Moderniser le PS et la France
Nous avons la gauche la plus ringarde d’Europe et Ségolène Royal essaie de la révolutionner. Ou du moins le parti socialiste, et, que l’on soit de gauche, du centre, de droite ou d’ailleurs, moderniser le discours politique de gauche en France est essentiel pour l’évolution de notre pays.
Je ne suis pas « partisan », au sens où je ne suis
pas affilié à un parti politique et où je ne me reconnais pas dans les
caricatures tout blanc versus tout noir qui font la vie politique en France. Je
ne suis pas non plus spécialement socialiste.
Après une petite intro un peu larmoyante sur le thème des femmes battues (je ne veux pas dire que le sujet n’est pas digne d’intérêt, mais je ne vois pas que ce soit le rôle d’une présidente de la République de régler les problèmes de couple de 10% des Français), son discours s’est orienté en premier lieu sur l’économie et la réforme de l’Etat, avant le social.
La dette
« Et c’est pourquoi j’ai décidé de vous parler en premier de notre situation économique et, en particulier, du problème de la dette. La dette publique est devenue insoutenable. Elle représente 64% du PIB et 18 000 euros par Français. Les intérêts qu’elle génère sont devenus à eux seuls la 2ème dépense du budget de la Nation. »
L’économie de marché
« Nous avons les moyens de relancer la croissance et la machine économique. Je veux réconcilier les Français avec l’entreprise pour sortir la France des déficits et accomplir des progrès sociaux dont nous avons besoin. [...] Eh bien je suis reconnaissante à ces entrepreneurs du risque qu’ils prennent et qui permet de créer, chaque année, les emplois que la mondialisation financière déplace. [...] Et je m’engage aujourd’hui, devant vous, à tout faire pour soutenir leur effort et pour créer l’environnement dont elles ont besoin et qu’elles méritent. »
(On est loin du spectre de l’économie administrée ou de la décroissance...)
La réforme de l’Etat
« Les Français, je l’ai également compris, aspirent à
voir l’Etat réformer profondément sa gestion pour dégager des économies et donc des marges d’action. Sans doute
cette réforme sera-t-elle, chez nous, plus difficile à mener qu’ailleurs. Car
Car il fut, cet Etat, partie prenante à sa construction, sa puissance, sa grandeur ! Mais nous devons agir. Nous avons un Etat qui est devenu beaucoup trop lourd. Nous avons trop ministères. Nous avons des ministères qui ont, en dix ans, changé huit fois de périmètres et donc de dénominations avec toutes les dépenses inutiles, toutes les pertes d’efficacité, que cela suppose.
Il faut réformer tout cela. Il faut alléger le poids de nos administrations. Il faut les mettre au service des citoyens alors que, trop souvent, les citoyens ont le sentiment d’être le jouet des administrations. Il faut soulager des administrations centrales qui s’épuisent à gérer des personnels répartis sur le territoire et des crédits de toutes sortes.
Il faut en finir avec cette lourdeur de l’Etat central qui engendre toujours plus de textes législatifs ou réglementaires - et des textes qui, bien souvent, sont à la fois illisibles et inutiles. Les fonctionnaires en sont les premières victimes lorsqu’ils s’épuisent en réunions stériles au lieu de donner l’impulsion et la créativité dont ils sont porteurs et qui sont leur vraie vocation. »
(eh bien mazette, devant un tel parterre, c’est pas mal)
Et pour finir, quelques mots sur l’enseignement supérieur
« La société de la connaissance exigeant un investissement massif dans l’Université et la recherche, je veillerai à renforcer l’autonomie des universités dans le cadre national et je les encouragerai à se regrouper entre régions pour atteindre une taille comparable à celle des grandes universités du monde. »
(Si, si, l’autonomie des universités !)
En passant, pas une allusion sur son programme économique sur le site de tf1 ; ni au 20h00 de TF1 (je n’ai pas pu voir sur France Télévision) ; juste une liste de mesures dans le grand classique socialiste qui accrédite la « litanie des dépenses » dénoncées par ailleurs. Sans doute devra-t-elle marteler son message si elle veut être entendue sur ces points...
Enfin juste un petit détail croustillant à deux balles : au premier rang, les éléphants, comme on dit, étaient alignés. Lorsque le volume des applaudissements était trop élevé, Fabius se résignait à apporter sa contribution. Il n’était vraiment pas à la fête.
Reste seulement que, si elle échoue, la gauche du parti, Fabius en tête, et la gauche de la gauche lui tomberont dessus. On refera le grand soir et la France n’y gagnera pas en réflexion politique, ni dans sa capacité à se réformer. Pourquoi devrions-nous être le seul pays d’Europe à ne pas faire sa révolution sociale démocrate ?
Hein... quoi ? Est-ce que j’insinuerais qu’il faudrait que Ségolène gagne pour faire progresser la France ?
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