Manuel Valls, une vision politique réaliste
Nicolas Sarkozy aurait-il peur que les idées de sécurité, d’économie et de politique migratoire soient reprises par Manuel Valls au profit du Parti Socialiste ? L’hypothèse est tout à fait réaliste à en croire avec quelles forces les médias, dépendant de la cellule communication de l’Elysée, tentent de faire sortir Valls du boulevard socialiste pour 2012.
A le marginaliser à outrance, sa côte de popularité s’accroit de jour en jour. Les spécialistes de la communication vous le diront, la contre pub est un booster extraordinaire. Plus la critique est grande, plus l’intérêt croit. Très vite, vous devenez un sujet médiatique. Car avec vous, les choses sont dites. La langue de bois est reléguée au second plan, c’est ça qui plait. C’est ça que les personnes attendent aujourd’hui.
Manuel Valls fait parti de ces outsiders à succès qui peuvent vous sortir un scoop qui fera la UNE. Un scoop qui dérange l’ordre entendu. Une sorte d’échappée iconoclaste, prenant de vitesse le ronronnement des valeurs établies.
Le premier coup a été donné par nos amis d’outre atlantique. Le magazine britannique The Economist a osé critiquer les positions archaïques des candidats à la primaire, à l’exception de Manuel Valls qui est crédité « d’une vision moderne de la gauche rafraichissante ». Il est clair qu’un tel article paru dans l’Humanité aurait eu un autre impact. En tout état de cause, le fait que les compliments viennent de The Economist, montre clairement que nos amis britanniques savent entrer dans le débat franco-français avec humour sans oublier le soupçon de provocation qui les caractérise.
Un autre coup est venu du Figaro qui lui aussi, place Manuel Valls comme un candidat crédible et réaliste. Si la paranoïa m’était permise, je dirais que Nicolas Sarkozy continue d’orchestrer à merveille la division à gauche pour mieux régner. Faire adouber Valls par des journaux de droite, c’est maintenir certains sujets comme étant des compétences exclusivement de droite. Et tout socialiste qui s’y frotte, se verra taxer de droite par certains journaux dont nous savons que la ligne éditoriale est aux ordres du commanditaire de l’Elysée.
C’est donc par la peur d’être mal étiqueté, que les sujets qui fâchent sont soigneusement étouffés. Voilà donc les Français et leurs préoccupations, abandonnés entre les même mains qui depuis 4 ans détruisent chaque jour un peu plus le lien social, qui depuis 4 ans voient les libertés individuelles reculer.
Et si les candidats à la primaire affrontaient la réalité du quotidien en face !
Il serait bien sur plus facile de s’inscrire dans le sillage des grandes maximes idéologiques bien rodées de la gauche, que de prendre la faux pour débroussailler les chemins poussiéreux et enfin faire entrer la lumière. Une des bonnes raisons de préférer le ventre chaud des idées confortables : la prise de risque est minime sur le plan politique interne. Ce qui a pour conséquence directe de réduire considérablement le taux de « gens qui vous veulent du bien ». Etre à l’abri du vent est un parti pris, un bon placement diraient certains. Et le langage de vérité dans tout cela ?
La droite, elle, a bien compris le danger de voir ses sujets de prédilection dans la besace socialiste. La sécurité, l’économie étaient jalousement identifiées comme des valeurs de compétences de droite. Tant que la gauche ne l’attaquait pas sur son terrain, il n’y avait pas de problème. Considérées comme trop proche du salariat, les socialistes ne paraissaient pas les plus aptes à construire une politique économique réaliste et innovante. Un peu comme si la défense des salariés était en contradiction avec le développement économique. Ces clichés sclérosant sont aujourd’hui obsolètes. Ce temps là est révolu et dépassé.
Pour reprendre une analyse relayée dans les différents médias, mais aussi dans les cafés du marché, qui met en avant que seuls Valls et Montebourg apportent une vision différente dans la course aux primaires, nous avons donc au moins deux choix distincts. D’un coté le concept de démondialisation, et de l’autre la maitrise du financier par le Politique. Avec l’annonce de Jean Luc Mélenchon qui a dit ne pas être « un partisan de la sortie de l’euro », nous voyons bien que les outsiders sont avant tout les partisans d’une réal-politique au service des citoyens.
Dire la vérité aujourd’hui, est une marque de respect, je dirais même une obligation morale. Soyons réalistes pour que les promesses ne se transforment pas en mensonges.
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