Manifestation contre l’austérité à Paris : un écran de fumée ?
En ce samedi 12 avril 2014 à Paris plusieurs milliers de personnes défilent pour protester contre la politique économique du gouvernement. Les mots d'ordre officiels : austérité, égalité, répartition des richesses, justice sociale. Rien de bien original, avec une rhétorique de collégien révolté plus que d'un travailleur exposé au libéralisme radical...
Quand on constate qui sont les organisateurs de la manif' il y a comme un malaise. Comme il se doit le Front de gauche est en vent de poupe, avec son tribun Jean-Luc Mélenchon en tête de cortège. Mélenchon le rentier sénateur à 35 ans, signataire et promoteur du traité de Maastricht en 1992 qui a précipité les délocalisations des entreprises françaises et le début de la fin de notre indépendance financière ; Mélenchon l'antifasciste obsédé par Marine Le Pen, son amour impossible ; Mélenchon le philanthrope qui fréquente les mêmes cercles philosophiques que les grands patrons du CAC 40 dont Bolloré (voir la photo en illustration). Bref Mélenchon le démagogue et le tartuffe. Il ne vit pas avec le peuple et se fiche bien de ses problèmes. Le PCF seul participe aussi à l'évènement, en restant fidèle à ses principes d'une économie nationalisée. Mais que pèse-t-il dans l'ombre du tribun Mélenchon ? On connait à peine son responsable Pierre Laurent... un parti qui se marginalise en versant plus dans le culturel (soutien au mariage gay...) que dans l'économie où il ne s'est pas remis de la chute du mur de Berlin.
Les syndicats officiels accompagnent aussi le cortège : CGT, SUD... tout ce qui n'est pas proche du PS et de ses syndicats patronaux (la CFDT notamment) manifeste. Si la sincérité des militants n'est pas en cause leur naiveté est cependant confondante. Ils sont contre les frontières, pour l'universalisme, pour régulariser les sans-papiers etc. sans réaliser qu'ils ne font qu'accompagner les desiderata du MEDEF qui réclame une main d'oeuvre fléxible et bon marché. On ne peut qu'approuver le brave cégétiste qui déclare que l'ouvrier polonais est son frère de combat. Sauf que ce dernier employé en France le sera au détriment d'un salarié local à un coût moindre en prime. La mafia libérale, ses banquiers et son patronat, n'aime pas les règlements et les services publics qui contrôlent et entravent ses affaires. Plus de frontières, plus de règles, vive le capitalisme épanoui !
Pour le reste, l'égalité homme-femme notamment on repassera. A une époque où la féminisation triomphante marginalise de nombreux pères de famille qui ne trouvent pas de travail il y a de quoi discerter. Mais bon, ne soyons pas mysogynes. Les femmes ont aussi le droit de bosser sur un chantier et de ramasser les poubelles, secteurs où elles font cruellement défaut. Encourageons-les par des slogans porteurs à rejoindre ces difficiles corps de métiers...
Vous l'avez compris je n'ai pas de sympathie pour cette manifestation "écran de fumée" qui ne sert pas la cause des travailleurs et ne fait que permettre à quelques bobos de défiler en chanson dans Panam. Il est vrai que nous sommes en période de carnaval, chacun a le droit de s'amuser à défaut d'être politiquement crédible.
Les faux partis contestataires et les permanents syndicaux ne servent pas nos intérêts et ne sont que les chiens de garde du système. Il n'y a qu'à voir le sourire narquois de Jean-Luc sur la photo, ferait-il le moindre mal à un capitaine d'industrie ? Non, il ne fait que plaisanter. Les révolutions éclatent quand les relais d'opinion et les garde-chiourmes sont écrasés par des groupes d'insurgés. Les révolutions populaires, 1848, la commune de 1871 et dans une certaine mesure le mai 68 ouvrier ont été rendues possibles par la perte de contrôle des structures d'encadrement sur la populace. Connaître la riche histoire sociale de notre pays est un atout. Elle permet de différencier les vrais subversifs des enfumeurs...
Souhaitons donc un bon carnaval à nos manifestants et au cher Jean-Luc, à qui Bolloré proposera sans doute un pot au café de Flore en fin d'après-midi en récompense de ses efforts. Entre gens de bonne compagnie on se comprend.
50 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON