Ne pas confondre vitesse et précipitation…
Le processus de consultations locales relatif aux Etats généraux de l’outre-mer s’est ouvert le 15 avril. La loi pour le développement économique de l’Outre-mer (LODEOM) a été votée le 9 avril, après que la procédure d’urgence sur le texte ait été déclarée par le gouvernement…
La formation des prix, les circuits de distribution et le pouvoir d’achat… Tous trois sont inscrits au premier article de la loi-programme votée le 9 avril. Tous trois ont été au cœur du mouvement social qui en appelait clairement au renforcement de la direction départementale de la concurrence et de la répression des fraudes (DDCCRF) et de l’Observatoire des prix, crée il y a deux ans en Guadeloupe. La formation des prix du carburant est le cœur même de la mission d’inspection commanditée par le gouvernement en décembre 2008 et confiée « à un groupe de cinq experts, sous la responsabilité d’Anne Bolliet, inspectrice des finances, avec Gilles Bellec, inspecteur général des mines et ancien cadre de Total ». Les conséquences ont déjà été explicitées. Les causes n’auront pas besoin d’être de nouveau discutées.
Autre thème proposé : les productions locales et les conditions « d’un développement endogène » au bénéfice des Ultramarins… Outre le fait que le débat soit amplement posé au moment des discussions relatives aux Accords de partenariat économiques (APE) signés entre l’Europe et les pays ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique) pour la zone Caraïbe le 15 octobre 2008, la production locale a bénéficié d’un regain d’intérêt né du mouvement du 20 janvier. Il sera pérennisé, suivant les conclusions du sondage Qualistat paru le 15 mars. Il tire un bilan de la grève en Guadeloupe et en Martinique. Parce que l’intérêt des populations pour la production locale continue, depuis les crises alimentaires européennes et malgré le scandale du chlordécone, de grandir. En la matière, des scientifiques s’évertuent à faire inscrire la pharmacopée des plantes médicinales ultramarines dans le Code de la Santé. L’idée est à la fois pourvoyeuse d’emploi et de développement pour l’outre-mer. Jusqu’ici aucune réponse ne leur a été apportée... Les grands projets structurants en Outre-mer et les conditions du développement durable, également proposés comme thème phare, sont abordés lors du lancement des fonds européens. Ils sont inscrits dans les différents schémas d’aménagement régionaux (SAR), dans les schémas régionaux de développement économique (SRDE). Ils sont discutés et arrêtés lors des Congrès des Elus. Le prochain est d’ailleurs prévu, en Guadeloupe, le 7 mai. La formation professionnelle est l’apanage de la Région qui doit, en l’état des évolutions proposées par le rapport Balladur, être renforcée dans ses attributions. Quant à la gouvernance, comment peut-il en être question en même temps que les sujets déclinés précédemment ? Pourquoi mélanger (r) évolution économique et évolution politique, sinon pour des raisons politiciennes ?
Il est dit que la passion n’est pas bonne conseillère. L’application doit en être faite au niveau politique. Ce dont la Guadeloupe a besoin a été décrit, 44 jours durant, avant d’être pollué par les débats politiciens. Régulation ne signifie pas intervention insensée et systématique. La LODEOM tient, encore une fois, en bonne place les exonérations de charges sans véritable contrepartie, à l’heure où le monde appelle l’entreprise à jouer un rôle sociétal. Dans le fond, le fait d’avoir pris en compte ces spécialités que sont les énergies renouvelables, l’environnement, l’éco-tourisme, le soutien à la recherche constitue autant de points positifs. Le séisme qui a touché le centre de l’Italie montre qu’en matière de gestion des risques naturels, l’Outre-mer a une carte à jouer.
La solution de son développement passe par le renforcement et le soutien de l’existant : de la direction du travail, pour assainir le dialogue social, de la DGCCRF, de l’Observatoire des prix en leur insufflant un pouvoir d’investigation qui protègera le pouvoir d’achat, permettra de lutter contre les monopoles et d’assainir les circuits de distribution. Il faut soutenir l’Université des Antilles et de la Guyane qui s’est engagée dans la voie du rayonnement régional (caribéen et américain). La solution passe par le renforcement des politiques régionales de formation, continue mais également des formations en vue de la création d’entreprise…
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