Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé : la troisième voie ?
Alors que les dissensions au sein de l’UMP n’ont jamais été aussi importantes, et qu’une véritable guerre des tranchées oppose François Fillon à Jean-François Copé, les chiffres des sondages, eux, ne trompent personne. Exit les NKM, Bertrand, et autres challengers se déclarant chaque jour (Bruno Lemaire est le dernier en date) et bienvenue à la vraie alternative au duel des deux ténors du parti : Nicolas Sarkozy.
Une véritable renaissance pour celui qui était conspué par une partie de l’électorat il y a à peine six mois. Un sondage IFOP nous apprend que pour le Journal du dimanche, 53 % des sympathisants UMP veulent que Nicolas Sarkozy « revienne dans la vie politique et soit candidat de la droite lors de l’élection présidentielle de 2017 ».
Rappelons nous certains titres parus en mai 2012 :
« Nicolas Sarkozy, la fin d'un quinquennat d'impopularité »
Faut-il rappeler, comme le fait le Huffington Post, qu’en octobre 2010, « seuls 29% des Français se disaient satisfaits de sa présidence, soit moins que son socle électoral au premier tour de l'élection de 2007. Le taux de mécontents franchit la barre des 70%. »
Alors le Français, éternel insatisfait ? Ou simple « effet Chirac » ? Cet effet est une sorte de loi socio-médiatique qui veut qu’un ancien Président, détesté au cours de son mandat, gagne en popularité une fois qu’il a quitté le pouvoir. L’effet ne s’est cependant mesuré qu’avec la présidence de Jacques Chirac (Valérie Giscard D’Estaing n’en ayant jamais vraiment bénéficié), lequel s’est même payé le luxe d’être la personnalité politique préférée des Français.
Et si Sarkozy était la seule personnalité qui ait du charisme à droite ?
En effet, quand on regarde le portrait, les déclarations, et surtout le parcours des candidats à l’investiture, hormis Juppé (qui ne se présente pas), peu peuvent prétendre rivaliser avec un Nicolas Sarkozy ou un Jacques Chirac.
Xavier Bertrand : trop insaisissable, pas assez incisif, réélu de justesse dans son département, impliqué de par son rôle de ministre de la Santé dans des affaires qui ne plaisent pas aux Français.
Jean-François Copé : celui qui écrit halte à la langue de bois ne la manie que trop bien. Si il a de Sarkozy son talent à être omniprésent médiatiquement, il a aussi la capacité d’agacer les Français par son ambition sans arrêt martelée. L’homme qui pense trop aux présidentielles, en se rasant le matin, depuis dix ans. Cette obsession effraie.
François Fillon : trop effacé, et passant depuis sa brouille avec Rachida Dati pour un politicien fourbe, il n’a pas tenu le rôle de para tonnerre médiatique en tant que Premier Ministre. Il s’est fait élire dans une circonscription sans enjeu (à vaincre sans péril on triomphe sans gloire).
NKM : peu crédible car semble avoir des positions et des opinions qui fluctuent au gré du vent médiatique. Un jour elle est porte parole de Nicolas Sarkozy et martèle des thèmes proches de l’extrême-droite, trois mois après elle juge ce courant infréquentable et veut se présenter comme humaniste. Un leader doit présenter une ligne de conduite claire.
Christian Estrosi : le monsieur sécurité du parti. Il aurait pu avoir une carte à jouer, mais il est trop isolé médiatiquement pour pouvoir exister par lui-même. Son camarade Bruno Lemaire est dans la même situation que lui.
Quelle conclusion tirer de cette multiplication des candidatures ? En appeler à Alain Juppé, seul candidat crédible à droite ? Souhaiter le retour de Nicolas Sarkozy au sein de sa famille politique ? Les électeurs de l’UMP en tout cas, doivent se poser la question.
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