Manuel Valls défend la corrida !
L’actuel locataire de la place Beauvau ne rate pas une occasion pour faire parler de lui. Sa dernière déclaration, sur BFMTV, mardi, a déclenché la colère des défenseurs des animaux. Face à Gilbert Bourdin, il a déclaré être favorable à la corrida. Les associations anti-corrida et ses amis écologistes apprécieront le zèle déployé par Manuel Valls pour défendre la cruauté et la barbarie qu’est la corrida...
LES DECLARATIONS DE MANUEL VALLS
Né à Barcelone (Espagne) et naturalisé français en 1982, le ministre de l'Intérieur a déclaré que la corrida était une "culture à préserver", en ajoutant : "C'est quelque chose que j'aime, ça fait partie de la culture de ma famille." Il évoque ensuite les dangers que pourrait présenter l'interdiction de la corrida : "Dans un pays en crise, avec des Français qui doutent de leur identité, tout ne peut pas se ressembler", en concluant : "On a besoin de ces racines, ne les arrachons pas." Mais de quelles racines parle donc le ministre ? Ses racines espagnoles ? La corrida a été interdite en Catalogne, sa région natale, depuis le 1er janvier 2012...
LA CORRIDA : UNE EXCEPTION DANS LE CODE PÉNAL
Importée d’Espagne, au XIXème siècle, la première corrida en France s’est déroulée à Bayonne en 1853. Ce n’est donc pas une tradition pluriséculaire, comme on a tendance à le croire trop souvent. En France, L'article 521-1 du Code pénal sanctionne lourdement (deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende) les "actes de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité". Néanmoins, le législateur a tenu à préciser que « les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée ». Quatre régions sont ainsi concernées par cette exception législative : Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL SAISI POUR ABOLIR LA CORRIDA
Le jour même où Manuel Valls a pris la défense de la corrida, les Sages de la rue de Montpensier ont étudié la demande du comité radicalement anticorrida (Crac) pour la protection de l'enfance et l'association Droits des animaux qui vise à constater l'anticonstitutionnalité de l'exception du Code pénal, introduite en 1951. Leur décision sera rendue dans quelques semaines. La France n'a jamais été aussi proche d'abolir la corrida définitivement.
La corrida n'est pas un spectacle. C'est une barbarie qui renvoie l'homme à ses plus bas instincts. Une foule en excitation devant la lente agonie d'un animal, est-ce quelque chose que l'on peut aimer ? Même l'Espagne, berceau de la corrida, a commencé, il y a plusieurs années, à l'abolir dans plusieurs régions. Espérons que la France en fera autant et que le Conseil constitutionnel fera preuve de bon sens et d'humanité...
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