Nicolas Sarkozy et la réélection par procréation programmée

Poupoupidou. Fausses pudeurs et vrais calculs. Comme dans tout royaume d’opérette qui se respecte, il est revenu à Pal Sarkozy de dévoiler officiellement la grossesse de sa belle-fille Carla Bruni-Sarkozy. La nature faisant bien les choses, le candidat Sarkozy pourra débuter en octobre sa campagne, poupon au bras.

Signe que rien n’est laissé au hasard, l’excentrique Pal Sarkozy, qui entretenait il y a quelques mois encore des relations difficiles avec son fils, a, comme patriarche, officialisé la grossesse de sa belle-fille au journal allemand Bild. Une révélation qui intervient le lendemain de la prestation de Carla Bruni au 13 heures de TF1 pendant laquelle elle avait entretenu un suspense en carton pâte.

Et comme dans un conte de fée il faut toujours une fée carabosse prête à se pencher au-dessus du berceau. Le rôle a échoué à Bernadette Chirac qui s’est publiquement réjouie de la bonne nouvelle. “Elle m’avait fait part de son souhait depuis longtemps d’avoir un bébé. Donc c’est le bonheur absolu pour ce ménage et c’est l’avenir de la France“, a déclaré l’épouse de l’ancien président dans ce qui ressemble à une officialisation de la création de la dynastie Sarkozy rêvée par Pal .

Sur Europe 1, Jean-Marc Ayrault, le patron des députés PS a estimé que “l’élection présidentielle ne se jouera pas là-dessus. Le niveau d’exigences des Français sera trop important”.

Il n’empêche que dans la perspective d’une qualification pour le deuxième tour des présidentielles extrêmement serré, chaque voix va compter dont celle des personnes attendries par l’arrivée d’un enfant. Le storytelling pour 2012 est en marche avec pour objectif de nous présenter un Nicolas Sarkozy nouveau transformé par l’exercice de son premier mandat et son bonheur familial. Un Sarkozy qui, une nouvelle fois à changé et qui serait désormais, posé, prêt à assumer son rôle de père de la nation.

Le professeur d’histoire et journaliste Christian Delporte juge sur Le Point.fr que la grossesse de Carla Bruni-Sarkozy va permettre au chef de l’État d’adoucir et de donner à son image un côté plus protecteur . A 43 ans, il est en effet difficile de croire au hasard du calendrier et à une maternité inattendue.

L’historien rappelle les précédents qui ont bien fonctionné, de John et Jackie Kennedy durant la campagne présidentielle de 1960, plus près de nous le “millenium baby” en 2000 du couple Cherie et Tony Blair en Grande-Bretagne sans oublier enfin, dans un autre genre, la communication orchestrée autour de jacques Chirac en 1996 à la suite de la naissance de son petit-fils Martin.