. Le Maire à F. Bayrou, en passant par le Parti socialiste normalisé à la sauce P. Lamy. Face à la crise économique et à la paupérisation massive des foyers français, les élites politiques ressortent la vieille antienne.

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Christopher Dombres

Mais les réponses concrètes manquent. S’en remettre à l’impossibilité de faire autrement (type TINA), conduit à annoncer la mort du Politique. En période électorale c’est suicidaire. D’autant plus que M. Le Pen et les souverainistes occupent le terrain et surtout proposent quelque chose…

Comment faire du neuf avec de l’antique, du clinquant avec du ressassé ? C’est à cette triste besogne que se livre la fine fleur de l’économie française. Tentant de réussir le grand écart entre la totale soumission au modèle de globalisation économique, et une réponse au malaise de plus en plus prégnant des dévastations sociales qu’elle induit. Même si le cercle de la raison n’est pas impacté par la baisse du niveau de vie, il ne peut ignorer que la montée du chômage, mais surtout l’absence totale de perspective conduisent le pays sur des sentiers dangereux. Trente années de mondialisation (dite) heureuse, pour constater, édifié, que l’automobile hexagonale, ce fleuron, ferme ses pôles de R&D. Sur la longueur, l’entourloupe commence à se voir.

Pour faire bonne figure, on ne trouve rien de mieux que le slogan « acheter français ». Un badge, un sticker, une cocarde épinglée au produit pour rappeler au consommateur de se comporter en citoyen : préserver l’emploi hexagonal. Une sorte de commerce équitable franchouillard.

On imagine que les foyers dont le pouvoir d’achat tend à diminuer achèteraient des produits plus onéreux “sur la base du volontariat” comme se plaisent à le signifier les communicants. Après avoir inculqué pendant des décennies la froide concurrence par les prix et les vertus économiques du salarié à bas coûts, mineur et sans protection sociale.

La situation en deviendrait saugrenue si elle n’était pas sordide.

Finalement, le “made in France” comporte beaucoup d’avantages. Les propriétés du nationalisme, bien en vogue, sans en avoir les contraintes. Elle permet à moindres frais de flatter le cortex reptilien tricolore, de s’occuper de la mondialisation, sans rien y changer dans le fond. C’est-à-dire d’en faire porter la charge aux mêmes, consommateurs, classe moyenne, classe populaire.

L’hypothèse protectionniste a été écartée par les élites dirigeantes pour raisons de cryptoxénophobie. Pourtant une hypothèse qui nait d’une volonté de rééquilibrage du commerce mondial, hors du présupposé nationaliste et égotique (Relire W. Bello). Appliquer une taxe européenne à l’entrée du territoire pour que sur l’étal, le consommateur n’ait pas à choisir entre le coût du travail misérable d’un pays en développement et sa propre protection sociale.

La stigmatisation xénophobe du protectionnisme permet la pirouette sémantique du pis-aller “made in France”. Elle cantonne les partisans de la démondialisation à partager le même banc que M. Le Pen. Elle accrédite la thèse chauvine de la régulation économique. On lui préfère donc le vain “made in France”, indolore, inodore, inefficace socialement. Cet authentique placebo électoral.


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23 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 14 décembre 2011 10:12

    Nicolas Sarkozy a lancé le slogan « produire en France » en insistant sur le lieu de fabrication d’un produit plutôt que sur sa nationalité, pour contrer « l’acheter français », de François Bayrou, « le patriotisme industriel » de François Hollande et la loi que promet Marine Le Pen sur ce sujet, avec l’ambition de créer 500.000 emplois industriels en cinq ans. Lequel promettra le premier le « million d’emplois » ? Ce n’est sans doute qu’une question de temps.....Voir :
    http://2ccr.unblog.fr/2011/12/14/le-%C2%AB-produire-en-france-%C2%BB-de-nicolas-sarkozy/


    • ecophonie ecophonie 14 décembre 2011 10:34

      Il a rien lancé du tout, il a volé l’idée. C’est exactement ce qu’a dit Bayrou et vous vous faites le relais de ce mensonge. Pauvre débile.


    • Robert GIL ROBERT GIL 14 décembre 2011 12:41

      est-ce que tu arrives a lire et à comprendre ce que j’ecris......peut-etre que je m’exprime mal ?


    • ecophonie ecophonie 14 décembre 2011 12:57

      Tu t’exprimes mal.


    • Robert GIL ROBERT GIL 14 décembre 2011 13:32

      je ferais un effort d’ecriture, fais un effort de compréhension.


    • samagace69 14 décembre 2011 11:50

      Pourquoi associer le protectionnisme avec la xénophobie ?


      Cela me semble une vision bien réductrice et sournoise des effets de la mondialisation.

      Pourquoi ne pas supposer justement l’effet contraire ? La mondialisation prend un élan beaucoup plus rapide que l’évolution des mentalités . La remise en cause des valeurs républicaines demande en effet un long cheminement n’appartenant pas aux « élites » comme vous le dites mais au peuple français avec toutes les contradictions que cela suppose.

      Ne soyez pas si condescendant avec l’opinion populaire.

      • Taverne Taverne 14 décembre 2011 12:10

        A propos du “Made in France” (je préfère « francoproduit »), n’oublions pas de citer le député radical Yves Jégo, l’un des initiateurs du concept « produire et acheter français ». 72 % des sondés seraient prêt à payer pus cher pour acheter français. Voilà, ça c’est dans les intentions. Mais dans la réalité, vu notre pouvoir d’achat, cela risque d’être un luxe réservé à quelques-uns. Les plus riches qui ne sont pas les plus patriotes...Mais cela ne veut pas dire qu’il faut baisser les bras. Ce n’est pas du protectionnisme, c’est du consommer intelligent. Informer le consommateur et le responsabiliser. La libre concurrence est respectée.


        • ecophonie ecophonie 14 décembre 2011 13:03

          Y a pas à citer Yves Jego pour avoir eu une idée dans son coin. Y a pas que yves Jego ou Bayrou qui ont eu cette idée mais y en a qu’un qui l’a mise sur la place publique.
          C’est lui qu’il faut féliciter sinon à chaque bonnes idées, y aura un mec du gouvernement qui va se pointer en disant « Oh je l’avais dit au cours d’une mission parlementaire dans le Loir et Cher en 2008 ».
          C’est pas le tout d’avoir des idées, il faut les pousser ensuite donc Yves Jego, OSEF


        • foufouille foufouille 14 décembre 2011 13:01

          plus cher si les intermediaires se gavent
          comme pour le produit chinois


          • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 14 décembre 2011 14:48

            Arrêtez avec vos fantasmes du voisin qui se « gave » (sic), c’est stupide et c’est lassant.

            Les intermédiaires, c’est essentiellement une ribambelle de petits boulots, de petits smicards, voire précaires, tout au long de la chaine : chauffeurs, livreurs, vendeurs, etc...


          • foufouille foufouille 14 décembre 2011 16:17

            et ta connerie ?
            le machin a 10c se retrouve a 10€
            le must sac haut de gamme a 30 qui finit a 3000


          • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 14 décembre 2011 20:12

            Entre 2 C et 2 €, combien sont partis en charges sociales et taxes diverses ?

            Il faut aller un peu plus au fond des choses.

            D’autre part, il faut être logique, soit le produit est importé tel quel de Chine ou du Viet Nam, et vous payez le risque d’être satisfait (difficile de choisir sur place), la négociation (le produit à l’unité sera largement plus cher) et le transport. Votre gain « national » : Néant.

            Soit vous l’acheter à des revendeurs français, qui font une marge, et c’est donc bien une production de services français que vous payez. C’est revendeurs travaillent autant et sont aussi légitimes que pourraient l’être des ouvriers français fabriquant ses produits.

            Je ne comprend pas la différence que vous mettez entre un ouvrier français et un employé français. Si l’un ou l’autre travaille, le résultat est le même.

            Et si le prix final est plus bas pour l’import, le consommateur est gagnant.


          • foufouille foufouille 14 décembre 2011 21:50

            @jesuis
            ca fonctionne pas comme ca
            si le vendeur chinois veut se faire une reputation, il peut
            si l’acheteur veut de la merde pour grater 1 ou 2C, ....... veridique
            regardes capital et cherche un peu
            et pas d’histoire de « charges »
            mais de differences de valeurs monetaires, un ouvrier chinois coutes 300 TTC
            un container de scooter a 250€ ca en fait 30x250


          • foufouille foufouille 14 décembre 2011 13:04

            Pour mériter le label, il faut qu’un produit ait «  acquis ses caractéristiques principales en France »  et que plus de 50 % de sa valeur soit française.

            label tres bidon


            • ali8 14 décembre 2011 14:30

              j’ai un tea shirt sur lequel est mentionné :

              Designed in France Made in Bangladesh

              c’est un bon début mais c’est aussi prendre les Bangladais pour des abrutis !!


              • Hexaconso 14 décembre 2011 16:22

                C’est bien d’être un rebelle à contre courant, mais franchement, vous avez quoi comme solution pour sortir le pays de la m... dans laquelle il s’enfonce jour après jour ? Tirer sur le Made in France, c’est sympathique mais après ? Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, l’industrie nous fait cruellement défaut. Toutes les initiatives visant à faire prendre conscience à tous qu’une réindustrialisation est nécessaire sont bonnes à prendre. Et consommer français n’a que des avantages : emploi, environnement, cotisations diverses (les chinois ne nous paierons ni notre sécu, ni nos retraites...). Et il faut arrêter de taxer toute idée ou tentative pour faire avancer la France de racisme ou xénophobie, c’est aussi stupide qu’inutile.


                • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 14 décembre 2011 20:16

                  @ Hexaconso.

                  Pour tirer le pays de la m*, il faut simplement faire comme les pays qui n’y sont pas. C’est pas plus bête. Il faut arrêter avec la démagogie et les idéologies fumeuses.

                  Quels sont ces pays ?

                  L’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, la Suède.

                  Se sont aussi les pays les plus libéraux, et les plus libres-échangistes ! Tient, tient.


                • armand armand 14 décembre 2011 18:48

                  En quoi est-ce xénophobe que de préférer le proche au lointain ? Si je préfère aider et faire travailler mes enfants plutôt que de ceux des autres, est-ce un crime ? C’est simplement le bon sens et la nature humaine. Et cela ne veut pas dire mépriser ou détester les autres.
                  Autres données dont il faut tenir compte : le coût des transports, notamment en dépense d’énergie. Sans parler de la résistance du produit. J’ai encore des vestes « 100 000 chemises » ’Made in France’ d’il ya vingt ans qui peuvent se porter très bien.


                  • Spip Spip 14 décembre 2011 20:26

                    Acheter français, ça ne date pas d’hier...

                    Quand j’étais jeune (il y a donc... longtemps) je cherchais une voiture d’occase la moins chère possible, étant sous-smicart. A l’époque, la seule solution pour moi à été de racheter une japonaise de seconde main, personne n’en voulait (prix des pièces, peu de concessions, etc.) Lorsqu’un collègue m’a fait la remarque, exhibant « patriotiquement » sa R5, je me suis borné à lui indiquer qu’elle était produite en Espagne...

                    Aujourd’hui, avec les politiques d’éclatement des fabrications voulues par nos multinationales, ça devient plus compliqué. Qu’est-ce qui est encore français dans une voiture de marque française ? (sachant que les marques, de toute façon, ne fabrique elle-même que moins de 50 % de la valeur du véhicule, pas le système de freinage, pas l’injection, souvent pas la boîte de vitesses, pas le tableau de bord, ni les sièges, etc.)

                    Et si je dois changer de véhicule maintenant, qu’est-ce qui préservera le mieux l’emploi local ? Une Peugeot fabriquée en Slovaquie ou une Toyota faite à Valenciennes... ?


                    • Spip Spip 14 décembre 2011 20:28

                      Post-scriptum

                      Et donc, qu’est-ce qui est encore japonais dans une Toyota Yaris ?


                    • Spip Spip 14 décembre 2011 22:00

                      @ TI POL

                      Il est devenu impossible aujourd’hui de produire 100 % français, pour les raisons techniques que j’ai exposé, même des modèles confidentiels.

                      Le seul exemple de « renaissance » que je connaisse est dans la moto. Quand Triumph, tel le phénix, a émergé de ses cendres, mon premier réflexe a été d’identifier l’origine des moteurs. Très probablement japonais, je ne voyais pas quoi d’autre. Et non ! Élaboré à Sheffield, 100 % anglais. L’injection est quand même franco-anglaise, la puce allemande et les bobines japonaises. C’est, à ma connaissance, le maximum de ce qu’on peut faire en « national » aujourd’hui. Encore faut-il accepter de la payer 1/3 plus cher que son homologue japonaise...

                      Quant aux technocrates, il y a beau temps qu’ils sont employés par des multinationales dont le nom dit bien ce qu’il veut dire.


                      • bdoume bdoume 15 décembre 2011 22:13

                        article sans intêret.


                        • Pablito Waal Pablito Waal 15 décembre 2011 22:38

                          Pour ma part, je pense que plutôt que le « Made in France » ou « l’hypothèse protectionniste », il est une voie favorable à notre commerce extérieure qui ne pourrait en rien être assimilé à une distorsion de l’échange international. Ca s’appelle tout simplement : « sortir de l’euro ».

                          http://www.arsin.fr/pages/billets-d-actualite/c-est-la-balance-commerciale-idiot-par-edgar.html

                          http://www.arsin.fr/pages/billets-d-actualite/les-deux-maux-de-l-euro-l-allemagne-et-nous-par-edgar.html

                          http://www.arsin.fr/pages/billets-d-actualite/l-allemagne-victime-de-l-euro-par-edgar.html

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