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Accueil du site > Actualités > Politique > MoDem : François Bayrou dans le Pau-tage ?

MoDem : François Bayrou dans le Pau-tage ?

Ce 16 mars 2008, François Bayrou a raté la mairie de Pau de 343 voix sur 36 874 votants, soit moins d’1 %.

Qu’allait-il faire dans cette galère ?

C’est un peu ce qu’on aurait envie de dire à propos de l’aventure électorale paloise de François Bayrou, président du MoDem et ancien candidat à l’élection présidentielle qui a rassemblé plus de sept millions d’électeurs.

Aucune raison réelle d’aller se mouiller

François Bayrou avait en effet tout à y perdre, de se présenter aux municipales de Pau :

1. Il se mettait un boulet personnel au moment où sa présence nationale était indispensable pour arbitrer les nombreux conflits entre les différentes tendances antagonistes du MoDem, notamment à Lyon, à Strasbourg, à Nancy, à Marseille, en Seine-et-Marne...

2. Il risquait sa crédibilité personnelle en se mettant en jeu dans un scrutin très local qui n’avait rien à voir avec ses ambitions nationales.

3. Il risquait également une forte perte de crédibilité au regard de ses principes contre le cumul des mandats. Même si, dans le cas d’une élection à la mairie de Pau, il démissionnait de son siège de député (ce qui aurait été loin d’être sûr et ce qui aurait été, à mon sens, une erreur, erreur commise par Ségolène Royal en 2007, car la vie politique se concentre malgré tout à l’Assemblée nationale, notamment dans les prises de positions des parlementaires), il serait resté, de toutes façons, président national d’un (grand) parti.

4. Plus généralement, la focalisation des résultats sur Pau, ville moyenne et pas centre du monde, a pollué considérablement les résultats, parfois décevants, parfois encourageants, du MoDem au niveau national. Et a sûrement marqué une empreinte plus droitiste du MoDem qu’il ne l’aurait voulu (François Bayrou soutenu par Alain Juppé, la bête noire de la gauche en 1995, et affrontant la « coalition socialo-communiste »).

Motivé par un courage aveugle

Dans les motivations, on peut en citer quelques-unes probables :

1. Le rêve de devenir un jour maire de Pau. François Bayrou est longtemps resté conseiller municipal d’opposition face au maire socialiste historique Alain Labarrère disparu le 16 mai 2006 (le Clemenceau de Pau, si on en juge par le changement de nom d’une place paloise le 15 novembre 2007).

2. La volonté sincère de gérer au mieux Pau, pour en faire un laboratoire municipal du MoDem, et montrer qu’il est possible d’administrer une collectivité locale avec une large ouverture politique. Il avait pourtant déjà géré le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques dans le passé.

3. Le courage quasi téméraire et sûrement entêté d’un homme qui a voulu montrer l’exemple à ses troupes en allant au turbin comme elles.

4.
Le désir de victimisation afin de démontrer, en cas d’échec, la « stérilité » de nos institutions qui empêchent l’éclosion d’une nouvelle force politique centrale.

5. Le souhait de convaincre l’ensemble des Français qu’il est très attaché à sa région, à sa province, contrairement à ses deux principaux concurrents de 2007 (et peut-être de 2012) : Nicolas Sarkozy venant de Neuilly-sur-Seine et Ségolène Royal dont la fonction de présidente du Conseil régional du Poitou-Charentes cache mal le parisianisme des beaux quartiers.

Une affaire suivie de près à l’Élysée

Le combat palois avait évidemment plusieurs ressorts de politique national. Déjà par la personnalité même de François Bayrou, et ensuite par la volonté du président de la République Nicolas Sarkozy d’en profiter pour en découdre avec lui.

Le Monde daté du 18 mars 2008 revient plus précisément sur les conditions de la bataille présidentielle.

Selon lui, Nicolas Sarkozy aurait décidé de "faire la peau" à François Bayrou l’automne 2007, en présence d’Alain Marleix, le spécialiste électoral de l’UMP et membre du gouvernement (aux Anciens combattants), en décidant d’investir le maire sortant PS (fabiusien) Yves Urieta qui n’avait pas été investi par le PS.

Une stratégie qui avait déjà été gagnante en mars 1971 lorsque l’UDR avait provoqué une triangulaire pour faire battre le centriste Louis Sallenave et installer pour plus de trente-cinq ans le socialiste Alain Labarrère.

Le journal évoque ainsi de nombreuses actions sur le terrain visant à discréditer François Bayrou, attaquant par tracts anonymes les colistiers du leader du MoDem et glorifiant la gestion d’Yves Urieta.

Le but présidentiel était évidemment d’écraser au maximum François Bayrou, seul présidentiable capable de le battre sur le terrain national.

La venue de Nicolas Sarkozy à Pau, qui a été déjà longuement commentée, a montré l’intérêt présidentiel de cette élection.

Entre les deux tours, Nicolas Sarkozy a été très agacé par les offres d’alliance avec le MoDem de Patrick Devedjian et de Jean-Pierre Raffarin car il préférait largement l’échec de quelques maires sortants UMP (comme à Quimper, Saint-Étienne, Metz...) : « À ses yeux, la défaite de M. Bayrou valait bien le sacrifice de quelques villes ».

Selon toujours le quotidien qui en aurait eu la confirmation, le secrétaire départemental de l’UMP, Jean Goujy, aurait encouragé ses militants à faire voter pour la candidate socialiste Martine Lignières-Cassou (députée)... un peu comme Charles Pasqua qui faisait allègrement voter pour François Mitterrand le 10 mai 1981 afin d’en finir avec Valéry Giscard d’Estaing et de faire de Jacques Chirac le seul leader de l’opposition.

Vers de nouvelles victoires ?

Les militants palois du MoDem ont eu évidemment le cœur très amer de cet échec : « On avait un maire incompétent et bête comme ses pieds [Yves Urieta], maintenant, on va avoir l’union de la gauche avec le Parti communiste ! », disent certains.

La ville de Pau aurait-elle donc été sacrifiée pour raison nationale ?

Faisant ce qu’il pouvait pour réconforter ses troupes, François Bayrou a cependant fini simplement la soirée du 16 mars 2008 par ces quelques mots : « Il y aura d’autres batailles, d’autres combats et, je vous le promets, d’autres victoires. ».

... Un peu à l’instar de ce que disait Ségolène Royal au soir du second tour de l’élection présidentielle de 2007, battue mais prête à de « nouvelles victoires ».

Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (18 mars 2008)

NB :

Les résultats de l’élection à Pau sont disponibles à ce lien et les noms des élus accessibles en cliquant sur les listes.

Documents joints à cet article

MoDem : François Bayrou dans le Pau-tage ?

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18 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 18 mars 2008 11:31

    peut être que les palois n’avaient aucune envie d’avoir un maire intérimaire plus préoccupé de son avenir à Paris que de s’occuper de gestion municipale ?


    • LE CHAT LE CHAT 18 mars 2008 11:36

      incroyable ! j’ai grillé Lerma pour la pole position sur cet article !


    • vivelecentre 18 mars 2008 11:33

      de toute façon , une page se tourne,

      les Français se lassent du modem qui tourne en rond et se mort la queue en permanence, de l’incompréhensible stratégie qui se résume par le programme unique "Bayrou President" !

      Il ne se passera rien de très nouveau de ce coté là, Bayrou cherchera toujours les coup d’éclats, les grandes indignations au moindre prétexte , il ne pourra pas nous faire encore le coup du nouveau parti...

      En 2012 a plus de 60ans et une longue carriere politique commençait dans les années 70 sous Giscard, comment pourrait il incarner une nouveauté ou un renouveau ?

      De quel experience probande pourrait il se prevaloir ?

      Ce qui va maintenant intéresser dans la vie politique française sera la terrible bataille qui se prépare au Ps pour le leader ship et le chemin de 2012

      Malgré les espoirs du Bearnais et pour un parti qui serait d’après vos commentaires un champ de ruine, c’est quand même le grand vainqueur de ces élections

      Le Ps a une puissance de feu colossale !

      - la majorité des villes de plus de 20000 habitants et notamment les plus grosses, Paris , Lyon Lille, Toulouse, Strasbourg , Nantes ( sauf Bordeaux , Marseille et Nice)

      -la majorité des conseils généraux avec des barons puissants

      -20 régions sur 22

      Pas mal quand même ce qui est un "vivier" fantastique en personnalité de tout genre

      Bayrou et De Sarnez, a la t^te d’aucune collectivité sont bien loin !

      Avez vous regardez le débat sur France télévision ?

      Il fallait voir les expressions de Moscovici, Vals ou Lang pendant la déclaration de Royal

      Hollande ou fabius pas en reste, d’autre encore auréolés de leurs succès et de leur puissance ( Aubry, etc)

      Apres trois élections présidentielles ratées, le puissant Ps ne va pas laisser passer l’occasion

      ca va saigner !!! Le combat entre les prétendants va être spectaculaire et surtout occupé la scène pendant les prochaines années

      A droite non plus , il ne faut pas croire que la génération des quadras montante va limiter ses ambitions

      Ne sous estimons pas les capacités de rebond de Sarkozy, la conjoncture se retournera probablement avant 2012..

      Avec ce renouvellement considérable de la classe politique, 2012 n’apportera pas comme en 2007 des conditions exceptionnelles pour l’émergence d’un ou une troisième homme ou femme.( candidate socialiste contestée , candidat de droite diabolisé) ?

      raisonnablement, bayrou devrait plutot réorienter sa carriere et plutot se concentrer sur l’emergence d’un poulain, ( sans jeu de mot ) dans le coup pour le combat de 2012 qui concernera vraisemblablement les quadras actuels


      • laelia laelia 24 mars 2008 10:17

        Bonjour Vivement ... 

        Ce que je me dis, c’est que nous allons avoir une politique saignante de droite au gouvernement, et une politique saignante de gauche dans les villes.... sans belles réflexions pour la gestion ni du pays, ni celle des villes. Chaque "camp" (car nous allons encore vivre celà ) va essayer d’accentuer sa politique pour contrer l’autre. Quand allons nous quitter cette politique gauche / droite, et penser sereinement aux problèmes du Pays ? il y a du travail à faire, car les journalistes aiment aussi cette politique bipolaire du Pays, qui les arrange, car eux même sont en deux clans. . Soyons présents ici, pour notre liberté d’expression. et merci à Sylvain R. pour son article.


      • Bulgroz 18 mars 2008 12:00

        Ça ne vous aura pas échappé, à l’occasion des municipales 2008 nous avons assisté à une première en politique : en effet pour la première fois dans une élection française une force politique importante, le MoDem, n’a pas répondu aux schémas classiques d’alliances exclusives. Que ce soit dans ses alliances protéiformes - MoDem-PS, MoDem-UMP, MoDem-PS-PC, MoDem-PC, etc... - que dans ses choix d’autonomie justement en rupture au regard des stratégies ordinaires d’alliance avec l’un ou l’autre des deux courants idéologiques du paysage politique, à savoir la gauche ou la droite. Bayrou nous avait déjà fait le coup du « ni-ni » mais là on est plutôt dans le « ni-ni-et-et ». De quoi rendre un positionnement totalement incompréhensible et bien que les enjeux des municipales soient avant tout locaux, au plan national ça donne soit l’impression d’un machin politicien et opportuniste (pléonasme ?), qui cherche seulement à monnayer son petit capital de voix contre un maximum de sièges, soit d’un club de revanchards ayant perdu leur place ailleurs ou n’ayant jamais pu l’obtenir. Voilà en surface l’impression que ça peut donner. Mais au moins cette originalité a eu le mérite de faire apparaître un nouveau genre en politique, ouvert au dialogue à toutes les sensibilités ou refusant d’adhérer à une pensée lobbyiste. Car voilà finalement les deux seuls genres en politique : être démocrate ou faire du lobbying.

        Commençons par le second genre, le seul finalement que nous ayons connu jusqu’ici : le lobbying. Qu’on ne s’y trompe pas, la gauche et la droite sont des dogmes lobbyistes qu’on pourrait vulgariser ainsi : d’un côté le lobby collectiviste de ceux qui n’ont pas les moyens de faire évoluer seuls leur condition (pas forcément les plus désœuvrés), de l’autre le lobby capitaliste de ceux qui ne souhaitent pas partager le fruit de leur labeur. Bien sûr à des degrés différents et dans un idéal plus ou moins radical. Plus largement il existe de très nombreux lobbys, également présents dans le débat politique : les lobbys religieux, les lobbys syndicalistes, les lobbys indépendantistes, etc... Le principe du lobbying est simple : on attend de son combat partisan une victoire pour mieux servir son idéal et bien entendu ses intérêts individuels ou corporatistes, par exemple « si je vote pour la droite je payerai moins d’impôts ». L’activation d’un militantisme ou d’une sympathie lobbyiste peut se trouver également motivée par la volonté de combattre un lobbying antagoniste et d’en atténuer ainsi les effets : par exemple une frange non négligeable d’électeurs alterne un vote de gauche et de droite selon que la situation leur paraît plus à l’avantage des collectivistes ou des capitalistes, provoquant ainsi les nombreuses alternances gauche-droite au pouvoir. Le lobbying trouve souvent son origine dans la condition sociale mais également dans l’éducation, dans son réseau ou dans l’extrapolation médiatique de certaines problématiques par exemple. En politique le lobbying aboutit généralement à de l’immobilisme ou du réformisme sclérosant : en effet, lorsque les intérêts d’un individu ou d’un groupe d’individu sont menacés, le lobbying s’active soit par la grève, les manifestations, le vote sanction, etc... Du coup le pouvoir est souvent contraint d’abandonner un projet de réforme ou de l’accompagner de mesures d’équilibrage qui annulent souvent le bénéfice général de ladite réforme. Bref on n’avance pas beaucoup avec ce premier genre en politique qui, rappelons-le, est le seul genre que nous avons connu jusqu’ici et qui entretient un conservatisme de petit progrès, les promesses de grandes réformes aboutissant généralement à un pétard mouillé voire à une régression collective. Or le monde connaît une évolution de plus en plus rapide et menaçante pour les équilibres fondamentaux, celui de l’environnement en premier chef. Donc il paraît de plus en plus irresponsable car fatal de s’inscrire dans cette démarche de pensée lobbyiste dans laquelle on s’enlise sans inverser l’évolution négative et massive de la société. On savait le lobbying souvent utopique mais le conservatisme qui en accepte le jeu l’est tout autant.

        Or il existe un nouveau genre en politique, celui précisément de François Bayrou et du Mouvement Démocrate. Bien que l’illustration n’ait peut-être pas été très claire jusqu’ici... Ce nouveau genre est pourtant simple : il s’agit d’être démocrate. Vous allez me dire : « mais nous sommes tous démocrates ! ». Pas exactement, car pour être réellement démocrate il s’agit de lutter contre tous les lobbys, y compris le lobby de sa propre pensée. Etre démocrate c’est considérer le peuple et son évolution dans son ensemble, dans l’intérêt général, donc en faisant abstraction de ses propres idéaux personnels sur des sujets précis et bien entendu de ses propres intérêts individuels. Plus compliqué déjà. Mais pas en faisant abstraction de ses connaissances et de son expérience, surtout pas, car être démocrate c’est accepter le dialogue et y contribuer du mieux possible, en apportant des arguments objectifs, des éclairages empiriques, des raisonnements logiques. Le démocrate ne se pose pas la question de savoir si une solution est plutôt de gauche ou de droite, plutôt comme ci ou comme ça, il se demande simplement s’il s’agit d’une bonne solution et surtout de la meilleure. Et méfiez-vous des renards à plumes ! Car beaucoup se revendiquent de l’ouverture, de l’humanisme, etc... En réalité, dès que vous abordez un sujet précis qui touche le lobbying persistant de leur propre pensée, ceux-là même qui se disent démocrates ferment rapidement la discussion. A l’aide d’exagérations fantasmagoriques - « on va tous finir comme ci ou comme ça », de références littéraires ou cinématographiques - Bienvenue à Gattaca, 1984, etc..., d’illustres et funestes références historiques comme le nazisme ou les révolutions communistes - principe du point Godwin, ou bien en s’appuyant sur de fausses données scientifiques. Dès lors le ton monte, le dialogue tourne court et le lobbying triomphe. Pas facile d’envisager qu’une mesure démocratique ne soit pas à leur avantage personnel ou à celui de leur corporation. Pourtant il en va de la survie collective et au regard de la gravité des bouleversements actuels, il faudra bien accepter le dialogue et l’ouverture d’esprit, pour le bien de tous et non plus seulement de sa propre personne. Sinon, par la force des choses sur lesquelles nous n’agissons plus, nous y perdrons tous chacun notre tour et au final dans notre ensemble.

        La démonstration politicienne du MoDem aux municipales aurait certainement méritée une meilleure explication au préalable, voilà qui est fait. Maintenant, à l’heure où 90% des électeurs se portent encore vers un genre lobbyiste, le développement du vote démocrate serait une véritable révolution, une révolution démocrate.

         

        Vive le merdem

         

        Yan 35 (un des 3 auteurs merdemistes du jour)


        • Yann 35 Yann 35 18 mars 2008 13:42

          Merci d’avoir repris mon article original : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=37545. Je suis un auteur libre et/car adhérent du Mouvement Démocrate, et non du "Merdem".


        • Yann 35 Yann 35 18 mars 2008 13:47

          Bayrou n’a pas suivi l’avis des adhérents du Mouvement Démocrate : http://democratie-directe.superforum.fr/organisation-du-modem-f1/bayrou-a-pau-t129.htm. La prochaine fois je lui recommande d’être un peu plus démocrate dans sa démarche et de consulter au préalable les siens.


        • Bulgroz 18 mars 2008 12:07

           

          Les élections municipales étaient un piège pour le MoDem et une trappe pour son leader Bayrou. Celui-ci, coincé entre à gauche un groupe socialo-communiste et à sa droite un transfuge consanguin PS UMP, prenait un risque, tout à son honneur, et un pari assez fou, mais avec panache. Il a eu le risque et perdu le pari. A-t-il tout perdu et emmené dans sa chute le MoDem, d’autant que Sarnez n’a pas fait bonne figure à Paris ?

          Le piège s’est refermé. Ce n’était pas un simple piège à loup à deux mâchoires : le PS et l’UMP, il était à tant de niveaux qu’il en embrouille toute réflexion. C’était un piège car le Mouvement Démocrate avait d’un côté une jeunesse brouillonne, même si cette jeunesse est pleine de vivacité, elle est aussi pleine d’inexpérience, d’attente vigoureuse, de volonté de tout bousculer. Il est extraordinairement difficile de préparer en si peu de temps des élections municipales qui nécessitent un enracinement local, des compétences tant en gestion qu’électorales, et des candidats en nombre suffisant. A cette difficulté dont il fallait impérieusement trouver des parades s’ajoutait un mélange d’eau et d’huile qui peine à prendre : les anciens UDF et les nouveaux arrivants.

          Mais les uns et les autres ne sont pas des groupes uniformes. Il y a des rigides dans chaque camp, des intolérances, des aveuglements, des volontés d’absolu ou de compromis qui s’opposent. Il y a aussi des situations qui diffèrent. Il n’est pas anormal dans l’absolu, si on a été élu, si on est honnête et compétent, si on a bien travaillé de se présenter à nouveau. Il est facile pour l’impétrant de vouloir tout mettre sens dessus dessous et de jeter le bébé avec l’eau du bain. Il est évident que les campagnes et les pré-campagnes ont donné lieu à des frictions, des défections, des déceptions. Il est tout autant évident que les stratégies locales ont été différentes à chaque fois et que les raisons des choix ont fait entrer tant des positions de principe que des rapports d’hommes auxquels se sont mêlés des tactiques ou des stratégies politiques. En d’autres mots, cette élection entraînait congénitalement pour le MoDem un grand bazar.

          Il y a ce fait incontournable : un désordre brownien, mais sous ce désordre il y a un point intangible et rassembleur la volonté d’exister dans une ligne de conduite claire : sa propre ligne politique en n’étant plus jamais le supplétif ni du PS ni de l’UMP. Cela est la colonne vertébrale, les muscles étant une philosophie humaniste dans une économie libérale que l’on veut plus juste et plus honnête et dans laquelle la valeur n’est pas l’argent, mais l’homme. En fait, le MoDem c’est exactement comme du sang qui circule dans les veines : il y a du sérum, des globules blancs, des globules rouges et si on regarde de près cela bouge dans tous les sens, mais le sang lui circule et va bien du cœur gauche par les artères puis les veines au cœur droit. A ces difficultés intrinsèques et temporaires car le temps et l’énergie vont y mettre de l’ordre - il restera toujours des problèmes, aucun corps en vie n’existe sans de petits soucis - s’ajoutent une extraordinaire mauvaise foi tant des politologues que des journalistes et bien évidemment de l’UMPS. Quelques preuves : Vautrin contre Dutreil : n’est-ce pas une bataille fratricide entre deux UMP ? Ne parlons ni de Neuilly ni de Paris ni de Saint-Nazaire ni de Boulogne ni de Saint-Germain, ni de Nice, etc. Le nombre de villes où l’UMP s’est déchirée est hallucinant. Qu’en dit la presse ? Rien ou si peu.

          Du côté socialiste, cela a été le cas de nombreuses fois, il y a eu aussi la guerre avec les Verts, des PS contre des PC, des Verts contre des PC. Il y a eu au second tour des alliances PS-PC-Verts, des alliances PS-MoDem (Lille, Marseille). De même il y a eu des alliances UMP-MoDem (Toulouse). On peut donc dire en toute objectivité, ces élections municipales ont été l’occasion d’un énorme bazar dans tous les partis tant à l’UMP au premier et au second tour, qu’au PS, que chez les communistes et les Verts. Mais que retient de tout cela la population orientée par les déclarations du PS, de l’UMP et de la presse : que seul le MoDem n’était pas clair. C’est tout. Seul le MoDem était incohérent. Pour corser le tout la comptabilisation était rigoureusement impossible tant au premier qu’au second tour. Ce qui n’a pas empêché en toute mauvaise foi le ministère de l’Intérieur de comptabiliser d’une part les conglomérats de tendance (droite et gauche) et le seul MoDem comme parti.

          Par ce biais immonde, on a voulu démontrer la destruction du MoDem par son inefficacité électorale. Bien entendu cela est faux sur le plan mathématique pure pour le seul MoDem comptabilisable, mais étant donné que cette élection n’est qu’une élection de liste - profondément différente d’une liste d’élection nationale ou régionale ou même départementale à la proportionnelle comme les européennes par exemple - ceux qui la composent ne peuvent se comptabiliser. C’est une palinodie de le faire. C’est comme MAM qui annonçant les résultats le soir du premier tour ne pouvant parler des municipales dit quand même pour le seul MoDem que c’est un parti sans ligne "idéologique" (c’est insensé, faux, méprisant et scandaleux de la part de ce ministre) et continue son petit jeu en indiquant le MoDem (toujours seul parti à être individualisé) à un peu plus de 3 % pour les cantonales. Elle ne cite nullement le score de là où se présentent les candidats, qui serait le seul valable, mais ramène les voix des candidats à tous les cantons encore en lice. Une belle nouvelle désinformation. L’Etat à son plus haut niveau veut tuer le MoDem. Il est certain que ce contexte de pensée unique, avec les médias complices, est un handicap sérieux, mais non définitif car les électeurs des cantons concernés, eux, voient autre chose.

          Que reste-t-il de tout cela ? Beaucoup d’énergie dépensée, beaucoup d’espoir mis dans une éventuelle victoire, pas mal de déception. Et une défaite qui n’est ni absolue car de nombreuses villes ont échu au MoDem, un nombre certains de conseillers également ni rédhibitoire. En ce qui concerne Pau, Bayrou a pris un risque et tout à son honneur a refusé un accord national. Il paraît perdant - ce qu’il est pour la mairie - il ne l’est pas à moyen terme car restera non son échec - même si on se chargera bien de le lui rappeler - mais son courage et de ne pas s’être compromis nationalement. Ce qui sera prouvé et puis su dans l’avenir c’est le stratagème de Minimo contre Bayrou. Comme le révèle Le Monde d’abord il a choisi un candidat pour Pau (Yves Urieta) selon une cellule mise en place spécialement pour descendre le leader du MoDem ( Décidé à réduire celui qu’il [Bayrou] considérait alors comme son plus dangereux adversaire, il [Sarkozy] a dès l’automne 2007 mis sur pied un dispositif destiné à empêcher l’ancien candidat à la présidentielle d’accéder à la mairie de Pau. C’est dans son bureau de l’Elysée et en présence d’Alain Marleix, le "M. élections" de l’UMP, que s’est prise la décision de mettre les moyens du parti présidentiel au service du maire sortant (ex-PS, fabiusien), Yves Urieta, que le décès d’André Labarrère, en mai 2006, avait propulsé à la tête de l’hôtel de ville ). Ensuite il utilise à ses fins personnelles tout l’appareil de l’Etat pour venir soutenir le candidat consanguin, la petite main qui tient le couteau damasquiné.

          Et enfin selon la bonne vieille technique du RPR il fait voter les militants UMP pour la candidate socialiste afin de le faire battre (Entre les deux tours, Le Monde a eu confirmation que le secrétaire départemental de l’UMP, Jean Goujy, et ses fidèles faisaient le nécessaire pour que quelques paquets de voix "uriétistes" se portent sur la candidate d’union de la gauche.). Ceci prouve que Bayrou pouvait gagner dans un combat singulier, mais non quand l’arbitre modifie en cours de route les règles du jeu : un vote sincère. Cela prouve la petitesse de notre président qui s’occupe des bases besognes au lieu de se préoccuper de la France et de ses administrés, n’accepte pas la démocratie et qui en bafoue chaque jour les règles : critique du Conseil constitutionnel avec tentative de détourner ses avis, mélange des genres entre l’exécutif et le législatif, mariage illégal car non public et bourrage d’urne par militants interposés, bourrage pour une socialiste par des affidés qui haïssent le socialisme... Cette bataille perdue par la tricherie démocratique est une médaille qui coûte chère, mais n’est-ce pas là la raison des médailles ? Cette médaille renforcera la vision que les militants, ceux qui vont bâtir le nouveau mouvement, ont de leur leader : celui qui ne cède pas devant les machines qui écrasent, celui qui au risque de perdre reste droit dans ses bottes, celui qui suit sa ligne de conduite. Certains le diront têtu, d’autres persévérant et digne. Il creuse son sillon. Le pire est passé. Il y avait un autre écueil dans cette élection, un écueil sociologique.

          Les Français même si progressivement ils adhèrent de plus en plus intellectuellement à l’idée du Mouvement Démocrate d’un gouvernement ou d’une manière de gouverner différente, ne le traduise pas encore en vote. Il faudra plus de temps pour que ce cap soit franchi par une foule plus nombreuse. Si cela arrive. Car rien n’est certain, même si le pire n’est pas le plus sûr. En tout cas, le grand bazar qu’ont été ces élections est une preuve par l’absurde que les lignes bougent contre toutes les déclarations des leaders politiques et des experts. C’est le terrain lui-même par les multiples et innombrables combinaisons qui en est une preuve éclatante et que devraient retenir nos journalistes plutôt que de ne se focaliser que sur le flou supposé du MoDem. Cette défaite, qui est loin d’être une Bérézina pour le MoDem, est à l’image de la victoire de Pyrrhus, une défaite à la Pyrrhus : une défaite qui entraînerait une victoire à l’opposé d’une victoire si chère qu’elle en serait une défaite. Il me paraît que de cette élection le MoDem va sortir, dans un temps plus ou moins court, renforcé. S’il ne se désintègre pas, ce qui est somme toute possible, il va se trouver à l’avenir dans une situation beaucoup plus favorable :

          1- Les futures élections sont à la proportionnelle. Plus besoin d’alliances. Plus d’image troublée notamment par les exagérations de l’UMPS renforcées par la presse qui ne contrebalance jamais par les désordres béants qui se passent tant au PS qu’à l’UMP ;

          2- Les idées du MoDem vont pouvoir s’exprimer dégagées des obligatoires combinaisons ;

          3- Un sondage à l’issue de ces municipales qui regardé d’un premier coup d’œil paraît négatif indique que seulement 31 % des Français ont considéré que la stratégie du MoDem correspondait à sa philosophie et était sincère (53 % des électeurs du MoDem) et 60 % que c’était une stratégie opportuniste. Si on analyse diversement ce sondage, on peut y voir deux choses. La première est que l’ambiance générale tant du côté de l’UMP que des journalistes et de dire que cette stratégie est floue et opportuniste. Ce qui fait que c’est une idée dominante. Le second point c’est que 31 % de l’ensemble des Français c’est bien plus que n’a fait Bayrou aux élections présidentielles et donc que c’est dans ce sens plutôt une excellente nouvelle même si c’est à modérer par le fait que seuls 53 % des électeurs de ce parti sont dans ce cas. Cela veut dire qu’il y a des électeurs UMP (18 %) qui considèrent le MoDem comme sincère. Idem du côté socialiste. On le voit ceci est un socle pour continuer ce chemin dans cet environnement subjectif extraordinairement hostile ;

          4- Non seulement le PS ne fait pas sa mue, mais ses militants et ses sympathisants se tournent vers des alliances de la gauche, l’appareil n’est pas prêt à faire une révolution, mais en plus si jamais on dit que c’est le bazar au MoDem il suffit de regarder le nombre de postulants au PS pour se rendre compte qu’il vaut mieux un seul leader avec un seul programme. Qu’y a-t-il de commun entre Strauss-Khan qui garde un œil du haut de son fauteuil monétaire, Royal qui se sent pousser des ailes et qui prône une alliance avec le MoDem, Hollande qui refait surface, Fabius qui parle de plus en plus, Lang qui se croit éternellement un destin, Moscovici qui cache son ambition dans sa barbe naissante et Vals que l’on dit brillant etc. Beaucoup de monde non ? ;

          5- A la suite de la défaite de la droite on se rend compte que l’union de façade se lézarde à l’UMP. Là aussi c’est un désordre grandissant, désordre que la presse relève bien moins que celui du MoDem. D’un côté, Fillon dit que ce n’est pas un avertissement et qu’il faut foncer, d’un autre Raffarin dit qu’il faut aller vers le centre, Balkani veut la peau de Devedjian, le député Tron, villepéniste, se lâche contre les sarkozyste en disant que leurs déclarations sont ahurissantes et aveuglées, Sarkozy lui-même ne sait plus où il habite : il devait y avoir un remaniement ministériel de faible envergure, mais en poursuivant l’ouverture. On constate que c’est plus d’UMP encore.

          Et il faudra bien qu’un jour ce gouvernement rende des comptes concernant les deux points suivants :

          a- confusion qui s’accentue entre le législatif et l’exécutif. Pourquoi ces ministres sont-ils candidats aux municipales ? Nous devions un jour imposer l’interdiction à tout ministre ou secrétaire d’Etat de se présenter à quelque élection que ce soit. Que veut dire un Estrosi qui quitte son poste de ministre ? Cela ne lui plaît pas ? Pourquoi a-t-il été ministre ? Qu’en est-il de la continuité de son travail ? Et, à l’inverse, pourquoi un ministre se présenterait-il ?

          b- pendant quinze jours, les ministres qui étaient candidats aux législatives n’ont pas travaillé pour leur ministère. Non seulement ils n’ont pas fait leur boulot, mais en plus ils ont été payés par la République pour faire leur campagne. Pendant ces municipales cela a été pire ! Où était le gouvernement ? Et les 22 ministres en campagne ? Que sont devenues les réformes urgentes pendant trois semaines. Puis, entre les deux tours, les gagnants sont allés aider ceux qui repiquaient au jus. Et le premier d’entre eux qui a mouillé sa chemise. De quel droit a-t-il utilisé sa rémunération de Premier ministre ?

          Sarkozy et Fillon nous avaient annoncé un gouvernement qui travaillerait à fond et résultat des courses ils sont en campagne. C’est assez inimaginable que pas un journaliste ne leur ait systématiquement fait la remarque ni même du reste l’opposition. A ce propos, l’argument du local était à mourir de rire car si on suivait l’argument de Fillon, que c’est un résultat local cela a pour directe conséquence de dire que tous les maires de droite qui ont perdu sont donc des mauvais maires qui ont mal géré, donc que l’UMP comporte un nombre élevé de nullités élues puis battues. Il reste en conclusion que ce second test encore plus difficile en matière d’organisation que le premier (les législatives) est sans aucune comparaison bien meilleur. Il y a un espoir raisonné d’un avenir plus souriant pour le MoDem et pour François Bayrou, même si cette traversée du désert va commencer à peser assez lourdement. Si la chute ne tue pas elle endurcit.

           

          Vive le merdem

          Imhotel (l’un des 3 auteurs merdemistes du jour)

           


          • tvargentine.com lerma 18 mars 2008 13:09

            Franchement a quoi bon parler encore d’un looser

            TOURNONS LA PAGE


            • Bulgroz 18 mars 2008 13:11

              Ça ne vous aura pas échappé, à l’occasion des cantonales 2008 nous avons assisté à une troisème en politique : en effet pour la cinquième fois dans une élection française une force politique importante, le Merdem, n’a pas répondu aux schémas classiques d’alliances exclusives. Il risquait également une forte perte de crédibilité au regard de ses principes contre le cumul des mandats. Même si, dans le cas d’une élection à la mairie de Gisors, il démissionnait de son siège de député (ce qui aurait été loin d’être sûr et ce qui aurait été, à mon sens, une erreur, erreur commise par Ségolène Royal en 2007. Dans un discours prononcé au soir des érections ratées et face à des millions de caméras, François Bayrou a annoncé une véritable rupture en prononcant cette phrase désormais mémorable " Si kekkun m’apporte un verre d’eau, çassra pas de refus". Bien sûr à des degrés différents et dans un idéal plus ou moins radical. Il y a ce fait incontournable : un désordre brownien, mais sous ce désordre il y a un point intangible et rassembleur la volonté d’exister dans une ligne de conduite claire : sa propre ligne politique en n’étant plus jamais le supplétif ni du PS ni de l’UMP. Que ce soit dans ses alliances protéiformes - MerDem-PS, MerDem-UMP, MerDem-PS-PC, MerDem-PC, etc...Cela est la connerie vertébrale, les muscles étant une philosophie humaniste dans une économie libérale que l’on veut plus juste et plus inhumaine et dans laquelle la valeur n’est pas l’argent, mais l’homme. Le combat palois avait évidemment plusieurs ressorts de politique national. Déjà par la personnalité même de François Bayrou, et ensuite par la volonté du Président de la République Nicolas Sarkozy (le chacal avide de sang medermiste) d’en profiter pour en découdre avec lui. En fait, le MerDem c’est exactement comme du sang qui circule dans les veines ou de la merde dans les tuyaux (on parle de courant medermiste à l’intérieur du merdem) : il y a du sérum, des globules blancs, des globules rouges et si on regarde de près cela bouge dans tous les sens, qu’on ne s’y trompe pas, la gauche et la droite caviars sont des dogmes lobbyistes qu’on pourrait vulgariser ainsi : d’un côté le lobby collectiviste de ceux qui n’ont pas les moyens de faire évoluer seuls leur condition (pas forcément les plus désœuvrés), de l’autre le lobby ca pitaliste de ceux qui ne souhaitent pas partager le fruit de leur labeur. Bien sûr à des degrés différents et dans un idéal plus ou moins radical, mais le sang lui circule et va bien du cœur gauche par les artères puis les veines au cœur droit.La volonté sincère de gérer au mieux Pau, pour en faire un laboratoire municipal du MerDem, et montrer qu’il est possible d’administrer une collectivité locale avec une large ouverture politique. Il avait pourtant déjà géré le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques dans le passé. A ces difficultés intrinsèques et temporaires car le temps et l’énergie vont y mettre de l’ordre que dans ses choix d’autonomie justement en rupture au regard des stratégies ordinaires d’alliance avec l’un ou l’autre des deux courants idéologiques du paysage politique, à savoir la gauche ou la droite.Il y a ce fait incontournable : un désordre brownien, mais sous ce désordre il y a un point intangible et rassembleur la volonté d’exister dans une ligne de conduite claire : sa propre ligne politique en n’étant plus jamais le supplétif ni du PS ni de l’UMP.Faisant ce qu’il pouvait pour réconforter ses troupes, François Bayrou a cependant fini simplement la soirée du 16 mars 2008 par ces quelques mots : « Il y aura d’autres batailles, d’autres combats et, je vous le promets, d’autres victoires. ».Les élections municipales étaient un piège pour le MoDem et une trappe pour son leader Bayrou. Celui-ci, coincé entre à gauche un groupe socialo-communiste et à sa droite un transfuge consanguin PS UMP, prenait un risque, tout à son honneur, et un pari assez fou, mais avec panache. Il a eu le risque et perdu le pari. A-t-il tout perdu et emmené dans sa chute le MoDem, d’autant que Sarnez n’a pas fait bonne figure à Paris ? Bayrou nous avait déjà fait le coup du « ni-ni » mais là on est plutôt dans le « ni-ni-et-et ». De quoi rendre un positionnement totalement incompréhensible et bien que les enjeux des municipales soient avant tout locaux, au plan national ça donne soit l’impression d’un machin politicien et opportuniste (pléonasme ?), qui cherche seulement à monnayer son petit capital de voix contre un maximum de sièges, car la vie politique se concentre malgré tout à l’Assemblée Nationale, notamment dans les prises de positions des parlementaires), il serait resté, de toutes façons, président national d’un (grand) parti, soit d’un club de revanchards ayant perdu leur place ailleurs ou n’ayant jamais pu l’obtenir. Voilà en surface l’impression que ça peut donner. Faisant ce qu’il pouvait pour réconforter ses troupes, François Bayrou a cependant fini simplement la soirée du 16 mars 2008 par ces quelques mots : «  Si kekkun m’apporte un verre d’eau, çassra pas de refus, d’autres combats et, je vous le promets, d’autres victoires. ».Mais au moins cette originalité a eu le mérite de faire apparaître un nouveau genre en politique, ouvert au dialogue à toutes les sensibilités ou refusant d’adhérer à une pensée lobbyiste. Car voilà finalement les deux seuls genres en politique : être démocrate ou faire du lobbying.

               

              Les 3 auteurs medermistes du jour


              • Yann 35 Yann 35 18 mars 2008 13:40

                Me voici plagié ! L’article original : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=37545.

                Je ne sais pas si je dois en être honoré ou indigné...


              • bernard29 candidat 007 18 mars 2008 13:37

                Vous avez quand même tort car le MODEM a un rôle essentiel à jouer .

                Le premier projet d’un "mouvement Démocrate" ou d’un mouvement DES DEMOCRATES" serait me semble t’il de conduire un vrai combat et une vraie proposition de réforme des institutions basée sur des principes d’une démocratie citoyenne. Et de s’y tenir. C’est le minimum. De ce point de vue, il sera intéressant de voir la détermination, le positionnement, l’engagement du MODEM lors du débat qui va venir sur la fameuse réforme des institutions ( comité Balladur).

                Il serait incompréhensible que le MODEM laisse passer cette revision constitutionnelle si trois points qui étaient inscrits dans le Projet présidentiel du MODEM ne sont pas retenus ; (interdiction du cumul des mandats et fonctions, dose significative de proportionnelle, nécessité d’un référendum pour toute revision constitutionnelle).

                C’est le minimum. On va bien voir si le MODEM sert à quelque chose.


                • Bulgroz 18 mars 2008 13:53

                  CONGRÈS DU PARLEMENT - SÉANCE DU 04/02/2008

                  SCRUTIN PUBLIC SUR le projet de loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution.

                  Nombre de votants : 893

                  Nombre de suffrages exprimés : 741

                  Majorité requise : 445

                  Pour l’adoption : 560

                  Contre : 181

                   

                  DEPUTES NON INSCRITS (7)

                  Pour : 3

                  dont François Bayrou

                  Contre : 4

                  dont Jean Lassalle


                  • anamo 18 mars 2008 20:18

                    Au registre des motivations, la n° 3 n’est pas la moindre.

                    Et le résultat de Pau n’est pas forcément celui souhaité par Nicolas Sarkozy.

                    Trop proche de la victoire pour ne pas être relevé.

                    Le conseil général de la côte d’or (21) à droite ou à gauche. Ni l’un, ni l’autre

                    21 à droite

                    21 à gauche

                    le modem "au centre".

                    Epique !

                     


                    • anamo 18 mars 2008 21:36

                      Et le Jura, conseil général

                      17 à gauche

                      17 à droite

                      1 Sans Etiquette, au centre


                    • Sébastien Sébastien 19 mars 2008 06:52

                      Comme quoi, de l’election presidentielle on ne retient que le vainqueur.


                      • vivelecentre 20 mars 2008 19:43

                        la taverne super fan ! que ce passe t’il ?

                        François perd son sang froid ? Mauvais joueur en plus ? cela ne va pas rajouter à sa legende :

                        """

                        Défait à Pau, François Bayrou envisage un recours en annulation

                        LEMONDE.FR avec AFP | 20.03.08 | 16h50 • Mis à jour le 20.03.08 | 17h05

                        "Cette élection a été l’objet de manœuvres en contradiction flagrante avec la loi électorale (...), elles doivent avoir une suite judiciaire", a déclaré François Bayrou, candidat malheureux à la mairie de Pau, selon des déclarations publiées, jeudi 20 mars, par le quotidien La République des Pyrénées.

                        Devancé au second tour des municipales par la liste de la candidate socialiste de 342 voix, le député béarnais et président du MoDem estime que "le résultat de cette élection a été faussé". "Il y a un écart de moins de 1 % entre Martine Lignières-Cassou et moi-même, je n’ai aucun doute que les voix que je n’ai pas eues ont été influencées par ces manœuvres", ajoute M. Bayrou, faisant allusion, selon le journal, au contenu de certains "journaux de campagne" ainsi qu’à des "faux tracts" promettant une réduction de la taxe d’habitation. L’AFP n’a pu joindre M. Bayrou pour préciser ses intentions.Le but d’une éventuelle action en justice "ne serait pas d’invalider tel ou tel candidat, mais de déboucher sur l’annulation du résultat des élections", indique de son côté l’avocat Jean-Paul Brin, l’un des colistiers de François Bayrou, également cité par le journal.
                         


                         

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