N’en déplaise à Noël Mamère, Sarkozy doit dégainer
Ce n’est pas la première fois que Noël Mamère dit n’importe quoi, mais on ne peut s’empêcher une fois encore de se gausser. L’homme de Bègles, ancien marieur gay, a choisi de stigmatiser Sarkozy stigmatisant les Roms, selon lui, ces pauvres boucs émissaires bien utiles pour « dissiper l’affaire Woerth ». Le débat est bien sûr ailleurs.

Nicolas Sarkozy, à qui l’on reproche aujourd’hui à juste titre son manque de fermeté et d’efficacité en matière de sécurité est monté au créneau suite aux débordements grenoblois et aux tronçonnages sauvages en place publique dans le Loir et Cher. A Grenoble, les troubles faisaient suite à la mort d’un récidiviste descendu par la police après échange de coups de feu. Quelques excités, toujours à l’affût du moindre prétexte pour déchaîner leur haine de tout ce qui représente une autorité autre que la leur, se sont alors mis en tête de venger leur camarade, tellement « aimé » nous dit-on, tellement « gentil » en dépit d‘un casier déjà très chargé. La suite est connue et habituelle : voitures brûlées, CRS en renfort, hélicoptères et nuit d’émeute dans une région et une ville qui n’en finit plus de grimper au hit parade de l’insécurité. Hortefeux vient sur place, assure qu’il va mener une guerre, sans préciser que ça fait au moins deux ans sinon cinq que cette guerre est déclarée sans s’ouvrir vraiment, par les amis de Sarkozy ou Sarkozy lui-même quand il était à l’intérieur. Dans le Loir et Cher, autre son de cloche : un jeune homme sans permis selon ses amis et peut-être un peu bourré selon ses amis toujours a forcé un contrôle de gendarmerie, coups de feu, mort de l’individu, d’où riposte par hache et actes de déforestation sauvage en place de mairie par des gens du voyage très énervés, comme leurs collègues de banlieue, et très libres de leurs actes, puisque aucune intervention des forces de l’ordre n’est venue troubler leur séance de remise en désordre de la voirie (qui paiera la facture d’ailleurs ? La communauté des gens du voyage ou les contribuables ?)
Donc suite à ces deux faits divers, Sarkozy, comme d’habitude, est monté au créneau pour exhiber son gros calibre. Sauf que c’est un flingue qui n’a pas trop servi, encore. Et on a eu droit au sempiternel couplet de fermeté, d’engagement d’éradication de toute forme de délinquance, de guerre sans merci, de moyens importants, et patati et patata ; et une petite phrase, un petit bout de phrase visant« les comportements de certains parmi les gens du voyages et les Roms ». Les comportements de certains…donc pas de tous… rien de grave là dedans, aucun appel au lynchage, pas grand-chose à dire, et bien si, pour Noël Mamère. Longtemps, faut dire, qu’on n’avait plus entendu la moustache s’exprimer sur la politique du gouvernement, longtemps qu’on ne l’avait pas entendu tenter d’agripper quelque remorque associative que ce soit pour se joindre à la complainte des pauvres « boucs émissaires. » Mamère est devenu l’émissaire des boucs émissaire. Et là du coup, il y va. Selon lui Sarkozy « livre en pâture au bon peuple de France des gens qui ont toujours été rejetés aux marges de la société » et « joue sur les amalgames, fait croire que tous les Roms, tous les gens du voyage sont tous des étrangers ». Interprétation libre et très discutable des tous petits propos de Sarko, avouons le, et même en voulant voir des sous entendus derrière chaque claquement de talonnette du mari de Carla, la ficelle est quand même grosse. Mais il y aurait une raison à la manœuvre élyséenne, selon Mamère se serait de faire oublier l’affaire Woerth ! Sarkozy, selon Mamère voudrait « faire oublier l’affaire d’Etat dans lesquelles il est empêtré en créant une nouvelle catégorie de boucs émissaires ». Au passage, signalons en l’occurrence que les Roms sont une « vieille » catégorie de boucs émissaires, malheureusement.
Que veut Sarkozy en fait ? En finir avec les campements sauvages et faire le ménage chez les gens du voyage. Il n’en sera rien, évidemment, on peut rassurer les ligues de protection en tout genre, tout ça c’est des mots. Comme pour les banlieues. Toutefois on ne peut pas laisser dire sérieusement que les Roms, dans notre pays sont des victimes, qu’ils sont pourchassés et traités comme des moins que rien, c’est n’importe quoi. De même qu’on a le droit, comme dirait Elizabeth Lévy, de ne pas verser trop de larmes quand un délinquant se fait descendre par la police dans une fusillade. De même, monsieur Mamère, qu’on ne peut pas, à longueur d’émeutes, renverser systématiquement les rôles en faisant croire que finalement c’est l’Etat, par sa politique, qui agresse et provoque. C’est du raisonnement de bandits de banlieue ou de démagos d’ultra gauche, qui laissent penser à certains que la répression n’est pas la solution. Or la répression, si ce n’est pas la solution, c’est au moins la trousse de premier secours. D’abord sanctionner, pour éteindre le feu, ensuite discuter et analyser, pas l’inverse, qui revient à ne jamais sanctionner, à tout excuser. Les évènements de Grenoble et du Loir et Cher sont tous les deux distincts, et les gens du voyage ne se sont que rarement remarquer de cette façon là. Mais dans les deux cas, il y a une réaction anormale, inadmissible et illégale, qu’on ne peut tolérer ni excuser ni comprendre dans un état de droit. Et qui ne se voit, quoiqu’on en dise, qu’avec certaines populations. Éric Zemmour, si tu m’écoutes…on ne peut demander justice le fusil en main ou la hache sur l’épaule, ça ne se fait pas, n’en déplaise à Noël Mamère qui aurait sans doute, si l’on comprend bien, laisser brûler sa mairie par des gens du voyage le cas échéant, en allumant peut-être lui-même le feu. On marche sur la tête, actuellement, la faute aux associations, qui brouillent tout, qui mélangent tout, qui transforment les victimes en coupables, les criminels en innocents, comme si leur mort, parfois brutale, leur donnait une virginité. Et on peut se demander, finalement si l’on ne réagit pas comme ça parce qu’on a peur, ce qui serait un premier signe de défaite.
Alors, s’il doit excuser Noël Mamère, qui n’existe qu’en s’opposant à lui, Nicolas Sarkozy doit cesser ses beaux ou moins beaux discours et dégainer enfin, assumer son ancien statut de premier flic de France, et appliquer sa fameuse politique sécuritaire qu’il nous promet depuis longtemps. On peut peut-être deviner dans la politique de non intervention actuelle un sens du laisser pourrir qui ressemblerait à une tactique pour 2012, mais foin de calculs, il est temps de faire parler la poudre et de rétablir un ordre qu’on peut qualifier d’élémentaire.
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