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Municipales : l’expérience grenobloise

En 1995, Grenoble fut la première municipalité à voir la victoire d’une liste de gauche incluant les Verts, préfigurant la future gauche plurielle du gouvernement Jospin. Cette année, le maire sortant fait le pari d’une liste allant du PCF au centre droit... sans les Verts.

En 1995, Grenoble avait été le théâtre d’une innovation politique : l’alliance entre Verts et autres partis de gauche, préfigurant le gouvernement Jospin. Certes, cette alliance avait été "forcée" par un cas particulier : la fin des années Carignon, Raymond Avriller, membre du groupe municipale écologiste, étant localement reconnu comme le tombeur du "système Carignon". De cette alliance, il y a eu du positif, comme le développement des transports en commun et l’extension du réseau tramway, et le réaménagement de friches industrielles (usines Cémoi, Lustucru) ou militaires (caserne de Bonne) en zone résidentielle "Haute Qualité écologique". Mais il y a eu aussi quelques bisbilles, la plus médiatique fut celle du nouveau stade d’agglomération empiétant sur le parc Paul Mistral (qui, de procès en pourvoi, a vu la durée des travaux et la facture s’allonger...) et aussi l’arlésienne : la rocade Nord de Grenoble (nécessitant le forage d’un tunnel sous le massif de la Chartreuse), qui revient à chaque élection, les Verts étant contre, les autres forces politiques - inclus l’opposition municipale qui profite de la discorde - y étant favorables... Enfin, Michel Destot n’a pas digéré que les Verts maintiennent leur candidat Olivier Bertrand aux cantonales de 2004 face à Jean-Claude Giraud vice-président socialiste du Conseil général, un drôle de report électoral (droite et FN ayant appelé à voter contre Giraud) ayant abouti à la défaite du dernier...

Du coup, Verts et gauche font, comme en 2001 et 1995, routes séparées au premier tour, en espérant se retrouver au deuxième tour... s’il y a un deuxième tour. Car le maire sortant Michel Destot a ratissé large, peut-être même trop large, pour s’assurer la majorité la plus large possible, surfant sur l’effet des présidentielles (où Ségolène Royal avait rassemblé plus de 58 % des suffrages sur Grenoble) et des législatives (les deux candidats socialistes sur la ville, Michel Destot et son adjointe Geneviève Fioraso ont fait des scores supérieurs à 60 %, la dernière humiliant même Carignon sur une circonscription normalement taillée pour la droite, avec 63 % des suffrages...). Même si son adversaire UMP Fabien De Sans Nicolas bénéficie de sa jeunesse, et de son statut de dirigeant national des jeunes UMP, sa victoire paraît peu probable : aux législatives, il n’a rassemblé que 40 % des suffrages d’une circonscription qui avait pourtant largement voté Sarkozy (face, il est vrai, au médiatique président de la comission Outreau et du Conseil général de l’Isère, André Vallini...), et, surtout, la droite a encore du mal à panser ses plaies entre pro et anti-Carignon. Certes, "FDSN" a récupéré sur sa liste Mathieu Chamussy, l’un des plus célèbres opposants locaux au retour du fils prodigue (qui, bien que non candidat suite à sa déroute aux législatives, continue d’être le président de l’UMP-Isère). Mais certains noms sur la liste de Michel Destot prouve que tout le monde n’a pas voulu se mettre derrière FDSN, soupçonné de n’être que la marionnette de Carignon.

Ainsi, en novembre, Bernard Bhetto déclarait au Dauphiné libéré qu’il soutiendrait la candidature de FDSN, appelant la droite à l’unité. Bernard Bhetto est un ancien UDF, exclu de l’UDF-MoDem après les dernières législatives pour avoir accepté d’être suppléant de son "copain" Richard Cazenave, député UMP et candidat dissident contre un Carignon investi par l’UMP et contre... le président du MoDem Isère, Philippe de Longevialle. Surtout, Bhetto est connu localement pour avoir été l’une des plumes les plus acérées contre Michel Destot et l’équipe sortante dans la presse municipale. Ainsi, c’est quand même une drôle de surprise de voir finalement les noms de Bernard Bhetto et Michel Destot sur le même bulletin de votes... On retrouve aussi sur la liste de Michel Destot des candidats du MoDem, dont Philippe de Longevialle, qui fut un ancien directeur de cabinet d’Alain Carignon ("Une erreur de jeunesse", déclara-t-il au moment d’apporter un soutien assez clair et médiatique à Geneviève Fioraso, face à son ancien patron). Enfin, on retrouve Jacques Thiar, "opposant sortant" sans étiquette, et accessoirement ancien président de "L’Association des amis de Nicolas Sarkozy"... (dont Carignon avait exigé et obtenu la dissolution car elle n’avait pas le label UMP... Rappelons toutefois que si Carignon se vante d’être "un excellent ami" de Sarkozy, ce dernier n’a jamais souhaité faire de meeting à Grenoble, ni même d’être pris en photo à ses côtés...).

Naturellement, un tel patchwork a de quoi faire jaser. L’UMP aura vite fait de parler de traîtrise, la gauche d’ouvertures, à l’exact inverse du national. Les Verts y voient un coup fourré destiné à les mettre encore davantage à l’écart du Conseil municipal. Une élection dès le premier tour permettrait en effet à Michel Destot de ne pas avoir à céder de concessions aux Verts. Un score très large pourrait lui permettre d’envisager, en cas d’échec des négociations, une triangulaire avec optimisme.

La gauche de la gauche aura vite fait de trouver Destot trop à droite, rappelant que dans ses meilleurs amis se trouvent Dominique Strauss-Kahn, Martin Hirsch, Bernard Kouchner... Un procès de traîtrise plutôt injuste : Michel Destot est fidèle en amitié, mais pour l’avoir suivi en campagne, il est aussi fidèle en conviction. Il n’a pas changé de discours pour attirer des candidats du centre et même du centre droit : ce sont eux qui sont venus à lui. Et sa liste contient aussi des personnalités du PCF ou des anciens cadres du MJS, souvent plus à gauche que leurs aînés... Ca ne m’empêche pas d’être sceptique sur la pertinence d’avoir ratissé aussi large.

D’une part, je me demande comment des ennemis d’hier peuvent travailler en parfaite harmonie, je me suis posé la question quand l’idée venait de Bayrou ou que Sarkozy la reprenait, ce n’est pas parce que Destot la reprend qu’elle sera forcément meilleure... D’autre part, je me demande si, en rejoignant Destot plutôt qu’en montant une liste de "droite républicaine", Bernard Bhetto et Jacques Thiar n’ont pas laissé le champ de plus en plus libre à Carignon... Mais enfin, cela, personne ne s’en plaindra à gauche, notamment André Vallini qui avait déclaré que tant que Carignon resterait dans le circuit, il n’aurait aucun souci à se faire dans le département...

Maintenant, si une liste d’union du PCF au centre droit réussit à obtenir des résultats au niveau local, même si la transposition au niveau national est souvent délicate, je me demande si cela pourrait aboutir à un nouveau "Conseil de la Résistance" (je précise pour certains fans absolus du sarkozisme qui aiment déformer les propos des auteurs que dans cette phrase, je fais référence au gouvernement temporaire qui, du centre droit au PCF, a permis de doter la France de notre système social...)


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8 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 7 mars 2008 11:01
     
    ARTICLE QUI A ETE CENSURE ET QUI MERITE UN DEBAT AVEC VOUS 
     
     
    Vous etes socialiste et les socialistes gérent les régions
     
     
     
     
     
    la perte du pouvoir d’achat en France

    Décentralisation improvisée, désengagement de l’Etat, le Parti socialiste accuse régulièrement le gouvernement de Nicolas Sarkozy de désengager l’Etat des collectivités locales, d’avoir par exemple attribué de nouvelles compétences aux régions http://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_r%C3%A9gional_(Franceen 2004 sans les moyens financiers les accompagnants.

     Qu’en est-il réellement ?

     Avant toute chose rappelons que les transferts de compétences ont été intégralement compensés à l’euro près, et, un véritable verrou constitutionnel a été prévu avec la décentralisation( l’article 72 de la Constitution adoptée en 2003)

     De plus, les compensations financières sont contrôlées par la commission d’évaluation des charges et les collectivités territoriales http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/index.html resteront autonomes car le gouvernement a transféré aux collectivités territoriales une partie de la taxe intérieure sur les produits pétroliers.

    Ce sont les frais de fonctionnement, les dépenses de communication, de représentation et les nombreuses interventions hors compétence qui ont fait exploser les budgets régionaux .

    Depuis 2004, les impôts régionaux ont augmenté de plus de 35 % sur l’ensemble de la France, ce qui représente un prélèvement supplémentaire de 2 milliards d’euros par an pour les contribuables et donc pour le pouvoir d’achat.

    Avec la hausse de la taxe professionnelle et des taxes foncières, les entreprises et les propriétaires de leur logement paient 450 M€ supplémentaires par an depuis 2004 

    De même pour les automobilistes c’est 1,6 milliard d’euros d’impôts supplémentaires qui sont prélevés chaque année en raison de l’augmentation de la taxe sur les cartes grises et du prix de l’essence.

    Voilà des mesures imposées par les exécutifs des régions qui ne contribuent pas à augmenter le pouvoir d’achat des Français.

     Pourquoi implanter 15 maisons de la région Languedoc-Roussillon à travers le monde, de New Delhi à Shanghai, en passant par New York et Sao Paulo ?

    Est-il bien nécessaire de faire financer par le Conseil régional de Bretagne le doublage des séries américaines Perry Mason et Colombo en breton ?

    Et en Ile-de-France, est-il indispensable de dépenser 500 000 € pour mettre au point la technologie des « ballons dirigeables gros porteurs », alors que de nombreuses communes ne disposent pas de financement suffisant pour rénover et entretenir leur patrimoine ?

    Au final, les régions françaises ont augmenté massivement les impôts, sont plus endettées et investissent moins pour l’emploi et l’éducation. Ainsi, les investissements dans le domaine aussi essentiel que de la formation professionnelle ont diminué de 5,6 %. Même constat pour les lycées, où les investissements ont baissé de 1,7 %.

    Transport, logement, pollution, coût de la vie, tout est plus compliqué ou plus cher dans la région parisienne qu’en Province.
    Par ailleurs, le maire de Paris et le Président du Conseil régional Jean Paul Huchon ont été incapables de s’entendre pour mener une politique ambitieuse et cohérente de développement des transports publics dans la région Ile de France

     On ne circule plus en Ile-de-France ! Le maire de Paris empêche les voitures de circuler dans Paris sans proposer de solutions alternatives aux déplacements des Franciliens.

    D’ailleurs beaucoup de régions présidées par les socialistes ont augmenté la part régionale de la TIPP. Avec la flambée du cours du pétrole, cette taxe a donc considérablement augmenté.

    Chaque année, ce sont 500 millions d’euros d’impôts supplémentaires qui sont prélevés sur le pouvoir d’achat des automobilistes

     En Ile-de-France, par exemple, le Conseil régional d’Ile-de-France a augmenté de 80 M€ la TIPP. Cela va entraîner un surcoût annuel de 75 € pour un automobiliste qui fait un plein d’essence par semaine. Cette mesure, socialement injuste, touchera 5 millions d’automobilistes en Ile-de-France. Pourtant, le véhicule automobile est l’unique moyen d’accéder à l’emploi pour un grand nombre de personnes qui vivent dans les franges de l’Ile-de-France, mal desservies par les transports en commun.

    Rajoutons qu’à la lecture des informations que nous donne le site web de la région nous constatons que pour les socialistes la misère en France n’existe plus, car voir autant d’argent du contribuable français distribué au reste du Monde,c’est vraiment avoir peu de respect pour les français qui n’ont plus de pouvoir d’achat sans parler pour les personnes âgées au fin de mois difficiles ,les jeunes sans travail ni ressources et aux créateurs d’entreprises qui n’auront pas les aides nécessaires

     http://www.iledefrance.fr/lactualite/international/international/reconstruc tion-de-490-logements-au-perou/

     les orientations de la politique internationale de la Région se traduisent par des actions, sur son territoire et à l’étranger. Le budget qui y est consacré s’élève à 8,5 millions €, pour l’année 2007.

     Selon une étude du CROCIS http://www.crocis.ccip.fr/publications/autres_publications/transmission1ese m07.pdf

    plusieurs milliers d’emplois risquent de disparaître en Ile de France faute de repreneur dans les 5 ans

     En élargissant à la France nous constatons que les prix n’augmentent pas seulement dans les supermarchés mais aussi sur notre environnement régional et c’est peut être la face cachée d’une baisse importante du pouvoir d’achat des français car l’inflation des dépenses des conseils régionaux fait peur car elle trouve sont financement dans la hausse de la fiscalité locale et de la dette à moyen terme sans amélioration du cadre de vie,du pouvoir d’achat,de l’emploi,de la sécurité des biens et des personnes

     La faute à Nicolas Sarkozy ?

     http://www.lepoint.fr/actualites/plus-de-80-des-francais-jugent-que-le-pouvoir-d-achat-a-baisse/1037/0/225693

     


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 7 mars 2008 16:27

      En ce qui me concerne, j’ai voté pour la publication de cet article de Lerma, bien qu’il soit partisan au même titre que d’autres sur d’autres bords, mais il est relativement précis dans son réquisitoire anti-gauche ; il me semble participer du débat démocratique.


    • Bulgroz 7 mars 2008 16:44

      Je suis étonné d’apprendre que Reboul est au comité de rédaction, je suppose qu’il l’est au titre du contigent anti-chrétien.

       Car, il faut le rappeler, Reboul a fait son coming out, il n’est pas chrétien et c’est à ce titre qu’il intervient.

      J’aimerais savoir quels sont les grands auteurs que Reboul a pu enseigner durant sa sainte vie professionnelle.

      A t il bien oeuvré afin que les enfants de la République ne deviennent pas chrétiens ?

      Oui, j’aimerais bien savoir.

      Reboul laissera t il passer un article chrétien sur Agoravox ?

      La duplicité est un bien beau métier. Remarque, c’est pas grave, tout cela a été payé par les impôts des crétins de chrétiens.

      Alors, Reboul, philosophe, aprés avoit dit que vous n’étiez pas chrétien, pouvez nous dire ce que vous êtes exactement ?

      La transparence l’éxige.


    • Cris Wilkinson Cris Wilkinson 7 mars 2008 11:36

      "En 1995, Grenoble fut la première municipalité à voir la victoire d’une liste de gauche incluant les Verts,"

      Mort de rire !!!!

      Qu’est-ce qui ne faut pas entendre, on a pas voté pour la gauche (dont moi, étant électeur sur Grenoble) , on a tous voté contre Carrignon et ses magouilles.

      Sachant que l’on avait le choix entre le PS/Vert et le FN, on a choisit le PS/Vert.

      C’est ce que j’aime avec la gauche française, c’est qu’elle se vante toujours des élections qu’elle gagne n’on pas sur ses idées, mais sur le fait que les gens ont votés pour eux, pour sanctionner l’autre camp.


      • Bulgroz 7 mars 2008 13:03

        Merci, Cris Wilkinson, d’avoir si vite rétabli la vérité.

        Ce Ludo là m’apparait comme un manipulateur. Quel peut être son intérêt de travestir les faits ?

        Par ailleurs, ce Ludo tendance DSK qui fait tout un article sur la magouille grenobloise sans parler de l’impérieuse nécessité de reloger tous les SDF et mal logés de Grenoble et des alentours, de régulariser sans délais tous les clandestins sans papiers, me parait suspect.

        et le pouvoir d’achat, hein, qui fond comme neige au soleil, el la sale polyvalente des associations, la création de trottoirs, de pistes cyclables et de sentiers pédestres, du centre régional du cirque, du rapprochement des citoyens avec l’administration, hein, pourquoi Ludo n’en dit rien ?

        Article à refaire, Ludo.


      • Bulgroz 7 mars 2008 14:19

        "un bon maire par 63% de ses administrés, ça reste un sondage qui ne prouve rien, mais c’est un indicateur il est vrai plus fiable que les élections où se manifestent souvent un rejet anti-Carignon."

        Faudrait que les sondages puissent voter, les élections seraient ainsi plus fiables.


      • Bulgroz 7 mars 2008 14:50

        Ludo,

        Je vais te dire quelque chose de simple : si quelqu’un a été élu, c’est qu’il a été bon. ou qu’il a été le meileur. Point.

        et arrêtes de me moinser, sinon, je vais en référer à Ségo, notre dame de la compassion et tu risques d’être exclu avec non remboursement de la carte.

        A part ça, merci de nous donner un point de vue local sans taper sur Sarkozy.

         


      • Bulgroz 7 mars 2008 17:56

        Moi aussi, Douste ne me plait pas, mais je persiste à dire que pour arriver là où il est arrivé, il faut être bon, et ses mérites n’ont rien à voir avec le fait que je ne l’aime pas

        Par contre, Besancenot est bon pour se hisser à la tête de la LCR, il ne l’est pas assez pour se présenter à une quelconque municipale.

        Pour être élu à un scrutin majoritaire, il faut être bon.

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Brady


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