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Accueil du site > Actualités > Politique > Michel Barnier : déjà deux mois !

Michel Barnier : déjà deux mois !

« Depuis que j’ai accepté la proposition du Président de la République d’être le Premier Ministre de notre pays, j’ai gardé en mémoire mes propres lignes rouges, qui sont celles de tout le gouvernement. Il n’y aura aucune tolérance à l’égard du racisme et de l’antisémitisme. Il n’y aura aucune tolérance à l’égard des violences faites aux femmes. Il n’y aura aucune tolérance à l’égard du communautarisme. Il n’y aura aucun accommodement en ce qui concerne la défense de la laïcité, aucun. Nous n’accepterons aucune discrimination. Nous n’accepterons aucune remise en cause des libertés conquises au fil des ans. » (Michel Barnier, le 1er octobre 2024 dans l'hémicycle).

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Le Premier Ministre Michel Barnier a été nommé maintenant il y a deux mois. Le second tour des élections législatives anticipées a donné son verdict le 7 juillet 2024, ont suivi deux mois d'incertitudes et d'hésitations, et Michel Barnier a été nommé le 5 septembre 2024.

Durer déjà deux mois ne semble pas vraiment un exploit (il n'a pas dépassé en longévité Bernard Cazeneuve, le recordman de brièveté sous la Cinquième République avec un peu plus que cinq mois ; il le dépasserait éventuellement le 10 février 2025), mais il faut insister sur le fait qu'il n'a pas de majorité absolue et que l'addition de deux farouches oppositions forme une majorité absolue de déconstruction. Avec une telle Assemblée, il faut plutôt faire les comparaisons de longévité avec la Quatrième République et dans cette perspective, Michel Barnier aura déjà duré plus longtemps que des gouvernements dirigés par les six Présidents du Conseil suivants : Léon Blum (en 1946), André Marie (en 1948), Robert Schuman (en 1948), Henri Queuille (en 1950), Edgar Faure (en 1952) et Pierre Pflimlin (1958). Quatre d'entre eux ont toutefois eu l'occasion de diriger d'autres gouvernements plus stables.

Ou même avec des gouvernements de la Troisième République : ceux de Gaëtan de Rochebouët (en 1877), Armand Fallières (en 1883), Alexandre Ribot (en 1914), Paul Painlevé (en 1917), Frédéric François-Marsal (en 1924), Édouard Herriot (en 1926), Camille Chautemps (en 1930 et en 1933), Théodore Steeg (en 1930), Joseph Paul-Boncour (en 1932), Albert Sarraut (en 1933), Édouard Daladier (en 1934), Fernand Bouisson (en 1935) et Léon Blum (en 1938), ont duré moins longtemps que celui de Michel Barnier (sept sur les treize ont aussi dirigé d'autres gouvernements plus stables et je n'ai pas inclus Philippe Pétain, Président du Conseil pendant moins d'un mois mais chef de l'État aux pleins pouvoirs pendant plus de quatre ans). Et le 17 novembre 2024, Michel Barnier aura aussi duré plus longtemps qu'une figure majeure de la République, Léon Gambetta. C'est donc pour dire que ces deux mois ont déjà leur poids historique dans l'exercice du pouvoir.

Le gouvernement Barnier a bénéficié du rejet réciproque de ses deux farouches adversaires, le RN et la nouvelle farce populaire (NFP). La première motion de censure n'a pas eu beaucoup de succès parce qu'elle pêchait par son esprit partisan et surtout, systématique. Il en viendra certainement d'autres et la question est toute simple : le NFP votera-t-il une motion de censure déposée par le RN ? Et le RN votera-t-il une motion de censure déposée par le NFP ? L'une ou l'autre de ces hypothèses montreraient une collusion indiscutable entre le NFP et le RN alors que chacun voudrait montrer du doigt une collusion majorité/RN pour les uns et majorité/NFP pour les autres.
 

Pour montrer à quel point les oppositions aujourd'hui s'autodétruisent, il suffit de regarder avec attention deux scrutins publics très importants concernant l'abrogation de la réforme des retraites de 2023 : un amendement déposé par Boris Vallaud, président du groupe PS, et une proposition de loi déposée par Thomas Ménagé, député RN.
 

L'amendement (n°146) de Boris Vallaud au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 visait à rétablir l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans, sous réserve d'augmenter (fortement) les cotisations sociales sur les salaires supérieur à deux fois le plafond de la sécurité sociale, a été rejeté le 29 octobre 2024 lors du scrutin n°182 : sur 416 votants, 182 ont voté pour, 232 contre et 2 abstentions. Parmi les 182 votes pour : 63 FI, 61 PS, 36 EELV, 6 LIOT et 16 PCF. Parmi les 232 votes contre : 91 RN, 60 EPR, 27 LR, 24 MoDem, 20 HOR, 3 LIOT, 5 ciottistes.
 

La proposition de loi (n°284) de Thomas Ménagé déposée le 18 septembre 2024 visant à annuler les dernières réformes des retraites (âge de la retraite et nombre d'annuités) a été rejetée, quant à elle, le 31 octobre 2024 lors du scrutin n°217 : sur 334 votants, 119 ont voté pour, 197 contre et 18 abstentions. Parmi les 119 votes pour : 118 RN. Parmi les 197 votes contre : 58 EPR, 51 PS, 13 LR, 26 EELV, 17 MoDem, 19 HOR, 2 LIOT, 9 PCF. Le député socialiste Aurélien Rousseau a été comptabilisé comme votant pour mais il a indiqué qu'il voulait voter contre.

Comme on le voit, les votes sont diamétralement opposés. Les ciottistes se sont majoritairement abstenus lors du texte du RN car ils étaient favorables à la réforme des retraites de 2023. Il faut dire aussi que l'amendement de Boris Vallaud aurait plombé la compétitivité des entreprises puisque cela revenait à financer le retour à 62 ans en taxant encore plus le travail, des dizaines de milliards d'euros supplémentaires, ce que ne voulaient pas le RN ni le bloc central. Tandis que le NFP ne souhaite pas voter pour une proposition du RN et lui donner l'occasion d'une victoire parlementaire.

Dans cette chronologie délicate du gouvernement Barnier, il y a donc bien sûr sa nomination (pas sans mal) le 21 septembre 2024, la déclaration de politique générale du Premier Ministre devant l'Assemblée Nationale le 1er octobre 2024, l'examen de cette première motion de censure le 8 octobre 2024 qui a démontré que le NFP n'avait jamais eu de majorité relative contrairement à ce qu'il soutenait ad nauseam, et le 21 octobre 2024, le début du douloureux et laborieux examen du projet de loi de finances pour 2025 (puis le 28 octobre 2024 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025).
 

Le style un peu pince-sans-rire de Michel Barnier est nouveau, original et déconcertant, capable de faire taire Mathilde Panot (ce qui est un vrai exploit !). Sans doute Michel Barnier, qui se croyait injustement sous-employé par cette République malgré sa très longue expérience locale, nationale et internationale, arrive presque par irruption au sommet du pouvoir, à Matignon sous une proto-coalitation avec un Président très affaibli. Il fallait ce bâton de maréchal pour conclure une si brillante carrière. Michel Barnier est en outre le premier LR à revenir au pouvoir après Nicolas Sarkozy et François Fillon. Son message pas très avenant en raison de sa lucidité budgétaire (il faut réduire la voilure de l'État de 60 milliards d'euros par an) s'apparente à la campagne également peu emballante de François Fillon avant son "affaire" en 2016-2017.
 

Cette courte période montre que Michel Barnier peut raisonnablement durer dans cette situation politique très instable. Pour tout dire, tout le monde est content que Michel Barnier s'y soit collé. Car comment imaginer le Premier Ministre de l'après-dissolution vouloir prétendre se présenter à l'élection présidentielle prochaine ? Au-delà même de l'affaire ardue de diriger un gouvernement minoritaire, Michel Barnier pâtit aussi de son âge (il aura 76 ans en 2027, soit 81 ans à la fin du prochain quinquennat en 2032). C'est vrai que la mode américaine arrive toujours en France avec un peu de retard, mais passer du trentenaire à l'octogénaire semblerait peu probable dans l'envie de vote des Français, même si Michel Barnier réussissait sa politique.

En fait, Michel Barnier devrait plus se méfier de ses supposés soutiens que de ses francs opposants. Ce qu'il appelle le socle de la majorité, à savoir LR et l'ancienne majorité (EPR, MoDem et HOR), paraît particulièrement dissipé et peu discipliné, pour des raisons purement électoralistes. Soit par négligence (et absence physique au moment du scrutin), soit par volonté de montrer son autonomie au prix de certains sacrifices (tant dans le choix des personnes que dans les mesures des textes adoptés), ce socle paraît bien instable et l'autorité de Michel Barnier ne suffit pas à compenser la perte d'influence du Président Emmanuel Macron sur ses troupes.

L'un des exemples les plus flagrants est la désignation d'un nouveau vice-président de l'Assemblée Nationale pour remplacer la députée LR Annie Genevard, nommée Ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt. La désignation a eu lieu au cours de la première séance du 22 octobre 2024. Cinq candidats se partageaient les suffrages : Christophe Blanchet, député MoDem, Virginie Duby-Muller, députée LR, Yoann Gillet, député RN, Jérémie Iordanoff, député EELV, et Olivier Serva, député LIOT. En principe, le socle majoritaire devait pouvoir obtenir le siège comme il avait obtenu le perchoir, à la majorité relative au troisième tour. Mais cela ne s'est pas passé comme cela, à cause de la mauvaise humeur des macronistes et des bayrouïstes qui ont refusé d'apporter leur soutien total à la députée LR.

Au premier tour, sur 510 votants, Blanchet a obtenu 69 voix, Duby-Muller 127 voix, Gillet 127 voix, Iordanoff 156 voix et Serva 29 voix. Au deuxième tour, tous les candidats se sont maintenus, et sur 473 votants, Blanchet a obtenu 46 voix, Duby-Muller 125 voix (moins qu'au premier tour !), Gillet 124 voix, Iordanoff 149 voix et Serva 28 voix. Le candidat du MoDem s'est désisté pour le troisième tour au cours duquel, sur 495 votants, Duby-Muller a obtenu 161 voix, Gillet 125 voix, Iordanoff 175 voix et Serva 25 voix. Ainsi, le candidat écologiste de l'Isère Jérémie Iordanoff a été élu vice-président au détriment de Virginie Duby-Muller uniquement en raison d'une déperdition des voix du socle majoritaire qui pouvait pourtant compter sur environ 210-220 députés. C'est d'autant plus une réussite du NFP qu'il était déjà majoritaire au bureau de l'Assemblée et donc, qu'il renforce cette majorité.

Les nombreuses déclarations de députés EPR, notamment celles de Gérald Darmanin et de Gabriel Attal, sur fond d'élection du nouveau secrétaire général du parti Renaissance prévue le 7 décembre 2024 et de prochaine élection présidentielle, souvent intempestives et désordonnées, n'aident certainement pas le gouvernement à garder une ligne claire et audible. Mais Michel Barnier sait qu'il dépend plus des macronistes que de ses amis de LR pour durer. On est en pleine Quatrième République, dans ce qu'il y a de pire, le régime des partis minoritaires mais indispensables. Avis à ceux, inconséquents, qui veulent instaurer le scrutin proportionnel qui imposerait définitivement ce régime après chaque élections législatives.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (02 novembre 2024)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Michel Barnier : déjà deux mois !
François Guizot à Matignon ?
5 euros pour visiter Notre-Dame de Paris ?
Achats dans la fonction publique : des économies à faire ?
Doliprane : l'impéritie politique.
Proche-Orient : l'incompréhension de Roger Karoutchi.
Motion de censure : le quart d'heure de gloire d'Olivier Faure.
Budget 2025 : l'impossible mission de Michel Barnier.
Claude Malhuret : du vol des élections aux chefs d'escadrille...
Les 3 lignes rouges de Marine Le Pen pour ne pas censurer le gouvernement Barnier.
La quadrature du cercle de Michel Barnier.
 


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7 réactions à cet article    


  • Octave Lebel Octave Lebel 4 novembre 17:06

    Deux mois de faux-semblants et honte démocratique. Des politiques qui ressemblent à des automates dépassés dont la pile est fatiguée.

    À quels mauvais coups songe le petit monde de l’encadrement médiatico-politique pour tenter de se sauver la mise et de nous embourber encore un peu plus ? Quelles aubaines espère-t-il pouvoir exploiter afin de durer et donner le change encore un peu ?

    Et nous, sommes-nous résignés sans plus savoir réagir ?


    • Octave Lebel Octave Lebel 4 novembre 17:22

      Les derniers actes d’une comédie et de ses acteurs. Cela dépend de nous. (commentaire déjà posté mais qui convient ici tel un passe-partout.La propagande sortant du monde médiatico-politique supportant les intrigues du système en place jouant dans une infinie répétition

      le rôle habituel de rouleau compresseur afin de nous laver le cerveau).

      D’une manière générale, ce petit monde médiatico-politique nous prend décidément pour des marionnettes sans cervelle à qui on peut tout faire et tout raconter et quand même finir par nous  conduire habilement là où ces marionnettistes veulent nous mener. Pourquoi prendre des gants et ne pas dire les choses, c’’est un secret de polichinelle. Les oligarques sont contents de leur sort et ne veulent pas que les choses changent autrement que toujours à leur avantage et ils ont compris qu’il faut, quand il y a crise, changer en surface la galerie des représentants politiques et les apparences afin de donner le change. Parce que le système qui leur convient c’est nous qui leur payons avec nos vies et notre travail, que ce n’est pas encore assez et que donc il n’est pas question de changer les choses en profondeur. Il paraît que, tout bien réfléchi, ce serait quand même bien de nous faire payer encore une fois leur dernière addition en nous baladant une fois de plus avec la comédie de faux adversaires qui à la fin sont prévus pour attraper le pompon cette fois-ci. Avec un bon savoir- faire médiatico-politique, ce devrait être jouable vu tout ce que l’on a déjà réussi à faire avaler à nos marionnettes préférées, assurent des spécialistes qui se la joue  optimiste. Que peuvent-ils dire d’autre.

      Michel Barnier, du haut de sa représentativité médiatico-politique, a décrété que pour un déficit de 60 milliards, il en fallait 20 en impôts et 40 en baisse des dépenses sociales. Quand une taxe de 2% sur les revenus des 147 milliardaires du pays ayant doublé leurs revenus sous la gestion Macron en  rapporterait 15.Que nos 20% de concitoyens devant payer des impôts de successions sont parmi les plus favorablement taxés dans l’UE et en Europe. Que l’assujettissement à cotisations des revenus des dividendes alimenterait de 15 milliards les caisses de retraites. Qu’une surcotisation pourrait être aussi envisagée à partir de 4000 euros net de salaire, que l’égalité de salaire homme femme boosterait les caisses de retraite.

      Alors franchement la pauvre comédie du RN et sa couverture de parti social à travers laquelle tous ceux qui veulent voir ont déjà vu depuis longtemps... Un rappel de la comédie en cours. Le RN a proposé un âge de départ en retraite de 65 ans en 2007, puis 60 en 2012, 62 en 2022, puis 64 en 2024 à partir de la dernière semaine de campagne des législatives, se voyant déjà élu et rencontrant alors les représentants du MEDEF. Enfin, revenu à l’humilité et à l’électoralisme de nouveau 62 dorénavant avec une proposition au parlement où il explique que sur les modalités de financement il nous en avisera dès qu’il sera élu...

       

      France Inter, 28/10/24, 24 mn, Le grand entretien Emmanuel Bompart

      https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-28-octobre-2024-5507332

       




          • La Bête du Gévaudan 4 novembre 21:12

            Michel Barnier « sauve les meubles » dans une France politique en proie à la démagogie, au fanatisme et à l’irrésolution. Il y a peu à attendre de lui, mais c’est déjà beaucoup. « Quand je me regarde je me désole, quand je regarde les autres je me console ». On aurait pu avoir les furies islamo-bolchéviques et les nervis fascistoïdes du NFP-LFI... On a évité le pire.

            Schumpeter était inquiet pour le capitalisme. En effet, ce système économique est très efficace, et il conduit à engendrer une classe d’oisifs (les bobolchéviques et autres islamo-zadistes du NFP) qui n’a pas réellement besoin de travailler pour vivre. Ces gens finissent par fomenter des utopies socialisantes débiles qui détruiront le capitalisme. ... Mais ajoutons au funeste présage de Schumpeter que parvenus au 36ème dessous à cause du socialisme, forcés de travailler de nouveau, les masses se tourneront de nouveau vers le capitalisme.

            En attendant, chacun est bien content que Tonton Barnier ait pris les commandes. En effet, il sauve la signature de la France pour le moment. Ce qui permet aux masses de boomeurs mélenchonistes et de drogués d’ultra-gauche de continuer à toucher leurs allocations, et à toute la simili économie keynésienne française de tenir encore un peu la route.

            La Moldavie s’apprête à rejoindre l’Europe dit-on. Je pense plutôt que c’est l’inverse qui se prépare si la bulle de la dette explose : l’Europe rejoindra la Moldavie, ah ah !


            • Rémy Rémy 5 novembre 14:36

              Deux mois du grand Barnum, et déjà au moins 30 milliard d’impôt dans la tronche, c’est sûr, ça va bien se passer......


              • ETTORE ETTORE 5 novembre 15:12

                Pourtant Rakoto...Pourtant.....

                Vous lui avez montré le magnifique caveau France....

                Vous lui avez expliqué le fonctionnement de votre faux, coupeuse de vie....

                Vous lui avez parlé de l’appartement témoin, réservé en enfer, par l’homonculus, que la finance a créé...

                Et rien de tout cela, ne l’as encouragé à passer à trépas, et à vous signer un contrat d’obsèques ?

                Allez, soyez patient, 3200 Milliards qui dégringolent de chez Youpiiiiter, cela ensevelit bien du monde !

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