Médiatisation maximum pour les Le Pen aux régionales
Dire qu'à l'époque de sa gloire, lorsque personne encore ne pouvait imaginer qu'il serait un jour jeté hors de son parti comme un paria par sa fille Marine. Jean-Marie Le Pen se plaignait sans cesse du rejet des médias pour sa personne et le Front national. Pourtant les médias adoraient recevoir le "Menhir", d'abord parce que l'audience était assurée par les "bons mots" du leader incontesté des frontistes. Et qu'ensuite, trop naïvement sans doute, le système médiatique n'a pas senti venir le vent violent du boulet et la montée en puissance d'un parti aujourd'hui premier de France. Certes le faire monter un peu sans avoir l'air d'y toucher tenait aussi du calcul politique, mais à force de jouer avec le feu tout prêt du cordon détonant...
Pensaient-ils alors que le vieux lion avec ses provocations, se tirait lui-même une balle dans le pied à chaque apparition télévisée ? La suite a prouvé le contraire.
Voilà maintenant que comme dans un film d'épouvante, la chose à échappé à ses créateurs et que la progéniture familiale reprend le flambeau.
Certes, accuser seulement les médias d'avoir pousser le FN serait totalement absurde, car la manoeuvre est collective et l'oeuvre encore inachevée des extrémistes est d'abord de la responsabilité de ceux qu'on ose encore appeler nos élites politiques. Mais l'aveuglement n'est pas seulement une tare française, partout en Europe et même aux Etat-Unis avec Donald Trump, le populisme attire de plus en plus les foules. Et lorsqu'un candidat aux primaires des Républicains est toujours en tête dans les sondages et attire vers lui les suprémacistes blancs autant que les électeurs, c'est que quelque chose ne tourne plus rond et que le l'échauffement n'est plus seulement climatique.
Mais pour revenir sur l'actualité des régionales, qu'aurait-on dit, si un socialiste et un autre du parti Les Républicains, étaient en tête dans le top dix des candidats plus médiatisés. Que la presse est complice du système. Or il se trouve, selon l'Argus de la presse, que les deux candidats les plus médiatisés dans l'entre-deux-tours des élections régionales sont Marine et Marion Le Pen.
Dans le top dix elles devancent, Estrosi, Masseret et Bertrand, alors que Philippot arrive en sixième position. Pourtant 3 autres candidats FN sont arrivés en première position au premier tour, même s'ils sont nettement moins bien placés pour l'emporter au soir du second scrutin. Mais vous remarquerez que même hors élections, c'est toujours les mêmes noms qui reviennent en boucle dans la presse et encore les mêmes qui fréquentent le plus souvent les plateaux télé. N'y aurait-il que trois cadres médiatiquement valable au Front National ou est-ce le résultat de l'habileté stratégique mariniste ?
Les médias ainsi que les responsables politiques français semblent piégés, et pour longtemps. Même si en réalité, tout comme la mondialisation, le phénomène de la montée des extrêmes est internationale, et nous savons pourquoi. Crise économique très longue à durée encore indéterminée, pression migratoire qui durera le temps d'une guerre encore loin d'être gagnée, austérité prolongée et chômage récurrent. Vous ajoutez à tout cela des jihadistes et du sang dans les rues de Paris, et vous obtenez 1/3 des électeurs qui votent FN.
Les derniers sondages pour les régionales donnent le Front National perdant partout. À 17 heures la participation était de 50,54%, l'abstention estimée à 20 heures s'élève à 41,50%. Mais quel que soit le résultat final, c'est le FN qui gagne !
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