Marseille, plus belle la ville ?

Pas sûr.
Surfant sur la situation pour le moins dégradée de la seconde ville de France, Macron est surtout venu mettre en place son barnum électoral pour 2022.
Il est vrai qu’il avait été sollicité par le Maire de la ville qui devait quand même un peu se douter que Macron en profiterait un peu pour avancer ses pions.
Pourquoi Marseille ?
C’est vrai, Marseille est connue en particulier pour l’enclavement et le délabrement de ses quartiers, l’insalubrité de ses écoles primaires et autres gymnases, ses crimes, ses trafics de drogue et de cigarette, etc…, et il devenait urgent de faire quelque chose. Mais tout cela n’est pas uniquement à attribuer à la fatalité ou à l’abandon de la ville par la Bonne Mère.
Marseille et sa région, c’est surtout une pratique particulière de la politique et des relations entre les différents Présidents des autres collectivités. Ça ne date pas d’aujourd’hui, même si nous avons tous en tête la conception particulière de la gestion de la ville par l’ancien Maire, Jean Claude Gaudin, qui a laissé se détériorer le parc des écoles publiques pour enfin proposer pour leur rénovation un Partenariat Public Privé avec des entreprises à hauteur de 1 Milliard d’euros qui aurait achevé de ruiner la ville. Nous nous souvenons également de l’effondrement de bâtisses insalubres entraînant avec elles leurs occupants. Au passage, nous avions appris que certains bailleurs faisaient partie du Conseil Municipal. Enfin, mais ce n’est pas le dernier point, la gestion des ressources humaines (la cogestion avec un syndicat, aussi…) dans la ville a fait l’objet de nombreuses remarques, notamment de la Chambre Régionale des Comptes. On se rappellera de la « technique » du Fini-parti des services de ramassage des déchets, à laquelle il a été mis fin récemment. On pourrait parler également de la politique de recrutement ou bien encore de celle de subventionnement de certaines associations, etc…. Le pays tout entier est-il responsable de ces dérives et financer un retour à une situation normale ?
Marseille, un début ?
Les millions valsent, les effectifs de policiers, de juges, d’éducateurs et de médiateurs se multiplient comme des petits pains, ainsi que les promesses de commissariat, de transports collectifs, de grand pôle de cinéma, de caméras de vidéosurveillance,… C’est Noël, avant l’heure, mais qu’il va falloir financer.
Alors un grand plan, comme celui de Borloo qui avait été retoqué publiquement avec dédain par la Président en début de mandat, ou bien un truc, un machin non financé ou alors sur 15/20 ans dont on se souviendra avec émotion ou avec colère ?
Avant de trouver normal que l'Etat intervienne, il convient de se rappeler que les communes françaises vivent sous le régime de la décentralisation et que leurs élus sont responsables de la gestion de ces collectivités. En droit commun, lorsqu’une commune n’est plus en état d’assurer cette gestion, ou lorsqu’elle dépasse manifestement le cadre légal, le Préfet du Département nomme une délégation spéciale chargée de la gérer en lieu et place des élus défaillants ou indélicats. Marseille aurait-elle été mise sous tutelle de fait par les déclarations d’intervention du Président sur ses propres compétences ?
Marseille n’est pas la seule ville française en proie à des difficultés de même nature. Allons-nous donc assister à une tournée des popotes dans toutes les villes de France connaissant des difficultés, avec promesse d’espèces sonnantes et trébuchantes qui ne seront pas rattachées au compte du candidat Président au titre de sa campagne électorale ?
Opportunisme électoral et promesses qui n’engagent que ceux qui les croient
Il est à craindre que cela ne soit en partie que du vent et on jugera des résultats à l’aune des promesses faites dans les domaines régaliens comme la police ou la justice. Pour le reste, on fera un tour de table financier avec les autres collectivités (Région ou Département) qui s’engageront (ou pas) sur des actions susceptibles de valoriser leur image pour les prochaines élections
Macron ratisse large
Outre Mac Fly et Carlito, Macron aura réussi l’exploit de citer ans le même discours Samuel Paty, Bernard Tapie et bien sûr l’O.M. : un grand écart…
Les commentateurs politiques qui ne sont jamais en reste en matière de brosse à reluire, notent que « le Président a une relation particulière avec Marseille » et que ce déplacement est « une manière de casser son image de Président des riches », que « Marseille est une vitrine de ce qu’il n’est pas ou de ce qu’il aurait intérêt à être à la veille de l’élection présidentielle pour se rapprocher d’un public qui n’est pas le sien » .
Bref, Macron est surtout en campagne électorale… : Fin du rêve pour le maire socialiste de Marseille, Benoit Payan, qui s’apercevra, mais un peu tard, qu’il s’est fait instrumentaliser.
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