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Accueil du site > Actualités > Politique > Mayotte : quand la liberté et l’humanité font naufrage...

Mayotte : quand la liberté et l’humanité font naufrage...

Le samedi 19 mai dernier a marqué un nouveau drame de la mer sur les côtes de Mayotte. Une embarcation « Kwassa-kwassa »¹ (navire de pêche traditionnel) avec 43 passagers à bord fait naufrage sur la barrière de corail, le bilan est lourd 5 morts dont trois enfants et 15 disparus. A bord de l'embarcation des ressortissants comoriens dont trois enfants et un nourrisson âgé d'à peine quelques mois. Ces immigrants étaient venus rejoindre leur famille, perpétuant des mouvements migratoires vieux de plusieurs siècles entre les îles de l'archipel des Comores. Un drame au bilan dramatique,qui survient quelques semaines après deux naufrages intervenus à douze jours d'intervalle et qui avait fait des dizaines de morts et disparus, dans une indifférence médiatique insupportable.

Mais qui étaient ces immigrants qui viennent jusque Mayotte ? Il ne s'agit pas de clandestins venus « profiter du développement de Mayotte ». Ceux sont des femmes et des hommes privées de leur droit depuis plus de 17 ans. Jusque 1995 la libre circulation entre les îles étaient un fait et un droit acquis depuis des siècles y compris durant la période coloniale française. Des hommes et des femmes qui pour la plus part peuvent prétendre à la nationalité française ou au séjour régulier, se voient priver de leur liberté fondamentale car à Mayotte la législation d'exception règne, et faute de personnels suffisamment qualifiés et en nombre pour traiter leur demande. Dès lors les drames se multiplient. Les moyens que la France a décidé de déployer dans l'île sur la question migratoire sont uniquement destiner à la reconduite à la frontière ; faisant de ce bout de territoire de 200 000 habitants le champion des reconduites à la frontière avec plus de 20 000 par an. C'est dans ce terrible contexte que les immigrants vont emprunter des voies toujours plus périlleuses pour rejoindre les côtes mahoraises et leur famille. La couverture radar de l'île alliée à des moyens de surveillance et d'intervention maritime dont le nombre a augmenté de manière exponentielle, va obliger les immigrants à prendre des risques toujours plus importants pour gagner les côtes.

C'est dans ce contexte que dans le weekend du 19 mai ce nouveau drame maritime est venu s'ajouter à la trop longue liste des naufrages, des victimes en mer dans cet étroit bras de mer large de 70km... Une bande de mer qui sépare le tout nouveau 101ème département français des trois îles voisines de l'archipel des Comores. Un nouveau DOM français que la communauté internationale ne reconnaît pourtant pas et que les Comores ne cessent de dénoncer comme étant occupé illégalement par la France depuis 37 ans. Depuis 1975, l'archipel des Comores posé au beau milieu du Canal du Mozambique dans l'Océan Indien proclamait son indépendance à l'issu d'un scrutin qui s'est déroulé dans des conditions pour le moins obscures et toujours contestés, Mayotte restait sous le joug de la France qui l'administre depuis. Malgré les injonctions et condamnations régulières de l'ONU, de l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine) et de la Ligue Arabe (dont les Comores sont membres) la France va maintenir depuis cette date sa présence arguant le principe d'autodétermination des peuples à disposer d'eux-même. En 1995 la France décide d'accélérer le mouvement de développement de l'île et va prendre un certain nombre de mesures qu'elle jugera utile afin d'arriver à ces fins. C'est ainsi que le 1er janvier 1995, le tandem Balladur-Pasqua, respectivement premier ministre et ministre de l'intérieur, va instaurer un visa pour réglementer la circulation entre les trois autres îles de l'archipel et Mayotte. Une fermeture des frontières qui intervient après des siècles de libre circulation entre les îles, mouvement tellement ancien qu'il n'est pas une famille qui soit dispersée sur l'ensemble des îles de l'archipel. Un verrouillage des frontières aux hommes mais également aux marchandises avec l'instauration des barrières douanières sur les échanges « traditionnels » entre les îles des Comores et Madagascar.

C'est cette situation qui combinait avec une politique du chiffre décrétée dès les années 2000 par la France dans sa nouvelle politique d'immigration, qui va conduire et favoriser le développement de la « question » ou plutôt du problème migratoire à Mayotte. Un blocage qui va sédentariser une partie des populations des Comores d'un côté ou de l'autre de ce mur mortel... Le durcissement des contrôles frontaliers et l'augmentation exponentielles des reconduites à la frontière ( les expulsions vont passer de quelques 4000 en 2004 à plus de 26000 en 2010 (dont 6000 enfants mineurs)) vont pousser les migrants à prendre la mer via des passeurs près à prendre tous les risques pour gagner les côtes de Mayotte. Une situation désastreuse qui va transformer cette région en l'un des plus vastes cimetières marins du monde, dans une indifférence quasi-généralisée de la France métropolitaine ou de l'Europe. Tant est si bien que François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT de passage sur l'île de Mayotte fin janvier 2012, soulignait ainsi que « Mayotte, c’est la honte pour Paris : avouer qu’aux yeux de tous, des gens meurent dans des eaux françaises… Si ça s’était passé à Lampedusa, ça aurait fait les gros titres !  ». Et effectivement ces drames sont loin de faire les gros titres dans les médias métropolitains mais aussi et c'est sans nul doute plus inquiétant dans la presse locale, qui ne consacre que quelques lignes dans la rubrique faits divers à ces drames si révélateur de politiques mortifères.

Une situation pour le moins préoccupante voire révoltante dans « cette verrue de la République » (comme le titrait Libération en 2008) pour les associations et une partie de la population qui réfute de plus en plus ces violences et ces « incidents » liés à une politique d'immigration d'objectifs chiffrés qui semble avoir atteint les paroxysmes de violence et d'inhumanité. Le changement politique ne laisse en tout cas pour l'instant présager d'un changement de ligne dans les politiques migratoires à Mayotte comme en France et en Europe.

Thibaut LEMIERE

¹ Barque traditionnelle de 6à 9 mètres transportant marchandises et reconvertit pour l'occasion en bateau de transport de migrants...


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21 réactions à cet article    


  • non667 29 mai 2012 10:04

    c’est ça la France et mayotte est un pays merveilleux ,il y pleut de l’or , faisons y venir toute la misère du monde !     


    • kane85 kane85 29 mai 2012 10:17

      Il suffisait de ne pas en faire un territoire Français ! Et ce, malgré des résolutions de ONU !

      L’article explique très bien que les flux migratoires entre iles ont toujours existé ! Pourquoi les interdire aujourd’hui ?

      Ce n’était visiblement pas la misère du monde avant alors, pourquoi cela devrait-il l’être après ?

      Tout ça pour que le coq Français puisse faire cocorico ailleurs que dans l’hexagone ?

      Hé bien là ! On peut pas dire qu’il n’a pas les pieds dans la merde !


    • jef88 jef88 29 mai 2012 10:20

      Il ne s’agit pas de clandestins venus « profiter du développement de Mayotte »

      La preuve ?????
      Ah bon ! il n’y en a pas ..................


      • thierry3468 29 mai 2012 15:12

        J’ai vécu à Mayotte et je ne découvre pas le triste sort des kwassa kwassa et des clandestins dans les journaux .Mayotte est un eldorado pour toute la région (Comores et Madagascar ) et attire donc tous ceux qui rêvent d’obtenir une vie meilleure .Les Comores revendiquent régulièrement Mayotte par principe mais profitent bien largement de cette ile française pour y faire transiter tous ceux qui espèrent venir travailler en France .La population en situation irrégulière est très importante à Mayotte en nombre .Mais,elle est vitale pour la vie économique du territoire car elle est largement exploitée localement .Je m’étonne que personne ne parle de l’exploitation sexuelle de toutes ces femmes venues des Comores ou de Madagascar ;de tous ces enfants conçus dans l’espoir qu’ils puissent obtenir la nationalité française ,de tous ces enfants délaissés par un père absent ou négligeant ....J’ai côtoyé toute cette misère qui ne peut qu’aboutir à de la violence et de la haine .Mayotte est une poudrière que beaucoup ne veulent pas voir mais cela n’empêchera pas son explosion.N’oublions pas qu’il y a plus de Mahorais hors Mayotte qu’ à Mayotte .........


        • gordon71 gordon71 29 mai 2012 17:52

          on dirait que ce genre d’article plein de bon sentiments ne fasse plus recette... 


          peut être que ce genre de soupe a été servie un peu trop souvent 



          • loulou 29 mai 2012 17:57

            Vous avez pleinement raison. Il faut que la France applique enfin les résolutions et injonctions de l’ONU, l’OUA et de la Ligue Arabe. Les mouvements séculaires entre les iles pourront a nouveau reprendre en toute tranquillité. La sécurité des passagers sera plus grandes et il n’existera plus de discriminations artificielles entre les habitants des différentes iles.De plus si malheureusement il y a des drames en mer, comme ça peut hélas toujours arriver, la france , pays des droits de l’homme n’en sera plus responsable. Très bon article.


            • zelectron zelectron 29 mai 2012 21:05

              Alors puisque la France est un paradis, pourquoi la gauche dit l’inverse ?


              • Rémi Manso Manso 29 mai 2012 22:38

                Comment un article sur Mayotte peut-il passer sous silence le fait que la densité de population y est déjà de 525 hab/km² (soit quasiment 5 fois celle de la métropole !) et que du fait de la permanence d’un taux de natalité explosif (4,2 enfants par femme), Mayotte comptera 500.000 habitants en 2050 : sa densité de population sera alors de 1.250 hab/km², c’est-à-dire supérieure à celle (actuelle) du Bangladesh (1.047 hab/km²) pays déjà sursaturé d’êtres humains...

                Faut-il en plus de cela laisser grandes ouvertes les portes de l’île ?

                • amipb amipb 30 mai 2012 07:35

                  Soit vous n’avez pas les bons chiffres, soit vous mentez de manière éhontée.

                  Si l’on regarde le taux de natalité à Mayotte, il est en chute libre depuis 2006 : http://www.indexmundi.com/fr/mayotte/taux_de_natalite.html


                • Rémi Manso Manso 30 mai 2012 08:14

                  @amipb, les CHIFFRES que je donne sont parfaitement exacts, et vous pourrez les vérifier sur cette publication de l’INED :

                  Par contre, je reconnais que les 4,2 enfants par femme correspondent exactement à un INDICE DE FÉCONDITÉ (nombre d’enfants par femme) et non à un TAUX DE NATALITÉ.

                  Cette approximation est faite par à peu près tout le monde (pour simpifier le propos) mais c’est effectivement une erreur. Ceci étant, cela ne change rien sur le fond du problème : avec 4,2 enfants par femme, la population continue à exploser, comme l’indiquent les prévisions de l’INED.

                • thierry3468 30 mai 2012 09:35

                  Petite précision :Les statistiques officielles ne reflètent pas la réalité de Mayotte car elles ne tiennent pas compte de l’immigration clandestine très importante à Mayotte .Beaucoup de femmes et d’enfants arrivent en kwassa kwassa et n’apparaisent jamais dans les statistiques officielles.Un taux de fécondité très important,une immigration clandestine continue ,aboutissent à cette explosion démographique et à ce naufrage économique et sociale car Mayotte importe tout sans rien produire localement.
                  La misère s’accroit ,les inégalités se creusent et tout ceci aboutira à une explosion de violence inéluctable car personne n’aura le courage politique de prendre des mesures radicales.
                  Je m’étonne que personne ne parle de la politique de limitation des naissances à Mayotte qui choquerait en métropole.....C’est vrai que tout ceci est loin de nous et cela arrange beaucoup de gens.


                  • Rémi Manso Manso 30 mai 2012 11:49

                    Bonjour Thierry, 

                    je crois que nous partageons la même inquiétude sur le sort de Mayotte. L’association Démographie Responsable cherche à s’y implanter pour limiter « la casse » autant que faire se peut : auriez-vous quelques suggestions ?

                    Cordialement
                    Rémi

                  • Mzungu 30 mai 2012 10:02

                    "Il ne s’agit pas de clandestins venus « profiter du développement de Mayotte ». Ceux sont des femmes et des hommes privées de leur droit depuis plus de 17 ans.« 
                    Non mais laissez moi rire... que faites vous :
                    - Des femmes enceintes prenant spécialement la mer pour accoucher à Mayotte et ainsi offrir la nationalité française et les avantages qui vont avec à leur progéniture ?
                    - Des hommes venant bosser illégalement au profit des Mahorais déjà trop riches (qui les dénoncent aux autorités quand ils ne veulent pas les payer) ?
                    - Des malades expédiés en kwassa »sanitaire« par les services médicaux incompétents et démunis des Comores vers le Centre Hospitalier Hi-tech de MAMOUDZOU ?
                    -
                    Des enfants en situation irrégulière bénéficiant de l’instruction gratuite dans les écoles de la République ?

                    On ne peut se réjouir de la disparition de ces Comoriens, c’est certain, mais vous ne pouvez sérieusement pas prétendre que le flux n’est pas lié à la politique d’assistanat menée par notre pays depuis des lustres...
                    Je ne connais pas les chiffres mais pour parler de libre circulation entre les iles, il faudrait que les allers et les retours se valent, et à mon humble à mon avis, ceux qui réussissent à entrer en FRANCE ne repartent que lorsqu’ils sont expulsés !

                    Acceptons de nous retirer en respectant cette résolution de l’ONU... laissons Mayotte aux Comores en n’oubliant surtout pas d’emmener dans nos valises toutes les administrations et tous nos millions ! Quand Mayotte deviendra un »Madagascar bis", la libre circulation séculaire ne sera certainement plus aussi importante.


                    • thierry3468 30 mai 2012 15:10

                      Les Comores n’ont pas envie de se priver de Mayotte en tant que porte d’entrée vers la France métropolitaine et réclament par principe uniquement la restitution de Mayotte pour obtenir des dédommagements et des compensations financières .La métropole ne peut abandonner les Mahorais comme les Harkis dans le passé .Mayotte demeure et demeura française car elle profite à la métropole et aux Comores au détriment de sa population.Les Mahorais sont sacrifiés pour des questions de basse politique .


                    • T.L. 30 mai 2012 14:20

                      Quelques précisions

                      Au sujet de la démographie, je crois voir revenir les vieux démons du maltusianisme concernant la croissance démographique. Peut-être serait-il intéressant de retenir les véritables leçons de l’Histoire en matière de démographie :

                      - L’exemple chinois de limitation des naissances me semble assez probant quant à l’inutilité d’une telle méthode. En matière de baisse de la fécondité la seule recette qui fonctionne et qui a fonctionné en Europe c’est l’augmentation du niveau de vie couplée avec le développement de l’éducation. Ce qui ne semble pas être la priorité de notre cher France tant à Mayotte que dans les Comores. Le mouvement contre la vie chère, auquel j’ai participé, reflète assez justement cette augmentation du niveau de vie global qui tarde à venir malgré les promesses de la France. Quand en matière d’éducation les déclarations tonitruantes du vice recteur relatives au manque cruel de moyen, du genre "la bétoneuse ne va pas aussi vite que l’utérus des mahoraises" parlent d’elle-même...

                      - De plus comme préciser dans l’article ce mur érigé entre les îles est loin d’arranger le problème de la démographie car il bloque les individus dans leur migration pendulaire (un schémas identique à celui qu’à connu la France dans les années 70 avec sa fermeture des frontières).


                      S’il s’agissait d’immigrants venus profiter du développement de Mayotte comme certain l e laisse à penser ; comment expliquer que ces derniers se retrouvent avec de la famille à Mayotte, de la famille de nationalité française ? Il est vrai que l’emploi et les conditions sanitaires se trouvent être meilleur à mayotte. Mais c’est tout de même intéressant d’oublier les « promesses françaises » de participer à la construction d’une maternité sur l’île d’Anjouan, une promesse toujours pas réalisé par notre cher pays des Droits de l’Homme. Ou encore ce manque d’investissement criant de la France dans le développementy de l’archipel des Comores, le seul investissement notables de la France a été conssité dans le soutien plus ou moins dissimulé dans les 28 coups d’état qui ont secoué l’archipel....

                      Le départ de la France tel que vous le décrivait « Mzungu » est l’illustration de l’arrogance française. Ce développement et ce progrès technique avec lequel vous souhaiter partir ; il s’agirait encore une fois de renier un engagement pris par la France devant les autres nations et notamment l’ONU. Ces textes signés et ratifiés par la France prévoyaient une décolonisation avec réparations financières, et transferts progressifs des compétences de l’Etat colonial... mais je vous l’accorde ça n’a jamais été appliqué par la France dans l’indifférence totale de l’opinion publique française, et donc de fait en reniant tous les engagements français pris en la matière. C’est intéressant de prendre les maux du colonialisme pour justifier la continuité de la présence coloniale française à Mayotte... C’est parce que nous instauré cette inégalité entre les îles que l’on doit rester, c’est cela en somme.

                      Et il serait intéressant d’examiner les origines de ce développement dont vous parler. Un développement acquis par la France par l’exploitation et le pillage de ses anciennes possessions coloniales. Cette exploitation ne serait rien d’ailleurs sans le système françafricain mis en relief par François Xavier Verschave et dont les Comores furent l’une des pièces maitresses. Les Etats du Sud ont ainsi reversé plus d’argent et de richesses vers les pays du Nord via le remboursement des intérêts des dettes octroyés auprès des anciennes puissances coloniales ou encore l’exploitation du sous sol africain ; que les pays du Nord n’ont donné d’aide au développement.

                      Je vous l’accorde l’état comorien est également loin d’être exemplaire, mais sa responsabilité semble être à relativiser face aux responsabilités françaises...


                      Un dernier point concernant l’exploitation de Mayotte et de l’immigration comorienne par la France. Les eaux comoriennes intéressent au premier chef la France pour plusieurs raisons (stratégiques, économiques avec le thon rouge par exemple,etc...). Le problème migratoire est une manne financière énorme pour la France. Un seul exemple l’argent récolté par la France autour des demandes de visa. En effet la France reçoit en moyenne entre 30 et 100 euros (qui représente plusieurs fois le salaire moyen comorien) pour chaque demande de visas, des sommes qui ne sont jamais remboursées par la France y compris en cas de refus. Sachant que chaque années la France aux Comores enregistre plusieurs milliers de demandes, il ne vous reste plus qu’à calculer les sommes énormes engrangées par la France.






                      • Mzungu 30 mai 2012 15:42

                        "Le mouvement contre la vie chère, auquel j’ai participé, reflète assez justement cette augmentation du niveau de vie global qui tarde à venir malgré les promesses de la France.« 
                        Vous parlez des grèves inutiles qui ont bloqué Mayotte pendant des semaines, tout ça pour des ailes de poulets ... grèves ayant entrainé des débordements en tout genre dont beaucoup d’agressions et de destructions gratuites ! Une honte sans compter que les prix ont repris de plus belle !!! Bravo belle action !

                         »comment expliquer que ces derniers se retrouvent avec de la famille à Mayotte, de la famille de nationalité française ?« 
                        Mais parce qu’avant que la France ne se fasse piéger par Mayotte, ces habitants avaient déja de la famille dans les autres iles Comoriennes ! Sans compter, ceux qui y sont nés après une traversée illégale !!!

                         »Un développement acquis par la France par l’exploitation et le pillage de ses anciennes possessions coloniales.« 
                        Mais de quoi parlez vous ? Il n’y a rien à exploiter à Mayotte ! Tout le développement a été subventionné par l’état Français. Finalement se sont les contribuables qui sont exploités et non les pseudo-colonisés ! Et quand développement il y a, tout tombe en désuétude en quelques années faute d’attention et de projection vers l’avenir !

                         »Sachant que chaque années la France aux Comores enregistre plusieurs milliers de demandes, il ne vous reste plus qu’à calculer les sommes énormes engrangées par la France."

                        Pipeau !

                        Évidemment que la France ne peut pas partir de Mayotte et continuera à subventionner le reste des Comores dés qu’un petit chantage diplomatique pointera le bout de son nez.
                        C’est un débat sans fin et pour ma part je ne vois aucune solution au problème.


                        • T.L. 30 mai 2012 16:34

                          Vous considérez un mouvement populaire qui réclamit la baisse du niveau de vie et pour l’égalité comme des « grèves inutiles »... Belle opinion des luttes sociales, vous devez sans doute avoir la même analyse du mouvement des retraites en France en 2010 alors ? Si je vous suis bien il est préférable de se taire et de courber l’échine ? Si ce mouvement à durer il faut rappeler que c’est l’entêtement des distributeurs et de l’Etat français qui a conduit à ce pourrissement de la situation... une démarche bien volontaire pour décrédibiliser un mouvement légitime... Et si on fait le bilan les victimes restent bien les mahorais. Il me semble compter beaucoup plus de blesser du fait de la violence d’état dispensée par les forces de l’ordre que des victimes des manifestants...

                          Vous admettez également que cette fermeture des frontière de 1995 a séparé des familles...

                          Désolé mon cher mais des richesses sont exploités par la France aux Comores, ceux sont les richesses maritimes et les droits maritimes qui y sont inhérents. Et de plus vous oubliez l’intérêt stratégique de l’île pour la France qui a d’ailleurs installé la base d’écoute des Badamiers sur Petite Terre. Je ne parle pas non plus de l’emplacement géostratégique de l’archipel dans le canal du Mozambique une des principales routes maritimes du monde.

                          « Et quand développement il y a, tout tombe en désuétude en quelques années faute d’attention et de projection vers l’avenir ! »
                          Cette considération du peuple comorien vis à vis du développement est scandaleux, ceux sont des discours ressortis sans cesse pour tenter de faire oublier le fait colonial, et perpétue cette idée de civilisation chère à la droite française et aux colons de tout poil. Le développement n’est pas quelque chose que l’on parachute depuis l’Occident en donnant des leçons avec nos préjugés. Mieux vaut il se demander si ces Etats sont libres de l’influence et des dictat de l’occident, ce que vit la Grèce en ce moment n’est qu ’un exemple de la politique d’aide à l’occidental.... Vous ne p)arlez pas des 28 coups d’état que j’ai souligné pourquoi ? Bob Denar le Corsair de la République comme le définissez la classe politique française était devenu grâce à la France vice Roi des Comores...

                          "Sachant que chaque années la France aux Comores enregistre plusieurs milliers de demandes, il ne vous reste plus qu’à calculer les sommes énormes engrangées par la France."
                          En quoi est ce pipeau ? Vérifeir par vouis même si ce que j’avance n’est pas vérifiable. Demandé donc à des étrangers venus ou qui souhaitent venir en France si ils se sont fait remboursé les sommes avancées pour leur demande de visa ...

                          La question ne me semble pas insoluble bien au contraire.... les mouvements sociaux qui secouent régulièrement les Dom Tom depuis 5 ans maintenant ne cesse de mettre en avant la colonisation comme maux des difficultés de ces territoires. Certains de ces territoires souhaitent la décolonisation, d’autre un traitement égal à la métropole, est ce illusoire que de réclamait l’autodétermination ou l’égalité à la France ? Liberté- Fraternité- Egalité ?? Il serait peut être temps d’écouter les peuples en lutte...


                        • Mzungu 30 mai 2012 23:10

                          Vous considérez un mouvement populaire qui réclamait la baisse du niveau de vie et pour l’égalité comme des « grèves inutiles »... Oui c’est exact comme toutes les grèves récurrentes en métropole et ailleurs...
                          Belle opinion des luttes sociales, vous devez sans doute avoir la même analyse du mouvement des retraites en France en 2010 alors ? Oui évidemment !

                          Si ce mouvement à durer il faut rappeler que c’est l’entêtement des distributeurs et de l’Etat français qui a conduit à ce pourrissement de la situation... une démarche bien volontaire pour décrédibiliser un mouvement légitime... Justification qui ne me convainc absolument pas.

                           Et si on fait le bilan les victimes restent bien les mahorais. C’est certains, je suis entièrement d’accord notamment en raison des naufrages économiques de certaines entreprises suite aux blocages injustifiés.

                          Il me semble compter beaucoup plus de blesser du fait de la violence d’état dispensée par les forces de l’ordre que des victimes des manifestants... Il vous semble ? Vous n’avez pas les chiffres ? Les magasins brûlés, les voitures saccagés, les caillassages en règle des blancs, les insultes racistes, le racket organisé sur les barrages.... vous êtes sur que vous y avez participé ?

                          Vous admettez également que cette fermeture des frontière de 1995 a séparé des familles... oui là j’admets, mais franchement vous préconisez quoi ? Donner la nationalité française aux habitants de toutes les Comores ?

                          Désolé mon cher mais des richesses sont exploités par la France aux Comores, ceux sont les richesses maritimes et les droits maritimes qui y sont inhérents. Lesquelles ?

                          Et de plus vous oubliez l’intérêt stratégique de l’île pour la France qui a d’ailleurs installé la base d’écoute des Badamiers sur Petite Terre. Je ne parle pas non plus de l’emplacement géostratégique de l’archipel dans le canal du Mozambique une des principales routes maritimes du monde. C’est vrai, je ne comprends d’ailleurs toujours pas ce choix géostratégique sachant que la Réunion se trouve à 2 heures d’avion.

                          « Et quand développement il y a, tout tombe en désuétude en quelques années faute d’attention et de projection vers l’avenir ! »
                          Cette considération du peuple comorien vis à vis du développement est scandaleux, ceux sont des discours ressortis sans cesse pour tenter de faire oublier le fait colonial, et perpétue cette idée de civilisation chère à la droite française et aux colons de tout poil. Le développement n’est pas quelque chose que l’on parachute depuis l’Occident en donnant des leçons avec nos préjugés. Aucun préjugé, je m’en fous et je n’ai aucune leçon à donner aux comoriens que je côtoie moi aussi et qui sont majoritairement respectables et respectueux. Je trouve dommage de voir la gestion désastreuse de certaines administrations...(par exemple celle du conseil général http://mayotte.la1ere.fr/infos/actualites/conseil-general-le-prefet-saisit-la-cour-des-comptes_6581.html)

                          "Sachant que chaque années la France aux Comores enregistre plusieurs milliers de demandes, il ne vous reste plus qu’à calculer les sommes énormes engrangées par la France."
                          En quoi est ce pipeau ? Vérifier par vous même si ce que j’avance n’est pas vérifiable. Demandé donc à des étrangers venus ou qui souhaitent venir en France si ils se sont fait remboursé les sommes avancées pour leur demande de visa ... Vous parlez de millier de demandes... combien exactement ? Multiplier par 100€... je pense qu’on est loin des sommes énormes ! Il est cependant anormale que ces personnes ne soient pas remboursées. Parle t-on d’avance réelle ou de frais de dossier encaissés quoi qu’il arrive ?

                          Fort heureusement nous avons tous des avis qui diffèrent et finalement ce sont les débats contradictoires qui font avancer les choses... Je vous souhaite bon courage pour vos actions futures !


                        • T.L. 30 mai 2012 17:19

                          Et pour étayer le propos sur la présence française, je vous conseille de jeter un coup d’oeil sur l’article qui suit
                          http://www.malango.yt/statut_mayotte/resolution_onu.htm

                          Résolution de l’ONU 3385 condamnant la présence française à Mayotte. C’est l’une des nombreuses résolutions adoptées dans ce sens. La France n’en a jamais tenu compte : en tant que membre permanent du conseil de sécurité, elle a le droit de veto. Aucune sanction n’est donc à craindre.
                           
                          L’ONU condamne la présence française à Mayotte # Résolutions de l’ONU n° 3385 du 12/11/1975 :

                          " Résolution relative à l’admission des Comores à l’ONU dans laquelle elle a réaffirmé la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’Archipel des Comores composé des îles d’Anjouan, de la Grande Comore, de Mayotte et de Mohéli. "

                          # Résolutions de l’ONU n° 31/4 du 21/10/1976 :

                          " 1- condamne les référendums du 8 février et du 11 avril 76 organisés dans l’île comorienne de Mayotte par le gouvernement français et les considère comme nuls et non avenus, et rejette :
                          a) toute autre forme de référendum ou consultation qui pourrait être organisées ultérieurement en territoire comorien de Mayotte par la France.
                          b) toute législation étrangère tendant à légaliser une quelconque présence coloniale française en territoire comorien de Mayotte.
                          2- condamne énergiquement la présence française à Mayotte qui constitue une violation de l’unité nationale de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la république indépendante des Comores. « 

                          # Lors de son voyage aux Comores en 1990, le Président François Mitterrand avait déclaré que »la loi séparant Mayotte des Comores est une loi injuste« .

                          # Michel Rocard, lundi 28 janvier, à Washington : “au regard du droit international, l’administration de Mayotte par la France est illégale”.

                          Malgré tout, ce droit international qui oblige à garder »les frontières issues de la décolonisation" se heurte à deux objections.

                          Avec le recul, on ne peut pas dire que cette pratique ait assurée la stabilté en Afrique. Du Darfour au Rwanda, la plupart des conflits africains ont comme cause sous-jacente (mais pas unique !) cette obligation de faire cohabiter des communautés qui se sont souvent, voire toujours affrontées.

                          De plus, ce droit onusien se heurte à un autre principe des Droits de l’Homme : celui des peuples à disposer d’eux-mêmes. Peut-on, doit-on, obliger des communautés à cohabiter contre leur volonté ?

                          Partant de ce constat, le conflit larvé entre l’Union des Comores et la France n’a guère de chances de déboucher un jour, sauf à ce que les deux parties prennent un peu de recul par rapport à cette situation, fassent preuve de pragmatisme et surtout... de bonne volonté.

                          On n’en prend pas le chemin.


                          • jugglebeth 30 mai 2012 23:57
                            Le mur qu’essaye de créer la France sur l’archipel des Comores est fissuré comme une passoire quand il se dit qu’il y a autant de clandestins sur Mayotte que de résidents.
                            L’état et la république ont souhaité garder ce territoire pour des raisons stratégiques.
                            Les clandestins comoriens viennent chercher une vie meilleure et de quoi payer une maison à la famille au village d’une trois autres îles de l’archipel.
                            Les politiques de la république française ont toutes inscrite une logique de développement économique. Alors qu’on peut aussi s’interroger sur la pertinence de parler de développement économique sur un futur atoll de 376 km2. L’état est quasi le seul employeur du moins le plus fixe alors que les secteurs économiques sont à la ramasse vu la situation géographique.
                            Alors le prix à payer pour les comoriens est plus forts à payer que les mahorais et encore plus que les muzungu expatriés pour vivre un instant de paradis, mais chacun a sa propre définition du paradis.

                            • Rémi Manso Manso 2 juin 2012 17:55

                              « La liberté et l’humanité font naufrage à Mayotte » pour une unique raison : l’île est surpeuplée et le sera encore plus dans un prochain avenir (voir mes posts précédents).

                              Et donc, étant donné que toute intervention sur ce sujet est voué aux gémonies de la part de la communauté des bien-pensants, la seule solution raisonnable pour Mayotte est l’indépendance ou le rattachement aux Comores : c’est la seule façon de faire chuter brutalement le taux de fécondité apocalyptique qui y a encore cours. 

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