Michel Barnier sur les pas de Pierre Mendès France
« Il y a aussi une phrase d'un homme politique, d'un homme d'État, que moi j'ai admiré, Pierre Mendès France, qui disait, "ne jamais sacrifier l'avenir au présent". C'est dans cet état d'esprit-là, si exigeant, dans lequel je me trouve en ce moment. Je ne veux pas sacrifier l'avenir, y compris à moyen terme, au présent extrêmement difficile dans lequel je me trouve, avec vous. » (Michel Barnier, le 15 novembre 2024 à Angers).
Un peu plus de deux mois, une longévité archicourte et pourtant, l'étoffe d'un grand Premier Ministre pour la France. Michel Barnier est décidément un oiseau bien particulier de la vie politique française. On le connaissait depuis une bonne quarantaine d'années, la Savoie, les Jeux olympiques d'Albertville, l'Environnement, l'Europe, le Brexit... des dizaines de dossiers majeurs qu'on lui a confiés et qui lui ont donné expérience, assurance, malgré une humilité qu'il maintient jalousement, et aussi de la sagesse. On le connaissait, mais on ne l'a pas vu surgir cet été comme l'homme majeur qu'il fallait pour une classe politique paralysée par la stupéfaction de la dissolution, détrônant probablement Gabriel Attal et Jordan Bardella dans le concours de la personnalité politique de l'année 2024 (au grand dam de Lucie Castets). En somme, un homme providentiel, comme il en surgit quelques-uns dans la vie politique.
Loin d'être seulement épanoui, il donne toute la mesure de son rôle et marque étape après étape les conditions de l'exercice du pouvoir. Avant même de citer lui-même Pierre Mendès France, en l'écoutant parler lors de son discours pour la clôture des 93e congrès de l'Association des départements de France où étaient réunis plus d'une centaine de présidents de conseils départementaux (sous la présidence du centriste François Sauvadet, président du conseil départemental de la Côte-d'Or), je le mettais juste en parallèle avec Pierre Mendès France qui a gouverné si peu de temps mais si densément, puisqu'on en parle encore soixante-dix ans plus tard !
Mais avant d'évoquer ce discours d'Angers qui m'a paru plus important que par sa seule portée sur ses relations avec les collectivités territoriales (en particulier les départements et les communes), revenons au matin, voire à la veille puisque les propos du Premier Ministre, interviewé par Cyril Petit, Yves-Marie Robin et Stéphane Vernay, publiés dans le journal "Ouest-France" daté du 15 novembre 2024, étaient connus dès la veille. Qu'a-t-il dit dans cette interview ? Beaucoup de choses (une page complète du journal régional) mais j'en retiendrai deux en particulier. À la question sur l'utilisation de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution à la fin de la procédure budgétaire, Michel Barnier a répondu : « Probablement. Quand je vois ce qu'il s'est passé à l'Assemblée Nationale, il me semble difficile de faire autrement au bout de la discussion. ». Son sens de l'ouverture et de la concertation n'en sera pas pour autant affecté, puisqu'il a déclaré très clairement : « C'est à nous de faire la preuve que la méthode est utile pour consolider et apaiser le pays. Nous voulons remettre du respect et du dialogue partout. ». Cette dernière phrase est sans doute la plus emblématique de cet ancien jeune gaulliste.
Et son application directe, celle du respect et du dialogue, c'était justement sa rencontre avec les présidents des conseils départementaux. En raison de la chute de l'immobilier (les droits de mutation font partie de leurs recettes principales), les départements sont en forte difficulté financière alors qu'ils sont les premiers guichets de l'aide sociale de l'État.
Je n'évoquerai pas les propos spécifiquement destinés aux élus départementaux pour simplement reprendre quelques déclarations politiques générales. Comme dans chaque intervention de Michel Barnier, il y a une extraordinaire maîtrise à la fois de la forme et du fond. Du fond, évidemment, avec une telle expérience politique, mais aussi de la forme, tant sa forme physique et mentale qui paraît excellente (c'est un grand sportif) que son intelligence des dossiers et de la communication politique. Avec toujours en prime cette pointe d'humour, parfois ironique, très ciblée, très dense, amenée toujours à l'improviste, par surprise, déconcertante, mais toujours bien léchée. En somme, il est redoutable, et il fallait bien cela pour évoluer dans cette situation inédite d'absence de majorité à l'Assemblée.
De même, il est difficile de bien comprendre le personnage : a-t-il un ego fort ou pas ? À ce niveau de responsabilité, il est toujours fort, et on voit que sur certains sujets, il est déterminé et il s'accroche, mais il montre aussi une forme très intelligente, très réfléchie de modestie, d'humilité, face à ses fonctions (très temporaires, il ne cesse de le rappeler), mais aussi face aux défis. Cultive-t-il pour autant l'autodérision ? Pas forcément.
Sur la brièveté de son parcours à Matignon, il a multiplié les incertitudes : « Au moment de commencer ce parcours, dont je ne sais pas la durée, d'ailleurs. J'espère que j'aurais le temps de dépasser l'extrême urgence dans laquelle je me trouve, nous nous trouvons, pour remonter la ligne d'horizon. Mais ce que je veux vous dire, simplement, parce que j'ai été élu conseiller départemental, conseiller général, j'avais 22 ans. J'étais, d'ailleurs, à l'époque, le plus jeune conseiller général de France. C'est un titre qu'on perd assez vite. Comme j'ai été, un peu plus tard, le plus jeune président de département, à 32 ans. Mesdames et messieurs, j'avais, à cette époque, une capacité d'enthousiasme, une capacité d'indignation. Et ce que je veux dire, c'est que cinquante et un ans plus tard, cette première élection de suffrage universel, je n'ai perdu ni l'une ni l'autre. Je viens vous voir avec de l'humilité, et tous les jours, je reçois des leçons d'humilité. ».
Au final, il a tablé sur près de trois ans, un mandat qui finirait avec l'élection présidentielle de 2027. Très optimiste ? Pas du tout ! Michel Barnier non seulement s'est permis de citer Jean Monnet, mais en prenant soin de préciser : « un homme que je respectais, même si je n'ai pas toujours été totalement proche de ses idées » : « à qui on demandait, Monsieur Monnet, est-ce que vous êtes pessimiste ou optimiste ? Il disait, ni l'un ni l'autre, je suis déterminé. C'est l'état d'esprit dans lequel je me trouve devant vous aujourd'hui. ».
En introduction, une petite leçon sur l'ascendance de la technocratie dans la vie politique : « J'ai appris une chose aussi, et je peux vous dire que c'est extrêmement utile à la place où je me trouve en ce moment, c'est qu'à Angers, comme à Paris, comme à Bruxelles, n'oubliez pas Bruxelles, quand les hauts fonctionnaires, les bureaucrates prennent le pouvoir, c'est que les hommes ou les femmes politiques leur ont laissé le pouvoir. ».
Et le premier message aux départements, c'était de dire qu'il réduirait l'effort budgétaire des collectivités locales : « Je suis là pour vous dire, en tenant compte de votre situation très spécifique et qui n'a peut-être pas été bien vue dans les premiers scénarios budgétaires, que nous allons réduire très significativement l'effort qui vous est demandé par le projet de loi de finances. ». Cela reste vague mais signifierait qu'au lieu de 5 milliards d'euros d'économies, il en demanderait apparemment seulement 2. Message assorti un peu plus tard de cette déclaration d'amour de l'ancien président du conseil général de Savoie : « La place où je me trouve, je n'accepte pas que les départements aient le sentiment de devenir de simples opérateurs de l'État. Ce n'est pas ce que nous avons voulu collectivement avec les lois de décentralisation, et je les ai bien connues. Parce que j'ai eu l'honneur de devenir président de département en mars 82, au moment même où la loi Defferre, qui reste, je le pense, personnellement, avec l'abolition de la peine de mort, l'une des deux grandes réformes fondamentales, d'une nature différente, évidemment, du premier septennat de François Mitterrand. ».
Autre message, l'absolue nécessité d'une simplification administrative : « Tout à l'heure, je discutais dans le train avec Michel Cadot, que vous connaissez, un grand préfet qui est à mes côtés et qui est votre interlocuteur aussi, si vous avez besoin de me faire passer des messages très directs sur le bénéfice que notre pays trouverait à réduire ce carcan de normes, cette simplification qui va être une tâche. Je crois que c'est 2 à 3% du PIB qu'on pourrait gagner collectivement, sans parler de l'efficacité et de la relance. ».
Puis, toujours à destination de l'ensemble des politiques et des Français, Michel Barnier a rappelé qu'il n'était pas Lucie Castets : « À la place où je me trouve, Mesdames et Messieurs les présidents, et je m'y trouve pour un temps que je ne connais pas. Est-ce que j'ai besoin de rappeler que je ne me suis pas roulé par terre pour être Premier Ministre ? J'étais prêt, j'étais disponible, j'avais obtenu, acquis cette expérience que donne la collectivité territoriale pendant dix-sept ans, j'ai eu quatre fois l'honneur d'être membre de gouvernement avec François Mitterrand, avec Nicolas Sarkozy, avec Jacques Chirac évidemment, et puis j'ai eu cette opportunité, cette chance d'apprendre comment renforcer l'influence française au plan européen et d'être, pendant quinze ans à Bruxelles, comme commissaire ou comme négociateur du Brexit. J'étais prêt à utiliser cette expérience. Si je vous disais le contraire, je vous raconterais des histoires. On a tous des ambitions, elles sont légitimes. Mais je n'étais pas demandeur. Je n'étais pas demandeur. Et j'ai accepté de servir, comme vous servez, Mesdames et messieurs les présidents, je le dis à tous les élus, et d'utiliser tout ce que j'ai appris pour notre pays. ».
Cette expression, "roulé par terre", il l'a également utilisée dans son interview dans "Ouest-France" : « Je ne me suis pas roulé par terre pour être Premier Ministre. J'étais prêt, disponible, mais je n'étais pas demandeur. J'ai accepté en me disant que je pouvais être utile. J'essaie de remettre du calme, du respect partout. ».
Et sa situation fait aussi qu'il est complètement libre, le confirmant en poursuivant son discours ainsi : « Mais je suis aussi prêt à partir demain matin. Il faut que vous le sachiez. Si les conditions ne sont plus réunies pour changer, faire face à l'urgence ou à l'extrême urgence, et puis réformer ce pays pendant le temps que j'aurais. C'est ça, mon seul objectif. ». Il ne fait pas un chantage à la démission, mais il veut pouvoir exercer la plénitude de ses responsabilités que personne d'autre, il faut bien l'avouer, ne voulait (surtout pas un parlementaire ou élu de la nouvelle farce populaire).
Il s'est même amusé de son âge : « Je n'ai pas d'agenda pour après. J'ai 73 ans aujourd'hui. J'en aurai 76 en 2027. Je n'ai pas besoin qu'on me rappelle mon âge. Je sais ce qui est raisonnable et ce qui ne serait pas raisonnable. J'ai simplement envie que, pour tout vous dire, à la fin de ce mandat, j'espère deux ans et demi, 2027, puisqu’à ça, c’est qu’on se dise, tiens, Barnier avec toute l'équipe qui l'entoure (…)... J’ai envie qu’on dise que cette équipe a créé du progrès, ce qui est l'essence même de la politique, mesdames et messieurs, créer du progrès. Qu'est-ce qu'on fait avec un mandat de cinq ans ou de six ans, des lois, des règlements, des projets avec des valeurs et des convictions aussi, c'est mieux d'en avoir. On doit créer du progrès collectif. C'est ce que vous faites chacune et chacun dans vos départements. C'est ça notre honneur. C'est de se dire qu'à la fin de notre mandat, la situation est meilleure, sans faire de miracle, meilleure, un peu meilleure que celle qu'on a trouvée en arrivant. C'est ça dont j'ai envie. Et je n'ai pas d'autres ambitions, il faut que vous le sachiez. ».
Lucide avec lui-même : « Je le sais, avec cette conviction, cet objectif chevillé au corps, nous allons procéder méthodiquement et par étapes, comme c'est mon tempérament. C'est pour ça que je ne suis pas considéré comme quelqu'un de très marrant, mais je vais être très méthodique avec le gouvernement. Et nous allons attacher, mesdames et messieurs les présidents, autant, sinon plus, d'importance à l'effet de suivi qu'aux effets d'annonce. ».
Ses contraintes se résument à un seul mot d'ordre, réduire le déficit : « Je suis, avec ces deux lettres et ces deux notes sur mon bureau, avec un objectif qui ne m'amuse pas, qui ne me fait pas plaisir. Ça veut dire 60 milliards d'une année à l'autre, ramené à 5% de déficit, ça veut dire 60 milliards de moins de dépenses ou de plus de recettes. Et pourquoi je pense que c'est l'intérêt national de faire ça ? Parce que je pense, mesdames et messieurs, qu'on ne peut pas continuer à avoir une dette qui monte comme ça tous les ans. (…) Est-ce que cet argent des intérêts de l'emprunt, 60 milliards, ne serait pas mieux utilisé autrement ? Ça fait presque 870 euros par Français, qu'il ait un mois de vie ou 80 ans, soit 870. Voilà. (…) Mais moi aussi, je pourrais demander des comptes. Je pourrais distribuer des bons et des mauvais points. Je ne suis pas dans cet état d'esprit de faire des polémiques. Je n'ai pas de temps pour ça. La seule chose que je veux dire, c'est que je trouve une situation telle qu'elle est, telle que je viens de vous la dire, je ne trouve en effet pas normal (…) qu'on ne soit pas capable, ou foutu, dans ce pays, d'être d'accord sur les chiffres. Ce n'est pas normal. J'en ai parlé hier soir, d'ailleurs, avant de venir vous voir avec le Premier Président de la Cour des Comptes, et on va essayer de trouver le moyen, entre les services de l'État, de Bercy, de l'Assemblée Nationale et du Sénat, de la Cour des Comptes, peut-être d'autres experts, de trouver un moyen de mettre sur la table, et devant les Français, quels qu'ils soient, les vrais chiffres qu'il n'y ait pas des polémiques, parce qu'il y a parfois des raisons, il y a des dépassements, il y a moins de recettes, mais il faut qu'on se mette d'accord. ».
Après avoir annoncé quelques mesures financières très techniques qui ont pour objectif de desserrer l'asphyxie financière des départements, Michel Barnier, après avoir cité Pierre Mendès France, a cité l'un de ses disciples, Gaston Defferre qui disait le 21 juillet 1981 dans l'hémicycle (l'actuel Premier Ministre y était) : « Il faut que les décisions soient prises là où elles devront s'appliquer sur le terrain par des hommes, j'ajouterais d'ailleurs des femmes, en contact direct avec les problèmes. ».
Et Michel Barnier de commenter la phrase de Gaston Defferre : « Voilà. Et je n'ai pas oublié cette phrase ou cette promesse qui n'a été que partiellement tenue par tous les gouvernements de droite, de gauche ou du centre depuis. Quarante ans plus tard, je pense que l'exigence de proximité est encore plus là qu'avant. On voit bien le besoin de garder ses racines, de les retrouver, son identité, ses traditions, sa culture, son patrimoine, je suis très attaché au patrimoine, dans un monde où les réseaux sociaux, la télévision, font que l'inquiétude est importée dans chaque maison, dans chaque iPhone, dans chaque téléphone. L'inquiétude, l'angoisse, qui sont parfois justifiées par ce qui passe en Ukraine, à côté de nous, au Proche-Orient, aux États-Unis. Donc, je pense que c'est aussi pour cette raison politique et démocratique fondamentale que je partage votre discours sur l'exigence que portent les départements et les communes de cette cohésion, de cette unité sociale. Je n'ai pas besoin d'être convaincu davantage de ça. Pour moi, le département, c'est l'échelle du concret, c'est l'échelle où se prennent les décisions qui comptent pour les gens, les services publics, l'aménagement du territoire pour l'aide sociale, le sport, la culture, la transition écologique, la prévention des risques. La prévention des risques. (…) Tout cela nous paraît naturel dans cette enceinte, mesdames et messieurs à Angers, et pourtant, je dois vous dire, chaque jour, depuis que je suis Premier Ministre, combien ce n'est pas évident pour tout le monde, ce que je viens de vous dire. Parfois même dans nos administrations et nos agences. ».
Au détour d'une phrase, Michel Barnier était fier d'une première réussite à la tête du gouvernement, l'accord sur l'assurance-chômage : « Si vous voulez une preuve de cette méthode dite Barnier, enfin du Premier Ministre ou du gouvernement, vous en avez eu une, ce matin encore sur deux sujets importants, que sont l'assurance chômage, et l'emploi des seniors, où j'ai décidé qu'on ferait confiance aux syndicats et au patronat, plutôt que d'imposer par la loi, même si la loi avait été votée pour l'assurance-chômage. J'ai décidé de remettre ce chantier sur la table des syndicats et du patronat. Et cette nuit, ils ont abouti, en deux mois, à un accord, par le dialogue social. Je crois aussi que la cohésion sociale, c'est une des conditions de la compétitivité des entreprises et donc nous allons amplifier ce dialogue. ».
Parmi les mesures qu'il va proposer, il y a quelques mesures pour les élus. Comme « la proposition de loi qui va venir début 2025 sur le statut de l'élu local ». Mais ce qui sera important concernera le mille-feuilles territorial et le cumul des mandats : « Je serais intéressé (…), mesdames et messieurs les présidents, de vos réflexions, de vos idées sur deux sujets qui ont une dimension politique et sur lesquels nous sommes prêts à ouvrir la discussion. Je n'engage pas à ce stade. Le premier est celui d'une idée qui a été contestée par beaucoup de départements, qui est celle du conseiller territorial. Dites-moi votre sentiment actualisé sur cette question. Voilà. Non, mais juste, je vous écoute, et puis après... Je suis aussi intéressé, mesdames et messieurs les présidents, mesdames et messieurs les élus, sur votre avis concernant le cumul des mandats. Et je suis ouvert à une réflexion pluraliste pour évaluer et remettre à plat le cas échéant l'interdiction actuelle du cumul des mandats avec l'objectif de rapprocher les élus nationaux, aussi les élus européens, des citoyens. ».
C'est ainsi qu'en s'exprimant aux présidents de conseils départementaux, le Premier Ministre s'est exprimé finalement à toute la classe politique et à l'ensemble des Français. Petit à petit, Michel Barnier crée sa légende. Il se moque de savoir s'il durera, il sait qu'il fait du hors piste et que le vide de la falaise n'est pas loin, mais il est déterminé et se sent investi enfin d'une mission à la mesure de ses ambitions. Même s'il est renversé demain par une conjonction certes improbable mais possible, on peut dire déjà qu'il aura marqué son temps politique. Sur sa longévité, il a dit à Angers, au détour d'une réflexion : « Nous allons, avec cet objectif-là, pendant le temps que nous aurons, deux ans et demi, j'espère... Ça dépend de l'Assemblée Nationale, vous l'avez bien compris. C'est une conjonction qui peut paraître improbable, mais qui peut toujours se produire. » (à "Ouest-France", il disait de même : « Nous savons que la durée de vie du gouvernement dépend d'une conjonction entre l'extrême gauche et le Rassemblement national. »).
Lui qui a été un jeune loup à plusieurs égards, voici qu'il lui a fallu attendre ses 73 ans pour qu'il imprime son style, le style Barnier. Au contraire de Petit Gibus dans "La Guerre des boutons" (film d'Yves Robert, adaptation du roman de Louis Pergaud), il a pu dire (au tout début de son intervention à Angers) : « Eh bien, j'ai bien fait de venir, hein ! Je ne regrette pas du tout d'être venu, depuis le début d'ailleurs. ». La question restera évidemment : qu'en pensent les Français ? La bataille de "l'opinion publique" sera déterminante pour la survie du gouvernement de Michel Barnier. Mais aussi du Président Emmanuel Macron.
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (15 novembre 2024)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Michel Barnier sur les pas de Pierre Mendès France.
Discours du Premier Ministre Michel Barnier le 15 novembre 2024 à Angers (vidéo et texte intégral).
PLF 2025 : la majorité de rejet !
Michel Barnier : déjà deux mois !
François Guizot à Matignon ?
5 euros pour visiter Notre-Dame de Paris ?
Achats dans la fonction publique : des économies à faire ?
Doliprane : l'impéritie politique.
Proche-Orient : l'incompréhension de Roger Karoutchi.
Motion de censure : le quart d'heure de gloire d'Olivier Faure.
Budget 2025 : l'impossible mission de Michel Barnier.
Claude Malhuret : du vol des élections aux chefs d'escadrille...
Les 3 lignes rouges de Marine Le Pen pour ne pas censurer le gouvernement Barnier.
La quadrature du cercle de Michel Barnier.
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