Même mort, Kadhafi bouge encore
L’ex-dictateur Libyen, Mouammar Kadhafi, aurait-il laissé quelques sardines plantées dans le jardin de Nicolas Sarkozy ? Souvenez-vous, le jardin de l’époque, était celui de l’Élysée. Alors que l’ex-président français est à l’origine de l’évacuation des tentes du canal Saint-Martin, il autorisait dans le même temps l’installation de la tente de Kadhafi dans le jardin de l’Élysée. Cocasse comme situation. L’amitié devait avoir du sens pour autoriser une telle faveur…
Mais voilà, il y a des morts qui sont parfois plus encombrants que des vivants. Kadhafi serait de ceux-là. Il rit encore le bougre sous sa tente. Comme le confiera un membre du gouvernement de l’époque « Un chef d’État, même s’il est un dictateur, doit être traité comme un chef d’État ». C’est le sens de l’histoire. C’est le paradoxe de la diplomatie. L’histoire, elle, sera peut-être moins complaisante avec le paradoxe de la diplomatie. Surtout quand il est question d’argent, de campagnes électorales, de président de la République, et d’anciens amis…
Et puis l’ami généreux, le campeur d’un soir, le chef d’Etat aux méthodes spéciales, nous quitte. Paix à son âme. Étrange volonté de vouloir faire disparaître le bébé avec l’eau du bain. Cette fois, il semble que ce soit l’eau qui soit restée en surface. Il n’y a rien de pire que ceux qui savent. Il faut les protéger ou les faire taire à jamais. L’histoire a préféré donner une fin misérable de ce dictateur. Aurait-il eu la mémoire encombrante pour qu’il soit ainsi jeté en pâture à la population ? Vous en voulez, allez-y, il est à vous, et surtout, pas de pitié.
Un mort ne parle plus, mais son argent ne meurt jamais. Il continue de tourner. Quand il est question du financement d’une campagne présidentielle, le sujet devient brûlant foudroyant parfois. L’argent est placé sous filature. On le voit tourner comme une patate chaude qui, braquée sous les projecteurs médiatiques, oscille entre ombre et lumière.
Et puis tout ça pour ça ! Honnêtement, un virement de 500.000€, c’est presque ridicule. Je dirai même que cela est mesquin. 500.000€, c’est un encas, une mise en bouche, que dis-je… une cacahuète dans un bol de riz ! Claude Guéant le dit lui-même et parle de « petites sommes ». Comme quoi, à un certain niveau, nous n’avons vraiment plus les mêmes échelles de valeurs.
À l’avenir, je ne suis pas certain qu’une tente vienne trôner sous les fenêtres du président. Car en guise de cadeau laissé en partant, Kadhafi ne s’est pas contenté de planter des sardines, il a aussi soigneusement dissimulé quelques mines anti personnelles. Mines qui finiront bien un jour par éclore au printemps… français celui-là.
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